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Message par rachel Mar 29 Mar - 9:24

Je viens de lire ce texte , je le garde pour le relire tranquillou , en débat :
Contre le chloroforme de la marchandisation on peut préférer la mélancolie critique d'Alain Souchon dans «Foule sentimentale».
Soif d'idéal et utopies réfractaires

Par Philippe CORCUFF


mardi 29 mars 2005






Le pays serait morose. Une petite brise de contestation sociale lui a toutefois redonné un air enjoué. Rien à voir avec «la positive attitude» que Jean-Pierre Raffarin a emprunté à Lorie, «philosophe» de maternelle, en paravent de sa conservatrice attitude. Les lycéens ne s'y sont pas trompés qui ont renvoyé ce marketing jeuniste à la sénilité publicitaire de ses concepteurs. Le conservatisme de nos gouvernants alterne alors le bâton du détricotage libéral des services publics et les carottes râpées d'infimes augmentations salariales saupoudrées sur la salade de l'austérité budgétaire.

On peut préférer la mélancolie critique d'Alain Souchon dans Foule sentimentale. «Oh la la la vie en rose/le rose qu'on nous propose/d'avoir les quantités d'choses/qui donnent envie d'autre chose.» Contre le chloroforme de la marchandisation du monde, ses inégalités, ses violences, une envie d'ailleurs nous saisit encore. «On nous inflige/des désirs qui nous affligent.» Appauvris de sens par la commercialisation de nos désirs, nous nous tournons vers le passé de nos imaginaires, quand changer la vie semblait possible. Non pas pour nous enfermer dans le culte d'hier, dans une nostalgique attitude, mais pour réinstaller l'horizon de mondes différents à venir. «Un mieux, un rêve, un cheval.» Au coeur de notre présent mélancolique : un autre passé pour un autre avenir.

Notre mélancolie révèle des sonorités européennes. Nous nous sentons pleinement européens, parce que c'est une étape vers la République cosmopolite des Lumières et «l'Internationale sera le genre humain» du mouvement ouvrier. Nous exécrons les replis nationalistes et la façon dont un de Villiers tente de surfer sur les passions islamophobes à propos de la Turquie. Mais la critique reprend ses droits quand nous lisons le traité constitutionnel européen. Nous attendions l'émergence d'une civilisation distincte du capitalisme américain. Nous y apprenons, dans la définition des «objectifs de l'Union», que «la liberté» est mise sur le même plan qu'«un marché intérieur où la concurrence est libre et non faussée» (article I-3.2). Quelle enthousiasmante «civilisation» marchande ! Eberlués, nous découvrons que, dans la hiérarchie des «libertés fondamentales», «la libre circulation des personnes» serait équivalente à «la libre circulation des marchandises et des capitaux» (article I-4.1) ! En quoi ce modèle européen est-il si différent du modèle américain, dont on condamne aisément les outrances pour, en fin de compte, en partager les dogmes fondamentaux ? Et puis, afin d'achever de nous abasourdir, nous tombons sur des règles constitutionnelles dignes d'une civilisation socialement avancée : «Prix stables, finances publiques et conditions monétaires saines et balance des paiements stable», comme «principes directeurs» de toute politique économique et monétaire (article III-177). Une civilisation qu'on propose d'ailleurs d'étendre au reste du monde, en encourageant «l'intégration de tous les pays dans l'économie mondiale, y compris par la suppression progressive des obstacles au commerce international» (article III-292.2.e). La civilisation internationale du business ! Et nous qui espérions voir miroiter les lampions d'autres mondes possibles. Nous, «attirés par les étoiles, les voiles/que des choses pas commerciales».

Dans ce cadre, l'alliance UMP-UDF-PS-Verts pour le oui est-elle étonnante ? Les socialistes font mine de s'opposer aux orientations dérégulatrices du gouvernement français, tout en demeurant en phase sur le terrain européen avec leur réorientation sociale-libérale de 1983. Ils souscrivent à un carcan néolibéral renommé joliment Europe, qui les contraindra à suivre demain des politiques similaires à celles de leurs adversaires électoraux d'aujourd'hui. Les critiques adressées aux projets gouvernementaux par la gauche hollandique ne seraient-elles alors motivées que par les attraits du retour au pouvoir ? «Il faut voir comme on nous parle, comme on nous parle.» Encore des désillusions en perspective, avec à la clé une dangereuse dévalorisation de la politique, l'extrême droite au coin du bois. «Tout ce qui a un début a une fin», lance cependant l'oracle de Matrix, la trilogie des frères Wachowski. Le non mélancolique et européen au traité constitutionnel pourrait ébranler l'hégémonie de la matrice UMP/PS sur le champ politique français, voire faire reculer la puissance de la matrice néolibérale en l'Europe, ouvrant d'autres chemins.

