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le capitalisme, encore et toujours à l'oeuvre :

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Message par Pedro Dim 11 Sep - 21:18

france
Faurecia ferme Beaugency
Brières-les-Scellés (Essonne),

envoyée spéciale.

« S’ils licencient les gens, s’ils ne veulent plus qu’on bosse, il faut qu’ils raquent ! », s’étrangle une ouvrière. « Le groupe Faurecia a du pognon, il doit payer pour les 157 familles qu’il met dans la merde », renchérit un collègue. Colère, sentiment d’impuissance, et angoisse de l’avenir. Mercredi matin, quatre-vingts ouvriers de l’usine Faurecia de Beaugency (Loiret) font le pied de grue devant une autre usine du groupe, à Brières-les-Scellés près - d’Étampes. Venus en bus ou en voiture, ils s’apprêtent à passer la journée voire la nuit devant les grilles. C’est là que se tient la dernière réunion du comité central d’entreprise (CCE), qui porte sur les mesures « sociales » accompagnant la fermeture de leur usine des bords de Loire. « Villepin, Lévy, PSA, assassins », « Non à la fermeture », proclament les banderoles qu’ils ont déployées le long de la route.

Faurecia, groupe mondial détenu à 71 % par PSA Peugeot-Citroën et dirigé par Pierre Lévy, fabrique des modules d’intérieur de voiture pour les grands constructeurs automobiles. À Beaugency, l’usine produit depuis plus de trente ans de la mousse pour sièges. En avril, lors d’un CCE, la direction a annoncé son intention de fermer ce site employant 157 salariés. Officiellement, il s’agit, pour maintenir un bon niveau de compétitivité, de redéployer la production sur les deux autres sites produisant de la mousse à - Magny-en-Vernois (Haute-Saône), et à Saint-Jean-de-Madère au Portugal. Le groupe met aussi en avant la situation « excentrée » de Beaugency par rapport à ses clients. Il s’engage à « proposer des opportunités de reclassement interne aux 157 personnes concernées et à engager une démarche de réindustrialisation ».

une décision prise depuis longtemps

« Depuis trois ou quatre ans, on sentait bien que l’usine ne tournait pas normalement, les investissements étaient de plus en plus maigres, et on ne nous attribuait pas de nouveaux produits à faire, explique Armando Machado, syndiqué CGT. En 2000, 300 intérimaires qui travaillaient là depuis longtemps ont été virés, lors d’une délocalisation vers l’Espagne et le Portugal. Depuis, une cinquantaine de salariés sont partis en licenciement négocié. La décision de fermer était probablement prise depuis longtemps. » Elle n’en donne pas moins un gros coup sur la tête des salariés, « abasourdis », « anéantis », d’autant plus écoeurés que jusqu’au bout, la direction les a baladés pour les faire travailler à fond. Alors que ses projets étaient déjà arrêtés, elle a raconté aux ouvriers qu’elle hésitait entre la fermeture de l’usine de Beaugency ou celle de Magny. « Les chefs disaient qu’il fallait être compétitifs par rapport à - Magny pour conserver notre travail, pour sauver l’usine, raconte un salarié. Il fallait augmenter les rendements, sinon c’était dangereux pour nous. À partir de janvier, ils nous ont imposé de travailler les samedis. En fait, ils préparaient la fermeture et nous faisaient faire des stocks ! »

La mise en concurrence fonctionne : aujourd’hui, certains salariés ne cachent pas leur ressentiment envers « Magny », qui continuera de tourner alors qu’eux perdent leur emploi. Ils estiment pourtant que ce site est lui aussi menacé, dans un proche avenir. « Officiellement, Faurecia délocalise à Magny, où elle vient d’embaucher 150 intérimaires, en plus des 500 CDI, pour absorber le surplus de production, explique Armando Machado. Mais ensuite, la délocalisation se fera vers la Pologne, où Faurecia ouvre une usine de mousse en janvier prochain. » À l’instar de la plupart des constructeurs et équipementiers automobiles, Faurecia s’est fortement développé ces dix dernières années dans cette zone d’Europe centrale, attiré par les faibles coûts salariaux et la position géographique stratégique. Le groupe compte déjà sept sites en Pologne, quatre en République tchèque et trois en Slovaquie.

