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Auschwitz -les camps - le nazisme......

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Message par rachel Jeu 27 Jan - 15:18

VIE ET MORT DANS LES CAMPS...(documents lus sur le site des amis de Lutte Ouvrière) (EXTRAITS)

Combien d'hommes sont passés dans les camps de concentration ? 8 à 12 millions sans doute, 500.000 en seraient revenus. 25 ans après, les chiffres sont encore mal connus. Mais tels quels, ils sont suffisamment éloquents. Ils témoignent de la terrible efficacité de la gigantesque machine à exterminer mise au point par le régime nazi.

Mais au delà des chiffres, les hallucinantes images présentées, ces derniers jours à la télévision imposent à l'esprit la question : comment cela a-t-il pu se faire ?

Dès le lendemain de l'incendie du Reichstag, le 27 février 1933, les nazis au pouvoir suspendent toutes les libertés constitutionnelles. Le parti Communiste est dissout dès le 28 février, le parti social-démocrate est mis hors la loi le 22 juin de la même année, le centre catholique décide de se saborder en juillet. Les prisons sont pleines d'opposants, les internements administratifs se multiplient, « légalisés » en avril 1934 par une circulaire du ministre de l'intérieur. Au fil des années qui précèdent la seconde guerre mondiale, les camps aux noms tristement célèbres s'installent aux quatre coins de l'Allemagne : Esterwegen, à la frontière hollandaise, Orianenburg au nord de Berlin, Dachau près de Munich, puis en 1937, Buchenwald, près de Weimar, en 1939, Ravensbruck où seront internées principalement les femmes. On estime à 500.000 le nombre d'Allemands qui passèrent, pour un temps plus ou moins long, dans les camps de concentration, entre 1933 et 1939. Des prisonniers de droit commun, certes, mais dans leur majorité, des opposants politiques ou religieux, dont les communistes constituaient le groupe le plus important. Selon Eugèn Kogon, auteur du livre « L'Etat SS » qui vient d'être réédité dans la collection « Politique » aux éditions du Seuil, il en mourait 30.000 chaque année.


Mais rapidement, aux buts de répression politique, les Nazis vont adjoindre au système concentrationnaire un autre objectif : celui de l'extermination de groupes humains entiers : Tziganes, puis pendant la guerre, Polonais et Russes, mais surtout les Juifs.

Là encore, les Juifs allemands vont être les premières victimes. Après la promulgation des lois racistes de Nuremberg en septembre 1935, les persécutions contre les Juifs vont se généraliser. En 1938, un pogrom général organisé dans toute l'Allemagne, connu sous le nom de « nuit de cristal », va marquer une nouvelle étape dans la déportation des Juifs allemands. Buchenwald et Dachau vont en recevoir un important contingent.

Puis, au fut et à mesure de l'avancée des troupes allemandes, à l'est comme à l'ouest, le ratissage va prendre des proportions massives. A grande échelle va commencer ce qu'Hitler appelait la solution finale du problème juif. Les moyens de destruction massive vont être mis en œuvre. Ce furent d'abord des camions spéciaux, hermétiquement fermés, dans lesquels on entassait les condamnés, et où on envoyait les gaz d'échappement. Mais ce procédé n'étant pas assez rapide, on installe en 1941, les sinistres chambres à gaz, qui permettent d'exécuter des milliers de prisonniers chaque jour. De nouveaux noms apparaissent dans la géographie des camps : Auschwitz, Treblinka, Birkenau, d'autres moins connus. Ce seront les camps d'extermination, les fameux camps de la mort, camps où beaucoup ne séjournaient que le temps de passer à la chambre à gaz ! 6 millions d'hommes, de femmes, et d'enfants juifs succombèrent ainsi dans les camps.

Le rôle économique des camps

Le but premier des camps était l'élimination des opposants au régime et des membres des races inférieures. Cependant, pendant la guerre, on va tenter de leur faire jouer un rôle dans l'économie du Reich. Dès les premières années d'incarcération, les prisonniers étaient certes soumis au travail, mais c'était dans le but d'avilir, en leur faisant accomplir des tâches parmi les plus ignobles, les plus dégradantes, les plus inutiles, ceux qui ne croyaient pas aux vertus de Hitler et à la valeur de la doctrine Nationale-Socialiste. Avec la guerre, les difficultés économiques de l'Allemagne s'accentuent. Le régime va alors tenter de les résoudre en utilisant le considérable réservoir de main-d'œuvre que constituent les camps. En 1942, une décision de l'administration économique de la SS invite la direction des camps à « l'extermination par le travail ».

Les prisonnier vont dès lors combler, dans les usines, le vide laissé par le départ des ouvriers allemands vers les fronts. Mais c'est une main-d'œuvre affaiblie par les sévices et le manque de nourriture, donc peu efficace, même si elle est extrêmement bon marché, puisqu'il ne s'agit pas d'entretenir leur force de travail. Toutes les grandes entreprises utiliseront pourtant, à partir de 1942, des prisonniers des camps.

