Le dernier tract national de la LCR

Par le NON à la Constitution libérale
Imposons un changement de politique !

Chirac a fait flop ! Après son show télévisuel raté, les études d’opinion continuent à indiquer un rejet du traité constitutionnel. Le Non peut vraiment gagner !
Les citoyens en ont assez des béni-oui-oui. Le rideau de fumée du secret, des mensonges, entourant les politiciens traditionnels est en train de se déchirer. Et ce n’est pas la politique spectacle à la Chirac qui va convaincre les électeurs et les électrices de « bien » voter. Plus les tenants du Oui perdent du terrain, plus il saute aux yeux qu’ils veulent masquer au plus grand nombre le fond de leur politique. Ce qui monte avec le Non, c’est aussi une soif de démocratie authentique, de débats honnêtes, de débats sur le fond.

Les tenants du Oui nous disent que la Constitution ne change rien. C’est faux !

La Constitution que Chirac et Hollande veulent nous faire approuver, c’est le résumé de toutes les politiques de dégradation sociale pratiquées en Europe depuis longtemps. On ne peut pas dire d’un côté que la Constitution ne change rien, et de l’autre affirmer qu’elle est si importante !
Cette Constitution, elle s’applique déjà ! Notamment toute sa partie 3 qui définit dans les moindres détails comment les gouvernements doivent tous gouverner à l’identique ; comment les budgets sociaux doivent être comprimés sous peine de sanctions ; comment les services publics (EDF, Poste, SNCF…) doivent être entraînés dans la guerre économique ; comment la Banque centrale, incontrôlable, joue le premier rôle pour empêcher les salaires de monter, au nom de la lutte contre l’inflation ; pourquoi il est interdit d’avoir des politiques sociales actives contre le chômage et pourquoi, au contraire, il faut étendre la flexibilité du marché du travail.
Toutes ces politiques, les salariés les vivent au jour le jour. Et pas seulement en France ! En Allemagne, jamais le chômage n’a été aussi élevé. En Grande-Bretagne, la pauvreté n’a pas cessé de gagner du terrain.


Un NON gagnant, ce n’est pas le chaos, c’est un début !

Chirac nous dit qu’avec le Non, la France sera isolée, qu’elle sera le « mouton noir » !
L’argument d’une « France isolée » montre que leur conception de l’Europe n’est pas démocratique. Les chefs d’Etat, qu’ils soient de droite ou sociaux-démocrates, ont en réalité l’habitude de faire l’Europe entre eux, en petit comité, dans les Conseils européens. Ils décident de tout, sans contrôle. Alors si les citoyens leur disent NON, ils ne le supportent pas. Au Danemark une majorité avait dit NON à Maastricht, le Danemark avait dû revoter !
Pour nous, c’est le contraire qui est vrai ! Si un peuple dit non, il trouvera l’écho et la solidarité des autres peuples d’Europe.


Un NON gagnant, c’est la possibilité d’une autre Europe !
Le 19 mars, à Bruxelles, il y avait 100 000 manifestants à l’appel des syndicats et des forces altermondialistes. d’Europe. Tous refusaient les reculs sociaux dans les services publics, la directive Bolkestein, l’autorisation de travailler jusqu’à 65 heures par semaine (que veut imposer la Commission européenne), la mise en concurrence des salariés qui accélèrent le dumping social.
En France, les mouvements sociaux s’accélèrent. Chirac et Raffarin ont déjà été rejetés deux fois dans les urnes en 2004. Ils vont l’être, une troisième fois, le 29 mai.
Le NON vainqueur donne la possibilité de rompre avec ces politiques antisociales, de rompre avec l’Europe du marché, de l’argent, de la tutelle de la Banque centrale. C’est la possibilité de faire l’Europe sur d’autres critères : une Europe des droits sociaux protégés et alignés vers le haut, des services publics étendus, d’une démocratie vivante.
Nos vies valent plus que leurs profits ! Un autre monde est possible. Une autre Europe est possible !
Le 18 avril 2005