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Les marins de Cronstadt

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Message par Alex Dim 30 Jan - 23:48

(article universalis)

Au cours de la révolution de 1905-1907, les marins de la flotte de la mer Noire et de la Baltique jouent un rôle considérable. Ceux de Cronstadt se soulèvent à deux reprises. Le premier soulèvement est consécutif au manifeste du tsar (17 oct. 1905) qui déclenche toute une série de meetings de protestation, notamment le 23. Les équipages revendiquent l’amélioration du service et, sous forme d’ultimatum, un régime démocratique. Le signal du soulèvement est donné le 26 octobre lorsque l’escorte tire sur les manifestants venus libérer les marins arrêtés. Il se poursuit jusqu’au 28 au matin où les troupes, venues d’Oranienbaum et de Peterhof, se rendent maîtresses de la situation. La répression fait rage jusqu’au 1er novembre. De nombreux marins et soldats passent en jugement et la plupart d’entre eux doivent de n’être pas fusillés au mouvement de solidarité qui se propage à Saint-Pétersbourg. Le 18 juillet 1906, c’est la nouvelle du soulèvement de Sveaborg qui accélère la décision d’un soulèvement à Cronstadt. Une réunion pluripartite au matin du 19 en fixe le début à 23 heures. Elle prévoit la prise d’objectifs civils et militaires, notamment les forts. Les officiers de la première et de la deuxième division de marine sont arrêtés. Le fort Constantin est pris. Mais dans la précipitation, l’information circule mal, les insurgés se heurtent au régiment Ienisseï qui ne sait même pas qui sont ses adversaires. Le soulèvement est stoppé dans la nuit avec l’arrivée de troupes de renfort. L’état de siège est décrété, la répression se fait plus farouche encore qu’en octobre 1905.
Pendant toute l’année 1917, Cronstadt joue un rôle de premier plan dans la révolution. En avril-mai se produit l’«incident de Cronstadt», le soviet ayant récusé l’autorité du gouvernement provisoire. Il s’achève sur une négociation donnant au soviet le droit de désigner, en son sein, le commissaire du gouvernement. L’agitation reprend à la fin du mois de juin, avec l’arrestation à Petrograd de soixante anarchistes, parmi lesquels des marins de Cronstadt. Après une lutte d’influence serrée entre socialistes révolutionnaires, anarchistes et bolcheviks, il est décidé un appel à la marche sur Petrograd. Un cortège de dix mille hommes environ, en partie armés, composé de marins, de soldats et d’ouvriers se rend le 4 juillet à Petrograd et manifeste à travers toute la ville, aux cris de «tout le pouvoir aux soviets». C’est la première des «journées de juillet», à l’issue desquelles le gouvernement provisoire tentera à plusieurs reprises de désarmer Cronstadt. Dès le début du putsch de Kornilov, le 27 août, les marins de Cronstadt se préparent et participent (un détachement de 3 000 hommes environ) à la défense de Petrograd, tandis qu’ils organisent celle de Cronstadt même, contribuant ainsi à faire échouer la tentative de putsch. Dans le plan de l’insurrection d’octobre, les marins de Cronstadt et la flotte de la Baltique se voient assigner un rôle primordial . La commission technico-militaire de Cronstadt est mise sur pied dès le 10 octobre. Le 24 octobre, les marins de Cronstadt arrivent à Petrograd pour participer à l’insurrection; le 25 au matin, six navires viennent en renfort, portant à cinq mille le nombre des Cronstadtiens qui participent à la prise de Petrograd. C’est d’ailleurs à un détachement de marins de Cronstadt qu’est confiée la garde du palais d’Hiver aussitôt après qu’il a été pris.
La révolte des marins de Cronstadt en février-mars 1921 est l’une des manifestations les plus marquantes de l’irritation qu’entraînait le monopole du pouvoir exercé par le Parti communiste russe. À la fin de la guerre civile, les réquisitions forcées provoquent le mécontentement dans les campagnes et la famine fait à nouveau son apparition. Dans les villes, l’approvisionnement et la situation de l’industrie sont précaires. À la fin de février 1921, la grève éclate à Petrograd. Elle est rapidement jugulée grâce à des concessions sur les fournitures de vivres. C’est néanmoins l’étincelle qui déclenche, six jours avant l’ouverture du Xe congrès du Parti communiste réuni à Petrograd, la révolte des marins de Cronstadt. Le 28 février, l’équipage du cuirassé Petropavlovsk adopte une résolution revendiquant: la réélection des soviets au suffrage universel et secret; la liberté de parole et de presse pour les ouvriers, les paysans, les partis anarchistes et socialistes de gauche; la liberté de réunion et d’association pour les ouvriers et les paysans, avec possibilité de constituer des syndicats; la libération de tous les prisonniers politiques socialistes; la suppression de tous les départements politiques spéciaux (armée, marine, transports); la disparition de la position privilégiée qu’occupe le Parti communiste; la suppression de tous les détachements armés communistes; le droit pour les paysans de disposer de leurs terres et la possibilité pour de petites manufactures d’exister à condition qu’il ne soit pas fait usage du travail salarié. Le lendemain, un meeting de 12 000 personnes à Cronstadt adopte la résolution du Petropavlovsk. Le 2 mars, est constitué un Comité révolutionnaire provisoire présidé par le marin Petritchenko. La révolte de Cronstadt dure quinze jours pendant lesquels est publié un quotidien, les Izvestia, sans rencontrer de résistance de la part des communistes locaux. Moscou demande la reddition et, devant le refus des marins révoltés, envoie le 7 mars, M. N. Toukhatchevski à la tête d’un détachement de l’Armée rouge pour juguler la révolte. 200 délégués environ du Xe congrès vont à Cronstadt à la fois pour haranguer les soldats de l’Armée rouge récalcitrants et pour annoncer les concessions du congrès aux paysans et la nouvelle politique économique (N.E.P.); sans résultat. Cronstadt est prise d’assaut le 18 mars et la révolte est noyée dans un bain de sang. Celle-ci a servi de prétexte au Xe congrès pour interdire définitivement les autres partis et pour supprimer les fractions au sein du Parti communiste.

