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15 12 1923 : début de la lutte entre Trotsky et staline

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Message par Pedro Ven 15 Déc - 20:48

15 décembre 1923, à la XIIIème conférence du Parti Bolchevik, pour la première fois, Staline attaque Trotsky « ad hominem ».
L'article suivant a été publié dans le N°77 de La Lutte de Classe (octobre 1963).

« FRACTIONNISME TROTSKISTE », HERITIER DU BOLCHEVISME.

Il y a 40 ans, dans le Parti Bolchevik et L'Internationale Communiste, s'engageait une discussion qui ne devait se terminer que quatre ans plus tard, par l'exclusion de tous les éléments révolutionnaires. Pour la première fois, en cet automne 1923, la bureaucratie soviétique manifestait ouvertement son existence politique. La campagne contre les révolutionnaires, contre le « fractionnisme trotskyste » commençait.

Mais ces événements s'inscrivaient dans un cadre beaucoup plus large. Plus que les petites combines des homes de l'appareil, il y avait le reflux de la vague révolutionnaire qui avait suivi la première guerre mondiale, reflux qui allait emporter à son tour l'Internationale.

En fait, depuis l'échec de l'Armée Rouge en Pologne, la révolution reculait sur tous les fronts, « l'offensive révolutionnaire » de mars 1921 en Allemagne ne pouvait enrayer ce mouvement. En octobre 1922, Mussolini formait le premier ministère fasciste. En septembre 1923, c'était en Espagne le coup d'État de Primo de Rivera.

Ce recul ne devait pas épargner la Russie des soviets. Dès 1921 la N.E.P. représentait toute une série de concessions faites aux éléments de la ville et de la campagne. La fin de la guerre civile trouva le pays épuisé à un tel point, l'économie si délabrée, qu'il fallut bien en passer par là et renoncer au communisme de guerre.

Le Parti Bolchevik était parfaitement conscient qu'il s'agissait d'un recul, il n'essaya pas de le cacher. Et, pour éviter que la pression de la petite bourgeoisie qui allait immanquablement renaître de la N.E.P. ne se manifeste trop facilement dans le seul parti dirigeant, le Xème congrès supprima le droit de fractions.

Mais cette mesure se révéla parfaitement inefficace, elle se retourna même finalement contre les révolutionnaires, car ce ne fut pas à la périphérie du parti mais en son centre, dans son appareil, que se manifesta l'influence petite–bourgeoise.

La bureaucratisation de l'appareil d'État soviétique était un mal déjà ancien, mais qui ne pouvait aller qu'en s'accentuant avec la fatigue et l'apathie politique qui gagnaient les masses ouvrières. A partir de 1922, il s'avéra que le phénomène n'était pas limité aux fonctionnaires de l'état, nais gagnait également l'appareil du parti. Lénine, bien que malade, se préparait pour le XIIème congrès à livrer la lutte contre la bureaucratisation.

Sa deuxième rechute l'empêcha d'y participer, mais il fit parvenir sa « Lettre au Congrès » dans laquelle il demandait que Staline soit écarté du secrétariat général. Cette emprise grandissante des bureaux sur la vie du parti ne s'était pas encore manifestée dans le domaine de la politique de l'Internationale. Elle était surtout caractérisée par des moeurs nouvelles. A la libre et franche discussion faisaient place peu à peu les pressions et le chantage de toutes sortes.

Mais déjà, aussi, des différends apparaissaient dans le domaine de la politique économique. Dès la fin de 1922 Trotsky demandait un rythme d'industrialisation plus rapide de manière à pouvoir offrir des produits manufacturés aux paysans, à établir un équilibre entre les prix des produits industriels et agricoles. Trotsky utilisait l'image des ciseaux dont une branche représentait les prix agricoles et l'autre les prix industriels, les deux branches s'écartant de plus en plus. Il s'agissait donc de refermer les ciseaux, et c'était une question de première importance, car si la cherté des produits industriels lésait la paysannerie dans son ensemble, elle favorisait la différenciation sociale à la campagne, la naissance d'une classe de koulaks sur laquelle pouvait s'appuyer la bureaucratie.

L'industrialisation au contraire, en abaissant les prix du matériel agricole, aurait égalisé les chances des différents paysans, elle aurait de plus permis de réformer et de renforcer la classe ouvrière russe, qui avait pratiquement disparu en 1921 (il n'y avait plus que des chômeurs et des fabriquants de « perruque » destinée à être vendue au marché noir), et ne s'était que partiellenent reformée durant les deux premières années de la NEP.

Ainsi, au début de l'automne 1923, deux revendications importantes apparaissaient dans le parti, sur deux plans différents, mais en fait étroitement liés : celle d'un retour à la démocratie ouvrière, celle de l'industrialisation.

Mais à cette époque des faits nouveaux captèrent l'attention de tous, faisant passer la discussion qui s'ébauchait au second plan. La crise allemande approchait de son dénouement. La victoire de la révolution en Allemagne aurait été la fin de l'isolement de l'URSS, le salut de ln révolution soviétique, l'aube de la révolution mondiale. Et le parti communiste allemand se préparait à célébrer le 6ème anniversaire de la Révolution russe de la plus digne manière qui soit, en prenant le pouvoir à son tour.

La situation était objectivement révolutionnaire. Cela est indiscutable. Mais entre la politique suivie par le K.P.D. et celle qu'avait menée le Parti bolchevik en 1917, il y avait un fossé énorme, et cette différence était bien significative des nouvelles moeurs qui régnaient dans l'I.C. En Russie, toute Ia politique des révolutionnaires consista à démontrer aux masses la nécessité de la prise du pouvoir, à leur faire apparaître l'insurrection comme leur insurrection. En Allemagne l'Etat-Major communiste dressa ses plans
indépendamment du mouvement de masse. Si elle avait eu lieu, l'insurrection aurait coïncidé avec la montée révolutionnaire des masses, elle n'en aurait pas été l'aboutissement.

Au dernier moment l'insurrection fut décommandée : on venait de se rendre compte que les plans étaient faux, que les stocks d'armes étaient insuffisants. les bureaux s'étaient trompés !

Les masses n'avaient pas combattu, elles n'avaient pas été vaincues, mais le mouvement refluait. L'octobre allemand marqua un virage important, ce fut la dernière chance de la révolution russe, ce fut aussi le premier échec d'un mouvement révolutionnaire imputable à la bureaucratie.

Lorsque les nouvelles d'Allemagne arrivèrent en Russie, elles libérèrent tous les griefs accumulés contre la direction du parti et de l'I.C., manifestement responsable. Staline n'avait-il pas écrit en août : « Selon moi, on doit retenir les Allemands et non pas les stimuler ».

Quarante six bolcheviks éminents, parmi lesquels Piatakov, Préobrajensky, Sérébriakov, V.M. Smirnov, publièrent une déclaration où ils disaient notamment : « La présente situation est due au fait que le régime d'une dictature fractionnelle, qui se développa après le Xème congrès, a survécu à son utilité ».

Devant l'agitation croissante qui se développa, le triumvirat, Staline, Zinoviev, Kamenev - qui dirigeait en fait le parti depuis la maladie de Lénine - inquiet décida de lâcher du lest. Le 7 novembre, Zinoviev publia un article autorisant la discussion, et affirmant d'ailleurs que la démocratie ouvrière existait dans le parti. Le 5 décembre, le Comité Central adopta une résolution condamnant la bureaucratie, les privilèges spéciaux, permettant la restauration du droit de critique.

Trotsky, malade depuis le début novembre (c'est de son lit qu'il participa à toute la discussion), signa la résolution du C.C., mais compléta sa position on publiant quelques jours plus tard une lettre dans laquelle il posait le problème dans tout son ensemble et expliquait ses craintes sur le danger d'une dégénérescence bureaucratique.

Les réactions de la majorité du C.C. furent significatives de sa mauvaise foi. Alors qu'il ne semblait pas y avoir de désaccord entre la résolution du C.C. et la lettre de Trotsky, la Pravda se déchaîna contre ce dernier. De 1917 à 1923 les discussions s'étaient caractérisées par un certain côté conciliant en ce sens qu'il n'était pas dans les méthodes du parti d'envenimer la discussion par le rappel des divergences
passées. Là au contraire, la discussion ne porta pas tant sur les positions présentes de Trotsky que sur le rappel de ses « fautes passées » de 1903 à 1923.

La lutte contre l'opposition qui se formait sur la base de la revendication de la démocratie ouvrière et de l'industrialisation se confondit avec la lutte que menaient nombre de cadres supérieurs du parti contre Trotsky. La position de ce dernier n'était pas facile : nouveau venu dans le Parti bolchevik à la veille de la Révolution, il avait rapidement surclassé et dominé nombre de « vieux » bolcheviks. Commissaire à la
guerre, il avait souvent dû au cours de son activité piétiner bien des amours-propres. Pour beaucoup les ennemis de Trostky étaient animés par des sentiments de rancune, et ils ne se rendaient pas toujours compte que la politique qu'ils menaient était la négation du bolchevisme.

