Sans ses usines, Kindy va beaucoup mieux

Sans ses usines, Kindy va beaucoup mieux
TEXTILE En fabriquant en Asie, la célèbre marque de chaussettes améliore ses marges.

ILS ÉTAIENT 800 salariés en 1999. Ils sont 354 aujourd'hui. «La page de la restructuration est tournée, annonce Joël Pétillon, le président de Kindy. Nous sommes à l'aboutissement de notre processus de délocalisation et nous pouvons mettre le cap sur l'expansion rentable.» L'ancien industriel compte imposer sa marque, dont 90% de la production est désormais délocalisée.


Ses résultats pour l'exercice 2004-2005 clos le 30 juin entérinent cette métamorphose. Malgré un chiffre d'affaires en recul de 5% (50 millions d'euros) dû à la baisse des prix, le résultat d'exploitation progresse de 35% (4,6 millions d'euros) et le bénéfice net monte légèrement (à 2,6 millions d'euros). Si les effectifs ont été divisés par plus de deux en six ans, la marge a bondi parallèlement (voir graphique). La Bourse ne s'y est pas trompée. L'action gagnait près de 7% hier, après avoir déjà pris 24% depuis le 1er janvier et décuplé en trois ans.


Chaussette équitable


Entre 2000 et 2004, le prix de revient de chaque paire a diminué de 45%. Grâce à l'Asie, Kindy améliore encore ses marges. De 12% l'an dernier, Chine et Indonésie représentent 30% des approvisionnements aujourd'hui ; ce sera la moitié l'an prochain. Transports et droits de douane compris, la chaussette commandée en Asie revient un quart moins cher que celle fabriquée en Turquie. Ce qui a permis à Kindy de baisser ses prix de 15% cette année, après la fin des quotas sur les importations chinoises le 1er janvier. Contrairement à d'autres catégories d'articles, ils n'ont pas été réinstaurés pour les chaussettes.


De nouveau compétitif, Kindy veut miser sur son offre. Environ 20% de ses produits sont des innovations. Après la chaussette hypoallergénique, la marque vante ses modèles en coton équitable puis, dès janvier, en coton bio ou en fibre de bambou. Joël Pétillon compte profiter des difficultés de ses concurrents – 296 suppressions de poste sur 428 viennent d'être annoncées chez Jacquemard (marque Olympia) – pour se développer. Il regarde les opportunités d'acquisitions. A l'image de Baby Love, leader du chausson pour bébé, qu'il a repris cette année au tribunal de commerce (avec 45 salariés) pour 365 000 euros, après avoir racheté Mariner en 1996.

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Pour conclure, n'achetez plus de chaussettes Kindy, c'est des enculés.