J.-F.Copé : suppressions de postes dans la fonction publique

Fonctionnaires : départs non remplacés

Les ministres vont recevoir les lettres-plafonds de dépenses pour 2006. Bercy cherche à faire des économies.

La campagne référendaire et le changement de gouvernement ayant fait prendre quelque retard, le Premier ministre doit d'atteler très vite à la préparation du budget de l'Etat pour 2006. Les arbitrages sur le volet dépenses se discutent actuellement et les ministres devraient recevoir, à la fin de la semaine, les lettres-plafonds qui fixent leurs crédits et leurs effectifs. Vu la situation difficile du pays, les réductions d'impôt sur le revenu ont été suspendues et la baisse du nombre de fonctionnaires sera poursuivie.

Dominique de Villepin a prévenu : les dépenses de l'Etat, l'an prochain, ne progresseront pas plus vite que l'inflation. Une limitation impérative alors que les déficits publics dépasseront certainement les 3 % du PIB, en 2005, compromettant ainsi le respect des engagements européens de la France. Comme le plan d'urgence pour l'emploi coûtera 4,5 milliards d'euros en plus, Bercy cherche à faire des économies.

Réorientation

Ministre du Budget, Jean-François Copé a confirmé, dimanche, que le gouvernement procéderait à une baisse globale des effectifs de la fonction publique. Il s'est gardé d'en préciser l'ampleur. Le porte-parole de l'UMP pousse dans le même sens. Il s'est prononcé, hier, pour « une fonction publique recentrée sur ses missions essentielles, plus efficace, plus proche de la réalité du citoyen, mieux payée mais moins nombreuse ». Ce qui s'inscrit dans la proposition réaffirmée, samedi, par Nicolas Sarkozy de traiter en même temps « la question des effectifs de la fonction publique et du pouvoir d'achat des fonctionnaires ».

Le choix des effectifs devra tenir compte des besoins. Le remplacement des 60 à 70 000 départs à la retraite chaque année doit permettre de renforcer les fonctionnaires dans certains secteurs (santé, police, défense) et de les réduire ailleurs (au ministère des Finances, par exemple). Dans l'Education nationale, l'ajustement doit se faire avec le nombre constaté des enfants scolarisés mais il appartiendra au Premier ministre d'arbitrer. Alors que les négociations sur les salaires vont redémarrer, le gouvernement ira-t-il dans le sens de Nicolas Sarkozy qui souhaite que les économies réalisées sur le nombre de fonctionnaires soient « équitablement réparties » entre la réduction du déficit de l'Etat et une augmentation de leur pouvoir d'achat ? Rien ne l'indique pour l'heure. Le ministre de l'Economie et des finances semble surtout préoccupé de relancer une croissance moins forte que prévu en agissant sur des facteurs nationaux : augmenter l'activité dans le privé, renforcer les petites entreprises pour en faire un tissu d'exportateurs, engager des grands projets qui seraient financés par des privatisations de l'ordre de 15 à 20 milliards d'euros.L'objectif est donc de créer des richesses avant de les redistribuer. Dans ce schéma et la situation actuelle, le train de vie de l'Etat sera maintenu mais avec moins de personnels.

Chantal DIDIER (article de "L'Est Républicain")