La discussion fit rage dans le parti jusqu'à la fin décembre. Le Comité Central décréta alors que Trotsky malade avait besoin de se reposer, et il l'envoya en Crimée. C'est là que celui-ci apprit la mort de Lénine, qui pour un temps arrêta la discussion. Celle-ci reprit en fin 1924, d'autant plus acharnée qu'après la mort de Lénine, la bureaucratie, par la plume de Staline, osa enfin parler de « socialisme dans un seul pays ». L'opposition se renforça alors, au moins temporairement, de tous ceux qui ne pouvaient renier leur formation internationaliste, même s'ils avaient, tels Zinoviev et Kamenev, contribué à amener la bureaucratie au pouvoir. Mais le vieux Parti bolchevik qui avait fait la révolution n'existait plus. Les militants de 1917 étaient submergés par le flot des nouveaux venus, par ceux qui étaient venus au Parti pendant ln guerre civile, la plupart dévoués et sincères, mais dépourvus de culture politique, par ceux
bien plus nombreux qui adhérèrent après 1921 avec parmi eux beaucoup d'arrivistes et de trafiquants en tous genres.

Il n'était pas au pouvoir de l'opposition d'arrêter le reflux de la révolution mondiale, elle ne pouvait prendre le pouvoir en URSS, mais ce n'est pas non plus ce qu'elle voulait. Défendant avec intransigeance les principes de la démocratie ouvrière, de l'internationalisme prolétarien, l'opposition trotskiste maintenait haut le drapeau révolutionnaire. Analysant l'évolution du monde moderne, la dégénérescence de
l'URSS, elle renouvelait et enrichissait le programme marxiste.

Malgré la répression bourgeoise, la calomnie et les méthodes de gangstérisme et d'assassinat du stalinisme, malgré l'extermination presque totale d'une génération de révolutionnaires, ce drapeau et ce programme sont restés vivants, et pour les militants qui s'attachent aujourd'hui à construire un parti révolutionnaire, ils représentent un capital inappréciable.

L'opposition de 1923 se voulait « bolchevik-léniniste », elle se défendait bien d'être trotskiste, mais l'histoire, comme ses adversaires, lui a donné ce nom, et avec le « Trotskisme » qui naissait en 1923, c'est le bolchevisme lui-même qui continuait.
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Message par Alex Sam 30 Déc - 13:59

Un autre point de vue...

TROTSKY prétend qu’en rédigeant sa biographie de Staline il poursuivait un but : montrer "comment une telle personnalité a pu se développer et comment elle a fini par usurper une situation exceptionnelle ". Tel est le but avoué. Mais le but réel est tout autre. Il s’agit de montrer pourquoi Trotsky a perdu la position de force qui était la sienne à un certain moment, alors que c’est lui qui aurait du être l’héritier de Lénine, étant plus digne de cet héritage que Staline. Ainsi, avant la mort de Lénine, ne disait-on pas communément "Lénine et Trotsky " ? Ne renvoyait-on pas systématiquement le nom de Staline vers la fin, voire même à la dernière place, des listes de dirigeants bolcheviques ? N’a-t-on pas vu, en telle ou telle occasion, Lénine proposer de ne mettre sa signature qu’après celle de Trotsky ? Bref le livre nous permet de comprendre pourquoi Trotsky pensait qu’il était 1"héritier naturel de Lénine". En fait c’est une double biographie : celle de Staline et de Trotsky.

STALINISME ET BOLCHEVISME par Paul MATTICK (1947).

Toute chose a, au départ, des dimensions modestes. Le bolchevisme de Lénine et Trotsky diffère tout autant du stalinisme que la peste brune hitlérienne de l’année 1933 diffère du national-socialisme de la deuxième guerre mondiale. Mais, vient-on à examiner les écrits de Lénine et Trotsky antérieurs à la naissance du stalinisme, et on découvre que tout ce qui se trouve dans l’ »arsenal » stalinien a son correspondant chez les deux autres. Trotsky, par exemple, a, tout comme Staline, présenté le travail forcé comme l’application d’un « principe socialiste ». Il croyait dur comme fer qu’un socialiste sérieux ne pouvait contester à l’Etat ouvrier le droit de faire sentir la puissance de sa dextre à tout ouvrier qui refuserait de mettre à sa disposition la force de travail qu’il représente. Et c’est le même Trotsky qui se dépêcha d’attribuer un « caractère socialiste » à l’inégalité, arguant que « tout travailleur qui en fait plus qu’un autre pour l’intérêt général a, en conséquence, droit à une part plus grande du produit social que le paresseux, le négligent ou le saboteur ». C’est toujours Trotsky qui s’affirmait convaicu que tout doit être fait pour encourager le développement de l’émulation dans la sphère de la production ». Il va de soi que, chaque fois, ces affirmations étaient présentées comme autant de « principes socialistes » valables pour la période de transition. C’étaient, tout simplement, les difficultés objectives qui se dressaient sur la route de la socialisation complète, qui contraignaient à recourir à ces méthodes. Ce n’était pas par goût, mais par nécessité, qu’il fallait renforcer la dictature du Parti à un point tel qu’on en venait à supprimer toute liberté d’action, alors que celle-ci, sous une forme ou sous une autre, est autorisée dans les Etats bourgeois. Et Staline est tout autant fondé à évoquer la « nécessité » comme excuse. Ne voulant pas avancer contre le stalinisme que des arguments qui, en fin de compte, apparaissent comme l’expression d’une antipathie personnelle contre un concurrent dans les luttes du Parti, Trotsky s’est trouvé obligé de découvrir des différences politiques entre Staline et lui-même, mais aussi entre Staline et Lénine. Ce faisant, il pense pouvoir étayer l’affirmation qu’en Russie comme ailleurs, les choses auraient évolué tout autrement sans Staline. Mais il ne peut guère exister de différences « théoriques » entre Lénine et Staline puisque le seul ouvrage théorique qui soit signé de ce dernier a en fait été directement inspiré par Lénine et écrit sous son contrôle direct. Si, d’autre part, on admet que la « nature » de Staline « exigeait » la machine centralisée du Parti, il ne faut pas oublier que c’est Lénine qui lui a construit un appareil si parfait. Là encore on ne voit guère de différence entre les deux. En réalité, Staline ne fut guère gênant pour Lénine, tant que celui-ci fut actif, quelque désagréable qu’il ait pu être pour le « numéro deux du bolchevisme ». Pourtant il faut bien qu’il y ait une différence entre léninisme et stalinisme si l’on veut comprendre ce que Trotsky appelle le « thermidor soviétique », à condition, bien entendu, d’admettre qu’il y a bien eu un tel thermidor. Remarquons déjà que Trotsky donne quatre estimations différentes de l’époque où ce thermidor a eu lieu. Dans sa biographie de Staline, il élude cette question. Il se borne simplement à constater que le thermidor soviétique est lié à la « croissance des privilèges de la bureaucratie ». Mais voilà : cette constatation nous ramène à des périodes de la dictature bolchevique antérieures au stalinisme, celles où justement Lénine et Trotsky, l’un comme l’autre, se sont trouvés jouer un rôle dans la création de la bureaucratie d’Etat, augmentant les privilèges de celle-ci dans le but de faire croître son efficacité. La lutte pour le pouvoir Lorsqu’on examine ce qui s’est passé en réalité, c’est -à dire la lutte acharnée pour le pouvoir qui ne s’est manifestée au grand jour qu’après la mort de Lénine, on en vient à soupçonner tout autre chose qu’un thermidor soviétique. Car il apparaît clairement qu’à cette époque l’Etat bolchevique était déjà suffisamment fort, ou à tout le moins se trouvait dans une situation telle qu’il pouvait, jusqu’à un certain point ne pas tenir compte des exigences des masses russes ni de celles de la bourgeoisie internationale. La bureaucratie montante commençait à se sentir suffisamment maîtresse de la Russie : la lutte pour les « Rosines »* de la Révolution entrait dans sa phase la plus générale et la plus aiguë. Tous ceux qui participaient à cette lutte ne manquaient jamais de rappeler avec insistance qu’il fallait bien recourir à la dictature pour faire face aux contradictions non résolues entre « ouvriers » et « paysans », aux problèmes posés par l’arriération économique du pays, et au danger, sans cesse renouvelé, d’une attaque venue de l’extérieur. Et, pour justifier la dictature, on eut recours à toutes sortes d’arguments. La lutte pour le pouvoir qui se déroulait au sein de la classe dominante se traduisit ainsi en programmes politiques : pour ou contre les intérêts des paysans, pour ou contre l’affaiblissement des conseils d’entreprise, pour ou contre une offensive politique sur la scène internationale. On échaffauda des théories pompeuses pour se concilier la bienveillance de la paysannerie, pour traiter des rapports entre bureaucratie et révolution, de la question du Parti, etc. Le summum fut atteint lors de la controverse Trotsky - Staline sur la « révolution permanente » et sur la théorie du « socialisme dans un seul pays ».

