Toute l'ambiguité du PS

Violences socialistes

Denis Sieffert

Si l’on en croit les derniers sondages, le rouleau compresseur politico-médiatique commence à faire son effet. Les arguments ne sont pas toujours nimbés de délicatesse, mais ils portent.

Il suffit, pour avoir une idée des forces en présence, de jeter un oeil sur la liste des « invités politiques de la semaine » dans les principaux médias audiovisuels, telle que diffusée jeudi dernier par l’Agence France Presse : Lionel Jospin, Gilles de Robien, Simone Veil, François Hollande, Alain Lamassoure, François Bayrou, Robert Badinter... Et ­ si l’on ose dire ­ clou de la semaine, Jacques Chirac, à qui la télévision ne pouvait pas refuser une séance de rattrapage après sa calamiteuse prestation de l’autre jour. Ne cherchez pas : cela fait huit personnalités toutes favorables au traité constitutionnel. Huit à zéro. Est-ce à dire qu’aucun avis contraire n’a eu voix au chapitre au cours de cette semaine ? Pas tout à fait. José Bové a comparu devant le désormais fameux tribunal de France Europe Express (France 3) dont l’invité vedette était... Jacques Delors, et ce au milieu de trois journalistes, ardents militants du « oui ». Et Jean-Pierre Chevènement devait donner la contradiction à François Bayrou, le 4mai sur France Inter. Ainsi va notre démocratie médiatique : à cloche-pied.

Cependant, ce constat d’évidence ne doit pas seulement déboucher sur une vaine dénonciation de l’hégémonie médiatique du « oui », et de la goujaterie d’élites repues de pouvoir, il doit aussi conduire à une interrogation sur l’absence d’une véritable représentation politique de l’anti-libéralisme de gauche. Quelle que soit l’issue du référendum ­ et bien des retournements sont encore possibles ­, la question est d’ores et déjà posée. Car ce n’est pas par hasard si les courbes s’inversent à ce stade de la campagne. Le « oui » repasse en tête quand ses avocats posent la question du « lendemain ». Une question évidemment frauduleuse car, face à un système binaire, on doit pouvoir refuser le texte qui nous est soumis sans avoir à fournir un projet de substitution. Mais si le renversement des responsabilités est assurément une arnaque politique, il insinue habilement le doute, et créé des obligations pour l’avenir à toutes les forces politiques de gauche qui soutiennent le « non ». En attendant, la bataille fait rage, surtout au sein du parti socialiste. C’est là le coeur de l’affrontement. C’est là que les sondages font du Yo-yo. L’âpreté du débat dans ce périmètre s’explique par l’éternelle ambiguïté du projet européen qui prétend dépasser les antagonismes sociaux. C’est en raison de cette prétention à rendre « compatible » la droite et la gauche ­ pour reprendre la formule malheureuse de Lionel Jospin ­ que l’Europe n’a jamais été une évidence pour les socialistes. Au début des années 1930, déjà, Léon Blum avait émis plus que des réserves devant le plan Briand. Même au nom de l’Europe, il ne voulait pas s’associer à Mussolini. Et il avait bien raison. Après guerre, c’est l’Europe du plan Marshall que certains dirigeants socialistes ont soutenue. Et cela, plus souvent par anticommunisme ou par atlantisme que par idéal social. Les invocations de l’Histoire relèvent donc gentiment de l’imposture. Et les appels aux mânes de Jaurès et de Blum, de l’indécence.

