La vérité sur les délocalisations

Ce texte, paru sur 20 minutes, est un peu vieux, certes (5 juillet 2005), mais je crois qu'il peut être la source d'une discussion intéressante :

Les délocalisations feraient plus de peur que de mal

Non, les délocalisations ne saignent pas la France de ses emplois. C'est du moins ce qu'affirme une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (ofce) publiée hier.
"Les pertes d'emplois dues aux délocalisations sont faibles. La véritable cause dela baisse des effectifs dans l'industrie, c'est le progrès technique", explique, l'un de ses auteurs, Guillaume Daudin. En prenant en compte à la fois les entreprises qui ferment pour rouvrir dans un pays émergent et celles qui font faillite parce qu'elles ne peuvent faire face à la concurrence de ces pays, il y aurait 150 000 à 300 000 emplois de perdus, soit 4 à8 % de l'emploi industriel.
Les économistes de l'ofce ne sont pas les premiers à écorner le mythe des délocalisations. Des travaux menés notamment par l'ocde et le bureau international du travail ont chiffré à moins de 5 % leur part dans les pertes d'emplois globales. Et pourtant, le phénomène reste un sujet d'inquiétude majeure. Selon un sondage Louis Harris paru le 27 juin, les délocalisation sont la principale menace pour 61 % des salariés devant le chômage et la baisse du pouvoir d'achat.

Les délocalisations sont un épouvantail de plus en plus souvent agité par des gens qui veulent tromper les travailleurs, leur faisant croire que se sont les étrangers, moins payés, qui prennent le travail des Français et qui, donc, seraient responsables du chômage, et de la baisse des salaires, ici.
Je suivrai moins Guillaume Daudin sur ses conclusions, selon lesquelles la machine est la véritable cause de la baisse des effectifs. En effet, ce ne sont pas les machines qui suppriment les emplois, mais des individus, en chair et en os, pour faire toujours plus de profits.
La plupart du temps, les grandes entreprises licencient massivement, ferment des usines, des ateliers, des bureaux. Les fermetures d'usines entraînent généralement dans leur chute des sous-traitants, des artisans, etc.
Cette diversion qu'est le mythe "délocalisation", faite par des politiciens de droite, mais aussi par des politiciens de gauche, voire des dirigeants syndicaliste, ne dois pas faire illusion dans l'esprit des travailleurs.

Le magazine "Alternatives Economiques", dans un ancien numéro reprenait à peut-prêt les mêmes argumentations.
Moi je reste dubitatif car le problème des délocalisations c'est qu'elles pourraient prendre de l'ampleur. Pour le moment, ça va, mais dans le futur.

pour une fois que les patrons font du zèle pour respecter un article du code du travail...

Art. R. 231-67.- L’employeur doit prendre les mesures d’organisation appropriées ou utiliser les moyens adéquats, et notamment les équipements mécaniques, afin d’éviter le recours à la manutention manuelle de charges par les travailleurs.

J'avais lu dans l'humanité un article qui disait que l'impact des délocalisations était bien plus fort que ne le sous-entendent ces études.

http://www.humanite.fr/journal/2004-10-07/2004-10-07-401936

Alex a écrit:J'avais lu dans l'humanité un article qui disait que l'impact des délocalisations était bien plus fort que ne le sous-entendent ces études.

http://www.humanite.fr/journal/2004-10-07/2004-10-07-401936

l'humanité qui contredit besancenot ça va swinguer chez les 3B

Le gouvernement souligne volontiers que la France est la deuxième destination des investissements étrangers, après la Chine. Mais il ne dit pas qu’une grande part de ceux-ci relèvent d’opérations purement financières, de prises de contrôle d’entreprise, et ne visent donc pas le développement d’activités productives ni la création d’emplois.

OB utilise le même argument de l'investissement pour montrer qu'il n'y a pas de problème de compétitivité en France

Or les trois quarts des investissements mondiaux sont réalisés dans la triade USA-Japon-Europe de l’Ouest. Sur le dernier quart, les trois quarts sont concentrés dans une dizaine de pays, Chine, Inde, Brésil... Le reste de l’humanité reçoit donc un seizième du total des investissements ». Une étude du ministère de l’Économie confirme que « la majorité des investissements des entreprises françaises à l’étranger sont réalisés dans des pays où le coût du travail est équivalent à celui de la France ».

La triade USA-Japon-Europe de l'Ouest : les principaux pays impérialistes. Eh oui, ce sont bien toujours eux qui dominent l'économie de la planète, qui font la pluie et le beau temps, et cela n'est pas prêt de changer.

Le gouvernement souligne volontiers que la France est la deuxième destination des investissements étrangers, après la Chine. Mais il ne dit pas qu’une grande part de ceux-ci relèvent d’opérations purement financières, de prises de contrôle d’entreprise, et ne visent donc pas le développement d’activités productives ni la création d’emplois.
Citation:

OB utilise le même argument de l'investissement pour montrer qu'il n'y a pas de problème de compétitivité en France

Effectivement, le financier à pris le pas sur l'investissement productif. Les capitalistes français font de même, ici, ainsi qu'à l'étranger, dans les entreprises ou ils possèdent des parts. Cela montre bien la tournure parasitaire qu'à pris le capitalisme.