Comment fonctionnaient les camps

Des millions d'hommes, allemands d'abord, de toutes les nationalités ensuite, rassemblés derrière des barbelés électrifiés, à qui l'on faisait vivre un cauchemar horrible. Le monde des camps échappait à toutes les règles de vie normale. Et pourtant, ce système aberrant, fonctionnait selon des règles minutieuses, tatillonnes même. Tous les camps étaient organisés sur le même modèle. A leur tête, le commandant et la maison militaire étaient chargés de maintenir l'autorité.


Chef administratif, chef du camp, chef inspecteur, chef de block, chef de commando se partageaient les responsabilités des détenus, soit au camp, soit au travail. Ils avaient tous droit de vie et de mort sur les détenus. Le chef du service du travail, ou lorsque le camp fut plus grand, le chef de la main-d'œuvre, disposait les individus à leurs postes de travail respectifs. C'est lui qui décidait de les envoyer faire un travail plutôt qu'un autre qui pouvait leur coûter la vie ou la santé. La Gestapo était représentée par la section politique indépendante de la Direction du camp.

Parallèlement à l'organisation mise en place par les nazis, les détenus de leur côté formaient leur propre administration et leur propre police. Le doyen était responsable du camp vis-à-vis des nazis qui s'adressaient à lui lorsqu'ils avaient un ordre à donner. Le secrétariat qui s'occupait du fichier, listes d'appel, affectations pour blocks etc. était organisé exclusivement par les détenus.

A la tête de chaque block d'habitation le doyen du block, secondé par deux ou trois services de chambrée, devaient maintenir l'ordre dans les blocks et distribuer les rations alimentaires. Les commandos de travail étaient placés sous la responsabilité des kapos, surveillés à leur tour par des contremaîtres. Selon la mentalité du kapo, corruptible ou intègre, le travail dans les camps pouvait prendre des allures fort différentes.

A cet appareil administratif, s'ajouta bientôt la formation d'un service d'ordre, composé de détenus, sorte de prolongement de la SS dans les camps, mais qui en réalité finit par servir les intérêts des prisonniers. C'est toute cette administration par les prisonniers eux-mêmes qui va permettre à certains groupes politiques, essentiellement le P.C.A., de reconstituer une organisation clandestine et presque, dans certains cas de prendre en main la direction du camp.

Vie quotidienne

Peu de gens se doutaient en arrivant dans les camps de ce qui les y attendait. Ils avaient le temps de s'y préparer durant le voyage.

Transportés à 100, 120, 150 dans des wagons à bestiaux. Il n'était pas rare qu'à l'arrivée, 20 ou 30 morts tombent sur le sol après avoir été étouffés ou écrasés. La journée du camp était consacrée au travail. Avec pour toute nourriture dans le ventre un morceau de pain et un demi-litre de soupe ou un demi-litre de café noir sans sucre et sans lait le matin, un litre de brouet plus ou moins consistant à midi, les détenus abattaient des journées de travail dont la durée variait en fonction des saisons. On travaillait jusqu'à 17 heures en hiver, 20 heures en été. Une fois entré au camp, en rang par 5, comme on était sorti, il fallait encore se soumettre à l'appel du soir. Par tout temps, sous la pluie ou dans le froid glacial, il fallait rester pendant des heures à attendre que la SS ait dénombré tous les détenus. Si l'appel ne s'était pas prolongé trop tard, on devait continuer à travailler après le dîner dans certaines sections du camp, pendant plusieurs heures, tard dans la nuit. Le travail pouvait être « utile » ou au contraire complètement stupide. Ainsi par exemple, on obligeait fréquemment les Juifs à construire des murs qui devaient être démolis le lendemain et rebâtis plus loin.

Il y avait de meilleurs postes de travail que les autres. La cuisine, le magasin, l'infirmerie étaient particulièrement affectionnés. Pour améliorer ses conditions de travail individuelles il fallait de l'argent, une occasion ou un ami influent.

Le travail devait servir de moyen d'éducation et de punition pour les internés. Mais il n'était pas la seule punition, loin de là.

Avoir les mains dans les poches du pantalon, lorsqu'il faisait froid, le col relevé lorsqu'il pleuvait ou ventait, ou ramasser des mégots a coûté la vie à plus d'un « associal ». Les châtiments infligés étaient variés : suppression de nourriture, affectation à un commando plus pénible, coups de bâton ou de fouet, suspension à un arbre ou à un poteau, cachot, ou tout autre torture raffinée, pendaison, fusillade. Lorsque la peine de mort n'était pas décrétée officiellement la SS la camouflait toujours sous l'expression « abattu lors d'une tentative de fuite ». Lorsqu'un détenu était abattu lors d'une prétendue « tentative de fuite », les gardiens étaient récompensés par des permissions spéciales, primes ou avancement rapide. Un de leurs procédés consistait à arracher la casquette d'un détenu sous le prétexte qu'elle était sale, puis en criant « va ramasser cette saleté et qu'elle soit propre demain », ils la jetaient derrière le commando. Si le prisonnier, sans méfiance, se précipitait pour aller la ramasser, il était abattu pour « tentative de fuite ».

