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Arcelor-Mittal, deux ennemis des travailleurs!

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Message par Pedro Lun 30 Jan - 13:02

On nous rebat, aujourd'hui, les oreilles, avec une "inquiétante" possible opa du groupe mittal, géant de l'acier, sur cet autre géant de l'acier qu'est Arcelor. Le groupe français est quasiment présenté par tous les commentateurs comme le garant des emplois de leurs travailleurs, donc, notamment des travailleurs français, et, de ce fait, ces derniers devraient se ranger derrière leurs capitalistes et autres actionnaires, contre le "méchant capitaliste étranger" qui menace de les manger tout cru et de jeter des tas de gens au chômage...
Comme le démontre le texte ci-dessous, les propriétaires d'Arcelor ne sont pas les derniers à faire des plans sociaux (qui courent jursqu'en 2010!), à jeter des ouvriers à la rue, etc. A l'époque ou le géant français s'appelait usinor, largement aidé par les gouvernements successifs), quand il s'est agi de mettre la main sur le fabriquant d'acier Espagnol (acéralia) et Belge (Arbed), et donc, de faire des suppressions d'effectifs, pour gonfler les profits, on a pas vu le ministre de l'industrie monter au créneau, faisant mine d'être inquiet pour le sort des ouvriers rachetés et malmenés, comme le fait maintenant l'hypocrite Breton. Au contraire, à l'époque, on nous présentait la création du groupe Arcelor comme une chose excellente pour l'économie française... excellente surtout pour les gros actionnaires!
Gouvernement et commentateurs réunis nous entonnent déjà l'air du "tous ensemble, patrons, ouvriers, employés, pour lutter contre les rapaces capitalistes étrangers", voir, nous parlent, d'un air contrit, des "méfaits de la mondialisation". Les travailleurs d'Arcelor n'ont évidemment aucunement intérêt à tomber dans ce piège. En cas de rachat par Mittal, et de licenciements et fermetures d'usines, les ouvriers d'Arcelor, victimes de plans "sociaux", n'auront que leurs yeux pour pleurer, alors que les actionnaires du groupe français, eux, verront leurs fortunes décoller encore un peu plus.
Cette bagarre entre deux trusts, n'est qu'une bagarre pour le profit, l'enrichissement d'une minorité. Les travailleurs n'ont rien à y voir. Leurs propres intérêts ne sont représentés ni par Arcelor, ni par Mittal!
Citation:
Dans les entreprises Lutte Ouvrière n°1879 du 6 août 2004



Dans les entreprises Lutte Ouvrière n°1879 du 6 août 2004

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Arcelor - Profits en acier, licenciements à la pelle

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C’est sur une double page dans les journaux économiques que la direction d’Arcelor, premier producteur mondial d’acier, vient de publier un rapport sur ses résultats du premier semestre 2004. Il lui fallait bien ça.

«Bonne marche des affaires et solides résultats financiers» peut-on y lire en titre avec, comme précision en gras: «Résultat net (autrement dit, bénéfice après impôts) plus que doublé».

Présent dans soixante pays avec 104000 salariés, Arcelor résulte de la fusion, en 2001, de trois géants européens de l’acier: Usinor, Arbed et Aceralia. Bien sûr, il figure en bonne place au «hit parade» boursier français, ce CAC 40 qui réunit les plus grands groupes, et surtout les plus profitables pour leurs actionnaires.

Sa position actuelle, Arcelor l’a confortée en supprimant des dizaines de milliers d’emplois ces vingt-cinq dernières années, cela avec le soutien constant de l’État français à Usinor (et de ses homologues belgo-luxembourgeois ou espagnol à Arbed et Aceralia).

En effet, de Giscard d’Estaing à Chirac, en passant par les deux septennats Mitterrand, ce sont des dizaines de milliards de francs (puis d’euros) d’aides publiques que les gouvernements de droite ou de gauche ont déversées dans les caisses de ce géant de la sidérurgie pour l’aider, disaient-ils, à se «restructurer». En clair: pour qu’il jette massivement à la rue des travailleurs tout en maintenant ses profits.

Alors, aujourd’hui, son conseil d’administration peut annoncer fièrement, dans son rapport, que «la rentabilité d’Arcelor s’est fortement améliorée», ce qu’il ne dit pas, c’est à quel prix. Et pour cause!

Prévus pour courir jusqu’en 2010, plusieurs «plans sociaux» ont été lancés par la direction d’Arcelor en 2003. Ils se soldent, une nouvelle fois, par la suppression de milliers d’emplois dans les établissements du groupe: 2700 en France (notamment en Lorraine, en Picardie, dans le Nord-Pas-de-Calais), plus de mille au Luxembourg, etc.

Ainsi, au moment même où les actionnaires d’Arcelor peuvent se frotter les mains, les «bons résultats attendus pour 2004» que leur promet le conseil d’administration, c’est la porte et le chômage pour des milliers de travailleurs de ce groupe, et une exploitation aggravée pour ceux qui conserveront un emploi. En effet, avec le boom mondial actuel de la demande d’acier, la direction d’Arcelor, qui s’en réjouit dans la presse, ne peut bien sûr pas invoquer des carnets de commande en berne. Au contraire, ils sont pleins à craquer, et elle escompte les honorer en faisant produire plus à un nombre toujours plus réduit de ses salariés...

