Les élections en Allemagne :

La chrétienne-démocrate Angela Merkel arriverait en tête des élections législatives anticipées, dimanche 18 septembre en Allemagne, mais elle n'a pas de majorité absolue des sièges au Bundestag, selon les sondages sortie des bureaux de vote des télévisions publiques.

D'après ces sondages, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et sa petite soeur bavaroise (CSU) recueilleraient seulement de 35,7 à 36,6 % des voix (38,5 % en 2002) et leur allié libéral (FDP) de 10,3 à 10,5 % (7,4 % en 2002).

Ce qui donnerait un total de 46 à 47,1 %, alors qu'il faut recueillir au moins 48,5 % des voix pour disposer de la majorité absolue des sièges au Bundestag, la chambre basse du Parlement.

Quant au Parti social-démocrate (SPD) de Gerhard Schröder, il reculerait à 33,2 à 33,7 % (38,5 % en 2002) de même que son allié Verts (8,1 à 8,2 % au lieu de 8,6 % en 2002).

Les sociaux-démocrates, avec leur plus mauvais score depuis 1957 (31,8 %), ont visiblement souffert de la concurrence du nouveau Parti de gauche, qui rassemble les néo-communistes à l'est et les déçus du SPD à l'ouest : cette gauche plus radicale recueillerait 8,1 à 8,2 % des suffrages contre seulement 4 % en 2002 à l'ancien PDS néo-communiste.

MAUVAISE PERFORMANCE DE LA CDU-CSU

Le score de la CDU, très en-dessous des sondages qui lui accordaient 41 à 42 % des voix, est la grosse surprise du scrutin, les chrétiens-démocrates réalisant leur troisième plus mauvais score de l'après-guerre après 1949 (31 %) et 1998 (35,1 %). Et cette très médiocre performance pour Angela Merkel n'est que partiellement compensée par le surprenant bond en avant des libéraux, qui ont vraisemblablement bénéficié du vote d'électeurs soucieux d'éviter la constitution d'un gouvernement de"grande coalition" CDU-SPD.

Jusqu'à encore dimanche soir, l'hypothèse d'un tel gouvernement de "grande coalition" était rejetée tant par la CDU que par le SPD, qui pourraient maintenant y être contraints, les sociaux-démocrates et les Verts rejetant par ailleurs tout accord avec la gauche radicale.

Si Angela Merkel, âgée de 51 ans, "Angie", comme la surnomment affectueusement ses fans, a donc certes réussi son pari de battre Gerhard Schröder et peut donc devenir la première femme à diriger le gouvernement allemand, elle a subi un camouflet en faisant moins bien que le candidat conservateur de 2002, le Bavarois Edmund Stoiber, qui n'avait été battu par Gerhard Schröder que de moins de 7 000 voix.
Il est vrai que plusieurs données de sa biographie pouvaient constituer un handicap pour la candidate d'un parti très masculin et très catholique : femme, originaire de l'ex-RDA communiste, protestante, divorcée, remariée, sans enfant.

En cas de confirmation dans la soirée de la tendance annoncée par les sondages, il faudra peut-être même attendre pour connaître le résultat final l'élection législative partielle dans une circonscription de Dresde (ex-RDA), reportée au 2 octobre en raison du décès inopiné d'une candidate. Un mandat direct et entre un et deux mandats à la proportionnelle sont en jeu dans cette circonscription qui compte 219 000 électeurs.

LE "BATTANT" SCHRÖDER PART LA TTE HAUTE

Pour Gerhard Schröder, âgé de 61 ans, un "battant" qui a lutté jusqu'au bout, faisant remonter le SPD de 25 % des voix jusqu'à 33 %, c'est la fin de sept ans de gouvernement "rouge-vert", une ère entamée avec un éclatant succès mettant fin en 1998 aux 16 ans de règne du démocrate-chrétien Helmut Kohl.

Celui, qui a été surnommé "le camarade des patrons" paye ainsi pour ses douloureuses réformes du système social allemand, lesquelles ont souvent laissé l'impression aux couches les plus modestes de la population -électorat traditionnel du SPD- d'être les seuls à faire les frais de la mondialisation économique et de la politique de rigueur qui en a résulté.

Onze défaites successives ont suivi aux scrutin européen et régionaux, dont le 22 mai dernier la défaite historique dans son fief de Rhénanie du nord-Westphalie, qui amenait Gerhard Schröder à tenter le coup de poker de la dissolution du Bundestag et des législatives anticipées, un an avant le terme normal.

La campagne électorale a en effet été dominée par les questions du chômage (4,7 millions de chômeurs), d'une plus grande flexibilité du marché du travail, notamment du droit de licenciement, de la fiscalité, de l'avenir des retraites et de la sécurité sociale, et plus généralement des douloureuses réformes de l'Etat-providence hérité du "miracle économique" de l'après-guerre.

Quelque 61,9 millions d'électeurs étaient appelés à choisir leurs députés, selon un système complexe alliant la proportionnelle avec scrutin de liste au suffrage universel uninominal direct à un tour dans 299 circonscriptions. Aux législatives de 2002, le taux de participation avait été de 79,2 % et il devrait être relativement similaire dimanche

Solférino a écrit:Il y'a deja un sujet sur ces elections..je te suggere de transferer ta reponse sur ce dernier,ce serait + simple ..enfin tu fais comme tu veux.