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Belgique : Extrême droite bilingue

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Message par rachel Dim 8 Oct - 8:19

Alors que les élections municipales belges se tiennent ce dimanche, l’extrême droite gagne en influence, massivement en Flandre, plus chaotiquement chez les francophones. État des lieux.

Pour les élections municipales du 8 octobre, en région flamande, la présence généralisée du Vlaams Belang (VB) est annoncée. Le VB sera présent en masse dans la majorité des grandes villes, mais aussi dans de très nombreuses petites communes. Contrairement à ses « homologues » francophones, cette formation possède une structure politique efficace. Le système hiérarchique interne - avec ses élus, ses candidats et les très nombreuses sections locales VBistes - permet une implantation de proximité et la popularisation du programme de ce parti néofasciste sur l’ensemble de la Flandre. De plus, il garde toujours son monopole sur l’extrême droite néerlandophone. L’absence de listes dissidentes significatives - qui pourraient séduire les mêmes électeurs - est une nouvelle fois annoncée. Le VB, c’est l’extrême droite plurielle, alliant des néonazis nostalgiques du « petit Adolf » à des ultralibéraux antisociaux disciples de Margaret Thatcher.

Tous les regards sont fixés, bien entendu, sur Anvers (la deuxième ville de Belgique), où le VB, crédité de 34 % des intentions de vote, pourrait arriver au pouvoir au sein d’une coalition. Filip Dewinter, le numéro deux de ce parti fondé en 1978 par d’ex-collabos et de jeunes néonazis, est engagé dans la « bataille d’Anvers », aux côtés d’un nouveau compagnon politique, le parlementaire Hugo Coveliers, un ancien pilier historique de la Volksunie (« Union populaire »), le premier parti nationaliste flamand indépendantiste de l’après-guerre. Lors de l’implosion de celui-ci, Coveliers a rejoint le VLD (la formation du Premier ministre belge). Tenant des discours de plus en plus nationalistes, Hugo Coveliers a franchi le Rubicon, voici plusieurs mois, pour rejoindre officiellement la mouvance du Vlaams Belang. Avec Filip Dewinter, il mène la liste anversoise VB-Vlott. Le Vlaams liberaal onafhankelijk tolerant et transparant (Flamand libéral indépendantiste tolérant et transparent, Vlott) est le nom officiel du « groupe Coveliers ».

Dans la majorité des communes bruxelloises, le parti nationaliste flamand d’extrême droite est également présent en masse. Ce qui n’est pas le cas du Front national (FN). Dans la région bruxelloise, l’extrême droite flamande est bien plus dynamique et populaire que l’extrême droite francophone. L’intégration du VB dans la capitale est donc réelle, même si celle-ci reste composée à 85 % de francophones.

Un nouveau FN ?

Outre celles du VB, le FN de Daniel Féret fait face à des listes francophones lui disputant son électorat bruxellois : celles du Front nouveau de Belgique (FNB), de Force nationale et du nouveau venu, le Front des Bruxellois (lire encadré). En Wallonie, l’extrême droite reste également - et comme à son habitude - divisée. Des listes du FN - étiquetée sous un autre nom, suite à une erreur administrative commise par les frontistes -, du FNB ou de Force nationale - sous le nom de Force citoyenne - sont en concurrence dans plusieurs communes pour gagner les voix des électeurs protestataires et de ceux séduits par un discours de droite nationaliste et populiste.

Force est de constater, à la veille des élections municipales, que l’extrême droite francophone reste lézardée et que sa présence se limite à la Wallonie et à Bruxelles. Cependant, et ceci est un paradoxe, les sondages créditent le FN de très bons scores (entre 15 et 20 % dans la seule ville de Charleroi par exemple). La demande semble donc bien plus importante que l’offre... Il faut aussi observer, malgré la situation chaotique des « fachos francophones », le dépôt inédit de listes d’extrême droite dans certaines communes du sud du pays. Cette nouvelle implantation municipale signifie que l’extrême droite garde un sérieux potentiel de développement local en Wallonie, ce qui pourrait préfigurer la mise sur pied d’un nouveau FN, beaucoup plus nocif sur le plan politique. D’autant que le projet de créer, sur les ruines de l’actuel Front national, un « grand parti de droite nationale populiste » est au programme des réformateurs du FN. Dans ce but, ils planifient l’éviction de Daniel Féret, président fondateur du Front. Adepte du népotisme, autoritaire et destructeur de tous les plans de structuration de son parti afin d’en garder les rênes, Féret est désormais considéré comme un traître à la cause nationaliste.

Alternative

Actuellement, le combat entre le « président à vie » et ses ex-partisans se déroule devant les tribunaux, suite aux plaintes déposées par les seconds pour détournements de fonds, détournements qui auraient été organisés par Féret en personne. Mais, en coulisse, les plans de déstabilisation restent nombreux. L’exclusion de Féret du parti permettra auxdits réformateurs de fonder un nouveau FN, à l’image du Parti du progrès danois ou du Front national français. Des contacts existent déjà avec des fractions politiques prêtes à rejoindre un FN débarrassé de Daniel Féret. C’est le cas d’aristocrates provenant du groupusculaire Parti des chrétiens démocrates francophones (ultradroite) et des dirigeants de l’association lefebvriste Belgique et chrétienté. Le dirigeant fondateur du groupuscule Nation (rassemblant des skins nazis) tente également de séduire les futurs big boss du FN pour espérer y être un jour intégré.