Notre mélancolie a donc une tonalité résolument anticapitaliste. Mais pas comme avant. Notre anticapitalisme s'est humanisé au contact des échecs et des expériences criminelles qui se sont réclamés des espoirs émancipateurs. A l'écart des rhétoriques collectivistes qui ont longtemps dominé la gauche, nous avons aussi (re-) découvert, bien après Proudhon ou Bakounine, mais également un autre Marx, la question de l'individualité. La contradiction de l'individualité ne constitue-t-elle pas une des contradictions principales du capitalisme, à côté et en relation avec la contradiction capital/travail, et les inégalités qu'elle génère ? Le capitalisme (et encore davantage le néocapitalisme ultra-individualiste) met ainsi en tension des désirs d'individualisation excités par la marchandisation et les limites justement marchandes sur lesquelles viennent buter les aspirations à une individualité créatrice. La réduction commerciale des désirs enferme la subjectivité, stimulée d'une certaine manière par le capitalisme, dans des murs étroits, unidimensionnels, en engendrant frustrations et ressentiments.

Notre mélancolie anticapitaliste ne peut, non plus, se contenter des simplismes d'une anti- «pensée unique» unique. «D'autres mondes sont possibles», et non pas un autre monde, exclusif, comme s'il n'y avait qu'une seule direction, celle de la certitude insensible au tragique de l'histoire. Cabossés par les bleus à l'âme de nos existences bringuebalantes, nous ne cherchons plus, contrairement à quelques autistes aveugles à leurs propres faiblesses, l'absolu et la pureté. Trop d'impasses et de désenchantements sont passés par là. Dès maintenant, nous aspirons à explorer patiemment d'autres vies à la mesure de nos fragilités et de nos incertitudes. Nous nous savons fabriqués par nos erreurs autant que par nos bien relatifs succès. «Dérisions de nous dérisoires.»

Nous savons, d'autre part, que l'anticapitalisme ne suffit pas à circonscrire les sources d'oppression. A Auschwitz, les limites de l'inhumain n'ont pas été franchies par une logique principalement capitaliste. D'autres modes de domination ont engendré des barbaries et des génocides. D'autres violences esquintent notre quotidien (le sexisme, les racismes, l'homophobie, etc.) Une triple boussole éthique et politique se dessine à travers les noirceurs de notre monde : l'anticapitalisme/la pluralité des oppressions/l'horreur extrême constituée historiquement par la Shoah. Elle fournit des repères à notre entêtement à bâtir des convergences entre les luttes plus ou moins hétérogènes des opprimé-e-s. Sans perdre le lien avec les picotements utopiques de nos imaginaires. «Foules sentimentales/avec soif d'idéal»...

Dernier ouvrage paru : Nouveaux Défis pour la gauche radicale ­ Emancipation et individualité, en collaboration avec Antoine Artous (Editions le Bord de l'eau).

Par Philippe Corcuff maître de conférences de science politique
à l'Institut d'études politiques de Lyon.
Source : "Libération" ( quotidien français ).
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Message par Pedro Mar 29 Mar - 11:58

das_Yog a écrit:Tous ces gens qui ne connaissent rien a l'Europe m'attriste... tira

Mais c'est vrai que la France n'a jamais cherché a s'interesser a l'europe autrement que comme une extension de la grandeur de la France... Signe caracteristique, la France est le seul pays dont la chaine la plus importante ne possede pas d'envoyé spécial a Bruxelles...

Donc pas étonnant qu'on se retrouve avec des gens qui cherchent a se persuader eux meme que l'UE n'est pas un modele de société qui montre qu'il y a autre chose que la voie américaine et chinoise...