La vraie question qui nous est posée est de savoir où doit être placé le curseur de la gauche. Assurément, si le « oui » l’emporte, le curseur fera un fameux bond vers la droite. C’est une évolution que certains dirigeants socialistes ont déjà intégrée à leurs vision et comportement personnels. Il suffit d’admettre que la gauche, c’est ça ­ un marché de l’emploi flexible, et le droit au travail transformé en obligation à travailler, à la mode blairiste ­, pour trouver au traité constitutionnel quelques vertus. La violence est donc, une fois n’est pas coutume, du côté socialiste. Ainsi, Jacques Delors qui pointe cette semaine à la une du Nouvel Observateur un doigt accusateur vers ceux qui ne se font pas de la gauche la même idée que lui : « Ils vous mentent ! », s’exclame-t-il. L’ancien président de la Commission de Bruxelles veut nous convaincre que la troisième partie du traité, ode au libéralisme, ne mérite pas nos critiques puisqu’elle n’est pas nouvelle (elle figurait déjà dans le traité de Nice). C’est oublier que les peuples n’ont pas été consultés pour le traité de Nice, et que c’est précisément le consentement du suffrage universel qui donnerait à ces textes une légitimité qu’ils n’ont pas pour l’instant. Mais il n’y a pire détracteur de Delors que Delors lui-même. Par un méchant retard d’édition, il publie ces jours-ci un opus qui ne recueille pas le succès mérité (1). Il s’agit d’un entretien réalisé voici tout juste un an. Jacques Delors s’y livrait à une critique féroce du traité. « [...] on a ajouté dans ce texte, dit "Constitution", une troisième partie intitulée "les Politiques". C’est comme si, dans la Constitution française, chaque fois qu’on changeait de gouvernement, on changeait la Constitution pour dire qu’on allait faire telle ou telle politique sociale ». Malgré cela, Jacques Delors s’apprêtait déjà à voter « oui ». Avec toutes les bonnes raisons de voter « non ».

Si mes souvenirs sont bons et ils le sont:

- Jospin a ratifié Amsterdam, Nice et Barcelone. Ca fait beaucoup pour un seul homme, c'est donc bien une volonté.

Tout cela ont fixe des regles qui sont mieux que celles d avant et moins bien que celles d apres... pas des politiques !

Si on est humaniste un minimum, si on se préoccupe de la planète, des pays pauvres, de l'injustice croissante de l'économie malade de la planète, on ne peut pas accepter ce torchon, conçu par des nantis, pour des nantis au mépris de tous ceux dont il va ruiner la vie...

J'ai d'autres valeurs dans ma vie que de penser à m'enrichir !!!...

S'engager à augmenter son potentiel militaire,
Concurrence libre !!!...
Expension de la consommation (III-151)
Accroîte la productivité agricole, la compétitivité des entreprises...

Dis Solferino tu ne te sens pas ridicule à anoner toujours la même connerie à propos des "fans du traité de Nice"?

Bon, en tout cas je me souviendrai de ces arguments en 2007 pour le 2e tour et je crois que je ne serai pas le seul, je ne sais pas si tu as bien reflechi aux conséquences, mais il est exclu que demain j'aille voter pour un candidat PS ayant soutenu le OUI, entre Hollande et Sarkozy ce sera bonnet blanc et blanc bonnet.

Avec les conséquences logiques à en tirer ...

Solférino a écrit:Ah oui j'oubliais ,le liberalisme regnera en maitre lol c'est vrai qu'il y'a tant d'innovations liberales dans ce traite......

C'est presque déjà fait ! D'ailleurs, c'est un fait disais-tu dans un autre post...

Des innovations libérales ?... Il en est truffé ! Il inclut tous les traités existants qui sont en grande partie d'orientation libérale.

Il devait être impossible de faire une constitution sans les remettre en cause, alors on les a inclus...

Ruoma a écrit:Et bien ça y est, je crois que je vais

L'Europe qu'on a obtenue, c'est une honte quand on repense à ce qu'on aurait pu en faire et là je rejoins ce qu'en dit Jean Ziegler !

Et on est là à discutailler pour savoir si on vote oui parce que c'est bien ou parce que c'est un petit peu mieux, ou parce qu'on a peur qu'il n'y ait pas de plan B... alors que c'est à gerber !... IL FAUT LE DIRE quand même !

Si on est humaniste un minimum, si on se préoccupe de la planète, des pays pauvres, de l'injustice croissante de l'économie malade de la planète, on ne peut pas accepter ce torchon, conçu par des nantis, pour des nantis au mépris de tous ceux dont il va ruiner la vie...

J'ai d'autres valeurs dans ma vie que de penser à m'enrichir !!!...

Sephiroth a écrit:

Ruoma a écrit:Et bien ça y est, je crois que je vais

L'Europe qu'on a obtenue, c'est une honte quand on repense à ce qu'on aurait pu en faire et là je rejoins ce qu'en dit Jean Ziegler !

Et on est là à discutailler pour savoir si on vote oui parce que c'est bien ou parce que c'est un petit peu mieux, ou parce qu'on a peur qu'il n'y ait pas de plan B... alors que c'est à gerber !... IL FAUT LE DIRE quand même !