L’extrême droite en Belgique n’est donc pas seulement flamande, en dépit de ce que tentent de nous faire croire les politiciens bruxellois et wallons. Un jour où l’autre, une formation équivalente au VB peut s’imposer structurellement au sein de la communauté francophone. La mauvaise situation socio-économique, l’augmentation des inégalités, les affaires politico-judiciaires secouant le PS et les mœurs politiques contraires à l’éthique sont favorables à un tel scénario. C’est pour cette raison que seule une alternative politique unitaire et crédible, à la gauche de la gauche réformiste et gestionnaire, pourra faire barrage à l’extrême droite. Contre cette dernière, il faut des réponses politiques alternatives qui rendent espoir à toute la population.

Manuel Abramowicz

• Plus d’informations sur le site : http://www.resistances.be/


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La fin du « cordon sanitaire » ?

Les élections du 8 octobre pourraient confirmer la fin de l’isolement, dans le paysage politique flamand, du VB, et donc la fin du « cordon sanitaire ». Ce qui est déjà, en quelque sorte, le cas, avec le cartel électoral VB-Vlott proposé à Anvers par le parti néofasciste et le « groupe Coveliers ». Une poignée d’élus du CDV (le Parti chrétien national flamand, dans l’opposition au niveau fédéral, mais conduisant le gouvernement régional flamand) et du VLD (parti libéral du Premier ministre fédéral) annoncent, par ailleurs, l’intention de constituer, après le 8 octobre, des majorités municipales avec le Vlaams Belang.

Du côté francophone, la droite nationaliste reste divisée et isolée autour de ses quelques listes électorales qu’elle a réussi à déposer ici et là. Par ailleurs, sur des listes de partis dits « démocratiques » (Parti socialiste, Mouvement réformateur, Front démocratique des francophones et Centre démocrate humaniste), des candidats, d’origine étrangère, sont connus pour leur appartenance politique à des organisations antidémocratiques, voire terroristes néofascistes (comme les Loups gris turcs, dont un leader se trouve sur la liste PS menée par la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx). Officiellement, ces partis combattent l’extrême droite et donnent souvent des leçons d’antifascisme à leurs collègues néerlandophones. Mais, quand il s’agit de séduire de nouveaux électeurs, d’extrême droite ou intégristes, la fibre antifasciste légendaire est, tout d’un coup, oubliée. Le « cordon sanitaire » ne résistera pas à l’opportunisme de la realpolitik. Y compris en communauté française.

M. A.

« Who’s who »

Vlaams Belang (VB). « Intérêt flamand », le nouveau nom, depuis 2003, du Vlaams Blok (« Bloc flamand »). Fondé en 1978, le VB est le plus puissant des partis néofascistes historiques en Europe. Après les municipales, ce parti, s’il accepte une coalition, pourrait arriver au pouvoir dans certaines communes flamandes. Malgré son lifting « politiquement correct », il reste fidèle à son manifeste idéologique de départ prônant la disparition de l’État belge, la création d’une Flandre indépendante fondée exclusivement sur une « communauté homogène », c’est-à-dire sur une « race pure » ! Il revendique clairement l’instauration de l’apartheid.

Front national (FN).
Actif depuis 1985, le FN belge est un clone raté du FN français, son modèle d’origine. En crise interne permanente et sclérosé à cause de son président fondateur, Daniel Féret (ex-membre du Parti libéral wallon), il pourrait totalement imploser après les élections et donner naissance, via une tendance interne, à un nouveau FN regroupant l’extrême droite plurielle : des néonazis fidèles au SS wallon Léon Degrelle aux adeptes intégristes de la droite catholique pure et dure.

Front nouveau de Belgique (FNB). Dissidence du FN apparue en 1995. Important à l’époque, ce Front s’est aujourd’hui totalement marginalisé. Très peu de listes FNB se présentent aux élections du 8 octobre, en dépit du soutien de la « mouvance identitaire », rassemblant les néofascistes de Nation, les néopaïens racialistes de l’association Terre et peuple-Wallonie et des intégristes de Belgique et chrétienté.

Force nationale. Fondée en décembre 2004 par des dissidents du FN, dont plusieurs ex-députés régionaux, Force nationale a pour président Francis Detraux, actuel sénateur, élu en 2003 sur la liste du FN. Constitué de onze sections locales à Bruxelles et en Wallonie, ce nouveau « front » se présente pour la première fois aux élections sous le nom de Force citoyenne. Après les municipales, il vise les élections législatives de 2007.

Front des Bruxellois (FDB).
Créé cette année par le député régional Paul Arku (ex-VB, ex-FN), le FDB refuse d’être catalogué à l’extrême droite. Plusieurs de ses candidats sont d’origine étrangère (turque, marocaine, espagnole). Scission du FN, le Front des Bruxellois semble déjà bien plus implanté que celui-ci dans la capitale belge.

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Message par corto maltese 89 Dim 8 Oct - 20:01

Le FN qui pese 15% en france,les néo nazi allemands qui font une percée...Maintenant,la belgique...Belle époque! sommeil
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