(Allez dire ca aux jeunes bielorusses qui se font bruler a la frontiere tous les documents de travail et memes les simples souvenirs qu'ils ramenent des echanges européens, et qui se font tabasser quand ils défilent avec le drapeau bleu aux 12 etoiles d'or)...

Question de génération sans doute... Les fondateurs de l'europe était les anciens vieux qui ne voulaient plus voir le continent se déchirer militairement comme les deux boucheries mondiales ou economiquement comme en 1929 ou la crise s'est propagé par le mécanisme du "je suis protectioniste envers mon marché et agressif envers les autres" (et apres s'etonnera t on que le TCE implique comme notion fondamentale que la ou il y a marché, ce marché doit etre pacifié ?)...

Et maintenant changement de génération, les nouveaux vieux cherchent a enterrer une europe auxquelles ils n'ont jamais rien compris et encore moins participer quand ils étaient jeunes et sans les soucis de leurs peres ; et pour quelles raisons ? Dernier baroud d'honneur mélancolique ? Pourquoi pas... Est ce vraiment si important de le savoir ?

Ce n'est pas parce que l'on est contre la constitution Européenne qui, effectivement, est une constitution bourgeoise, s'est à dire qu'elle favorise la propriété privée des moyens de production, que l'on est contre l'Europe. Bien au contraire. Si on ne peut que se féliciter du regroupement d'un nombre de plus en plus important de pays, au sein d'une seule grande entité, et de l'abaissement des barrières, il faut quand même savoir que l'Europe n'a jamais été faite dans le but de réunir tous les peuples la composant, sur un même pied d'égalité, avec des avantages sociaux basés sur ceux des pays les plus avancés, etc. L'Europe telle qu'elle est faite est constituée de pays qui dictent leur loi, les principaux pays impérialistes : la France, l'Allemagne, l'Angleterre, et à un moindre niveau, l'Italie, l'Espagne... Fait significatif, l'Allemagne et la France, principaux créateurs des critères drastiques de convergence, ont récemment demandé et obtenu que la barre des trois pour cent soit assouplie (introduction de "facteurs pertinents"). Ces mêmes critères étaient censés mener à des sanctions, dès lors que la barre des trois pour cent était franchie, mais dans les faits, la France et l'Allemagne qui ont souvent franchi cette barre ne se sont jamais vu sanctionnés.
Dans les faits, donc, cette Europe a été faite essentiellement par les principaux pays impérialistes la composant, la France, l'Allemagne, l'Angleterre, essentiellement dans un but économique, consistant à crééer un marché élargi, pour leurs trusts, et leur permettant de rivaliser avec les USA. Certes, l'Europe est à vingt cinq, mais la plupart des pays qui la composent, dont les derniers arrivés, de l'est, sont des faire-valoir, qui continueront de toucher des salaires de misère (alors que, justement, l'Europe devrait être l'occasion de tirer les salaires des pays ou ils sont les plus faibles, au niveau de ceux ou ils sont les plus hauts).
Comme le disait Marx, les capitalistes sont leurs propres fossoyeurs. En supprimant les frontières, en regroupant des pays sous un seul drapeau, avec une monnaie unique, ils facilitent la réunion d'individus ayant les mêmes intérêts, les mêmes exploiteurs, même si bien peu, pour l'instant, en sont conscients. Cette classe ouvrière, réunifiée, dès lors qu'elle aura pris conscience de l'énorme potentiel qu'elle représente, est une arme contre le capital.
Oui à l'Europe, débarassée de l'exploitation capitaliste.
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Message par Pedro Mar 29 Mar - 12:05

pour ce qui est des jeunes Bielorusses (et des moins jeunes aussi), on ne peut que comprendre leur désirs Européens, et leurs illusions sur ce que l'Europe serait susceptible de leur apporter.
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Message par Pedro Mar 29 Mar - 13:10

das_Yog a écrit:Quand je disais que les néo-vieux ne pouvaient pas comprendre l identité europeenne...

http://www.newropeans-magazine.org/index.php?option=com_content&task=view&id=1957&Itemid=110

Constitution: Le pessimiste se condamne à n'être qu'un spectateur
Written by Jean Guyot
Tuesday, 15 March 2005
Jean Guyot, pionnier de la construction européenne au côté de Jean Monnet, a été le premier directeur financier de la "Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier" (CECA).

