Fortes entrées maritimes au nord et au sud de La Havane

PAR RAISA PAGES, de Granma international

CE ne sont ni les pluies ni le vent qui ont fait le plus de mal à Cuba lors du passage de l’ouragan Wilma. Les entrées maritimes, d’abord par le sud et ensuite par le nord de la côte ouest, ont provoqué des dégâts importants en raison de la force des vagues, surtout dans la capitale où l’eau a atteint des niveaux jamais vus, pas même au moment de la dite Tempête du siècle, en 1993.

Des rues du centre de la ville étaient toujours inondées alors que Wilma avait quitté depuis longtemps la péninsule de la Floride et pénétrait dans l’océan Atlantique. Des vagues immenses qui s’écrasaient à la pointe du phare du Morro, dans la baie de La Havane, laissaient perplexes les habitants des municipalités de Centro Habana, Habana Vieja, Plaza, Playa et Habana del Este, qui voyaient l’eau recouvrir les rues avec une force inouïe.

Des équipes de secours des Forces armées révolutionnaires et du ministère de l’Intérieur ont évacué les familles isolées par les eaux, tandis que des occupants d’immeubles élevés préféraient attendre chez eux que la mer se retire.

Rien que dans la municipalité Plaza, 31 000 personnes ont été évacuées. La mer a recouvert la rue Linea et la 5e Avenue, inondant les tunnels qui communiquent avec ces artères et recouvrant même les lions emblématiques du Paseo del Prado, pénétrant sur une bonne partie du centre de la ville, comme un touriste avide d’aventure.

A l’ouest de la capitale, les vagues n’ont pas été moins violentes, les tanks amphibies évacuaient des habitants de Santa Fe et de la plage Baracoa ainsi que leurs biens. Au sud de la province de La Havane, la mer n’a pas été plus clémente, rasant les zones entières comme Playa El Rosario ou El Cajío, et inondant la localité de Batabano, habituée à voir l’eau s’emparer de ses rues chaque fois que se déchaîne une tempête tropicale.

Selon le docteur José Rubiera, chef du Département des pronostics de l’Institut de Météorologie, ce n’est pas la charge nuageuse de l’ouragan Wilma qui a touché le territoire cubain mais ses franges, ce qui explique qu’il n’y a pas eu de pluies intenses, sauf en certains points de Pinard el Rio.

En ce qui concerne le vent, la plus forte rafale a été de 138 km/h et a été enregistrée à la station de Casa Blanca, à La Havane, où se trouve l’Institut de Météorologie, tandis qu’à Pinar del Rio la rafale la plus violente (120 km/h) s’est produite à Santa Lucia.

- Aucune victime à déplorer