Il est parfaitement possible que tous ces adversaires aient cru en ce qu’ils disaient ; mais - en dépit de leurs belles divergences théoriques - ils se comportaient tous de la même manière dès qu’ils se trouvaient face à une même situation pratique. Bien entendu, selon les besoins de leur cause, ils présentaient les mêmes faits sous des jours tout différents. Ainsi apprenons-nous que lorsque Trotsky courait sur le front - sur tous les fronts - c’était pour défendre la patrie, et rien d’autre. Au contraire, Staline fut envoyé sur le front parce que « là, pour la première fois, il pouvait travailler avec la machinerie administrative la plus accomplie, la machine rie militaire » - machinerie dont, soit dit en passant, Trotsky s’attribue tout le mérite. De même lorsque Trotsky plaide pour la discipline, il montre sa « main de fer », lorsque Staline fait de même, il ne montre que sa brutalité. L’écrasement dans le sang de la rébellion de Cronstadt nous est présenté comme une « tragique nécessité », mais l’anéantissement du mouvement d’indépendance géorgien par Staline comme la « russîfication forcée qui s’abat sur un peuple, sans égard pour ses droits de nation ». Inversement : les partisans de Staline dénoncent les propositions de Trotsky comme erronées et contre-révolutionnaires, mais lorsque les mêmes propositions sont avancées sous le couvert de Staline, ils y voient autant de preuves de la sagesse du grand chef. Pour comprendre le bolchevisme, et plus particulièrement le stalinisme, il ne sert à rien de suivre et de prolonger la controverse, superficielle et le plus souvent stupide, à laquelle se livrent staliniens et trotskystes. Il est fondamental de voir que la révolution russe, ce n’est pas le seul parti bolchevique. Tout d’abord, elle n’a même pas éclaté à l’initiative de groupes politiques organisés. Bien au contraire. Elle a été le résultat des réactions spontanées des masses face à l’écroulement d’un système économique déjà fortement ébranlé par la défaite militaire. L’insurrection de février commença par des révoltes de la faim qui éclatèrent sur les marchés, par des grèves de protestation dans les usines et par des proclamations de solidarité avec les émeutiers que lancèrent les soldats. Cependant, dans l’histoire moderne, tous les mouvements spontanés s’accompagnent de l’entrée en scène de forces organisées. Dès que le tsarisme fut menacé de mort, les organisations envahirent le théâtre des opérations avec leurs mots d’ordre, mettant en avant leurs buts politiques propres. Avant la révolution, Lénine avait fait remarquer que l’organisation est plus forte que la spontanéité. Mais en insistant fortement sur ce fait, il ne faisait que refléter le caractère arriéré de la Russie, dont les mouvements spontanés ne pouvaient qu’avoir le même caractère. Les groupes politiques les plus avancés eux-mêmes ne proposaient que des programmes limités. Les travailleurs de l’industrie visaient la mise en place de réformes capitalistes comme celles dont jouissaient les travailleurs des pays capitalistes développés. La petite bourgeoisie et les couches supérieures de la classe capitaliste souhaitaient l’installation d’une démocratie bourgeoise à l’occidentale. Les paysans voulaient les terres, mais au sein d’une agriculture capitaliste. Sans doute ces exigences étaient-elles progressistes pour la Russie, mais elles constituent l’essence de la révolution bourgeoise.
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Message par Alex Sam 30 Déc - 14:00

Le nouveau gouvernement libéral, issu de la révolution de février 17, voulut continuer la guerre. Mais ce furent justement contre les conditions imposées par celle-ci que se révoltèrent les masses. Toutes les promesses de réformes à l’intérieur du cadre défini de la Russie de cette époque, et avec le maintien des relations de puissance impérialistes, devinrent autant de mots creux. Il était absolument impossible de canaliser les mouvements spontanés dans la direction souhaitée par le gouvernement.

A la suite d’un nouveau soulèvement, les bolcheviks prirent le pouvoir. Il ne s’agissait pas en fait d’une « seconde révolution », mais d’un simple changement de gouvernement, effectué par la force. Cette prise de pouvoir par les bolcheviks fut d’autant plus facile que les masses en effervescence ne portaient aucun intérêt au gouvernement existant. Comme le dit Lénine, le coup d’Etat d’Octobre fut « plus facile à réaliser que de soulever une plume ». La victoire définitive fut « pratiquement remportée par forfait... Pas un seul régiment ne se présenta pour défendre la démocratie russe... La lutte pour le pouvoir suprême, dans un empire couvrant un sixième de la planète, s’est déroulée entre des forces étonnamment faibles, d’un côté comme de l’autre, que ce soit en province ou dans les deux capitales. « Les bolcheviks ne cherchèrent pas à rétablir l’ancienne situation pour, ensuite, procéder à des réformes. Ils se déclarèrent en faveur de ce qu’avaient concrètement mis en place les mouvements spontanés, censés être arriérés. Ils se prononcèrent pour la fin de la guerre, le contrôle ouvrier dans l’industrie, l’expropriation de la classe dominante, le partage des terres. Grâce à cela, ils purent rester au pouvoir. Les revendications des masses russes d’avant la révolution étaient dépassées. Et cela pour deux raisons : d’une part, les revendications de ce type étaient satisfaites depuis longtemps dans la plupart des pays capitalistes et d’autre part, elles ne pouvaient plus l’être dans les conditions qui régnaient alors dans le monde. A une époque où le processus de concentration et de centralisation avait mené presque partout à l’écroulement de la démocratie bourgeoise, il n’était guère possible d’instaurer celle-ci en Russie. Quand il ne saurait plus être question de démocratie du laissez - faire, comment pourraient se mettre en place des réformes des relations capital - travail que l’on associe ordinairement à la législation sociale et au syndicalisme ? De même, l’agriculture capitaliste, au-delà de l’écroulement des anciennes bases féodales et de son entrée dans la production pour le marché capitaliste, s’est lancée dans l’industrialisation de l’agriculture avec comme conséquence son insertion dans le processus de concentration du capital.

Les bolcheviks et la spontanéité des masses

Les bolcheviks n’ont jamais prétendu qu’ils étaient, à eux tous seuls, responsables de la révolution russe. Ils prennent parfaitement en compte l’existence de mouvements spontanés. Tout naturellement ils mettent l’accents sur le fait évident que l’histoire passée de la Russie - pendant laquelle le parti bolchevique avait joué son rôle - avait permis aux masses inorganisées d’atteindre à une sorte de conscience révolutionnaire vague. Mais ils n’hésitèrent pas non plus à prétendre que, sans leur direction, la Révolution aurait suivi un autre cours pour aboutir, selon toute vraisemblance, à la contre-révolution. « Si les bolcheviks n’avaient pas pris le pouvoir, écrit Trotsky, le monde aurait connu une version russe de ‘fascisme’, cinq ans avant la marche sur Rome. » Pourtant les tentatives contre-révolutionnaires, lancées par les forces traditionnelles, ne furent pas brisées par une quelconque direction consciente du mouvement spontané, ni par l’action de Lénine qui, « grâce à son oeil exercé, se faisait une vue correcte de la situation » : elles échouèrent parce qu’il était impossible de détourner le mouvement spontané de ses buts propres. Si on tient à utiliser le concept de contre révolution, on peut dire que la seule contre-révolution possible dans la Russie de 17 n’était rien d’autre que ce qu’offrait la révolution elle-même. Autrement dit, la révolution offrit aux bolcheviks la possibilité de créer un ordre social centralisé permettant de maintenir la séparation capitaliste entre ouvriers et moyens de production et de refaire de la Russie une puissance impérialiste. Pendant la révolution, les intérêts des masses révoltées et des bolcheviks coïncidèrent à un point vraiment remarquable. De plus, outre cette identité temporaire d’intérêts, il y avait une profonde correspondance entre la conception bolchevique du socialisme et les conséquences du mouvement spontané. Trop « rétrograde » du point de vue du socialisme, mais trop « avancée » du point de vue du capitalisme libéral, la révolution ne pouvait qu’aboutir à cette forme logique de capitalisme dont les bolcheviks faisaient la condition préalable à l’instauration du socialisme : le capitalisme d’Etat.