Pierre Laffitte

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Message par Pedro Lun 30 Jan - 22:04

l'édito de LO, de cette semaine :

LEUR MONOPOLY AVEC LA SUEUR ET LES SOUFFRANCES DU MONDE DU TRAVAIL

Les travailleurs de la sidérurgie ont toutes les raisons d'être inquiets de l'opération d'achat lancée par Mittal Steel, le plus puissant trust sidérurgique du monde, contre Arcelor qui est le deuxième. Ce genre d'opérations se traduit toujours par des suppressions d'emplois.
Les travailleurs de la sidérurgie et leurs familles n'ont pas pu oublier toutes ces opérations qui, depuis les années 1970, sous prétexte de "modernisation" pour faire face à la concurrence internationale, se sont concrétisées pour eux par des fermetures d'usines et des licenciements massifs qui ont ruiné des régions entières. Les gouvernements de droite puis de gauche ont dépensé entre 1970 et 1990 la somme fantastique de 100 milliards d'euros pour subventionner la sidérurgie. Cette somme représente dix fois le prétendu trou actuel de la Sécurité sociale, et c'était autant de moins pour les hôpitaux, pour les maisons de retraite, pour l'Education nationale. Les actionnaires des entreprises de sidérurgie ont empoché la somme tout en supprimant les trois quarts des effectifs du secteur. C'est de ces opérations, au prix de dizaines de milliers d'emplois supprimés et de milliards dépensés qu'émergea le trust Usinor qui, fusionnant avec un trust luxembourgeois et un autre, espagnol, donna Arcelor.
Le trust Arcelor vient tout juste de racheter une entreprise sidérurgique canadienne. Et voilà que, à peine le requin a avalé un gros poisson, il est menacé d'être avalé à son tour par un requin plus gros que lui ! Pour racheter Arcelor, Mittal Steel met 18,6 milliards d'euros sur la table. Si elle réussit, l'opération n'aura même pas renforcé les capacités de production en fer et en acier car l'acheteur n'aura fait que racheter des entreprises déjà existantes, usines, matériels et ouvriers compris.
Ce qui se passe dans la sidérurgie illustre ce qui se passe dans l'ensemble de l'économie mondiale. Grâce à leurs profits élevés, les groupes industriels disposent de sommes colossales. Mais ils ont tellement peu confiance dans l'expansion de leur propre économie qu'ils refusent d'investir dans la production et de créer de nouvelles usines et des emplois supplémentaires. Ils préfèrent gagner plus en vendant plus cher ce qui est produit par les équipements déjà existants et avec un nombre d'ouvriers plus réduit. Leur argent leur sert à se racheter les uns les autres. Et, en passant, à permettre à leurs actionnaires principaux de s'enrichir au point de se retrouver à la tête de fortunes qui dépassent l'entende-ment. Le patron de Mittal Steel est devenu le troisième homme le plus riche du monde. Sa fortune personnelle dépasse la production annuelle totale de deux pays africains comme le Sénégal et le Mali réunis. Pour marier sa fille, il a choisi Versailles, a loué le château de Vaux-le-Vicomte et le parc de Saint-Cloud pour la bagatelle de 50 millions d'euros !
On ne sait pas encore si cette nouvelle "fusion-acquisition", comme disent les patrons, réussira. En attendant, le prix en Bourse des actions Arcelor a augmenté de 28 % en un seul jour, augmentant dans les mêmes proportions la fortune de ses principaux actionnaires.
Voilà à quoi servent les profits gigantesques dont se vantent les grandes entreprises. Voilà pourquoi on écrase les salaires et on aggrave les conditions de travail. Voilà pourquoi on licencie et on réduit les effectifs afin de produire plus avec moins de travailleurs. Voilà pourquoi on impose la flexibilité et on remplace les CDI par des contrats précaires. Le "contrat première embauche" n'étant que le dernier en date des petits services rendus au grand patronat par le gouvernement, la dernière en date des infamies à l'égard du monde du travail.
Voilà comment marchent leur économie et leur société. Des millions de travailleurs sont condamnés à s'user au travail s'ils en ont un ou à crever de pauvreté s'ils n'en ont pas, pour que les grands groupes jouent à ce "monopoly" gigantesque. Mais leur monopoly se joue avec la peau des travailleurs et les conséquences de ce jeu sont catastrophiques pour toute la société.

Arlette Laguiller
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Message par Francois Lun 30 Jan - 23:13

Les pouvoirs publics ont, avec M. BARRE, nationalisé les pertes de la sidérurgie française en 1978.
Les contribuables ont payé les plans "d'assainissement".

Puis M. Balladur a privatisé les bénéfices de la sidérurgie. Laquelle maintenant attire la convoitise de gros yeux gourmands, lorgnant sur la savoir-faire, la technologie et les brevets.

M. Dollé, président d'Arcelor, va maintenant demander le soutien des syndicats vis à vis desquels il n'a eu que du mépris.
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Message par Pedro Mar 31 Jan - 8:27

Francois a écrit:Les pouvoirs publics ont, avec M. BARRE, nationalisé les pertes de la sidérurgie française en 1978.
Les contribuables ont payé les plans "d'assainissement".

Puis M. Balladur a privatisé les bénéfices de la sidérurgie. Laquelle maintenant attire la convoitise de gros yeux gourmands, lorgnant sur la savoir-faire, la technologie et les brevets.

M. Dollé, président d'Arcelor, va maintenant demander le soutien des syndicats vis à vis desquels il n'a eu que du mépris.

Le pire, c'est qu'il risque de l'avoir, du moins, d'avoir le soutien d'une bonne partie d'entre eux, sous le prétexte de défendre les emplois français contre les attaques des "vilains capitalistes Indiens".
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