Voilà, c'était ça des vrais révolutionnaires.
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Message par Emma Dim 30 Jan - 23:57

oui exactement
smibanane smibouncevert smibanane
dommage que Pedro parte avec moi en Bretagne et ne puisse te lire et te répondre pour l'instant : Cronstadt, notre sujet de dispute préféré bal
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Message par Ungern Lun 31 Jan - 6:35

J'espère que "Das Yog" ne va pas rester sans réponse !



Encore des massacres à l'Est !


mdr
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 17:58

Et quelles sont tes sources,alex?
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 18:31

Léon Trotsky

Encore sur la répression de Cronstadt
6 juillet 1938

Dans mon récent article sur Cronstadt [1], j'ai essayé de poser la question sur un plan politique. Mais beaucoup de gens sont intéressés par le problème des « responsabilités » personnelles. Souvarine [2] qui, de marxiste indolent, est devenu calomniateur excité, déclare dans son livre sur Staline que, dans mon autobiographie, je me suis délibérément tu au sujet de la rébellion de Cronstadt : il y a, dit‑il ironiquement, des exploits dont on ne se glorifie pas [3]. Ciliga, dans son livre Au Pays du Grand Mensonge [4], rapporte que j'ai tué « plus de dix mille marins » [5] (je doute que la flotte de la Baltique en ait compté autant à l'époque). D'autres critiques s'expriment ainsi : oui, objectivement, la rébellion a eu un caractère contre‑révolutionnaire, mais pourquoi Trotsky a‑t‑il usé d'une répression aussi impitoyable dans la pacification qui a suivi ?

Je n'ai jamais parlé de cette question. Non que j'aie quoi que ce soit à cacher, mais au contraire, précisément parce que je n'avais rien à dire. La vérité sur cette question, c'est que, personnellement, je n'ai nullement participé à l'écrasement de l'insurrection de Cronstadt, ni à la répression qui suivit. Ce fait, réel, n'a aucune signification politique à mes yeux. J'étais membre du gouvernement, je considérais comme nécessaire la liquidation de cette révolte, et je porte donc la responsabilité de sa suppression. Jusqu'à présent, je n'ai répondu à la critique que dans ces limites. Mais, lorsque les moralistes commencent à m'attaquer personnellement, m'accusant de cruauté excessive non nécessitée par les circonstances, je considère que j'ai le droit de leur dire : « Messieurs les moralistes, vous mentez un peu ! »

La rébellion éclata durant mon séjour dans l'Oural. De l'Oural, je me rendis directement à Moscou, pour le X° congrès du parti. La décision de supprimer la révolte par la force militaire, si la forteresse ne pouvait pas être amenée à se rendre, d'abord par des négociations de paix, puis par un ultimatum, cette décision générale a été adoptée avec ma participation directe. Mais, après que la décision fut prise, je continuai à rester à Moscou et ne pris aucune part, ni directe, ni indirecte, aux opérations militaires. Quant aux répressions consécutives, elles furent intégralement l'affaire de la Tchéka [6].