En s’identifiant au mouvement spontané qu’ils ne pouvaient contrôler, les bolcheviks se trouvèrent en Position de le dominer dès qu’il se fut épuisé à la poursuite de ses buts immédiats. Et il y avait beaucoup de buts, pouvant être atteints de manières diverses dans les divers domaines. Les différentes couches de la paysannerie avaient à satisfaire des besoins différents ‘ visaient des buts différents, qu’elles atteignirent ou n’atteignirent pas. Leurs intérêts, toutefois, n’avaient aucun lien véritable avec ceux du prolétariat. La classe ouvrière elle-même se divisait en de nombreux groupes, présentait tout un éventail de besoins spécifiques et de conceptions générales. La petite bourgeoisie avait d’autres problèmes. Bref, si spontanément l’union se fit contre les conditions imposées par le tsarisme et la guerre, il n’y avait aucune unité réelle, pas plus dans les buts immédiats que dans la politique à long terme. Les bolcheviks n’eurent aucune difficulté à profiter de ces séparations sociales pour mettre en place leur propre pouvoir, le consolider et le faire devenir plus fort que toutes les forces sociales parce qu’ils n’eurent jamais à faire face à la société dans son ensemble. De même que tous les autres groupes qui jouèrent un rôle dans la révolution, les bolcheviks allèrent de l’avant, poursuivant leur but propre : tenir le gouvernement. C’était un but à plus longue portée que ceux que visaient les autres groupes. il sous-entendait une lutte incessante ; la conquête, la perte, la reconquête de positions de force. Les couches paysannes se calmèrent après le partage des terres. Les ouvriers réintégrèrent les usines en tant que salariés. Les soldats retournèrent à la vie civile, reprenant leur ancienne condition de paysans ou d’ouvriers : il ne leur était plus possible de continuer à errer à travers le pays. Pour les bolcheviks, commença alors réellement le combat, avec la victoire de la Révolution. Comme tout gouvernement, celui des bolcheviks impliquait soumission à son autorité de toutes les couches sociales. Concentrant lentement dans leurs mains tout le pouvoir, centralisant tous les organes de contrôle, les bolcheviks finirent bientôt par être capables de déterminer la politique. Derechef la Russie se trouvait complètement organisée conformément aux intérêts d’une classe bien déterminée : la classe privilégiée du système capitalisme d’Etat naissant.

La machinerie du parti

Tout cela n’a rien à voir, ni avec le stalinisme ni avec un quelconque « thermidor ». Il n’est question que de la politique menée par Lénine et Trotsky depuis le moment où ils prirent le pouvoir. Dans un rapport au VIe congrès des soviets (1918), on put entendre Trotsky se plaindre : « tous les ouvriers soviétiques n’ont pas compris que notre gouvernement est un gouvernement centralisé et que toutes les décisions prises doivent être sans appel... Nous serons sans pitié contre les ouvriers soviétiques qui n’auraient pas encore compris ; nous les mettrons à pied, nous les éliminerons de nos rangs et nous leur ferons sentir le poids de la répression ». Trotsky nous explique aujourd’hui que ces mots visaient Staline, car celui-ci ne menait pas à bien la coordination de ses activités dans la poursuite de la guerre. Nous voulons bien le croire ; mais comme ces mots pouvaient encore mieux s’appliquer à tous ceux qui n’avaient jamais appartenu à la « deuxième élite », ou qui plus généralement n avaient aucun rang dans la hiérarchie soviétique ! Comme le remarque Trotsky, il y avait déjà « une séparation profonde entre les classes en mouvement et les intérêts de l’appareil du Parti. Même les cadres du parti bolchevique qui se réjouissaient d’avoir à remplir en toute priorité une tâche révolutionnaire exceptionnelle, étaient finalement assez enclins à mépriser les masses et à identifier leurs intérêts particuliers à ceux de l’Appareil, et cela dès le jour du renversement de la monarchie. » Trotsky se dépêche d’ajouter que les dangers qu’aurait pu entraîner cette situation, étaient contrebalancés par la vigilance de Lénine et par les conditions objectives qui faisaient que « les masses étaient plus révolutionnaires que le Parti et le Parti plus révolutionnaire que l’Appareil ». Et pourtant l’Appareil était dirigé par Lénine ! Avant la Révolution déjà, le Comité Central du Parti, et Trotsky nous l’explique dans les moindres détails, fonctionnait de manière quasi réglée et était entièrement entre les mains de Lénine. Après la Révolution, cet état de fait ne fit que se renforcer. Au printemps de 1918, « l’idéal du centralisme démocratique subit de nouvelles révisions, en ce sens que, dans les faits, le pouvoir dans le gouvernement et dans le Parti se trouva concentré entre les mains de Lénine et de ses collaborateurs directs. Ces derniers soutenaient rarement un avis opposé à celui du leader bolchevique et exécutaient en fait tous ses désirs. » Comme la bureaucratie a fait des progrès par la suite, l’Appareil stalinien doit être le fruit d’une défaillance remontant au temps de Lénine. Pour pouvoir faire une différence entre le maître de l’Appareil et cet Appareil, comme il en fait une entre l’Appareil et les masses, Trotsky doit sous-entendre que seules les masses et leur leader le plus avancé étaient réellement révolutionnaires, et que Lénine et les masses révolutionnaires furent trahis par l’appareil stalinien qui . , pour ainsi dire, s’est fait lui-même. Trotsky a sans doute besoin de faire cette différence pour justifier ses propres choix politiques, mais elle n’en a pas pour autant un fondement réel. Car à l’exception de quelques remarques faites ci et là sur le danger de la bureaucratisation - équivalent, chez les bolcheviks, de ces croisades que lancent de temps à autre les politiciens bourgeois en faveur d’un budget équilibré - Lénine, jusqu’à sa mort, n’a jamais véritablement critiqué l’appareil du Parti et sa direction, autrement dit, il ne s’est jamais critiqué lui même. Quelle qu’ait été la politique menée, elle a toujours reçu la bénédiction de Lénine, aussi longtemps que celui-ci resta à la tête de l’Appareil, et il est bon de se souvenir qu’il mourut, toujours à la tête du Parti. Les aspirations « démocratiques » de Lénine ne sont que légende. Sans doute le capitalisme d’Etat sous Lénine diffère-t-il du capitalisme d’Etat sous Staline, mais c’est tout simplement parce que le pouvoir dictatorial du Géorgien était plus important, ce renforcement découlant en droite ligne des efforts de Lénine pour mettre sur pied sa propre dictature. Que Lénine ait été moins « terroriste » que Staline, voilà qui est douteux. Comme Staline, il rangeait toutes ses victimes sous l’étiquette de « contre-révolutionnaires ». Sans vouloir comparer des statistiques sur le nombre de torturés, d’assassinés sous les deux régimes, il suffit de faire remarquer que, sous Lénine et Trotsky, le régime bolchevique n’était pas encore assez fort pour entreprendre des opéra tions à la stalinienne, comme la collectivisation forcée et les camps de travail, base de la direction étatique de l’économie et de la politique. Ce ne sont ni leurs conceptions ni les buts qu’ils se fixaient, mais bien leur faiblesse qui contraignirent Lénine et Trotsky à instituer une prétendue nouvelle politique économique (N. E. P.), c’est-à-dire à faire des concessions réelles à la propriété privée, tout en faisant des concessions verbales à la démocratie. La « tolérance » dont firent preuve les bolcheviks vis-à-vis d’organisations non bolcheviques, comme les social-révolutionnaires (S. R.), dans les premières années du règne de Lénine, ne provient pas comme le prétend Trotsky du goût de Lénine pour la démocratie, mais tout simplement de ce que les bolcheviks se trouvaient alors dans l’incapacité d’anéantir immédiatement toutes les organisations non bolcheviques. Les traits totalitaires du bolchevisme de Lénine ne firent que s’accentuer au fur et à mesure que croissaient son contrôle de l’Etat et son pouvoir politique. Trotsky affirme que ces traits totalitaires ont été imposés par l’activité « contre-révolutionnaire » de toutes les organisations ouvrières non bolcheviques, mais c’est bien difficile d’invoquer cette activité pour expliquer le maintien et l’aggravation de ces traits après l’anéantissement de toutes les organisations non-conformistes. De plus ‘ comment retenir cette cause pour expliquer les succès remportés par Lénine lorsqu’il renforça encore les principes totalitaires au sein des organisations extérieures à la Russie, comme l’Internationale Communiste ?
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Message par Alex Sam 30 Déc - 14:01