Si on est humaniste un minimum, si on se préoccupe de la planète, des pays pauvres, de l'injustice croissante de l'économie malade de la planète, on ne peut pas accepter ce torchon, conçu par des nantis, pour des nantis au mépris de tous ceux dont il va ruiner la vie...

J'ai d'autres valeurs dans ma vie que de penser à m'enrichir !!!...

Une honte d'avoir permis aux espagnols, portuguais..et autres peuples qui ont rejoin l'union de leur avoir permis de se relever? Une honte de donner a un français et un allemand l'impression de vivre sous le meme toit en amis...en freres apres tant d'annees de guerres?

Peut etre qu'on devrai avoir honte de voir des gens qui voudraient foutre tout ca en l'air parce qu'ils ont pas tout là tout-de-suite maintenant... des gens qu'on jamais du etre dans la merde pour se rendre compte du chemin parcouru..Des gens qui doivent pas bien se rendre compte que tout ce regle pas qu'avec de beau discours ou par des claquements de doigts...des gens qui croient peut etre qu'il n'y a que l'enfer c'est les autres...tou ces gens qui se rendent pas compte alors qu'eux sont si humains..si lucides..

Partant de ce principe t'as raison...crachons un non a la gueule de tous les peuples...ce non de capricieux parce que notre europe ne serai que le vaste terrain de jeu de quelques liberaux... ....comme quelques millions de personnes j'ai du mal a renier tout ce que l'europe m'a apporté...ouai..j'ai franchement de mal a aderer aux simplismes de personnes qui n'ont d'arguments que de se croire plus humains que les autres..

...il reste certaiment bcp de chemin a faire...ca..personne le nie... mais voyant d'où on est parti de dire que j'aurai honte de cette europe, ba j'aurai franchement l'impression d'etre le derniers des cons..

Tu mélanges tout toi, être contre ce traité de constituion ne signifie pas que l'on soit contre l'Europe. La différence est que nous nous sommes pour une Europe sociale et pas pour celle qui va mettre au chômage ceux que tu dis êtres ou avoir été dans la merde, les pays de l'Est. La Pologne en est déjà à plus de 20 % de chômeurs, tu crois que c'est cette europe qu'ils attendaient les pauvres polonais. Les polonais nantis oui attendaient avec impatience l'Europe de l'argent, l'Europe de Mammon. Les autres non !!!!!!!!!!!

das_Yog a écrit:

Tu mélanges tout toi, être contre ce traité de constituion ne signifie pas que l'on soit contre l'Europe. La différence est que nous nous sommes pour une Europe sociale et pas pour celle qui va mettre au chômage ceux que tu dis êtres ou avoir été dans la merde, les pays de l'Est. La Pologne en est déjà à plus de 20 % de chômeurs, tu crois que c'est cette europe qu'ils attendaient les pauvres polonais. Les polonais nantis oui attendaient avec impatience l'Europe de l'argent, l'Europe de Mammon. Les autres non !!!!!!!!!!!

C est vos partisans qui refusent d ouvrir le marché des services a la Pologne, pour leur permettre de faire baisser le chomage polonais causé par les citoyens francais...

Tu ferais mieux de lire le protocol concernant la Tchécolsovaquie et la Pologne (p 134-135-139-140) justement et la casse de leur sidérurgie qui va mettre au chômage un bon paquet d'ouvriers.

Laverdure a écrit:Si mes souvenirs sont bons et ils le sont:

- Jospin a ratifié Amsterdam, Nice et Barcelone. Ca fait beaucoup pour un seul homme, c'est donc bien une volonté.

Tu mélanges tout toi, être contre ce traité de constituion ne signifie pas que l'on soit contre l'Europe. La différence est que nous nous sommes pour une Europe sociale et pas pour celle qui va mettre au chômage ceux que tu dis êtres ou avoir été dans la merde, les pays de l'Est. La Pologne en est déjà à plus de 20 % de chômeurs, tu crois que c'est cette europe qu'ils attendaient les pauvres polonais. Les polonais nantis oui attendaient avec impatience l'Europe de l'argent, l'Europe de Mammon. Les autres non !!!!!!!!!!!