Comment se fit‑il que je n'allai pas personnellement à Cronstadt ? La raison était de nature politique. La révolte éclata pendant la discussion sur ce qu'on appela la « question syndicale ».

Le travail politique à Cronstadt était entièrement entre les mains du comité de Pétrograd, dirigé par Zinoviev. Le même Zinoviev était le dirigeant principal, le plus infatigable et le plus passionné dans la lutte contre moi dans cette discussion. Avant mon départ pour l'Oural, j'étais à Pétrograd, où j'avais pris la parole dans une réunion de marins communistes. L'atmosphère générale de cette réunion m'avait fait une impression très défavorable. Des marins élégants, bien habillés, communistes de nom seulement, faisaient l'impression de parasites, comparés aux ouvriers et soldats de l'Armée rouge de l'époque. Le comité de Pétrograd menait la campagne d'une façon parfaitement démagogique. Le personnel dirigeant de la flotte était isolé et terrifié. La résolution de Zinoviev reçut probablement 90 % des voix. Je me rappelle avoir dit à Zinoviev à cette occasion : « Tout va très bien ici, jusqu'à ce que cela aille très mal. » Par la suite, Zinoviev vint avec moi dans l'Oural où il reçut un message urgent disant qu'a Cronstadt les choses tournaient « très mal ». L'immense majorité des marins « communistes » qui défendaient la résolution de Zinoviev prit part à la rébellion. Je considérai, et le bureau politique ne fit pas d'objection, que les négociations avec les marins, et, si nécessaire, leur pacification, devaient être menées par les dirigeants qui avaient, la veille encore, toute leur confiance politique. Autrement les Cronstadtiens auraient pu considérer l'affaire comme si je venais prendre sur eux une revanche pour leur vote contre moi pendant la discussion du parti.

Justes ou non, ce sont, en tout cas, ces considérations qui déterminèrent mon attitude. Je suis resté complètement et ostensiblement à l'écart de cette affaire. En ce qui concerne la répression, autant que je m'en souvienne, c'est Dzerjinski qui en eut la charge personnelle, et Dzerjinsky ne pouvait tolérer dans ses fonctions ‑ et à juste titre ‑ l'immixtion de qui que ce soit.

Je ne sais pas s'il y a eu des victimes inutiles. Sur ce point, je crois Dzerjinsky plutôt que ses critiques tardifs. Faute de données, je ne peux pas préciser aujourd'hui, a posteriori, qui a été puni et comment. Les conclusions de Victor Serge [7] sur ce point ‑ de troisième main ‑ n'ont pas de valeur à mes yeux.

Mais je suis prêt à reconnaître que la guerre civile n'est pas une école d'humanité. Les idéalistes et les pacifistes accusent toujours la révolution de commettre des « excès ». Mais le point capital est que ces « excès » découlent de la nature même de la révolution, laquelle n'est en elle‑même qu'un « excès » de l'histoire. Celui qui le désire peut rejeter sur cette base (dans de petits articles) la révolution en général. Je ne la rejette pas. Dans ce sens, je prends la pleine et entière responsabilité de la répression de la révolte de Cronstadt.

Notes

[1] Il s'agit de « Beaucoup de Tapage autour de Cronstadt », Œuvres, 16, pp. 69‑83.

[2] Boris Souvarine, journaliste d'origine russe, avait été l'un des animateurs du courant pour l'adhésion à l'I.C. dans le parti socialiste en France. Il avait soutenu Trotsky et l'Opposition de gauche russe en 1924 et publié Cours nouveau, ce qui lui avait valu d'être exclu du P.C. dont il avait été l'un des pionniers. Il avait rompu avec Trotsky en 1929. En 1935, il avait publié chez Plon un livre intitulé Staline. Aperçu historique du bolchevisme.

