Hortefeux s'en prend aux grand-mères

Le mardi 19 juin Madame Kopia Thérèse, née le premier janvier 1939 en Centrafrique, est arrêtée, à Chartres, au domicile de sa fille.

Huit policiers, après avoir fouillé l’appartement, sans mandat d’amener, recherchant un homme jusque sous les fauteuils, découvre la grand-mère qui faisait sa toilette, ils la sortent de force de la baignoire . Sans-papiers, elle est embarquée, sans ses médicaments, au commissariat de Chartres

Nous avons tenté en vain, toute la journée du mercredi 20 juin, d’avoir des informations sur le sort de Thérèse Kopia auprès de la préfecture de Chartres.

Ce n’est qu’à 20h, mercredi 20 juin, que la famille attendant à l’extérieur du commissariat, a vu partir Mme Kopia, menottée, dans une voiture de police, pour Roissy où elle devait être embarquée dans l’avion d’Air France de 23h pour Bangui Centre Afrique.

Madame Kopia Thérèse a reçu en mars 2007 un refus de régularisation pour raison de santé, accompagné d’une OQTF(Obligation à Quitter le Territoire Français). N’ayant pas fait, alors, de recours., elle devient « expulsable » dans les 48h, sans recours judiciaire possible (les bienfaits Sarkozy 1,2,3,…… !)

Madame Kopia TH.a 4 filles en France régularisées ou françaises, 1 fils sans-papiers et 19 petits-enfants tous français.

Elle a perdu en France en 1996 son mari, une fille, la cinquième, en 2005, décédés de maladie. Elle-même est de santé très fragile

Madame TH. Kopia serait-elle un danger pour la république ?

A Roissy les voyageurs et leurs amis centre africains- beaucoup de monde- ont soutenu de 22h à 23h, toute la famille qui manifestait, et les passagers ont refusé de prendre l’avion si la grand-mère était embarquée. La police est intervenue, puis a informé la famille que leur mère et grand-mère n’était plus dans l’avion, ainsi, sans doute,que deux autres personnes également expulsées.

Thérèse Kopia est placée en garde à vue 24 heures et doit être présentée en justice.

La grand-mère centrafricaine en situation irrégulière, interpellée mardi à Mainvilliers (Eure-et-Loir), est rentrée vendredi après-midi chez sa fille à Mainvilliers, a annoncé le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap).

Elle avait été libérée dans la matinée sur décision du parquet de Bobigny et sera convoquée à une date ultérieure, a précisé le directeur de cabinet du préfet d’Eure-et-Loir, Philippe Leblond, qui a ajouté que «la procédure de refus d’embarquement se poursuit».

Dans un communiqué, le Mrap a dénoncé «les violences dont Thérèse Kopia, 68 ans, a fait l’objet lors de la tentative d’embarquement».

A son retour chez sa fille, Thérèse Kopia a déclaré lors d’une conférence de presse «qu’elle avait été interpellée alors qu’elle était nue dans sa baignoire», assurant «qu’elle s’était retrouvée en slip durant sa garde à vue et sans médicament».

Ces affirmations ont été formellement contestées par la préfecture d’Eure-et-Loir. «Lorsque la police est entrée dans l’appartement, agissant sur réquisition du parquet, elle cherchait Mme Kopia et son fils, également en situation irrégulière. Madame Kopia était dissimulée derrière le rideau de douche tout habillée. Elle a été interpellée et conduite au commissariat de police de Chartres en possession de ses médicaments et a été visité par son médecin traitant, contrairement à ce que son entourage a pu laisser entendre», a assuré la préfecture.

Thérèse Kopia est arrivée en France en novembre 2003 avec un visa court séjour de 60 jours, a-t-on ajouté de même source. «Le 26 novembre 2006, elle s’est présentée en préfecture pour obtenir un titre de séjour d’un an suite à des problèmes médicaux. L’examen médical a conclu que les soins nécessaires à Mme Kopia pouvaient être dispensés dans son pays d’origine. La décision de reconduite à la frontière a été prise le 6 mars et notifiée le 10 mars».

Thérèse Kopia n’a pas déposé de recours contre cette décision, a affirmé Philippe Leblanc.

Soutenue par les associations locales de défense des sans-papiers, Thérèse Kopia attend désormais son procès, qui devrait avoir lieu d’ici deux mois selon ses défenseurs.