Bonne année pinedanchois

mardi 4 janvier 2005, 18h42
Chili: inculpation et mise en résidence surveillée de Pinochet


SANTIAGO (AFP) - La Cour suprême chilienne a validé mardi l'inculpation et la détention de l'ex-dictateur Augusto Pinochet pour son rôle dans l'opération Condor, un plan des régimes sud-américains pour éliminer leurs opposants, laissant la voie libre à l'instruction menée par le juge Juan Guzman Tapia.
En pratique, le général en retraite de 89 ans va être placé en résidence surveillée dans sa villa de Los Boldos, à 110 km à l'ouest de Santiago où il se trouve depuis jeudi dernier.

"L'ordre de détention sera évidemment respecté", a déclaré l'avocat vedette de l'équipe des défenseurs de Pinochet, Pablo Rodriguez qui s'est affirmé surpris, rappelant que la même Cour suprême avait décidé en 2002 que Pinochet ne pouvait pas comparaître en justice en raison d'une "démence modérée".

A une courte majorité de trois magistrats contre deux, le tribunal suprême a rejeté les arguments de la défense alléguant que la santé de l'ex-président s'était détériorée, l'empêchant d'être poursuivi en justice. La Cour n'a pas davantage tenu compte d'une récente hospitalisation de Pinochet à Santiago du 18 au 22 décembre.

Après la lecture du verdict, les familles d'une partie des 3.000 opposants, assassinés ou disparus sous le régime, qui patientaient dans les couloirs du tribunal, ont poussé des cris de joie.

"Nous sommes heureux parce que Pinochet, qui disait qu'aucune feuille ne bougeait sans qu'il ne le sache, va devoir maintenant répondre (de ses actes) devant la justice", a expliqué à l'AFP Lorena Pizarro, présidente de l'association des Familles de détenus disparus.

Le général en retraite Luis Cortès Villa, directeur de la Fondation Augusto Pinochet, créée par d'ex-militaires et des industriels partisans de la dictature, a estimé que la sentence de la Cour risquait de tuer Pinochet.

Les avocats de l'ex-président auto-proclamé (1973-1990) avaient essuyé un premier revers avec le rejet de leur recours en annulation du mandat d'arrêt par la Cour d'appel de Santiago le 20 décembre.

Les ennuis judiciaires de Pinochet se sont accélérés depuis une interview accordée en 2003 à une télévision de Miami dans laquelle il s'était montré très alerte, faisant même preuve de cynisme en se qualifiant d'"ange". Cet entretien a convaincu en 2004 les tribunaux chiliens d'accepter de lever une nouvelle fois l'immunité d'ancien président dont jouit Pinochet.

La décision irrévocable de la Cour suprême laisse la voie libre au juge Guzman pour poursuivre son instruction sur le rôle de Pinochet dans un homicide et neuf enlèvements d'opposants dont les corps n'ont jamais été retrouvés. Ces crimes furent commis dans le cadre de l'Opération Condor, un programme concerté des dictatures sud-américaines pour éliminer physiquement leurs opposants de gauche et extrême-gauche dans les années 1970 et 1980.

Le juge Guzman était déjà parvenu à maintenir Pinochet aux arrêts domiciliaires pendant six semaines entre février et mars 2001 pour le dossier de la Caravane de la Mort, un groupe de militaires qui parcourut le pays en octobre 1973 pour commettre enlèvements et assassinats.

Mais l'ancien homme fort du Chili avait échappé à un procès lorsque la Cour suprême avait estimé un an plus tard que son état de "démence modérée" l'empêchait de se défendre.

Selon le dossier du juge Guzman, Pinochet a autorisé la mise en oeuvre de Condor en novembre 1975 après une réunion entre les services secrets chiliens et ceux de cinq autres dictatures sud-américaines.

L'homme à l'origine de cette initiative était le fondateur de la police secrète (DINA) du général Pinochet, Manuel Contreras. Le plan a également bénéficié du soutien d'agents secrets américains, selon l'enquête du juge Guzman.

Pedro a écrit:Quelqu'un pourrait m'indiquer l'adresse de la prison, que j'envoie à ce grand ami du genre humain, ses chocolats au cyanure?

Pedro a écrit:Quelqu'un pourrait m'indiquer l'adresse de la prison, que j'envoie à ce grand ami du genre humain, ses chocolats au cyanure?

mercredi 16 mars 2005, 9h09
Pinochet détenait 13 millions de dollars sur des comptes aux Etats-Unis

agrandir la photo


WASHINGTON (AFP) - L'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet disposait de 125 comptes et placements financiers aux Etats-Unis qui représentaient au minimum 13 millions de dollars accumulés depuis 1979, a révélé mardi une commission sénatoriale américaine.

"Les nouvelles informations révèlent que le réseau financier de Pinochet aux Etats-Unis était bien plus développé et impliquait beaucoup plus d'établissements bancaires que nous l'avions annoncé précédemment", a souligné le sénateur démocrate Carl Levin, co-président de la sous-commission d'enquête.

La commission sénatoriale avait révélé en juillet 2004 l'existence de comptes américains détenus par Pinochet à la Riggs pour une somme évaluée à quelque 8 millions de dollars. Depuis, de nouvelles investigations ont permis de découvrir que l'ancien dictateur disposait de nombreux autres comptes aussi bien dans la Banque Riggs (28 au total) qu'auprès de 97 autres établissements bancaires américains, parmi lesquelles le groupe Citigroup, la banque du Chili, la banque portugaise Espirito Santo de Florida, la Banco Atlantico.

Par ailleurs, l'ancien dictateur avait également ouvert à Londres en 1996 un compte à la filiale britannique de la banque Riggs en utilisant un passeport diplomatique. Le sénateur Levin a montré à la presse les copies de trois passeports falsifiés différents, utilisés par Pinochet pour ouvrir ses comptes bancaires. Sur les deux autres passeports, Pinochet apparaît sous les identités d'Augusto Ugarte, ce qui lui a permis d'ouvrir un compte à la Riggs de Miami (Floride, sud-est), et Jose Ramon Ugarte, utilisée pour un compte à la Citibank de New York.

Avant son arrestation à Londres le 17 octobre 1998, l'ancien dictateur (1973-1990) se rendait régulièrement dans la capitale britannique à l'invitation d'une société d'armements et y rencontrait l'ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher.

Parallèlement, le juge Munoz est chargé au Chili d'une l'enquête après la révélation par le Sénat américain de l'existence de ces comptes bancaires. En janvier dernier, deux avocats chiliens ont demandé la levée de l'immunité dont jouit Augusto Pinochet, pour "enrichissement illicite et fraude fiscale"

Pedro a écrit:Quelqu'un pourrait m'indiquer l'adresse de la prison, que j'envoie à ce grand ami du genre humain, ses chocolats au cyanure?