Trotsky apologiste du stalinisme

Ne pouvant mettre enitèrement sur le dos des organisations non bolcheviques la responsabilité de la dictature exercée par Lénine, Trotsky fait appel à un autre argument. « Les théoriciens qui cherchent à prouver que le système totalitaire, existant présentement en Russie, découle en fait de l’horrible nature du bolchevisme », oublient les années de guerre civile qui « ont marqué le gouvernement soviétique de manière indélébile. Beaucoup d’administrateurs, une couche considérable d’entre eux en tout cas, ont pris l’habitude de commander et d’exiger une obéissance sans condition à leurs ordres ». Staline aussi, nous dit-il, « a été marqué par les conditions de cette guerre civile, et avec lui tout ce groupe qui, plus tard, allait l’aider à imposer sa dictature personnelle ». Comme de plus la guerre civile était menée par la bourgeoisie internationale, il en résulte que le côté désagréable du bolchevisme, sous Lénine comme sous Staline d’ailleurs, a comme raison principale et fondamentale l’hostilité du capitalisme. Le bolchevisme n’a pu devenir une monstruosité que parce qu’il devait se défendre : voilà pourquoi il a dû recourir au meurtre et à la torture. Il s’ensuit que le bolchevisme de Trotsky, tout en étalant sa haine de Staline, ne conduit qu’à une laborieuse défense du stalinisme, seule possibilité qu’il a de se défendre lui même. Voilà ce qui explique le caractère superficiel des différences idéologiques entre stalinisme et trotskisme. L’impossibilité où il se trouve d’attaquer Staline sans s’en prendre du même coup à Lénine nous fait comprendre dans quelles énormes difficultés se débat Trotsky en tant qu’oppositionnel. Son propre passé, ses propres théories lui interdisent de faire naître un mouvement qui soit à gauche du stalinisme. Le « trotskisme » se trouve ainsi condamné à ne rester qu’une simple agence de rassemblement de bolcheviks malheureux. Sans doute pouvait-il jouer ce rôle, à l’extérieur de la Russie, vu le combat incessant pour le pouvoir et l’accès aux leviers de commande dans le prétendu mouvement « communiste » international. Mais en fait il ne pouvait avoir aucune importance véritable, n’ayant rien d’autre à offrir que le remplacement d’une élite politique par une autre. La défense de la Russie par les trotskistes, pendant la deuxième guerre mondiale, n’est visiblement que la prolongation de toute la politique menée antérieurement par ces adversaires, jurés sans doute, mais en même temps les plus loyaux, de Staline. La défense du stalinisme à laquelle se livre Trotsky ne se limite pas à montrer comment la guerre civile a transformé les bolcheviks de serviteurs en maîtres de la classe ouvrière. Il préfère nous renvoyer surtout à un fait des plus importants selon lui : « c’est une question de vie ou de mort pour la bureaucratie de conserver la nationalisation des moyens de production et de la terre », ce qui, toujours selon lui, revient à dire qu »’ en dépit de la déformation bureaucratique, aussi horrible soit-elle, la base de classe de l’U.R.S.S. reste prolétarienne ». Nous pouvons pourtant noter qu’à un certain moment Staline a quelque peu inquiété Trotsky. En 1921, Lénine se tourmentait : est-ce que la N. E. P. est seulement un pas « tactique » ou une « évolution » véritable ? Et Trotsky, sachant que la N. E. P. avait renforcé les tendances au capitalisme privé, n’a d’abord voulu voir dans le développement de la bureaucratie stalinienne « rien d’autre qu’un premier pas vers une restauration bourgeoise ». Mais c’étaient là des craintes sans fondement. « La lutte contre l’égalité, les tentatives de mise en place de profondes différences sociales n’ont pu, jusqu’à ce jour, éliminer la conscience socialiste des masses, ni faire disparaître la nationalisation des moyens de production et de la terre, ces conquêtes sociales fondamentales de la révolution. » Staline n’a évidemment rien à voir avec tout cela, car le thermidor russe aurait, sans aucun doute, ouvert la voie à une nouvelle ère de domination à la bourgeoisie, si cette domination ne s’était pas déjà montrée dépassée dans le monde entier.

Le résultat : le capitalisme d’Etat

Avec cette dernière remarque de Trotsky nous touchons enfin au fondement même de ce que nous discutons ici. Nous avons déjà dit plus haut que le résultat concret de la révolution de 1917 n’avait été ni socialiste ni bourgeois, mais capitaliste d’Etat. Selon Trotsky, Staline aurait voulu détruire la nature capitaliste d’Etat de la société russe pour y substituer une économie bourgeoise. Telle serait la signification du thermidor russe. Le déclin de l’ordre économique bourgeois dans le monde entier, seul, empêcha et empêche Staline de réaliser cet objectif. Tout ce qu’il put faire, ce fut d’imposer la dictature haissable de sa personne à la société construite par Lénine et Trotsky. En ce sens, c’est le trotskisme qui a vaincu le stalinisme, même si Staline règne toujours au Kremlin !! Toute cette argumentation s’appuie sur l’identification entre capitalisme d’Etat et socialisme. Si certains de ses disciples ont récemment découvert qu’il est impossible de continuer à défendre cette identification, Trotsky, lui, n’en a jamais démordu. Car c’est là, en fait, l’alpha et l’oméga du léninisme et, plus généralement, l’alpha et l’oméga de tout le mouvement social-démocrate mondial, dont le léninisme n’est que la partie la plus réaliste ; réaliste s’agissant de la Russie. Ce mouvement entendait et entend encore par « Etat ouvrier » le règne du Parti, et, par socialisme, la nationalisation des moyens de production. Or, au fur et à mesure que le contrôle politique du gouvernement venait s’ajouter au contrôle de l’économie, on vit se dessiner clairement la domination totalitaire sur la société dans son ensemble. Le gouvernement assurait sa domination totalitaire par l’intermédiaire du Parti, qui restaurait la hiérarchie sociale, étant lui même une institution hiérarchique. Cette conception du « socialisme » commence maintenant à être déconsidérée, mais seulement en prenant comme point de départ l’expérience russe et - à un moindre degré celle d’autres pays. Avant 1914, on entendait par prise du pouvoir - pacifique ou par la force - la prise en main de la machine gouvernementale. On remplaçait un groupe d’administrateurs et de législateurs par un autre. Si on se place du point de vue économique, il s’agissait de supprimer 1’ »anarchie » du marché capitaliste en lui substituant une production planifiée sous le contrôle de l’Etat. Et, comme, par définition, l’Etat socialiste était un état « juste », contrôlé par les masses au cours d’un processus démocratique, il allait de soi qu’il ne pourrait y avoir aucune circonstance où les décisions de cet Etat puissent être en contradiction avec l’idéal socialiste. Telle fut la théorie qui suffit pour organiser des fractions de la classe ouvrière en partis plus ou moins puissants. La théorie du socialisme que nous venons d’exposer naissait de l’exigence d’une planification économique centralisée dans l’intérêt de tous ceux qui se trouvent en bas de l’échelle. Le processus de centralisation qui se développait avec l’accumulation du capital était par conséquent considéré comme une tendance socialiste. L’influence croissante du « travail » (labor) dans l’appareil d’Etat était saluée comme un pas en direction du socialisme. Mais en réalité, le processus de centralisation se montrait tout autre chose qu’une auto-transformation en propriété sociale. Il n’était que le processus de dissolution de l’économie du laissez - faire et correspondait à la fin des cycles économiques traditionnels, régulateurs de l’économie. Avec le début du XXe siècle le capitalisme change de caractère. Il entre dans des conditions de crise permanente qui ne peuvent plus trouver leur solution dans l’automatisme des relations de marché. Réglementations monopolistiques, intervention de l’Etat, politique économique internationale ont transféré le fardeau de la crise sur les épaules des pays les moins privilégiés du point de vue capitaliste, au sein de l’économie mondiale. Toutes les politiques économiques sont devenues des politiques impérialistes. Par deux fois elles ont atteint leurs sommets en déclenchant des conflits mondiaux. Dans une telle situation internationale, reconstruire un système économique et politique écroulé, c’est essentiellement l’adapter aux conditions nouvelles. La théorie bolchevique de la socialisation répondait à cette nécessité de manière remarquable. Pour rétablir la puissance de la nation russe, il fallait faire de manière radicale ce qui, dans les nations avancées, avait été le résultat d’un processus évolutif. Il fallait combler le fossé entre l’économie russe et celle des puissances occidentales. L’idéologie socialiste ne servait que de paravent. L’origine socialiste dit bolchevisme rendait celui-ci tout à fait adapté à l’instauration du capitalisme d’Etat en Russie : ce sont les mêmes principes organisationnels qui avaient fait du Parti une organisation bien huilée, qui ont été utilisés avec succès pour faire régner l’ordre dans le pays. Il va de soi que les bolcheviks étaient convaincus d’édifier en Russie, sinon le socialisme, du moins ce qui s’en rapprochait le plus puisqu’ils menaient à son terme un processus qui, dans les nations occidentales, n’était qu’une tendance principale du développement. N’avaient-ils pas aboli l’économie de marché, dépossédé la bourgeoisie, mis la main sur le gouvernement ? Pour les ouvriers russes, toutefois, rien n’était changé : ils ne voyaient qu’un nouveau groupe de patrons, de politiciens, d’idéologues qui régnaient sur eux. Leur situation se mit à ressembler à celle des travailleurs des pays capitalistes en temps de guerre. Le capitalisme d’Etat est une économie de guerre et, d’ailleurs, tous les systèmes économiques hors de Russie se transformèrent aussi en économies de guerre, en autant de capitalismes d’Etat adaptés aux nécessités impérialistes du capitalisme moderne. Les autres nations n’imitèrent pas toutes les innovations du capitalisme d’Etat russe, elles ne retinrent que celles qui correspondaient le mieux à leurs propres besoins. La deuxième guerre mondiale eut comme résultat un développement nouveau du capitalisme d’Etat à l’échelle planétaire. Les particularités des diverses nations, leurs situations spécifiques sur l’échiquier mondial sont à l’origine de la grande variété de processus de développement du capitalisme d’Etat. En s’appuyant sur ce fait bien réel que le capitalisme d’Etat et le fascisme ne se sont développés et ne se développent nulle part de la même manière, Trotsky affirme que les différences entre bolchevisme, fascisme et capitalisme sont faciles à voir. Mais il ne s’agit là que d’accentuations arbitraires de différences superficielles dans le développement social, avancées pour les besoins de la cause. Dans tous les aspects fondamentaux, les trois systèmes sont identiques et ne représentent que des étapes différentes d’un même développement : chercher à renforcer par la manipulation de la masse de la population, grâce à un gouvernement dictatorial plus ou moins autoritaire, le règne des couches privilégiées que ce gouvernement protège, et rendre ce dernier capable de jouer sa partie dans le concert de l’économie internationale, par la préparation de la guerre, par la conduite de celle-ci, par l’utilisation des profits qui en résultent. Trotsky ne pouvait pas se permettre de voir dans le bolchevisme un simple avatar de la tendance mondiale vers une économie fascisante. En 1940, il défendait toujours l’opinion que le bolchevisme avait, en 1917, évité la venue du fascisme en Russie. Il devrait pourtant, de nos jours, être tout à fait clair - et en fait cela aurait dû l’être depuis longtemps - que tout ce que Lénine et Trotsky ont réussi à empêcher, c’est d’utiliser une idéologie non marxiste pour masquer une reconstruction fasciste de la Russie. En ne servant que les buts du capitalisme d’Etat, l’idéologie marxiste du bolchevisme s’est tout autant discréditée. Pour tout point de vue qui veut dépasser le système capitaliste d’exploitation, trotskisme et stalinisme ne sont que des reliques du passé.

