Drame des migrants subsahariens Appel à un rassemblement

Rappel du premier message :

En dix jours, quatorze migrants africains sont tombés sous les balles devant les murs de la honte des enclaves de Ceuta et Melilla, des centaines d’autres ont été blessés, ceux qui étaient parvenus à passer à Ceuta et Melilla ont été expulsés vers le Maroc qui a procédé à la déportation de quelques centaines de migrants dans le désert à la frontière avec l’Algérie, avant de les abandonner sans vivres ni assistance.

Nous organisations signataires, dénonçons le traitement inhumain réservé aux migrants africains à la fois par les autorités espagnoles et marocaines.

Nous appelons l’union européenne à arrêter de financer la répression contre les migrants notamment par la promesse faite au Maroc de recevoir 40 millions d’Euros contre « un engagement fort et clair à lutter contre l’immigration clandestine »

De même, nous demandons à l’Espagne d’arrêter immédiatement les expulsions et de procéder à la régularisation des tous les rescapés, ainsi que de renoncer à ériger des murs autour des enclaves de Ceuta et Melilla.

Nous appelons le Maroc à cesser le harcèlement, les arrestations, les expulsions des migrants et à traiter ce dossier dans le strict respect des différentes conventions internationales relatives au droit d’asile, à la protection des migrants et contre la torture

Enfin, nous réclamons la désignation d’une commission d’enquête sous l’égide de l’ONU pour examiner l’ampleur des atteintes aux droits des migrants, et définir les responsabilités dans tous crimes commis, les déportations dans le désert et la non-assistance à personne en danger.
Les organisations signataires appellent à un rassemblement
le vendredi 14 octobre à 17h
devant l’ambassade du Maroc à Paris
5, rue Le Tass, 75016 Paris.
Métro Trocadéro

http://www.gisti.org/doc/actions/2005/ceuta-melilla/index.html

Pedro a écrit:Le réalisme dont tu parles, ... C'est ce même réalisme (de gauche), qui fait dire aux socialos, quand ils sont au gouvernement, qu'ils ne peuvent rien faire contre les plans sociaux.

Volochinov (1929) a écrit: Le mot est l'arène de la lutte des classes.

Ce n'est évidemment pas la seule… Le génial linguiste russe (c'est en fait Mikhaïl Bakhtine sous un pseudo) voulait dire par là que le mot vivant était l'enjeu d'un combat permanent entre les forces sociales (Ça pourrait faire la base d'une vraie théorie marxiste des idéologies, laquelle n'existe pas à ce jour).
Après ce petit accès de pédanterie, venons-en au fond. Pedro, en citant l'emploi fait du mot "réalisme" met le doigt sur ce fonctionnement.
La définition de réalisme serait grosso-modo : "qualité de celui qui tient compte de la réalité, l'apprécie avec justesse".
La question étant dès lors: apprécie-ton la réalité pour la conforter ou pour la transformer. Or le mot "réaliste" qui peut s'appliquer au deux cas, dans le discours (social) libéral est toujours antonymique d'utopique, (sympathique, mais connoté négativement comme irréalisable) : transformer le monde est un rêve, il faut donc s'y conformer, nous rabache sous diverses modalités la pensée unique. C'est ainsi que fonctionne l'idéologie social-libérale.
Au passage, les prises de positions trop en avance sur le niveau de la lutte des classes (qu'a parfois l'EG, j'ose le dire quitte à me faire insulter) n'aident pas à dépasser cette représentation fataliste.
Depuis le 29 mai, le mot "réaliste" tend à s'estomper du discours de la social-démocratie française au profit de "crédible" (il serait intéressant de faire une étude statistique des discours de Hollande à ce sujet). Il ne fait pas l'ombre d'un doute que la signification est la même dans la visée de l'énonciateur quand il dit "politique réaliste" ou "politique crédible", mais la référence externe qui valide le propos n'est plus identique : le réalisme réfère à l'état de la société, le crédible, au jugement des citoyens.
Enculage de mouches, allez-vous dire ! Pas vraiment, cette infléchissement lexical marque un embarras et un recul dans le discours social-démocrate: nous avons, par la lutte idéologique de l'an dernier, ôté crédit à un de leurs mots clés.
Et "libéralisme" est devenu quasi-tabou…
Reste à abattre "moderne" (autre conformisme à l'état actuel du monde), non pour faire valoir le bon vieux temps, mais pour lui substituer un futur dont nous devons savoir dessiner les lignes de manière… réaliste et crédible, mais dans le sens que nous imposons, nous, à ces deux mots (dans l'arène idéologique).
Bon, faut que j'arrête le Chambolle-Musigny…

Solférino a écrit:Je le repete,la population de ces enclaves est majoritairement hispanique

Sauf les pauvres, les mendiants, les bonnes-à-tout-faire, les maçons, les terrassiers, les serveurs, les portefaix, les journaliers, etc.
Mais ils ne comptent pas, ce sont juste des travailleurs…
Et vous savez, Madame Bouzigue, il y en a même qui sont voleurs ! Qu'attend-donc Sarko ?

Bon, merci pour ce cours magistral. On sent là la patte du prof. (bon, j'arrête là la lèche, Emma va croire que je suis tombé raide dingue de toi...). En tout cas, pour en revenir aux soces, je les trouves tout à fait réalistes... vis à vis des classes possédantes!

les prises de positions trop en avance sur le niveau de la lutte des classes

C'est vrai, et d'autant plus que la société s'enfonce dans la réaction, mais il en faut, des gens trop en avance, pour le futur.

Pedro a écrit: Emma va croire que je suis tombé raide dingue de toi

Je peux t'envoyer un bulletin d'adhésion, si tu veux…

mais il en faut, des gens trop en avance, pour le futur.

Il faut surtout qu'on soit capable de présenter —et vite— un projet (crédible et rassembleur) de "la gauche de la gauche" (les limites de celle-ci, on verra… d'abord un projet cohérent aux orientations clairement anticapitalistes).
As-tu lu l'article de Martelli dans l'Huma de ce matin (pas encore en ligne)? Il pose une problématique intéressante justement sur le projet et le rassemblement.

Cet après-midi quelques centainess de personnes se sont arssemblées face à l'ambassade du maroc. J' y étais. Une grande partie était des maghrébins. Dénonçant l'utilisation du Maroc comme gardre-chiourne de l'UE pour l'immigration.
Une délégation des organisations appelantes a été reçue par l'ambassadeur du Maroc.

A noter une forte présence policière, qui gênait bien plus la circulation rue Franklin du fait du stationnement en double file des cars de policiers que les manifestants eux-mêmes.