[3] Page 261 de l'édition de 1935 de son Staline, Souvarine écrivait : « On ne se glorifie pas de certaines victoires. Trotsky a consacré tout juste deux lignes de ses mémoires à l'affaire de Cronstadt pour y reconnaître un "dernier avertissement" signifié à son parti. »

[4] Ante Ciliga (né en 1896), un Croate, Italien de nationalité, dirigeant du P.C. yougoslave en exil à Moscou, membre de l'Opposition de gauche, avait été arrêté en 1930, enfermé à Verkhnéouralsk puis déporté. A sa sortie d'U.R.S.S., il avait initialement collaboré au Biulleten Oppositsii. Il venait de publier en France, chez Gallimard, ce livre qui a été republié avec un second livre de 1949, sous le titre Dix ans aux pays du mensonge déconcertant, aux Editions Champ libre.

[5] Ce n'est pas exactement cela. Dans son livre, Ciliga cite un ancien insurgé de Cronstadt, un ancien tchékiste, qu'il dit avoir interrogé en prison sur la révolte. L'homme parle de la répression et dit notamment : « On fusilla plus de dix mille marins. » Plus loin, Ciliga écrit que, « pour lui » l'ex‑tchékiste), Trotsky était « le bourreau sanglant qui avait dompté la révolte populaire de Cronstadt », mais il ne reprend pas ces accusations à son compte.

[6] La Tchéka ‑ des initiales ‑ était la commission extraordinaire pan‑russe de lutte contre la contre‑révolution, qui devint en 1922 le G.P.U.

[7] Victor L. Kibaltchitch, dit Victor Serge (1890‑1947), fils de parents russes émigrés en Belgique, d'abord anarchiste (et condamné pour complicité dans l'affaire de la « bande à Bonnot ») avait rallié le parti bolchevique à son arrivée en U.R.S.S. et travaillé pour l'I.C. Il avait été membre de l'Opposition de gauche. Déporté en 1933, il avait été autorisé à regagner la Belgique, à la suite de la campagne menée en Occident pour le grand écrivain de langue française qu'il était. Après une prise de contact chaleureuse avec Trotsky, leurs relations s'étaient détériorées du fait du soutien qu'il apportait notamment aux dirigeants du P.O.U.M. Victor Serge était intervenu dans le débat sur Cronstadt à propos de la réponse de Trotsky à Wendelin Thomas dans La Révolution prolétarienne du 10 septembre 1937, puis à nouveau dans la même revue le 25 octobre. A la fin d'avril, il avait écrit une lettre à New International, à propos des articles de Trotsky sur cette question. Dans un texte paru dans la R.P. du 25 octobre 1938 (reproduit, comme tous les précédents, dans Serge & Trotsky, La Lutte contre le Stalinisme, présentation de Michel Dreyfus), Serge répondait en protestant contre l'expression de « troisième main » sans être pourtant totalement convaincant sur ce point : « Habitant à Pétrograd, je vivais parmi les dirigeants de la ville. Je sais par des témoins oculaires ce que fut la répression. »
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 18:58

http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=53
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Message par Alex Lun 31 Jan - 19:42

Mais sources? Je croyais l'avoir mis: Encyclopedia Universalis.

Quant au site que tu mets en lien (un site par ailleurs plus ou moins anar qui fait parfois l'éloge de la CNT et où il y a des articles sur LO et la LCR qui devraient te donner des beaux frissons), c'est rigolo car ils ont mis ce texte de Trotsky justement pour démontrer son côté louche par rapport à ce que disait Emma Goldman (les textes d'Emma Goldman sont sur ce même site).

Emma Goldman : Trotsky proteste beaucoup trop
http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=54
http://www.mondialisme.org/article.php3?id_article=55

Extraits:
Le facteur déterminant qui décida le sort de Cronstadt fut la Nep (la Nouvelle politique économique). Lénine était parfaitement cons-cient que ce nouveau schéma « révolution-naire » soulèverait une opposition considérable dans le Parti. Il avait besoin d'une menace immédiate pour faire passer la Nep, à la fois rapidement et en douceur. Cronstadt se produi-sit donc à un moment fort utile pour lui. Toute la machine de propagande se mit en marche pour démontrer que les marins étaient de mè-che avec les puissances impérialistes, et avec les éléments contre-révolutionnaires qui vou-laient détruire l'État communiste. Cela marcha à merveille. La Nep fut imposée sans la moin-dre anicroche. On finira par découvrir le coût effrayant de cette manœuvre. Les trois cents délégués, la fleur de la jeunesse communiste, qui quittèrent précipitamment le congrès du Parti pour aller écraser Cronstadt, ne représentaient qu'une poignée des milliers de vies qui furent cyni-quement sacrifiées. Ils partirent en croyant avec ferveur les mensonges et calomnies des bolcheviks. Ceux qui survécurent eurent un rude réveil.