...et mort quotidienne dans les camps de concentration

La tentative d'évasion et la fusillade qui s'en suivait n'étaient pas le seul motif ou la seule façon d'être liquidé dans un camp de concentration. Il y avait la mort par dépérissement physique.


Tout malade entrant à l'infirmerie risquait d'y être piqué ou de servir de cobaye à des expériences de vivisection, les chambres à gaz, les crématoires, formaient les lieux d'exécution à grande échelle.

On peut estimer le nombre de morts de Buchenwald à 55.000, pour environ 7 ans et demi d'exercice, soit, un moyenne annuelle de 7300 morts. Etant donné la population du camp, on peut dire que jusqu'en 1941, le chiffre des morts à Buchenwald était sensiblement égal chaque année au chiffre des détenus qui se trouvaient dans le camp. Sans les nouveaux internements, le camp n'aurait été, certaines années, au bout de huit mois, qu'un monceau de cadavres. Encore, ne s'agissait-il pas d'un camp d'extermination. On dénombre, pour Auschwitz 3 millions et demi à 4 millions et demi de victimes. Une demi douzaine de camps plus petits doivent également avoir donné au total 1.500.000 à 2.000.000 de morts, en particulier, Maidanek, Treblinka, Skarsisko, Kamienno, ainsi que les ghettos de Varsovie, Leberg et Riga.

La fin des camps

La liste des massacres et atrocités serait interminable à établir.

Le 1er camp qui tomba aux mains des alliés, fut celui de Lublin. La SS avait déjà pris le large lorsque les Russes arrivèrent, laissant 6000 détenus non évacués sur place. Ceux-ci avaient vraisemblablement mis sur pied une organisation d'auto-défense pour maintenir l'ordre jusqu'à l'arrivée des troupes de libération. Dans d'autres camps, la résistance s'était aussi organisée pour soutenir les troupes de libération.

Peu après la libération de Lublin, un énorme flot de détenus évacués des camps déferla à travers toute l'Allemagne. L'un après l'autre, les camps furent évacués par la SS. Les survivants étaient poussés vers l'Est. Ceux qui ne pouvaient plus avancer étaient abattus et abandonnés sur le bord du chemin. L'évacuation fut d'autant plus meurtrière que les SS hâtaient les manœuvres.
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Message par Ungern Jeu 27 Jan - 16:11

Ce que j'aime surtout dans le nazisme,c'est son esprit "légal" et "administratif" ...
Les "pertits détails" sont parfois très révélateurs ... (n'en déplaise à "qui vous savez" ...) .

Quelques exemples :

Lors de la "Nuit de Cristal" il y a eu des destructions,des blessés,et des morts ...
Tout çà "sans problème" .
Mais il y a eu aussi des viols ...
Or les viols étaient interdits puisqu'ils impliquaient une relation sexuelle entre un Aryen et une juive,et ca c'était interdit ...
Bref il y a des mecs qui se sont retrouvés "en tôle pour viol" et d'autres "libres pour meurtre" ,parce que le tribunal a estimmé que c'est les juifs qui ont "provoqué" les meurtres ...

Toujours lors de la Nuit de Cristal ,il y a eu un autre problème : la plupart des juifs étaient assurés ... et si les assurances payaient,elles étaient ruinées,tandis que si elles ne payaient pas,plus personne n'allait s'assurer ...
Alors Goering a trouvé la solution : les assurances payeraient les juifs,mais sur un compte bloqué qui lui sera saisi sous prétexte de "provocation juive" ... et remis à titre de compensation aux assurances ...

Lors de l'Incendie du Reishtag,la nuit même de l'incendie,sort le "Décret de l' Incendie".
Je n'ai plus le texte sous les yeux,mais c'était "tout ce qu'il y a de plus légal ... un article disait qu'Hitler avait tous les pouvoirs conférés par la Constitution,et un autre disait que "si le besoin s'en faisait sentir" alors le Chancelier pouvait s'éloigner du texte de la Constitution ...
Comme on voit,c'était tout à fait "légal" .

Pour les camps il y a eu des problèmes avec le Zyklon (Cyanure + gaz avertisseur lacrymogène),lequel gaz servait effectivement à gazer les poux ... et le Zyklon B (Cyanure sans gaz avertisseur) utilisé pour gazer les gens .
Or la firme DeGesch était très très inquiète ... en effet,elle avait une licence d'exploitation pour du Zyklon ,mais pas pour du Zyklon B lequel à la fin de la guerre faisait presque 50 % de son chiffre d'affaire ...
d'où inquiétudes (au demeurant bien légitimes..) et lettres sur lettres à la direction de la SS ....

Pour les convois,un autre problème ... Les juifsvoyageaient en train au tarif "excursion de groupe" (contrat passé entre la SS et la BundersBahn) ,jusqu'à ce qu'un fonctionnaire soulève une question administrativement très très importante et qui,je le comprends,devait l'empêcher de dormir.... : Les voyages de groupe en excursion impliquent un voyage "retour" ....
Big Problème ....

