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«C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? »

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«C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? » Empty «C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? »

Message par Duende Ven 14 Oct - 8:39

Sujet d'intérêt général mais Spéciale Dédicace pour Pedro bal


http://www.liberation.fr/page.php?Rubrique=CITEDANSLETEXTE
Cliquez directement sur l'avant-avant-dernière vidéo


Et l'article qui présente le projet
http://www.libe.fr/page.php?Article=295255
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«C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? » Empty Re: «C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? »

Message par Duende Ven 14 Oct - 13:36

Une interview complémentaire à la vidéo

http://paris.rfo.fr/article99.html

Charifa Madi et Sandrine Nzinda ont créée le magazine "Kissina" en octobre 2004. Rencontre avec Charifa Madi, co-directrice de publication.

«C'est quoi ce petit magazine afro qui parle du clitoris ? » Kissina2

Destiné aux femmes Afro-européennes, Kissina, qui signifie « origine » en langue Swahili, s’intéresse tout autant à la beauté, à la Culture, qu’au social. Découvrir, partager, sont les objectifs de ce magazine ambitieux.


Un certain nombre de magazines destinés aux femmes noires existent aujourd’hui, pourquoi avoir crée Kissina ?
Charifa Madi : L’initiative vient de Sandrine Nzinda. Elle a constaté qu’il n’existait pas de magazine proche des femmes afro-européennes, partagées entre deux Cultures.
Dans la presse africaine, il y a bien Miss Ebène et Amina mais, ces magazines ne répondent pas vraiment aux attentes des femmes entre 18-35 ans. Beaucoup d’entre elles sont attirées par la beauté mais aussi par des aspects plus intellectuels ou des sujets liés au quotidien. Nées ici, nous avons une Culture à la fois africaine et européenne. Jusqu’à aujourd’hui, aucun support de presse ne nous donnait de réponses à propos de nos questions.


Parlez-nous du concept de « l’Afropéanité », très présent dans votre journal ?
Charifa Madi : L’Afropéanité, c’est la rencontre entre la Culture noire et européenne. Ces deux Cultures ont un patrimoine commun et nous voulions réunir leurs richesses. Nous vivons dans une société où le brassage culturel est assez important. Étant justement issues de cette réalité, nous cherchons à la refléter.
Nous voulons aller au-delà des questions « test » ou des rubriques de modes. Nous ne voulons pas que ce magazine soit futile.


Comment vivez vous cette double Culture ?
Charifa Madi : Je la vis très bien. Je suis née en France avec des origines malgache et comorienne. Je suis donc métisse. Mes parents m’ont inculqué des valeurs et une certaine éducation africaine. Dans le même temps, j’ai grandi en France, en côtoyant tous les jours des Français, des Maghrébins et des Asiatiques.
Toutes ces Cultures correspondent à une richesse qui est en moi, elles m’ont permis d’augmenter mon savoir et mes connaissances, d’apprendre de l’autre sans juger. C’est une force très importante.


Avez-vous eu l’occasion d’aller aux Comores et à Madagascar ?
Charifa Madi : Je suis allée aux Comores en 2003. J’en garde un très bon souvenir. Mes grands-parents sont là-bas et j’essaie aussi de m’intéresser à ma Culture. Dans Kissina, nous avons créé la rubrique « Connais-tu ma belle Afrique ? ». Elle permet à ceux qui sont nés ici et qui ne connaissent pas leurs racines, de savoir d’où ils viennent. Les médias résument trop souvent l’Afrique à la pauvreté, à la famine et à la misère, mais l’Afrique est aussi notre Terre mère. A chaque numéro, nous parlons d’un pays d’Afrique sous ses aspects historiques, politiques, économiques ou touristiques.


Pourquoi est-ce important pour vous de valoriser ces patrimoines ?
Charifa Madi : Car ce sont nos racines, nos origines. C’est très important pour cette nouvelle génération d’en parler. A cause des médias, certaines personnes d’origine africaine peuvent refuser d’aller en Afrique parce qu’elles l’associent à la pauvreté, surtout si leurs parents ne leur en ont pas trop parlé. Je trouve cela dommage car c’est renier son être alors que ce Savoir doit pouvoir se transmettre aux générations futures.


