En chantier pendant quelques temps

Elle avait du soleil plein les yeux et encore une miette de croissant au bord des lèvres , mais ce qui frappait le plus les deux vieux , c'était le mouvement lent et hypnotique de sa tète , comme une vague qui n'arrive pas à finir... Ella avait encore dans ses mains les tremblements du fusil , mais elle était repartie dans son voyage d'avant Noelle ... Ce voyage étrange sur les pas de Gillian qui l'avait emmené de Paris à Jersey avec cette rencontre au détour d'un bunker allemand devenu musée : " Hi, my name is Emma-Louise Cartwright and this website has been set up to promote a major new talent to emerge in the the twentyfirst century art world. Me!
I am in my mid-twenties, graduated with a first-class degree in English Literature and Language from the University of Hull, England and went on to study journalism and then acting." ... Tu parles d'une rencontre quand t'as la tète remplie de Victor Hugo ,Léon Trostky et Jim Morrisson ...et que tu te trouves à grignoter un kebab avec un ice-cream chocolat géant et que la serveuse te lance son moi profond au visage...Chère Sophie , rangeant ma demeure , je viens de retrouver , entre les vieux papiers et les photos anciennes , les divers textes que j'écrivis la nuit ou le soir ou ailleurs quand je fus jeune ado rentrant dans une gauchiste organisation et en ce temps là je fréquentais les pizzérias crades et les iles anglo-normandes ; permettez moi de te les dédier tant d'années après...La sentinelle égorgée "ce soir là , il y avait César , Marius et puis Fanny... Au milieu des restanques écroulées , douilles parsemant les feuilles d'olivier tombées pendant la tuerie , César et Marius étaient assis sur les pierres , comme des statues de tristesse et de fatigue. Des larmes aux yeux , un filet de sang au bout du gros nez de César...Fanny caressa son sein gauche en reniflant et jeta son fusil en riant...elle secoua ses cheveux bouclés et blonds... elle m'avait retrouvé , enfin , des années "après"... J'étais la sentinelle égorgée , dans sa vie si proche et si lointaine aussi..." (à suivre , chère Sophie , ne m'en veux pas , mais faut y aller en douceur... à tout à l'heure...ici et maintenant...) La nuit est belle souffle vent et demain sur la sable il y aura encore les sourires de la rue ce matin c'est l'air du large c'est l'eau qui bouscule les vieux pavés c'est une autre histoire qui revient en douce en pente en sourdine ... (la sentinelle égorgée-suite) ....Avant de partir,il fallait dire au revoir à ce bébé , ce petit titi rose et riante qui resterait en ville. L'avion...sueurs,peur,gros mots,attendre,ciel bleu sur les Aurès,montagnes sans fin. Quand j'avais quitté la ville assommée de blanche et de lumière, il y avait des odeurs si fortes que j'en oubliais les chandelles de Yasmina , la nuit au trou et les godasses puantes...vite caoua//////////// Fanny arréta de caresser son sein et regarda avec un rictus de hyène malade les cadavres éventrés qui décoraient les cailloux. César et Marius se levèrent très lentement : " Alors ? " dit César Elle éclata de rire et le regarda en haussant les épaules : "Alors? Alors ? Alors ? ... La guerre est finie , ça te va?"