Ce que je trouve effrayant dans tout celà,c'est pas tant qu'un dingue ait décidé quelque chose,mais c'est que tout un appareil d'état a "embrayé" ,et n'a jamais soulevé la moindre objection "morale" mais uniquement des objections "administratives" et encore,dans un but purement "administratif" et pas dans le but de paralyser le système ...

L'homme nait bon,c'est l'humanité qui le corrompt ...
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Message par rachel Jeu 27 Jan - 16:19

dans le nazisme,c'est son esprit "légal" et "administratif" ...
Les "pertits détails"
1OO% d'accord
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Message par Dom64 Jeu 27 Jan - 16:34

TOUTES les dictatures s'installant dans la durée ont leur coté légal et administratif par essence même.
"je veux pas le savoir"
"c'est pas mon probleme"
"j'y suis pour rien"
"je suis pas responsable des lois, je les exécute"

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Auschwitz -les camps - le nazisme...... Empty Re: Auschwitz -les camps - le nazisme......

Message par quidam Ven 28 Jan - 9:43

l y eut ce que je prends pour un miracle dans les camps : aucune avancée médicale ne s'est produite grace à leurs expériences, c'aurait été pour moi une immense catastrophe car elles auraient justifé l'horreur à leurs yeux. Certains pourraient nous dire aujourd'hui : regarder tels vaccins ou telle maladie est vaincue grace à nous!

La chose qui fait souffrir aussi est la suppression, programmée elle aussi , et il ne faut pas l'oublier, des personnes handicapées, ils nous ont montré un chemin que nous prenons parfois avec l'eugénisme et l'euthanasie.

Les chiffres ne sont pas les mêmes mais le principe si.....

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Auschwitz -les camps - le nazisme...... Empty Contribution d'Enzo Traverso dans Rouge ( hebdo LCR )

Message par rachel Ven 28 Jan - 10:47

Les mémoires d’Auschwitz
De l’occultation à la commémoration

Depuis la libération du camp d’Auschwitz par l’armée Rouge, la façon de s’en souvenir a changé plusieurs fois, au gré de l’évolution de nos sociétés.

Il y a soixante ans, l’armée Rouge entrait dans le camp d’Auschwitz, en Pologne, en libérant les quelques centaines de prisonniers qui y restaient. Face à l’avancée soviétique, les nazis avaient évacué le camp en soumettant les détenus à des marches forcées vers l’Ouest, qui furent la dernière étape de leur politique d’extermination. La véritable découverte, par l’opinion internationale, du système concentrationnaire nazi aura lieu quelques mois plus tard, à la fin de la guerre. L’émotion, la pitié et l’indignation furent grandes, mais éphémères. Après la guerre, Auschwitz était loin de dominer les débats intellectuels et politiques. Ce n’était qu’une des innombrables horreurs qui avaient accompagné la plus meurtrière des guerres de toute l’histoire de l’humanité. Le besoin de retrouver une vie normale, de reconstruire des pays complètement ruinés, de goûter le bonheur de la paix était trop fort pour s’arrêter sur les camps d’extermination et réfléchir sur leur place dans l’histoire. Ce sentiment se mêlait à l’euphorie de la Libération, vécue comme un nouveau triomphe des Lumières, et à la persistance d’un préjugé ancien, qui avait accoutumé les sociétés européennes à l’exclusion et à la persécution des Juifs. Serré dans un étau d’incompréhension et d’indifférence, Auschwitz ne pouvait qu’occuper une place marginale dans la culture de l’après-guerre, y compris dans la culture politique des forces qui avaient combattu le nazisme avec le plus de courage et de ténacité. La Résistance s’était révélée incapable de comprendre la nature de l’antisémitisme nazi et n’avait pas su le combattre. Cela vaut pour toutes les forces de la Résistance, des mouvements chrétiens aux partis communistes, jusqu’aux trotskystes, qui perdirent dans les camps nazis un grand nombre de leurs militants. Éclipsé par le récit des déportés politiques qui avaient conquis leur aura héroïque de combattants, le témoignage des rescapés de la Shoah n’était guère écouté.

