Le PS prépare l'alternance sans dissiper ses divergences

Le PS prépare l'alternance sans dissiper ses divergences
[2005-08-28 17:54]

par Laure Bretton

LA ROCHELLE (Charente-Maritime) (Reuters) - Réuni à La Rochelle, le PS a essayé ce week-end de redorer son blason de parti d'opposition, sans parvenir à faire taire les rivalités entre ses ténors à l'approche du congrès qu'il tiendra au Mans en novembre et de l'élection présidentielle de 2007.

Placée sous le signe de la "camaraderie" après un été riche en petites phrases assassines, cette université d'été avait pour vocation affichée de former les militants au "combat contre la droite", accusée de mettre la France "en faillite".

Pendant trois jours, 2.000 militants ont décortiqué la politique des gouvernements Raffarin et Villepin, en place depuis "trois ans et cent jours", pour "préparer l'alternance".

"Nous ne sommes pas simplement un mouvement de résistance, de protestation ou d'empêchement. Nous sommes le parti qui doit gouverner demain. Nous avons donc l'obligation de proposition", a souligné dimanche le premier secrétaire du PS.

Avant son discours de rentrée dans lequel, il s'est posé en rassembleur, François Hollande avaient soigneusement évité caméras et micros, au risque de laisser toute la place à Laurent Fabius vendredi et à Dominique Strauss-Kahn samedi.

Sur le port de La Rochelle, les deux anciens ministres ont esquissé un pas de deux présidentiel à distance, exposant leurs idées pour redresser la France et rappelant leurs nombreuses expériences de gouvernement.

QUI EST LE PLUS A GAUCHE ?

Aux militants et à la presse, ils ont livré leurs mots d'ordre respectifs avant les prochaines échéances : "Ligne de gauche, unité, sérénité" pour Laurent Fabius ; "Protéger, promouvoir, prévoir" pour son rival, qui a soigné son image de présidentiable en organisant à ses frais un grand déjeuner de presse hors de la ville.

Les deux anciens ministres de l'Economie de Lionel Jospin, se sont attachés à gommer leur image "sociale-libérale". Face à un Laurent Fabius refusant tout "tournant à droite", Dominique Strauss-Kahn a mis au défi quiconque de trouver dans ses actions "passées, présentes et à venir" des traces de libéralisme.

"Rares sont ceux en notre sein qui veulent être plus à droite", a commenté pour sa part François Hollande, pour qui il ne sert à rien "d'enrichir" la ligne du PS à gauche si c'est "pour ne pas la tenir une fois au pouvoir".

Officiellement, les responsables du PS refusent de "mélanger les échéances" - le congrès et la présidentielle - A l'exception de Jean-Luc Mélenchon, un des chefs de file de l'aile gauche du PS, qui signera la motion de Laurent Fabius et souhaite voir celui-ci être le candidat socialiste en 2007. "Et pourtant, je l'ai beaucoup combattu", a plaisanté le sénateur de l'Essonne.

Son calcul : une des premières tâches du futur chef de l'Etat sera selon lui de renégocier la Constitution européenne ; il faut donc que ce soit, comme Laurent Fabius, un partisan du "non" victorieux lors du référendum du 29 mai.

UNE, DEUX OU TROIS MOTIONS DU "NON" ?

En 2004, auréolé des succès électoraux du printemps (régionales et européennes), François Hollande avait laissé transparaître ses ambitions présidentielles à La Rochelle. Cette année, il remettra son mandat en jeu au congrès et se contente désormais d'évoquer un "rôle utile" après 2007.

Il aura cependant la satisfaction d'aborder la rentrée à la tête d'un camp rasséréné, préparant activement la motion qu'il défendra au Mans. "C'est un bon texte de départ, qui a vocation à être majoritaire avec une équipe autour du premier secrétaire", assure son bras droit, François Rebsamen.

Dans le "camp d'en face", le Nouveau parti socialiste (NPS) d'Arnaud Montebourg et Vincent Peillon a choisi de partir au congrès sous ses propres couleurs.

On disait les deux co-fondateurs du NPS et amis en froid pour cause d'ambitions rivales mais, à La Rochelle, ils sont surtout restés en retrait. L'université d'été est "un passage obligé", a confié Montebourg à son arrivée. "Au Mans, il y aura des débats de fond."

De son côté, Laurent Fabius, qui faisait partie de la majorité sortie du congrès de Dijon en 2003, concède que le suspense sur son intention de déposer un texte "n'est pas totalement insoutenable". Mais son ambition de "fédérer" les minoritaires semble pour l'instant avoir échoué.

Henri Emmanuelli qui a également proposé, en vain, au NPS de faire alliance, devrait signer une motion, même si son tête-à-tête avec Laurent Fabius - pour déguster une glace sur le port comme si de rien était - a relancé les spéculations.

Quelques heures plus tôt, le député des Landes avait rencontré François Hollande.

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Pauvres "socialistes". Pitoyables !!!!!!!!!!!!!!!!!!