Pologne : la démission de l'évêque wielgus

Une révélation qui ne tombe pas du ciel!

Si les voies de dieu sont impénétrables, celles de la police politique de la Pologne des années 1960 1970 l'étaient beaucoup moins. L'évêque wielgus nommé archevêque du diocèse de Varsovie et qui devait devenir primat de Pologne vient de l'apprendre à ses dépens...

Après sa nomination en décembre par le pape, la presse a révélé qu'il avit collaboré avec la police, à l'époque où la Pologne était une démocratie populaire. Sous la pression d'une campagne, il a fini par donner sa démission dimanche 7 janvier.
Visiblement, cette affaire a té aussi l'occasion d'un règlement de comptes entre différents partis, dans et hors de l'Egise, dont on ne voit pas bien les contours. Mais ce qui est reproché à l'évêque Wielgus pourrait certainement être reproché à bien d'autres.

Si tous ceux qui ont ainsi collaboré avec le pouvoir, à un degré ou à un autre, étaient écartés des responsabilités dans l'Eglise, il risquerait d'y avoir une crise de personnel dans l'Etat le plus catholique de l'Europe. Depuis un an, d'autres prêtres connus ont vu leurs noms cités come anciens collaborateurs de la police politique. L'actuel primat de Pologne, Joseph Glemp, le reconnaît à demi mot, puisqu'il a appelé a l'indulgence pour Wielgus en déclarant que la police politique était "une vaste organisation qui pénétrait toutes les couches de la société Polonaise, et en particulier le clergé".

De son côté, le pape a rappelé qu'il fallait plutôt aller vers la réconciliation que regarder le passé. Car si, entre le pouvoir et l'Eglise Polonaise, les relations n'ont pas toujours été angéliques, elles ont toujorus étébien utiles àla continuité de l'Etat Polonais. Au début des années 1950, il y eut une opposition assez rude entre le Parti Communiste Polonais et l'Eglise, symbolisée par l'emprisonnement du Cardianl Wyszynski. En revanche, à partir de 1956 et du retour au pouvoir de Gomulka, il y eut vite une accommodation, pour ne pas dire une collaboration à tous les niveaux. Pendant toute cette période, depuis les simples curés jusqu'aux évêques, tout ce que la Pologne compte de soutanes vécut plus des finances de l'Etat Polonais que de la providence divine.

Sur le plan politique, la seule opposition pouvant s'exprimer ouvertement était le groupe parlement catholique dont le chef de file était Tadeusz Mazowiecki, qui compta jusqu'à cinq députés à la Diète. Ce n'est que dans le milieu des années 1970, avec la montée des luttes ouvrières, que ces groupes saisirent l'occasion et s'opposèrent au pouvoir, apparaissant ainsi come les porte-parole de la contestation. C'est alors que le clergé vit, à nouveau, certains de ses membres persécutés, comme le prêtre Popieluszko, assassiné en 1984. En 1989,Mazowiecki put ainsi prendre la tête, en tant que Pemier ministre, du premier gouvernementdirigé par le syndicat Solidarité...

Ces "révélations" sur l'évêque Wielgus viennent un peu ternir le mythe d'une Eglise Polonaise qui aurait toujours été une pure opposante à l'égard de l'ancien pouvoir. Mais au fond, quoi d'étonnant? L'Eglise catholique tient bien, depuis plus de 2000 ans grâce à sa souplesse devant tous les pouvoirs temporels.