L’aboutissement du rationalisme occidental

La Libération semblait réconcilier l’histoire avec l’idée de progrès, en réduisant le nazisme à une forme de barbarie opposée à la civilisation moderne. Rares, à l’époque, étaient ceux qui saisissaient, dans les camps d’extermination nazis, l’expression d’une barbarie moderne, engendrée par la civilisation occidentale elle-même. À contre-courant de cette vision, les philosophes marxistes Horkheimer et Adorno interprétaient le nazisme comme l’aboutissement extrême du rationalisme occidental, une dialectique négative qui avait transformé la raison d’instrument émancipateur en instrument de domination, et le progrès technique et industriel en régression humaine et sociale. Adorno définira la Shoah comme l’expression d’« une barbarie qui s’inscrit dans le principe même de la civilisation ». Dans Éros et civilisation (1954), Marcuse écrira, quant à lui, que « les camps de concentration, les exterminations de masse, les guerres mondiales et les bombes atomiques ne sont pas une “rechute dans la barbarie”, mais les résultats effrénés des conquêtes modernes de la technique et de la domination ». Contre la tendance réconfortante qui consiste à voir le nazisme comme une légitimation en négatif de l’Occident libéral, considéré comme le meilleur des mondes, les philosophes de l’école de Francfort ont lancé une mise en garde sévère. Le totalitarisme est né au sein de la civilisation elle-même, il en est le fils. Cette civilisation demeure la nôtre et nous vivons toujours dans un monde dans lequel Auschwitz reste possible, même si c’est sous d’autres formes ou avec d’autres cibles. À soixante ans de distance, le paysage mémoriel est fort différent. L’Holocauste est aujourd’hui au centre de la mémoire collective. Le xxe siècle est devenu, à posteriori, le siècle d’Auschwitz. Hier oublié ou quasi-ignoré comme un non-événement, le génocide des Juifs a laissé la place à une mémoire présente dans l’espace public de manière presque obsédante, jusqu’à devenir un objet de témoignages, de recherches et de musées. Inévitablement, sa mémoire a été réifiée par l’industrie culturelle, se transformant ainsi en marchandise, en bien de consommation. Pour une bonne partie des habitants de la planète, l’image des camps nazis est celle des films réalisés à Hollywood. Selon l’historien Peter Novick, le souvenir d’Auschwitz est devenu une « religion civile » du monde occidental, avec ses dogmes (le « devoir de mémoire ») et ses rituels (les commémorations, les musées). Jadis ignorés et inécoutés, les rescapés juifs de la Shoah sont aujourd’hui érigés en « saints séculiers » ; les résistants déportés, quant à eux, n’occupent plus le devant de la scène. Plusieurs d’entre eux, la plupart même, ont été jugés coupables de se battre pour une cause plus que suspecte, une cause totalitaire, comme a essayé de le prouver François Furet dans Le Passé d’une illusion, où il mettait l’antifascisme sur le banc des accusés, en le réduisant à un produit dérivé du communisme.

Une mémoire mal utilisée

Bref, le risque aujourd’hui n’est pas d’oublier Auschwitz, mais plutôt de faire, au bout de plusieurs décennies de refoulement, un mauvais usage de sa mémoire. Malheureusement, les exemples sont nombreux. Le plus indécent est sans doute illustré par l’État d’Israël qui, en se référant à Auschwitz pour dénoncer une nouvelle menace d’anéantissement, en a fait un prétexte pour légitimer une politique d’oppression systématique des Palestiniens. Un autre exemple d’usage douteux vient des États-Unis - Susan Sontag l’avait dénoncé avec force dans son dernier ouvrage. Face à la douleur des autres - où la Shoah a été « nationalisé » et transformé en écran d’une politique de la mémoire singulièrement oublieuse des crimes dans lesquelles l’Amérique n’a pas joué le rôle du libérateur mais plutôt celui du persécuteur. Washington, rappelle Sontag, abrite un musée de l’Holocauste, pas un musée de l’esclavage, du génocide des Indiens ou de la destruction atomique d’Hiroshima et de Nagasaki. L’exemple le plus paradoxal est celui de l’Italie, où le président de la République a institué une « journée de la mémoire » visant à rappeler les Juifs déportés vers les camps de la mort, puis s’est rendu à El Alamein pour commémorer les soldats tombés en combattant dans la guerre fasciste. Auschwitz et El Alamein : la fin de l’oubli des victimes a donc coïncidé avec la réhabilitation de leurs persécuteurs, dont les héritiers sont aujourd’hui bien installés au gouvernement. En Allemagne, le pays où le travail de deuil a sans doute été le plus profond, les débats très vifs autour de la construction, à Berlin, d’un site mémorial (faut-il le dédier aux seuls Juifs ou à toutes les victimes du nazisme ?) indiquent que cette mémoire renvoie toujours à un « passé qui ne veut pas passer ». En France, la mémoire d’Auschwitz a été, pendant la guerre d’Algérie, un support essentiel du combat anticolonialiste, puis, au cours de ces dernières décennies, un moteur puissant de la lutte contre le racisme. Aujourd’hui, sous l’impact dévastateur du conflit israélo-palestinien, et lorsqu’elle s’identifie de plus en plus avec des institutions qui excluent, elle semble avoir perdu beaucoup de sa force fédératrice. Le fait est que la mémoire n’est jamais figée ; elle vit toujours au présent, constamment réélaborée en fonction des interrogations, des préoccupations et des conflits de nos sociétés. C’est dans le présent que nous construisons son avenir.

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Message par rachel Sam 29 Jan - 18:13

Je ne répondrai jamais aux provocs !
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Message par Patience Sam 29 Jan - 18:44

quidam a écrit:l y eut ce que je prends pour un miracle dans les camps : aucune avancée médicale ne s'est produite grace à leurs expériences, c'aurait été pour moi une immense catastrophe car elles auraient justifé l'horreur à leurs yeux. Certains pourraient nous dire aujourd'hui : regarder tels vaccins ou telle maladie est vaincue grace à nous!

La chose qui fait souffrir aussi est la suppression, programmée elle aussi , et il ne faut pas l'oublier, des personnes handicapées, ils nous ont montré un chemin que nous prenons parfois avec l'eugénisme et l'euthanasie.