Le temps passe. Les acteurs et les témoins des débuts de la construction européenne sont de moins en moins nombreux parmi les vivants.

Il faut donc rappeler sans cesse pourquoi et comment, cinq ans seulement après la seconde guerre mondiale, la France et l’Allemagne ont proposé que six pays mettent en commun leurs ressources en charbon et en acier, les matières premières de la fabrication des armements.

Deux facteurs circonstanciels avaient contribué à motiver les premiers acteurs de la construction européenne : les tensions de la guerre froide se faisaient de plus en plus inquiétantes et le problème du réarmement allemand était de plus en plus lancinant.

Mais fondamentalement, ce qui était en cause, c’était la paix. Cette paix n’avait, alors, que cinq ans d’âge et elle avait été horriblement violée, à deux reprises, depuis le début du siècle. Elle était l’obsession des fondateurs de la construction européenne.

Cet objectif de paix a été atteint, dans la continuité, pendant un demi-siècle, ce qui n’est pas un mince résultat, si l’on se réfère à l’Histoire ou si l’on observe ce qui se passe un peu partout dans le monde.

Au cours de ce demi-siècle, les occasions n’ont pas manqué où, en d’autres circonstances, il aurait suffit d’un accroc pour provoquer de nouvelles explosions entre les peuples d’Europe. Il n’est que d’évoquer les évènements des Balkans, du Moyen-Orient ou des marches de l’empire soviétique pour imaginer ce qui aurait pu se passer si, les pays d’Europe se rangeant aux côtés des uns ou des autres, il eut suffi d’un évènement mineur pour servir de détonateur, comme ce fut le cas chaque fois qu’un conflit majeur se déclencha dans l’Histoire.

L’existence de la construction européenne, en dépit de son inachèvement, a évité aux dirigeants politiques l’amorce même d’une tentation de revenir aux errements du passé et le risque de tension a provoqué aussitôt contre le contre-feu nécessaire.

Sur ces entrefaites, intervient le referendum sur le projet de Constitution. Une réflexion élémentaire conduit à la conclusion qu’une réponse négative au referendum entraînerait une période de glaciation dans la construction européenne : ce serait d’abord la régression vers la situation antérieure avec le Traité de Nice dont les imperfections sont connues ; la France perdrait tout crédit dans les instances internationales ; le couple franco-allemand, qui a été à la base des progrès principaux réalisés depuis cinquante ans serait miné ; les pays européens, privés de leur centre de cohésion, seraient conduits à chercher, en désordre, à assurer leur avenir sous la protection des Etats-Unis. Serait-ce une manière de lutter contre l’ultralibéralisme qu’invoquent les adversaires du Traité ?

On voit bien ici le caractère spécieux de certains arguments. Les participants à la mise en œuvre de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier se souviennent des difficultés de ces premiers mois où les entreprises des six pays participants unissaient leurs efforts pour tenter d’éviter que la Haute Autorité n’intervînt dans un marché dont la liberté théorique était, jusque là, contrôlée en fait par des cartels qui dépendaient de ces entreprises. Elles avaient même fait appel à la solidarité de leurs homologues américaines pour contrer les efforts de la Haute Autorité tendant à lui permettre d’obtenir aux Etats-Unis les moyens financiers destinés à consolider son influence. La controverse sur la différence essentielle qui existe entre un marché libre et un marché organisé a occupé les premières années de la CECA et c’est cette conception nouvelle d’un marché organisé qui se trouve à la base de la Constitution européenne qui fit l’objet du referendum.

Un autre argument des adversaires du Traité doit être relevé. C’est celui selon lequel le Général De Gaulle, s’il était encore de ce monde, désapprouverait la Constitution. C’est peut-être l’opinion de certains anciens gaullistes ayant gardé les réflexes d’une autre époque. Quant au Général, outre qu’il est téméraire de vouloir faire parler quelqu’un qui a quitté la vie politique depuis près de quarante ans, les positions qu’il a prises en 1958 montrent qu’aucune évolution n’était exclue chez lui : il avait suivi à la lettre les recommandations du Comité Rueff et ses Mémoires portent la trace de l’effort mental que ce changement lui avait coûté : « Il s’agit de la compétition internationale, parce que c’est le levier qui peut soulever le monde de nos entreprises ; d’où ma résolution de pratiquer le marché commun qui n’est encore qu’un cahier de papier, d’aller à la suppression des douanes entre les Six, de libérer largement notre commerce mondial. »

Il est clair que le projet de constitution européenne comporte des imperfections. Il n’est pas douteux qu’il va dans le sens de l’Histoire.

