A voir sur Arte ce soir!

Après Paria, sensation 2000 qui mettait en scène les déambulations nocturnes de sans-domicile fixe dans un Paris de flammes glacées, Nicolas Klotz poursuit son travail de représentation des réprouvés avec les Africains sans papiers de Nus. De zone d'attente en squat, on suit Blandine, Papi, Moktar, Steve et d'autres au long cours de ce film planant qui nous fait toucher au plus près l'expérience du nomadisme forcé et l'immobilité craintive. Fabriqué à partir de nombreuses rencontres et conversations avec des immigrés en situation irrégulière, le scénario écrit par Elisabeth Perceval met en avant une parole qui n'est jamais entendue ailleurs comme telle, dans sa durée mélancolique où il n'y a même plus place pour la colère. Klotz et la géniale chef opératrice Hélène Louvart ont privilégié les plans fixes dans le chien et loup des chambres défoncées que viennent brutalement éclairer des séquences de plein soleil magnifique. Le film n'est pas «réaliste» ou «social» au sens où on l'entend vulgairement ; il donne une plénitude fictive et esthétique à des figures sans cela confinées dans le champ aveugle de la seule actualité politique (quotas, manifestations, expulsions...).

Actualité tenace cependant, venant rappeler, contre la douceur de la fiction, les dures lois de la territorialité, puisque l'un des acteurs principaux du film, Adama Doumbia (Papi), demandeur d'asile, est ces jours-ci menacé d'expulsion vers la Côte-d'Ivoire. Condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis et à trois ans d'interdiction de séjour sur le territoire, il peut faire appel. Nus est une version courte de la Blessure, présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2004 et qui sort demain en salles.

Francois a écrit:

Après Paria, sensation 2000 qui mettait en scène les déambulations nocturnes de sans-domicile fixe dans un Paris de flammes glacées, Nicolas Klotz poursuit son travail de représentation des réprouvés avec les Africains sans papiers de Nus. De zone d'attente en squat, on suit Blandine, Papi, Moktar, Steve et d'autres au long cours de ce film planant qui nous fait toucher au plus près l'expérience du nomadisme forcé et l'immobilité craintive. Fabriqué à partir de nombreuses rencontres et conversations avec des immigrés en situation irrégulière, le scénario écrit par Elisabeth Perceval met en avant une parole qui n'est jamais entendue ailleurs comme telle, dans sa durée mélancolique où il n'y a même plus place pour la colère. Klotz et la géniale chef opératrice Hélène Louvart ont privilégié les plans fixes dans le chien et loup des chambres défoncées que viennent brutalement éclairer des séquences de plein soleil magnifique. Le film n'est pas «réaliste» ou «social» au sens où on l'entend vulgairement ; il donne une plénitude fictive et esthétique à des figures sans cela confinées dans le champ aveugle de la seule actualité politique (quotas, manifestations, expulsions...).

Actualité tenace cependant, venant rappeler, contre la douceur de la fiction, les dures lois de la territorialité, puisque l'un des acteurs principaux du film, Adama Doumbia (Papi), demandeur d'asile, est ces jours-ci menacé d'expulsion vers la Côte-d'Ivoire. Condamné à deux mois d'emprisonnement avec sursis et à trois ans d'interdiction de séjour sur le territoire, il peut faire appel. Nus est une version courte de la Blessure, présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes 2004 et qui sort demain en salles.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=287278

Je préfère le mettre dans ce forum, parce que ce film, il ne fait que décrire une réalité, celle de la zone d'attente.
Et de plus, la réalité a rejoint la fiction, car comme le dit l'article, l'ivoirien qui a joué dans ce film, réel demandeur d'asile débouté, s'est trouvé mis en réttention récemment.[/b]

Luckmann a écrit:Je n'ai pas vu ce reportage mais il va sans doute repasser (TNT)

PS: Merci pour l'info

La blessure, c'est celle qu'on inflige à Blandine, sur le tarmac de l'aéroport de Roissy. Des coups, des insultes et, pour finir, une jambe coincée, meurtrie, dans la porte d'une navette. La police française fait consciencieusement son travail. Elle verrouille les frontières. La méthode est toujours la même pour les « indésirables », réfugiés, immigrants clandestins : séquestration, intimidation, humiliation, et retour forcé à l'avion. Blandine est congolaise. Elle demande l'asile, et cherche à rejoindre son mari, Papi, qui vit en France depuis un an. Papi est venu la chercher. Il attend, du « bon » côté du décor, là où les couloirs sont lisses, les haut-parleurs suaves, et les touristes bienvenus. En dessous se trouve la zone de rétention, béton brut, cellules insalubres et surpeuplées, fouilles au corps répétées, dégradantes...

sorlac a écrit:Ce soir sur toutes les chaînes c'est plutôt : Albert sur le Rocher