« Notre usine est viable, elle avait un bon carnet de commandes, et le groupe verse de gros dividendes à ses actionnaires, proteste un salarié. Il pouvait très bien maintenir nos emplois. » « Ils ne savent plus quoi inventer pour justifier les délocalisations », s’énerve Frédéric, un ouvrier qui a déjà vécu la fermeture d’une usine du groupe dans les Vosges avant d’être reclassé à Beaugency. « À l’époque notre usine était bénéficiaire mais ils ont sacrifié 230 personnes. Ils disaient qu’on était mal situés et qu’il fallait venir à Beaugency, maintenant Beaugency est mal située et c’est mieux à Magny. J’ai quarante ans. De mutation en mutation, j’irai jusqu’à la retraite, avec ma caravane ? »

Alors que la procédure de consultation sur le plan social n’est même pas terminée, la direction veut faire entrer dans la tête des salariés que la fermeture est inéluctable. Dès juillet, elle a mis en place une cellule de reclassement officieuse, un « point info conseil », où elle propose des offres de mutation en interne. « Soit c’est très loin, soit ça ne correspond pas à nos qualifications, déplore un salarié. Ils proposent trente postes à Magny, mais pour combien de temps si cette usine doit fermer aussi ? La direction insiste aussi sur la réindustrialisation du site de Beaugency, mais ce serait pour créer une zone de stockage, avec très peu d’emploi et pas forcément pour nous. Au final ils vont nous trouver des missions d’intérim dans des petites boîtes merdiques. » « Un employé de la cellule m’a prévenu, que si on refuse un peu trop d’emplois, ils deviendront méchants, raconte un ouvrier. Il m’a dit que j’en avais bien profité, d’être resté vingt-huit ans dans l’usine. J’ai claqué la porte de la réunion. »

« Chaque jour, une mauvaise nouvelle »

Samedi dernier, une manifestation à Beaugency contre la fermeture de l’usine a rassemblé 800 personnes, dont de nombreux salariés d’entreprises du coin en difficulté et des élus PS et PCF. « Dans le Loiret et le Loir-et-Cher, plein de sites ont des soucis, constate Frédéric. Chaque jour on ouvre le journal et on apprend une mauvaise nouvelle. Et le gouvernement dit que le chômage baisse. Mais où ? »

Fanny Doumayrou




Article paru dans l'édition du 10 septembre 2005.

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le capitalisme, encore et toujours à l'oeuvre : Empty Re: le capitalisme, encore et toujours à l'oeuvre :

Message par Pedro Lun 12 Sep - 21:21

Hewlett-Packard veut supprimer plusieurs milliers d'emplois, en Europe, dont 1300, environ, en France. Les travailleurs concernés sont abasourdis. Ils ont beaucoup bossé. Leur entreprise, un trust d'envergure mondiale, fait d'énormes profits. A Grenoble, comme sans doute, dans bien d'autres endroits ou le groupe est installé, l'entreprise HP a, bien entendu, bénéficié des largesses de l'état, largesses qui, bien sûr, ont été grossir les fortunes d'actionnaires déjà bien repus.
Cette décision est scandaleuse, mais pas surprenante. HP, comme n'importe quel autre groupe capitaliste fait des profits, notamment en réduisant le nombre de travailleurs dans son entreprise. Ceux qui restent devront supporter l'accroissement de la productivité.
Un certain nombre de travailleurs ont encore des illusions sur le capitalisme, sur leur place dans l'entreprise, croyant que leur travail est reconnu par leurs dirigeants, et qu'ils vont rester. Ces illusions doivent être dissipées. Dans la société capitaliste, surtout dans la période actuelle, ou le patronat mène ouvertement sa guerre de classes, aucun d'entre nous n'est sûr de garder sa place, de ne pas faire partie d'une charette de licenciés à venir.
Les capitalistes n'ont aucune considération pour celles et ceux qui produisent les richesses.
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