...C'est à ce moment précis que l'orage éclata ... Chaque fibre de Dame Merguez en fut frémissante , elle était née un jour de pluie sur la ville blanche et depuis , chaque orage , chaque goutte de pluie qui tapote de ses doigts de fée une vitre , lui évoquait aussi sec ( sic ) l'odeur du sein maternel ( de sa mère ) , le sourire des belles infirmières et ce sentiment si lointain de tranquille chuchotement " Mon Dieu avait dit sa mère , si je meurs et cette enfant aussi accueillez nous ... " Et avec quelques gouttes de pluie de sa douce main ( gauche ) elle avait déposé les larmes du ciel sur les joues rondes de Fanny ... ( vrai prénom de Dame Merguez , pas un pseudonyme comme dans la LCR ou sur Le Forum ) Elle regarda vers les nuages et dans la vitre , au milieu des éclairs du tonnerre ( de Brest )elle vit soudain le sourire angélique de Citrouille ( son reflet , comme dans le TGV ... ) elle lui sourit à son tour ( comme quand deux métros se croisent ) et là , arriva ce qui devait arriver ... En I982 , un soir après une réunion , nous déambulammes , F.... et moi dans les terres dangereuses du fond du port ...bars de nuits et autres "Eden café" ......."Manhattan" ....."L'enfer bar"..........Nous buvames et regardames les putes et les marins...Dans un bar , nous rencontrames une jeune auvergnate éxilée......... F.... regagna son chez lui pour continuer son divorce avec sa jolie épouse et moi je revins au bar ...pour elle....s'appelait Eve , on a mangé à minuit des fruits de mer derrière la mairie puis elle a conduit ma R5 en se tapant des trottoirs vers la mer....et on a passé le weekend tranquille à La C....... Le lundi , K.... arriva pour le métingue et Eve me demanda si elle pouvait venir ...on se passa des nuits bleues........... Mots et paroles de boules de haine dans la cervelle saignante sur le bitume humide et ricanant des vieilles villes endormies . Ce livre de photos noiretblanc retrouvé en haut de l'armoire à polares est taché d'encre et il fut piraté , graffitté et lu et relu les derniers jours avant la fin des alcools , avant ...au coeur de la feuille de papier de chaque page un visage connu ou non il ya des photos de Pascale de Gènes mais hélas Pascale ne vint pas à Gènes ni à Marseille plus tard ... et des mots mal écrits , brouillés d'alcool et de larmes. J'y avais mis aussi les lettres de Pascale et aussi les enveloppes de ces lettres et aussi encore les images de Gènes mes photos du cortège LCR dont la plupart ont disparu dans le fracas d'une séparation amoureuse violent ...le II septembre eh! oui! Gènes , sans Pascale ni Lilly ...le lendemain de la mort de Carlo Giuliani ...images brouillées qui rencontrent des photos d'actrices trentenaires venues de journaux très ordinaires . Cohabitation amusée mais douloureuse des cartes postales des Vosges avec un New York éventré . Des correspondances voulues ou imprévues qui dansent entre des sandwiches de froid et des couleurs chaudes et sales du métro. Quand je photographiais cette jeune femme en mai 2OO1 en Haute Savoie , c'était après Venise , mais avant Gènes ... Drole de chronologie où décembre 2OOO , Ligue à Nice sous la pluie semble plus proche que l'été suivant ...et bien entendu Venise , si loin , me semble hier...Comme Pascale , Lilly ou Régine ... (à suivre) Cendrillon pour ses trente ans
Est la plus triste des mamans
Son bel amant a foutu l'camp
Avec la belle au bois dormant
Elle a vu cent chevaux blanc
Loin d'elle emmener ses enfants
Elle commence à boire
A traîner dans les bars

Elle avait du soleil plein les yeux et encore une miette de croissant au bord des lèvres , mais ce qui frappait le plus les deux vieux , c'était ce lent balancement de sa tète , comme une vague qui n'arrive pas à mourir sur le sable ... Fanny arréta de caresser son sein gauche , laissa glisser son fusil dans l'herbe et les cailloux et regarda avec un rictus de hyène malade les cadavres éventrés qui décoraient les cailloux sous les oliviers ... César et Marius se levèrent très lentement : " Alors ? " dit César en essuyant ses larmes mélées au sang et à la sueur ... Elle éclata de rire et le regarda en haussant les épaules avec un sourire étrange : "Alors? Alors ? Alors ? ... La guerre est finie , ça te va comme çà ? La guerre est finie "... C'est à ce moment là que l'orage éclata ...