Notes Ce texte est extrait de : Trotsky le Staline Manqué de Willy Huhn, Spartacus, Octobre-Novembre 1981 Série B-N.113. Traduit de l’anglais par Daniel Saint-James.

(*)Allusion à l’héroïne de la pièce de Beaumarchais, « Le Barbier de Séville » que le Comte Almaviva s’efforce de conquérir par tous les moyens. (N. d. T)

http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=720
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 14:49

C'est d'une imbécilité sans nom. Mais, a quoi peut on s'attendre, de la part de quelqu'un comme alex, qui à tout du contre révolutionnaire, du gros réac? En lisant cela (moi, je n'ai même pas réussi à aller jusqu'au bout, d'ailleurs, tellement c'est chiant à lire), un mec de droite ou d'extrême droite doit tout à fait applaudir, y trouver son compte.
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 15:02

Les quelques phrases que je relis de ce tissu de conneries ne prouve qu'une chose : l'auteur est simplement nourri par sa haine des bolchéviks, et ne comprends strictement rien à ce qu'ont dit ou fait ces deux grands révolutionnaires qu'étaient Lénine et Trotsky. Il se permet, en plus, de déformer leurs propos, leur vision des choses.
Il n'est pas très étonnant qu'un type comme Alex, se permette de reprendre une telle prose.
Comme on peut le remarquer, sur ce forum, la seule chose que sache faire notre pitoyable pseudo anarchiste, c'est déverser sa haine de Lénine, Trotsky, Lutte Ouvrière...
Il n'a rien d'autre à dire.
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Message par Alex Mer 3 Jan - 17:34

Je n'ai aucune "haine", je constate juste les faits et les actes en plus des écrits. Tu peux cracher sur Paul Mattick (qui était militant ouvrier communiste) si ça te plaît, mais vu la pauvreté de tes arguments (le meilleur étant celui selon lequel tu n'as même pas tout lu), ça me fait bien rigoler. Enfin si je te suis, on a pas le droit de répondre à ton texte qui fait de Trotsky un "pur" sans être un facho ou autre chose de ce genre. En d'autres temps, certains étaient qualifiés d'hitléro-trotskistes ou d'alliés objectifs du capital, j'aimerais que tu te souviennes de ces méthodes...
Sinon je me suis suffisamment documenté et informé sur ce qui s'est passé en URSS pour avoir une piètre opinion des chefs bolchéviques, ne t'en déplaise.
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 19:52

Alex a écrit:Je n'ai aucune "haine", je constate juste les faits et les actes en plus des écrits. Tu peux cracher sur Paul Mattick (qui était militant ouvrier communiste) si ça te plaît, mais vu la pauvreté de tes arguments (le meilleur étant celui selon lequel tu n'as même pas tout lu), ça me fait bien rigoler. Enfin si je te suis, on a pas le droit de répondre à ton texte qui fait de Trotsky un "pur" sans être un facho ou autre chose de ce genre. En d'autres temps, certains étaient qualifiés d'hitléro-trotskistes ou d'alliés objectifs du capital, j'aimerais que tu te souviennes de ces méthodes...
Sinon je me suis suffisamment documenté et informé sur ce qui s'est passé en URSS pour avoir une piètre opinion des chefs bolchéviques, ne t'en déplaise.

Ca me fais marrer quand tu dis que tu t'es informé sur ce qui c'est passé en urss! Tu parles, comme si oui oui au pays des soviets pouvait être instructif! En plus, ça devait être un livre à colorier.
Tu n'as aucune haine? Merde alors, qu'est ce que ça doit être quand t'en as.
Pour ce qui est de l'argumentation, effectivement, je n'en ai pas fait usage. J'estime que je n'ai pas à argumenter avec quelqu'un qui vomit sa haine anti-Communiste (car c'est bien de cela qu'il s'agit). Mon argumentation, je la réserve aux gens qui veulent bien discuter (et quand je dis discuter, cela ne signifie pas être en total accord avec moi) intelligemment, ce qui n'est pas ton cas.
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Message par Lucifer Mer 3 Jan - 20:07

Et moi je me suis suffisamment documenté et informé sur la révolution d'octobre pour savoir qu'une partie des anars ont ralliés les bolchéviques,mais que la majorité s'est comportée comme une bande d'ordures réacs se placant aux cotés des rebelles blancs et au service des impérialistes.

J'ai déja posté a ce propos,et fournis des arguements et des informations sur l'épopée des anars,de Kronstadt a la guerre d'Espagne,et sur la réalité des groupes d'aujourd'hui,tu n'as pas répondu,ou alors a coté,a part une reconnaissance du bout des levres de la burocratisation de la F.A.

Si tu as besoin d'une attestation de"bonne conduite"pour tes potes libertaires,je soutiendrais ta demande pour que le FUAM,certifie que tu as bien deversé plus de 90% de saloperies anti-communiste pour moins de 10% de critique sur la société actuelle.
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 20:43

Et quand tu dis 10 %, c'est encore beaucoup. Je pense que 0.00000000001% serait plus proche de la réalité.
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Message par Kermit Mer 3 Jan - 20:55

Pedro a écrit:Mon argumentation, je la réserve aux gens qui veulent bien discuter (et quand je dis discuter, cela ne signifie pas être en total accord avec moi) intelligemment, ce qui n'est pas ton cas.
Je te prends au mot, Pedro! J'accepte de me lancer dans un sujet que je maîtrise mal pour te faire plaisir Wink Je te propose de créer un fil sur lequel nous pourrons discuter calmement et en toute ouverture d'esprit du communisme (a condition que tu ne me noies pas sous les noms et les citations à ralonge!) Je ne suis pas un anti mais quelqu'un qui aborde la discussion sans aucun "a priori", vois donc plutôt le rôle que je remplirai comme celui du "candide" (mais pas crétin Razz)

Si ma proposition t'intéresse, je te laisse créer le sujet Wink
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 21:01