Les chiffres ne sont pas les mêmes mais le principe si.....



Faut dire aussi que la "nature" des "recherches" qui étaient efféctuée était "particulière"..

Mengelé "s'amusait" à injecter de l'encre dans les yeux de bébés pour voir s'ils changaient de couleur...

De l'eau bouillante ou du phosphore était jeté sur des détenus pour vérifier la réaction de leur peau à la brûlure...

Il filait le tiphus à un gosse et une fois mort, tuait son frère jumeau pour voir si la maladie du premier n'avait pas été "communiquée" à l'autre...


Ses recherches ont donc fait moyennement avancer la science : la peau des juifs et des tsiganes se nécrose après une brûlure non soignée et ils ont mal, leurs yeux ne changent pas de couleur lorsqu'on y injecte de l'encre et un jumeau atteint du typhus ne communique pas sa maladie à distance à son frère...


Ce mec était profondément psychoptae et Auschwitz a été pour lui un "tarrain de jeu" exceptionnel...
Tous les régimes totalitaires favorisent ce type de patho : parano, violences extrême, phantasmes délirants etc..

Il paraît que Mengélé est mort tranquillement au Brésil en 1979....ça rend presque violent ce genre d'histoire

http://www.ushmm.org/wlc/fr/



...
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Message par Patience Sam 29 Jan - 18:46

Une mémoire mal utilisée

Bref, le risque aujourd’hui n’est pas d’oublier Auschwitz, mais plutôt de faire, au bout de plusieurs décennies de refoulement, un mauvais usage de sa mémoire. Malheureusement, les exemples sont nombreux. Le plus indécent est sans doute illustré par l’État d’Israël qui, en se référant à Auschwitz pour dénoncer une nouvelle menace d’anéantissement, en a fait un prétexte pour légitimer une politique d’oppression systématique des Palestiniens. Un autre exemple d’usage douteux vient des États-Unis - Susan Sontag l’avait dénoncé avec force dans son dernier ouvrage. Face à la douleur des autres - où la Shoah a été « nationalisé » et transformé en écran d’une politique de la mémoire singulièrement oublieuse des crimes dans lesquelles l’Amérique n’a pas joué le rôle du libérateur mais plutôt celui du persécuteur. Washington, rappelle Sontag, abrite un musée de l’Holocauste, pas un musée de l’esclavage, du génocide des Indiens ou de la destruction atomique d’Hiroshima et de Nagasaki. L’exemple le plus paradoxal est celui de l’Italie, où le président de la République a institué une « journée de la mémoire » visant à rappeler les Juifs déportés vers les camps de la mort, puis s’est rendu à El Alamein pour commémorer les soldats tombés en combattant dans la guerre fasciste. Auschwitz et El Alamein : la fin de l’oubli des victimes a donc coïncidé avec la réhabilitation de leurs persécuteurs, dont les héritiers sont aujourd’hui bien installés au gouvernement. En Allemagne, le pays où le travail de deuil a sans doute été le plus profond, les débats très vifs autour de la construction, à Berlin, d’un site mémorial (faut-il le dédier aux seuls Juifs ou à toutes les victimes du nazisme ?) indiquent que cette mémoire renvoie toujours à un « passé qui ne veut pas passer ». En France, la mémoire d’Auschwitz a été, pendant la guerre d’Algérie, un support essentiel du combat anticolonialiste, puis, au cours de ces dernières décennies, un moteur puissant de la lutte contre le racisme. Aujourd’hui, sous l’impact dévastateur du conflit israélo-palestinien, et lorsqu’elle s’identifie de plus en plus avec des institutions qui excluent, elle semble avoir perdu beaucoup de sa force fédératrice. Le fait est que la mémoire n’est jamais figée ; elle vit toujours au présent, constamment réélaborée en fonction des interrogations, des préoccupations et des conflits de nos sociétés. C’est dans le présent que nous construisons son avenir.


Mouais, c'est un peu limite quand même..
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Auschwitz -les camps - le nazisme...... Empty Re: Auschwitz -les camps - le nazisme......

Message par rachel Sam 29 Jan - 18:48

C'est à dire ? sur quels points ?
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Message par Patience Sam 29 Jan - 18:52

rachel a écrit:C'est à dire ? sur quels points ?



C'est le ton qui me pose un petit problème.


La mémoire d'Auschwitz est mise en avant pour pourvoir affirmer haut et fort "plus jamais ça"

Sauf que ça, ça continue encore, bien évidemment...


Mais je crois qu'il faut dissocier la mémoire d'Auschwitz du présent.

Ca donne l'impression qu'on n'en fait trop, que la mémoire ne sert à rien (la preuve, ça continue et même de la part des anciennes victimes) et que ceux qui l'honorent la déshonore ensuite.

Or moi je crois que ce sont des choses différentes qu'il ne faut pas mettre en relation.