Un peu d’optimisme suffit pour être assuré qu’à travers les difficultés inhérentes à toute création humaine, les hommes seront capables, comme cela a été le cas depuis le début de la construction européenne, de s’adapter et d’adapter les institutions : c’est tout le sens du « oui, mais !. »

Jean Guyot
Paris (France)

L'Europe faite pour la paix? Si des pays, notamment la France et l'Allemagne, ont mis sur pied la CECA, comme je le disais plus haut, c'est essentiellement pour concurrencer, à plus ou moins long terme, les USA, économiquement. Il est assez drôle de voir des hauts fonctionnaires parler de "violation de la paix" à deux reprises, alors que, dans un premier temps, leurs ancêtres politiques avaient déchaîné sur l'Europe, sans le moindre état d'âme, le feu des canons, tout cela pour que les cartes impérialistes soient redistribuées. La guerre de 14-18 n'était rien d'autre qu'une guerre de brigandages capitaliste. "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les banquiers et les marchands de canon", disait justement Anatole France à son propos. Cette guerre dont l'issue fut fatale à l'impérialisme Allemand entraîna, comme on le sait, une seconde guerre, ou le mythe des nations démocratiques combattant la dictature (alors qu'elle l'avait laissé prospérer), couvrit une nouvelle foi la réalité d'une bagarre entre nations impérialistes bien installées et nations impérialistes (Allemagne, Italie, Japon), cherchant par les armes de nouveaux débouchés pour leurs capitalistes... bref, finalement, une nouvelle guerre de brigandages impérialistes. A la fin de la seconde guerre, ce ne sont pas les impératifs de paix qui conduisirent à la construction de la SECA, mais le redressement de l'économie des pays détruits par la guerre, et le fait, aussi, que les frontières nationales étaient maintenant trop étroites pour rivaliser avec l'impérialisme à présent dominant, au marché intérieur très large, que sont les USA. Parler de paix, notamment à cette époque, relève notoirement de l'hypocrisie, vu que, si la guerre était terminée en Europe, elle continuait dans les colonies, à Madagascar, au Viet-Nam (avec des méthodes dignes de ss), que la répression s'abattait sur Sétif et Guelma, et que ces messieurs schumann et monnet, à ma connaissance, ne s'y sont pas franchement opposés... à moins que je me trompes!
D'autre part, la guerre sévissait, il n'y a pas si longtemps encore, au sein de l'Europe, en Yougoslavie, au kosovo...
Pour ce qui concerne les guerres des USA au Moyen-Orient, l'union Européenne, que je sache, n'a pas parlé d'une seule et même voix, condamnant celles-ci, s'y opposant fermement! Et pour ce qui concerne les interventions militaires régulièrement opérées par la France, en Afrique, sous couvert d'intervention humanitaire, l'Europe ne se fait pas violence contre cet Etat qui est une de ses principales composantes. Comme je disais plus haut, c'est l'Allemagne, la France, l'Angleterre qui dirigent cette Europe.
Les mots de paix, dans la bouche de ces gens là, y compris les pères fondateurs de l'Europe, ont un sale goût, celui de la guerre, impérialiste. Jaurès disait "Le capitalisme porte en lui la guerre, comme la nuée porte l'orage". Le capitalisme, même camouflé sous les beaux atours d'une Europe réunifiée, continue de sentir la poudre à canon, même si cette poudre à canon est répandue sur d'autres territoires.
Et puis, cette Europe, lorsqu'elle repousse ses frontières, ne fait finalement que repousser ses barbelés. Combien de malheureux, venus de pays parmi les plus pauvres du monde, viennent s'échouer sur les côtes de l'Espagne, de l'Italie, dans des centres de rétention, trouvent la mort, sinon une police au comportement souvent révoltant!
Alors oui, il faut être pour l'Europe. Les peuples réunis dans cette entité, toujours plus élargie doivent profiter de cet élargissement pour mettre à bas le système économique qui les exploite, qui est le moteur de l'union Européenne actuelle, et dont la fameuse constitution dont on nous rebat les oreilles, n'est qu'un des avatars.
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Message par Prinzess Hina Mar 29 Mar - 15:24