Je me souviens d'avoir rencontré dans un hôpital un jeune communiste blessé. J'ai ra-conté cette anecdote dans Comment j'ai perdu mes illusions sur la Russie. Ce témoignage n'a rien perdu de sa valeur malgré les années : « Beaucoup de ceux qui avaient été blessés au cours de l'attaque contre Cronstadt avaient été amenés dans le même hôpital, et c'étaient surtout des koursanti, de jeunes communistes. J'ai eu l'occasion de discuter avec l'un d'entre eux. Sa douleur physique, me dit-il, ne repré-sentait rien à côté de ses souffrances psycho-logiques. Il s'était rendu compte trop tard qu'il avait été dupé par le slogan de la 'contre-révolution'. Pas un général tsariste, pas un garde-blanc n'avait pris la tête des marins de Cronstadt - il ne s'était battu que contre ses propres camarades, des marins, des soldats et des ouvriers qui avaient héroïquement com-battu pour la révolution. »

Aucune personne sensée ne verra la moindre similitude entre la Nep et la revendication des marins de Cronstadt d'échanger librement les produits. La Nep ne fit que réintroduire les terribles maux que la révolution russe avait tenté d'éliminer. L'échange libre des produits entre les ouvriers et les paysans, entre la ville et la campagne, incarnait la raison d'être même de la révolution. Évidemment, « les anarchistes étaient hostiles à la Nep ». Mais le marché libre, comme Zinoviev me l'avait dit en 1920, « n'a aucune place dans notre plan centralisé ». Pauvre Zinoviev : il ne pouvait imaginer quel monstre allait naître de la centralisation du pouvoir !

C'est l'obsession de la centralisation de la dictature qui a développé très tôt la division entre la ville et le village, les ouvriers et les paysans. Ce n'est pas, comme Trotsky l'affirme, parce que « la première est proléta-rienne (…) et le second petit-bourgeois », mais parce que la dictature bolchevik a paralysé à la fois les initiatives du prolétariat urbain et celles de la paysannerie. Selon Léon Trotsky, « Le soulèvement de Cronstadt n'a pas attiré, mais repoussé les ou-vriers de Petrograd. La démarcation s'opéra selon la ligne des classes. Les ouvriers sentirent immédiatement que les rebelles de Cronstadt se trouvaient de l'autre côté de la barricade, et ils soutinrent le pouvoir soviétique. » Il oublie d'expliquer la raison principale de l'indifférence apparente des ouvriers de Petrograd. En effet, la campagne de mensonges, de calomnies et de diffamation contre les marins a commencé le 2 mars 1921.

La presse soviétique a tranquillement distillé son venin contre les marins. Les accusations les plus méprisables ont été lancées contre eux et cela a continué jusqu'à l'écrasement de Cronstadt, le 17 mars 1921. De plus, Petrograd subissait la loi martiale. Plusieurs usines furent fermées et les ouvriers ainsi dépossédés de leur-gagne-pain commençaient à se réunir entre eux. Ci-tons le journal d'Alexandre Berkman : « Beaucoup d'arrestations ont lieu. Des grou-pes de grévistes encadrés par des tchékistes sont fréquemment emmenés en prison. Une grande tension nerveuse règne dans la ville. Toutes sortes de précautions sont prises pour protéger les institutions gouvernementales. On a placé des mitrailleuses devant l'hôtel Astoria, où résident Zinoviev et d'autres dirigeants bolcheviks. Des proclamations officielles or-donnent aux grévistes de retourner au travail (…) et rappellent à la population qu'il est in-terdit de se rassembler dans les rues. Le Co-mité de défense a commencé un 'nettoyage de la ville'. Beaucoup d'ouvriers soupçonnés de sympathiser avec Cronstadt ont été arrêtés. Tous les marins de Petrograd et une partie de la garnison jugés 'peu fiables' ont été envoyés dans des lieux éloignés, tandis que les familles des marins de Cronstadt vivant à Petrograd sont détenues en otages.