Vous a-t-on déjà reproché de n’être ni totalement Française, ni totalement Comorienne ou Malgache ?
Charifa Madi : On ne me l’a jamais dit directement mais il m’est parfois arrivé de le ressentir dans mon enfance. Quand je n’étais pas d’accord sur un sujet avec des amies européennes, certaines pensaient que je n’étais pas concernée par le problème, puisque je n’étais pas Française. Cela me révoltait. Je suis née ici et ce n’est pas le noir de ma peau qui m’empêche de comprendre les sociétés occidentales. A l’inverse, quand je suis aux Comores ou à Madagascar, les gens pensent que je ne peux pas comprendre leur quotidien et leurs souffrances puisque je suis Occidentale.


Comment Kissina a été accueilli par vos proches, notamment issus de vos communautés d’origines ?
Charifa Madi : Mon père a été choqué en voyant certains titres, notamment sur l’homosexualité. Dans le premier numéro, un dossier s’intitulait « Je suis lesbienne et afro ». Bien que le titre soit accrocheur, le contenu restait quant à lui purement informatif. Je lui ai expliqué que mon rôle n’était pas de dire s’il est bien ou non d’être homosexuel, mais de parler d’un sujet concernant la société actuelle. Il faut arrêter de penser que l’homosexualité ne concerne que les Blancs, ou que l’excision n’existe qu’en Afrique. Si on ne parle pas des choses, on ne peut pas les faire avancer. Il faut réunir des gens issus de la Culture noire pour éveiller des consciences et faire changer ces opinions erronées, qu’on ne cesse de nous mettre dans la tête.


Dans Kissina, la beauté est omniprésente, quelle en est votre conception ?
Charifa Madi : Je suis une femme ! (rires). Je ne suis pas extrêmement coquette et je ne passe pas 15 ans dans la salle de bain, mais je prends soin de moi. C’est important de se respecter soi-même et de se sentir bien telle qu’on est. La beauté, autant chez la femme que chez l’homme, doit être innée.

Les Européens et les Africains n’ont pas les mêmes critères de beauté...
Charifa Madi : Nous ne voulons pas stéréotyper la beauté. Qu’une femme mesure 1m70 pour 50 kg ou à l’inverse, 1m50 pour 80 kg, je ne juge pas par rapport à ça. Si tu es bien dans ta peau, cela se dégage de toi. Ces deux Cultures de la beauté sont différentes mais, paradoxalement, très complémentaires.


Que pensez-vous de l’utilisation de crèmes blanchissantes ?
Charifa Madi : Je suis totalement contre. Je pars du principe qu’on doit rester telle que nous sommes nées. Je n’adhère pas du tout à cet état d’esprit. Je peux essayer d’en comprendre les raisons, mais la décoloration de la peau est très dangereuse et je ne suis pas sûre que les personnes qui utilisent ces crèmes en aient conscience. C’est peut-être lié à un certain complexe que certaines femmes ont, à tort.


Avez-vous l’intention de créer de nouvelles rubriques dans les prochains numéros ?
Charifa Madi : Oui, mais pour l’instant ça reste une petite surprise. On a déjà des rubriques propres à Kissina, comme « Belles en rondes » ou « Les clés du savoir être » dans lesquelles intervient un sophrologue sur une thèse ou sur une opinion. Pour le prochain numéro, il pourrait y avoir des billets d’humeur ou une rubrique humoristique...


Avez-vous prévu des articles culturels sur le patrimoine guyanais, antillais ou réunionnais ?
Charifa Madi : Dans la prochaine édition du mois de juin 2005, pour la rubrique « Autour du monde », où nous évoquons un pays ou une Région du monde, nous allons nous intéresser aux Antilles.


Avez-vous pris des magazines pour exemple lors de la création de Kissina ?
Charifa Madi : La majorité de nos références étaient plutôt anglophones. Sur le plan de l’esthétique et de la qualité du graphisme, on voulait obtenir quelque chose qui s’approche des magazines occidentaux.


A quoi ressemblerait, dans l’idéal, le 15ème numéro de Kissina ?
Charifa Madi : Dans l’idéal, il y aurait plus de pages, plus de nouveautés... Nous aimerions également organiser des évènements. Mais pour l’instant, je me focalise uniquement sur le magazine...


Auriez-vous un mot à dire aux Internautes de RFO ?
Charifa Madi : Pour l’instant Kissina n’est distribuée qu’en région parisienne ainsi que dans 10 grandes villes de l’Hexagone.
En attendant une plus grande diffusion, je les invite à visiter notre site Internet qui offre de nombreux visuels. D’ici l’an prochain, Kissina devrait être distribué en Outre-mer.


Propos recueillis par Maïté Koda et Timothy Mirthil
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