L'europe... dur à comprendre ! smibouncevert
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Message par Pedro Mar 29 Mar - 15:46

Bah, il faut regarder les choses de bien près. Ceci dit, tout en étant opposé au système économique qui est le moteur de cette Union Européenne, le capitalisme (qui est le moteur de l'économie mondiale, d'ailleurs), on ne saurait être opposé à la suppression des frontières, à la monnaie unique...
Ce qui fait le plus bondir, dans cette histoire, c'est la démagogie de celles et ceux qui laissent entendre que l'Union Européenne s'effondrerait comme un vieux château de cartes, si le non triomphait en France. Remarque, de l'autre côté, celui du non, il y a aussi pas mal de démagogie, de celles et ceux qui prétendent que des hordes Musulmanes, ou tout simplement étrangères, vont nous envahir, égorger nos femmes, nos hommes, nos enfants, nos vieillards, sur l'autel des bas salaires, d'une culture moyennâgeuse, jusqu'à celles et ceux qui prétendent que si le "oui" passe, on est tous foutus et on prend de l'exploitation capitaliste pour perpète, le marché du propos populiste et faisant froid dans le dos est abondamment fourni. L'autre argument démago, pour ce qui concerne le camps du "non", c'est que ce "non" infligerait une sévère défaite au camps du grand capital. Foutaises. Au pire, le grand Jacquot et sa bande se mangeront une nouvelle baffe dans la gueule, du genre de celles qu'ils ont pris en 97, lors de la dissolution de l'assemblée nationale, par se même Jacquot. Les grands patrons, eux, n'ont pas attendu Maastricht, Amsterdam, Nice, et maintenant, la constitution Européenne, pour déborder leurs frontières nationales et faire des affaires, sur le dos des travailleurs Polonais, Tchèques, Turcs, etc. Un "non" à la constitution ne changera rien pour eux, et le lendemain du vote, il continuera, en France, d'y avoir des plans sociaux, des bas salaires, etc.
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Message par Prinzess Hina Mar 29 Mar - 15:53

Mais certain se servent de l'entrée en Turquie en Europe pour faire voter non au gens alors que ça n'a rien à voir !
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Message par Llorse Mar 29 Mar - 16:09

Prinzess Hina a écrit:Mais certain se servent de l'entrée en Turquie en Europe pour faire voter non au gens alors que ça n'a rien à voir !
Tout a fait.. sur le decryptage d'un sondage sur le non, 26% des non le faisait contre la Turquie (c t la raison qui venait en tête) et venait ensuite le fait de s'opposer au gouvernement... donc ils repondaient a côté.

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Message par Prinzess Hina Mar 29 Mar - 16:14

mais certains n'ont pas compris pourquoi on vote :! faut dire que la constitutions est vraiment longue à lire et d'un manque de lisibilité totale !
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Message par Llorse Mar 29 Mar - 16:14

en gros c'est Emma la plus cohérente ici parmi l'EG

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Message par Prinzess Hina Mar 29 Mar - 16:22

ouais c'est elle la plus logique
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Message par Pedro Mar 29 Mar - 16:27

Sur quel fil tu as vu la position d'Emma, concernant la constitution Européenne (demande Emma)?

Pour le reste, je suis plutôt d'accord avec Solférino, c'est pourquoi, en ce qui me concerne, je m'abstiendrai d'aller voter.
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Message par Llorse Mar 29 Mar - 16:47

Pedro a écrit:Sur quel fil tu as vu la position d'Emma, concernant la constitution Européenne (demande Emma)?

Pour le reste, je suis plutôt d'accord avec Solférino, c'est pourquoi, en ce qui me concerne, je m'abstiendrai d'aller voter.

dans la partie sondage sur la constitution il me semble bien

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Message par Llorse Mer 30 Mar - 23:16

Emma se souvient elle donc de ce post?

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