La mise en parallèle du musée de l'Holocauste à NY et de l'absence de musée pour les autres génocides me fait penser à un "concours de victimes"..
Dans un doc sur Canal, Dieudonné disait à peu de chose près "ce n'est pas normal que l'on parle tant de la Shoah et jamais de de l'esclavage"
Ce qu'il faudrait dire, c'est "ce n'est pas normal qu'on ne parle pas de l'esclavage", pourquoi vouloir comparer le "temps d'antenne" entre des victimes?
Pourquoi l'intérêt que l'on porterait à l'un nous désintéresserait de l'autre?

Ce Discours là est nuancée,, mais j'admets que l'odeur ne me plaît pas....
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Message par Alex Dim 13 Fév - 17:01

"L'Allemagne a interprété avec l'originalité propre à son histoire la crise qui l'a conduite à l'univers concentrationnaire. Mais l'existence et le mécanisme de cette crise tiennent aux fondements économiques et sociaux du capitalisme et de l'impérialisme." D. Rousset, L'Univers concentrationnaire, 1946
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Message par Alex Dim 13 Fév - 17:03

das_Yog a écrit:
Le but premier des camps était l'élimination des opposants au régime et des membres des races inférieures.

Si l'extermination a l'interieur des camps se faite en utilisant un moyen qui est de transformer des etres humain en sous hommes, le but d'Hitler est l'elimination de la race supérieure qu'est la race juive. A mon sens c'est une distinction fondamentale si on veut comprendre les mecanismes qui ont joué a ce moment la...

Les juifs étaient considérés comme des sous-hommes si je ne m'abuse. En dessous d'eux, il y avait le noir, qui était selon les nazis proche du singe. La race supérieure était la race aryenne, représentée par le peuple allemand et autres peuplades du nord.
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Message par Patience Dim 13 Fév - 21:34

Alex a écrit:"L'Allemagne a interprété avec l'originalité propre à son histoire la crise qui l'a conduite à l'univers concentrationnaire. Mais l'existence et le mécanisme de cette crise tiennent aux fondements économiques et sociaux du capitalisme et de l'impérialisme." D. Rousset, L'Univers concentrationnaire, 1946



Mais bien sur...


D'ailleurs tous les Etats capitalistes et impérialistes ayant subi la crise de 29 ont élu un Hitler et connu une politique raciste et génocidaire...


C'est tellement facile de réduire le nazisme à la simple conséquence de faits économiques ça évite de se poser des questions plus gênantes sur l'humanité et les travers profonds, propres à chaque être humain...


Je rappelle que les SS n'étaient pas des monstres, juste des êtres humains, et qu'en plus ils aimaient leurs enfants...

Je rappelle aussi que OUI, Hitler était bien un homme et que ça devait lui arriver de prendre les petits Goering sur ses genoux..


Le genre de polémique sur l'humanisation d'Hitler dans le film "La Chute" me fait penser que l'humanité n'a toujours rien compris, et que ça recommencera encore et encore, encore et encore...
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Message par nevermind Dim 13 Fév - 22:16

Mais Patience, vous etes mignonne! Que vouloez qu'il y ait a comprendre: i. e. On le fait parce qu'on peut. Tout simplement.

Patience je voulais vous dire que nos musees sont principalement fondes par des capitaux prives, cela explique que les populations economiquement moins aisees ont moins de musees!

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Message par Patience Dim 13 Fév - 22:29

nevermind a écrit:Mais Patience, vous etes mignonne! Que voulez qu'il y ait a comprendre: i. e. On le fait parce qu'on peut. Tout simplement.

Patience je voulais vous dire que nos musees sont principalement fondes par des capitaux prives, cela explique que les populations economiquement moins aisees ont moins de musees!

Nev


Je comprends pas votre message Nev.

Ce n'est pas moi qui me suis plainte de l'absence de musée sur le génocide indien aux States..
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Message par Alex Lun 14 Fév - 0:08

Patience a écrit:
Alex a écrit:"L'Allemagne a interprété avec l'originalité propre à son histoire la crise qui l'a conduite à l'univers concentrationnaire. Mais l'existence et le mécanisme de cette crise tiennent aux fondements économiques et sociaux du capitalisme et de l'impérialisme." D. Rousset, L'Univers concentrationnaire, 1946



Mais bien sur...


D'ailleurs tous les Etats capitalistes et impérialistes ayant subi la crise de 29 ont élu un Hitler et connu une politique raciste et génocidaire...


C'est tellement facile de réduire le nazisme à la simple conséquence de faits économiques ça évite de se poser des questions plus gênantes sur l'humanité et les travers profonds, propres à chaque être humain...


Je rappelle que les SS n'étaient pas des monstres, juste des êtres humains, et qu'en plus ils aimaient leurs enfants...

Je rappelle aussi que OUI, Hitler était bien un homme et que ça devait lui arriver de prendre les petits Goering sur ses genoux..


Le genre de polémique sur l'humanisation d'Hitler dans le film "La Chute" me fait penser que l'humanité n'a toujours rien compris, et que ça recommencera encore et encore, encore et encore...

L'auteur de ces lignes, déporté à Buchenwald, parle bien des fondements économiques et sociaux du capitalisme et de l'impérialisme. Je ne pense pas qu'on puisse rejeter cela d'un revers de main. Ca se discute sûrement, mais je pense qu'il faut aussi s'interroger là dessus.