Kermit a écrit:
Pedro a écrit:Mon argumentation, je la réserve aux gens qui veulent bien discuter (et quand je dis discuter, cela ne signifie pas être en total accord avec moi) intelligemment, ce qui n'est pas ton cas.
Je te prends au mot, Pedro! J'accepte de me lancer dans un sujet que je maîtrise mal pour te faire plaisir Wink Je te propose de créer un fil sur lequel nous pourrons discuter calmement et en toute ouverture d'esprit du communisme (a condition que tu ne me noies pas sous les noms et les citations à ralonge!) Je ne suis pas un anti mais quelqu'un qui aborde la discussion sans aucun "a priori", vois donc plutôt le rôle que je remplirai comme celui du "candide" (mais pas crétin Razz)

Si ma proposition t'intéresse, je te laisse créer le sujet Wink
Pas de problèmes, Kermit.
Eh bien, nous n'avons qu'à continuer, sur ce fil, par exemple.
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 21:03

je te rassure, je ne suis pas un citatiomaniaque.
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Message par Kermit Mer 3 Jan - 21:05

J'accepte, je reviens dans quelques minuutes Wink
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Message par Kermit Mer 3 Jan - 21:42

Me voici et si je dis des âneries, évite de me trucider, je peux encore servir Razz

Pour ce que j'en sais : Je ne remet pas en cause les fondements de la doctrine qui part d'un idéal qui ne manque pas de charme (répartition des richesses, la terre pour tous, ....) mais plutôt ce qu'elle est devenue ! Il faut bien reconnaître que les endroits où le communisme s'est développé n'étaient (ou ne sont) pas des chefs d'oeuvres de démocratie (ex bloc de l'est,Chine, corée, Cuba, .....) et que la liberté d'opinion y relève de l'utopie ! Quand j'étais jeune, j'écoutais Radio Moscou Internationnal en ondes courtes et je comparais les infos diffusées avec les radios occidentales; le constat était assez édifiant dans le traitement de l'information, celle de RMI étant de la propagante non dissimulée et celle des pays occidentaux étant assez tendancieuse sous des airs plus anodins ! Même du temps de Gorbatchev et de sa perestroïka, la différence était plus que significative (au point d'être parfois diamétralement opposée dans les deux camps)!

Maintenant, je peux poser quelques questions :

-Comment un idéal a pu être dénaturé à ce point en ne laissant la liberté qu'à une élite proche du pouvoir?

-Pourquoi les régimes communistes ayant ou existants ont ce besoin de se protéger des influences extérieures en muselant la liberté d'expression et d'information?

-Pourquoi, pour prendre l'exemple de l'ex URSS et alors que les richesses devaient être équitablement réparties, la majorité de la population avait autant de mal à nouer les deux bouts?

-Pourquoi baser la viabilité du régime sur une répression sans pitié?

-Pourquoi enfin cette rivalité entre les démocraties et le communisme? N'existe-t-il donc pas de démocraties communistes? La liberté d'opinion y-est-elle impossible?

Voilà, je t'ai fais part de ce que je crois savoir et si je commets des erreurs, n'hésite pas à me corriger Wink
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Message par Pedro Mer 3 Jan - 22:27

Kermit a écrit:Me voici et si je dis des âneries, évite de me trucider, je peux encore servir Razz

Pour ce que j'en sais : Je ne remet pas en cause les fondements de la doctrine qui part d'un idéal qui ne manque pas de charme (répartition des richesses, la terre pour tous, ....) mais plutôt ce qu'elle est devenue ! Il faut bien reconnaître que les endroits où le communisme s'est développé n'étaient (ou ne sont) pas des chefs d'oeuvres de démocratie (ex bloc de l'est,Chine, corée, Cuba, .....) et que la liberté d'opinion y relève de l'utopie ! Quand j'étais jeune, j'écoutais Radio Moscou Internationnal en ondes courtes et je comparais les infos diffusées avec les radios occidentales; le constat était assez édifiant dans le traitement de l'information, celle de RMI étant de la propagante non dissimulée et celle des pays occidentaux étant assez tendancieuse sous des airs plus anodins ! Même du temps de Gorbatchev et de sa perestroïka, la différence était plus que significative (au point d'être parfois diamétralement opposée dans les deux camps)!

Maintenant, je peux poser quelques questions :

-Comment un idéal a pu être dénaturé à ce point en ne laissant la liberté qu'à une élite proche du pouvoir?

-Pourquoi les régimes communistes ayant ou existants ont ce besoin de se protéger des influences extérieures en muselant la liberté d'expression et d'information?

-Pourquoi, pour prendre l'exemple de l'ex URSS et alors que les richesses devaient être équitablement réparties, la majorité de la population avait autant de mal à nouer les deux bouts?

-Pourquoi baser la viabilité du régime sur une répression sans pitié?

-Pourquoi enfin cette rivalité entre les démocraties et le communisme? N'existe-t-il donc pas de démocraties communistes? La liberté d'opinion y-est-elle impossible?

Voilà, je t'ai fais part de ce que je crois savoir et si je commets des erreurs, n'hésite pas à me corriger Wink

Bah, tant que tu ne me traites pas de "fasciste rouge", et que tu ne me sors pas "les 100 millions de morts du Communisme", tout va bien.

Il faut bien reconnaître que les endroits où le communisme s'est développé n'étaient (ou ne sont) pas des chefs d'oeuvres de démocratie (ex bloc de l'est,Chine, corée, Cuba, .....)

Certes, mais c'est justement parce que, dans ces pays là, le Communisme n'a jamais vu le jour.
Les cas, de plus, sont différends, selon que l'on parle du bloc de l'est, de Chine, de la Corée (du Nord), de Cuba.
Les pays de l'ex-bloc de l'est, par exemple, n'ont pas connu de révolution, après la seconde guerre, comme celle d'Octobre 1917, en Russie. En 1945, le stalinisme avait depuis longtemps fait son oeuvre, et les vieux bolchéviks, ceux qui voulaient vraiment le Communisme, avaient été emprisonnés et massacrés (notamment lors de procès, en 1936). Staline, et les sbires qu'il avait en Pologne, en Hongrie, etc, firent surtout en sorte qu'aucune révolution prolétarienne ne se développe. Le cas le plus parlant est celui de la Hongrie, ou, en 56, des soviets s'étaient développés, ou une révolte ouvrière avait lieu, et ou l'armée soviétique utilisa la répression.
En Chine, il y eut la "longue marche", mais mao choisit volontairement de s'appuyer sur les paysans, et surtout pas la classe ouvrière Chinoise (je développerai plus tard).
A Cuba, ou effectivement, le régime est issu d'une révolution, Castro ne s'est déclaré Communiste, et à fait appel à l'urss, quand les usa ont commencé à lui mettre des bâtons dans les roues (comme l'embargo).
Pour la Corée, je ne maîtrise pas bien le sujet. On y reviendra.
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Message par Kermit Mer 3 Jan - 22:39

Comme je peux voir, beaucoup de régimes se réclament du communisme sans l'être alors !
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Message par Alex Jeu 4 Jan - 11:41

Lucifer a écrit:Et moi je me suis suffisamment documenté et informé sur la révolution d'octobre pour savoir qu'une partie des anars ont ralliés les bolchéviques,mais que la majorité s'est comportée comme une bande d'ordures réacs se placant aux cotés des rebelles blancs et au service des impérialistes.

J'ai déja posté a ce propos,et fournis des arguements et des informations sur l'épopée des anars,de Kronstadt a la guerre d'Espagne,et sur la réalité des groupes d'aujourd'hui,tu n'as pas répondu,ou alors a coté,a part une reconnaissance du bout des levres de la burocratisation de la F.A.

Si tu as besoin d'une attestation de"bonne conduite"pour tes potes libertaires,je soutiendrais ta demande pour que le FUAM,certifie que tu as bien deversé plus de 90% de saloperies anti-communiste pour moins de 10% de critique sur la société actuelle.

Ça c'est pas mal! Tes propos assimilables à la propagande stalinienne de l'époque, tu les as mis sur un fil qui a été verrouillé avant que je réponde! Quant à la FA, ce n'est pas du bout des lèvres que j'ai parlé de bureaucratisme, c'est même moi qui ait écrit ce mot en premier! Et j'ai même précisé qu'il arrivait parfois que des militants FA passent à LO ou vice versa, du moment que le dogmatisme était là... C'est dire comment je considère la FA, même si j'apprécie assez souvent le contenu du Monde Libertaire (comme je n'aurais rien à redire sur pas mal d'articles de Lutte Ouvrière).

Sur Kronstadt, j'en ai déjà dit pas mal, mais ça mériterait l'ouverture d'un fil exprès, ce que je ferais quand j'aurais (prendrais aussi) le temps. La guerre d'Espagne mérite aussi un autre traitement que celui de propagande soviétique des années 30. Tu sais, les historiens ont maintenant accès à de multiples sources (tant pour l'Espagne que la Russie), ce qui rend ta prose encore plus ridicule face aux faits largement vérifiables. Et si je ne glorifie pas les "anars" espagnols de l'époque car ils avaient leurs limites aussi, en tout cas tu ne me verras pas, contrairement à toi, dans le camp de ceux qui les ont buté au nom du "communisme". Pour le coup, je veux bien employer le terme "d'alliés objectif" des franquistes.

