Marie L

Marie L

Peu l’appelaient par son nom de mariage. Cela ne dérangeait nullement mon grand-père : il avait épousé la plus belle femme du pays et il fermait les yeux sur tous ses caprices.

Elle n’était pas vraiment belle, mais elle en imposait.
Ses 1,70m l’aidaient dans ce coin de petites tailles, mais c’était surtout sa prestance et ses phrases assassines qui charmaient tous les mâles alentour.
Elle n’aimait aucune femme, hormis sa mère, sa petite sœur qu’elle avait fait survivre dans une boîte à chaussures avec du coton et moi pour embêter sa fille aînée qu’elle haïssait.
Pourquoi tant de haine ?
On ne le saura jamais vraiment, mais peut-être par qu’elle fût obligée d’arrêter l’école à 14 ans pour élever sa sœur, rester dans ce trou à rat, travailler la terre, épouser un paysan qu’il l’avait engrossé un soir d’anniversaire sans permission, dans un champ de blé après qu’il ait fait le mur de la caserne de la F.

Elle n’eut que 4 enfants (le dernier n’est sûrement que mon demi-oncle). Elle était guérisseuse et en plus des onguents qu’elle tenait de sa mère, il y a certaines recettes de tisane…

Lorsque je l’ai connue elle était déjà vieille et ne jouait plus de ses charmes physique sur la gent masculine.
Jeune femme et mère, il semble que presque tous lui soient passés dessus. Aucun de ses enfants ne le sait, mais nous sommes 4 de la famille dans le secret et quand cela nous le fût dit, aucun ne remit en cause cette révélation tellement elle semblait correspondre à notre grand-mère.
Personnellement, je fus prise d’un fou rire et repris une de ses expressions favorites lorsque j’étais enfant et laissais traîner mon bazar : Tu es vraiment une Marie-sal…


A l’époque de ma petite enfance et par la suite , c’est son bagout qui faisait sa cuisine envahie d’homme du voisinage et de connaissances lointaines revenues sur les « lieux du crime ».

Elle n’aimait pas la droite et je n’ai jamais compris pourquoi, car elle avait des idées racistes et conventionnelles sur beaucoup de choses. Mais le secrétaire de la section socialiste du bled, un jeunot pour elle, l’adorait et lui met encore des roses rouges sur sa tombe.

Le croque-mort lui ayant promis de racheter sa maison, il a rallongé 100000 francs sur la valeur estimée de sa vieille ferme.

A son enterrement, peu de femmes pleuraient au regard du nombre d’hommes effondrés, dont mon ex.

Moi, je l’aimais beaucoup Marie. Parce qu’elle m’a appris à faire les sauces, que ma mère a su se venger en mourant 6 ans avant elle et qu’elle m’a laissé ses yeux…

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Oui je sais Rachel,le coup est vache,mais j'ai pas pu m'en empécher,ouaf! ouaf!

Up ; reviendras tu écrire Emma ???