Comme disait les gens de "la Banquise", accusés de tous les maux à une certaine époque:
"Nous sommes coupables de penser : le nazisme, c'était un concentré de capitalisme, pour "l'éviter", il aurait fallu rien de moins qu'une révolution, et l'humanité ne s'épargnera de futures dictatures sanglantes qu'en dépassant la société capitaliste. Question de vocabulaire ? Bien sûr que non. Si, afin d'éviter l'emploi du mot capitalisme, nous disions : La société existante, le XXème siècle, le monde moderne... ont fait Auschwitz, l'inquisition se déchaînerait tout autant. Ce qu'elle n'accepte pas, c'est de renvoyer l'horreur nazie à sa source : un ordre/désordre mondial fondé sur le capitalisme. Elle voudrait que le nazisme s'explique avant tout par la haine de l'autre, l'antisémitisme, l'exclusion, bref, par les nazis. Corollaire : Le Pen doit être combattu, non pas en combattant la société qui le produit mais bien en défendant contre lui cette même société, donc en soutenant la gauche, voire le centre et la droite modérée"

Et un ex-déporté, parlant des camps de concentration: "Il n'y a pas de différence de nature entre le régime "normal" de l'exploitation de l'homme et celui des camps. Le camp est simplement l'image nette de l'enfer plus ou moins voilé dans lequel vivent encore tant de peuples." (Robert Antelme, Pauvre Prolétaire-Déporté, 1948)"
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Message par Alex Lun 14 Fév - 0:23

das_Yog a écrit:
Les juifs étaient considérés comme des sous-hommes si je ne m'abuse. En dessous d'eux, il y avait le noir, qui était selon les nazis proche du singe. La race supérieure était la race aryenne, représentée par le peuple allemand et autres peuplades du nord.

Euh confond pas la doctrine nazi avec la propagande nazie a destination des masses qui n'est juste qu'un moyen pour ses penseurs d'arriver a leurs fins... c'est pour ca que j'ecris :

Si l'extermination a l'interieur des camps se faite en utilisant un moyen qui est de transformer des etres humain en sous hommes, le but d'Hitler est l'elimination de la race supérieure qu'est la race juive. A mon sens c'est une distinction fondamentale si on veut comprendre les mecanismes qui ont joué a ce moment la...

Les penseurs nazis ne presentaient pas les juifs comme une sous-race comme les noirs ou les slaves, mais comme une anti-race (gegenrasse). Hitler admire leur capacité d'organisation, leur intelligence et la facon dont ils ont réussi a garder leur sang pur a travers les siecles. Mais c'est justement pour tout ca qu'il a décidé de leur destruction !

Ce qu'affirme Hitler dans mein Kampf c'est que la chute des civilisations antérieures est du au fait que leur domination se traduit par une extension territoriale, qui aboutit au métissage, qui à terme se traduit par une "dégénérescence de la race initiale" (le croisement d'une race inférieure avec une race supérieure donnant un individu superieur a son parent inferieur mais inferieur a son parent superieur...le défaut dans la logique vient que le caractere de superiorité ne dépend pas de la race), puis la décadence.

De cette observation il en déduit un concept de lutte des races selon lequel, les peuples « inférieurs » ne peuvent espérer survivre qu'en se métissant avec les peuples « supérieurs », jusqu'a ce que, completement métissé, ce peuple ne constitue plus un danger pour eux...

D'ou les mesures qu'ils proposent qui sont l eugénisme, la nécessité d'asservir les peuples « inférieurs » aux peuples « supérieurs » et l'élimination de tout peuple « supérieur » qui pourrait menacer le peuple allemand. Comme éliminer ce rival ne peut pas se faire par métissage car cela reviendrait a la perte de l'identité de la race, la seul possibilité pour le peuple menacé est d'eliminer l'autre physiquement. (pour Hitler la menace des juifs c'est notamment par la "doctrine juive du marxisme" et la domination des trusts financiers qui asservissent les ouvriers allemands) (menace qui n'etait qu'une affubulation evidemment...)

Hitler voyait bien les juifs comme une menace, mais sur "l'échelle des races", les juifs étaient bien à l'avant-dernier rang (les noirs ayant le dernier). Le "gegenrasse", ça voulait dire que les juifs menaçaient de "contaminer" la "race aryenne" et lui faire perdre sa pureté. Pour les nazis, les juifs constituaient une anti-race... aryenne. Tout cela est dans Mein Kampf.
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Message par Dom64 Lun 14 Fév - 11:35

sans vouloir excuser bien sur les dingos de l'hitlérisme, cette volonte de préserver la pureté se rencontre dans d'autres races ou communautés.

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Message par quidam Lun 14 Fév - 15:18

Ne pas oublié toutes les personnes handicapées qui ont fait les frais en premier du désir de purifier la race; Elles ont subit le gazage par le pot d'échappement des voitures qui les amenaient en promenade, naturellement on est loin des mesures "industrielles" des camps. C'était un période d'apprentissage..l'eugénisme était dans l'idéologie d'Hitler... mégère

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