Sur le reste, Kermit, tu auras aussi mon point de vue (qui est à vrai dire à peu près le même que celui de Paul Mattick) avec mes mots, parce que Pedro considère que Staline a été le gros méchant en URSS alors que pour moi et bien d'autres, Lénine et Trotsky n'avaient déjà rien de communistes. C'est ce qui fonde la différence entre certains "communistes" dits trotskystes et tous les autres communistes, conseillistes et libertaires (en sachant que le PCF n'a rien de communiste), au delà même de l'aspect historique, dans la façon d'envisager la révolution et le changement social. Et c'est au passage ce qui me vaut de me faire traiter de tous les noms et d'avoir 5 messages d'insultes ou de non-arguments à la suite pour me dire que je ne suis qu'un anticommuniste qui fait le jeu de l'extrême droite.
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Message par Alex Jeu 4 Jan - 11:46

Tiens sur Cronstadt, y a un fil qui avait déjà été ouvert (par moi même), ça m'évitera de me répéter 100 fois.

https://emma-en-ligne.forumactif.com/viewtopic.forum?t=479
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Message par Pedro Jeu 4 Jan - 12:46

Tu sais, les historiens ont maintenant accès à de multiples sources (tant pour l'Espagne que la Russie), ce qui rend ta prose encore plus ridicule face aux faits largement vérifiables.

Des historiens anti-Communistes, genre courtois and co? Bah, on a déjà goûté à leur prose miteuse. Moi, ça ma rendu encore plus Communiste.
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Message par Alex Jeu 4 Jan - 14:39

Evidemment à part Courtois t'as pas l'air d'en connaître beaucoup. Werth par exemple est très bien ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Werth ).

Et au delà même des idées de l'historien quel qu'il soit, si le travail est sérieux, on ne doit pas tout jeter sous prétexte "d'anticommunisme". Normalement, un historien met ses idées de côté quand il publie une recherche (même si ses idées lui font travailler sur un sujet plus qu'un autre). Tout en précisant que le "livre noir du communisme" n'est pas un travail universitaire au sens propre même s'il contient des articles universitaires (comme ceux de Werth par exemple) et Courtois, c'est clair, n'a pas été honnête.
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Message par Pedro Jeu 4 Jan - 20:13

Alex a écrit:Tiens sur Cronstadt, y a un fil qui avait déjà été ouvert (par moi même), ça m'évitera de me répéter 100 fois.

https://emma-en-ligne.forumactif.com/viewtopic.forum?t=479

C'est dingue le nombre de gens, au boulot, dans la rue, etc, qui me parlent de Kronstadt!
Sans déconner, je vais te donner un scoop : Kronstadt, à part une poignée d'anars, tout le monde s'en branle!
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Message par Pedro Jeu 4 Jan - 21:21

-Comment un idéal a pu être dénaturé à ce point en ne laissant la liberté qu'à une élite proche du pouvoir?

Pour tenter de l'expliquer (brièvement), il faut remonter au moment de la première guerre mondiale.
Après près de 3 ans de guerre, une boucherie immonde, les premiers soulèvements éclatent en Russie, en même temps que le peuple, las, affamé, secoue de plus en plus le joug tsariste, demandant du pain, la terre, etc. Des soviets se crééent, de paysans et de soldats, sur le front et à l'arrière, des officiers sont fusillés. La révolution éclate en février, en Russie, chassant le tsar. Les menchéviks, les socialistes révolutionnaires (de gauche et de droite), sont au pouvoir, mais ils continuent la guerre, ne répondent pas aux revendications populaires. Au contraire, ils soutiennent même, sur le front, une énième offensive qui tourne au fiasco. La réaction menace, en la personne du général Kornilov, qui menace de faire tomber un gouvernement provisoire faible. Les Bolchéviks proposent alors aux menchéviks et aux socialistes révolutionnaires une alliance, pour faire chuter le général. avec l'aide de la population. Kornilov est défait. Les Bolchéviks sont ceux qui se montrent le mieux à la hauteur de la situation, soutenus de plus en plus par les ouvriers et les paysans. Les soviets se Bolchévisent. Finalement, le gouvernement provisoire tombe, sans la moindre effusion de sang. Il faudra l'intervention des alliés (34 pays, dixit churchill), pour que la réaction soit remise en selle. Une guerre civile atroce commence, alors, qui finira en 1920, avec quelques soubresauts contre-révolutionnaires, à Kronstadt, Tambov, etc.
A cette guerre, imposée aux Bolchéviks, on doit aussi ajouter un blocus, le sabotage des quelques usines existantes, etc.
Le Communisme, comme j'ai toujours coutume de dire, ne peut exister qu'à l'échelle du monde. Les révolutionnaires qu'étaient Lénine et Trotsky savaient que la révolution devait trouver son prolongement dans les pays plus industrialisés. Elle éclate en Allemagne, en 1918, mettant fin à la guerre et chassant le kaiser. Là aussi, des soviets se forment. En 1919, à l'image de ce qu'avaient fait les Bolchéviks en Russie, les spartakistes, tentent de prendre le pouvoir. Ils sont, hélas, vaincus, notamment par les sociaux-démocrates. Les leaders spartakistes : rosa luxembourg et karl liebknecht sont assassinés.
Une tentative de l'armée Polonaise de Pilsudki, aidée par les puissances impérialistes, contre la russie des soviets est repoussée, puis l'armée rouge pousse jusqu'à varsovie. Elle est battue.
La révolution d'octobre, qui tendait à s'étendre un peu partout en Europe (Hongrie, Allemagne, Roumanie, etc), se trouve finalement stoppée dans son élan.
Au début des années vingt, et alors que les Bolchéviks ont finalement réussi à vaincre la réaction blanche et les soulèvements paysans contre-révolutionnaires, la vague révolutionnaire reflue. Beaucoup de Bolchéviks sont morts sur les champs de bataille, la famine a ravagé les campagnes et les villes, les usines, les infrastructures sont dans un état pitoyable. Tout est à reconstruire. La classe ouvrière est décimée. Les soviets sont quasiment vidés de leur substance. Les masses sont fatiguées.
La nep (nouvelle politique économique) à succédé au Communisme de guerre, afin de remettre l'économie en l'état.
Peu à peu, appararaît une nouvelle génération , qui entre dans les instances du parti Communiste, dans l'appareil d'état, et qui à peu ou pas participé à la révolution et à la guerre civile. La bureaucratie naît.
Lénine, qui voulait écarter staline, le jugeant brutal et dangereux (cf : le dernier combat de Lénine, de Moishé Lewin), meurt, en 1924.
Ce sont donc les conditions historiques qui ont favorisé la montée de la bureaucratie, le stalinisme. staline dictateur, ce n'était pas une fatalité, et contrairement à ce que certains avancent, le stalinisme n'est en rien la continuité logique de la politique de Lénine.
Et on le voit, les puissances étrangères ont aussi grandement contribué à l'avènement du stalinisme, en détruisant un pays, en le ramenant, économiquement, bien loin d'eux, alors qu'avant guerre, la Russie des tsars était déjà un pays arriéré, ou commençait seulement à se développer l'industrie et la classe ouvrière.
Bon, voilà pour la première question.
Lucifer, n'hésite pas à compléter, et à me reprendre si je me suis planté quelque part.


Dernière édition par le Sam 6 Jan - 21:46, édité 3 fois
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Message par Kermit Jeu 4 Jan - 21:46

Même si je ne pose plus de questions, je lis ce que tu mets et j'essaie de synthétiser pour bien tout comprendre Wink
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Message par Alex Jeu 4 Jan - 21:49

Pedro a écrit:
Alex a écrit:Tiens sur Cronstadt, y a un fil qui avait déjà été ouvert (par moi même), ça m'évitera de me répéter 100 fois.

https://emma-en-ligne.forumactif.com/viewtopic.forum?t=479

C'est dingue le nombre de gens, au boulot, dans la rue, etc, qui me parlent de Kronstadt!
Sans déconner, je vais te donner un scoop : Kronstadt, à part une poignée d'anars, tout le monde s'en branle!

Ici on est dans le forum sciences humaines et sociales, si tu veux parler de Sarkozy dont tout le monde parle déjà, il me semble qu'il y a de quoi faire dans les autres forums. Donc ce genre de commentaires à deux balles, tu peux t'abstenir de les faire (et là je parle aussi en tant que modérateur de ce forum).
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