Les marins avaient osé prendre le parti des ouvriers mécontents. Ils avaient osé exiger que les promesses de la révolution - « Tout le pouvoir aux soviets » - soient enfin tenues. La dictature politique avait tué la dictature du prolétariat. Telle est leur seule offense impar-donnable contre l'Esprit saint du bolchevisme. Dans une note de son article (p. 49), Wright affirme que Victor Serge aurait récemment déclaré, à propos de Cronstadt, que « les bol-cheviks, une fois confrontés à la mutinerie, n'ont pas eu d'autre solution que de l'écraser ». Victor Serge ne réside plus dans les terres hospitalières de la « patrie » des tra-vailleurs. Si cette déclaration rapportée par Wright est exacte, il ne me semble pas déloyal d'affirmer que Victor Serge ne dit tout sim-plement pas la vérité. Alors qu'en 1921 il ap-partenait à la Section française de l'Internationale communiste, Serge était aussi bouleversé et horrifié qu'Alexandre Berkman, moi-même et bien d'autres révolutionnaires devant la boucherie que Léon Trotsky prépa-rait, devant sa promesse de « tirer les marins comme des perdreaux (3) ». Chaque fois que Serge avait un moment de libre, il faisait ir-ruption dans notre chambre, marchait de long en large, s'arrachait les cheveux, frappait ses poings l'un contre l'autre, tellement il était indigné. « Il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose pour arrêter cet horrible massacre », répétait-il. Lorsque nous lui de-mandâmes pourquoi lui, qui était membre du parti, n'élevait pas la voix pour protester, il nous répondit que cela ne serait d'aucune uti-lité pour les marins.

En plus, cela le signalerait à l'attention de la Tcheka et aboutirait sans doute à ce qu'on le fasse disparaître discrète-ment. Sa seule excuse est qu'il avait à l'époque une jeune femme et un bébé. Mais s'il a vraiment déclaré aujourd'hui, dix-sept ans plus tard, que « les bolcheviks, une fois confrontés à la mutinerie n'ont pas eu d'autre solution que de l'écraser », une telle attitude est pour le moins inexcusable. Victor Serge sait aussi bien que moi qu'il n'y a pas eu de mutinerie à Cronstadt, que les marins n'ont à aucun moment utilisé leurs armes avant le début des bombardements. Il sait également qu'aucun des commissaires communistes arrêtés, ni même aucun communiste n'a été victime de mauvais traitements. J'exhorte donc Victor Serge à dire la vérité. Qu'il ait pu continuer à vivre en Russie sous le régime de ses camarades Lénine et Trotsky, pendant que tant d'autres malheureux étaient assassinés pour avoir pris conscience de toutes les horreurs qui se déroulaient, est son problème. Mais je ne peux le laisser dire que les bolcheviks ont eu raison de crucifier les marins.

Léon Trotsky a une attitude sarcastique lorsqu'on l'accuse d'avoir tué 1 500 marins. Non, ses mains ne sont pas souillées de sang. Il a confié à Toukhatchevsky la tâche de tirer les marins « comme des perdreaux », selon son expression. Toukhatchevski a appliqué ses ordres avec une grande conscience professionnelle. Des centaines d'hommes ont été massacrés et ceux qui ont survécu aux tirs d'artillerie incessants des bolcheviks ont été placés entre les mains de Dybenko, célèbre pour son humanité et son sens de la justice. Toukhatchevski et Dybenko sont les héros et les sauveurs de la dictature ! L'histoire semble avoir une façon particulière de rendre justice.
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 20:22

Autant pour moi Mr. Green
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 21:01

Moscou sous Lénine
1921
Alfred Rosmer

II : Soulèvement de Cronstadt

La discussion se prolongeait, le congrès du Parti allait se réunir quand éclata le soulèvement de Cronstadt. Nouvelle terrible et d’abord incroyable. Cronstadt, foyer le plus ardent de la Révolution d’Octobre, dressé contre la République soviétique, était-ce possible ? Les dirigeants du Parti eux-mêmes avaient été pris par surprise. Nous étions consternés. Comme toujours, dans les situations difficiles et périlleuses, c’est Trotsky que le Comité central envoya à Petrograd, quitte à le charger ensuite de responsabilités qui n’étaient pas les siennes [25].

Il fallut étudier et préciser la nature du mouvement, et avant tout ses causes ; il y en avait d’évidentes. Le Cronstadt de 1921 n’était plus le Cronstadt de 1917 ; le transfert du gouvernement soviétique à Moscou avait drainé une grande partie des militants ; la guerre civile en avait pris beaucoup. Les faubourgs ouvriers avaient fourni leurs contingents ; le Petrograd de l’insurrection d’Octobre, le Petrograd où s’étaient déroulées toutes les phases de la Révolution, donnait alors l’impression d’une capitale désaffectée, déchue de son rang. Zinoviev en avait la charge et il était le dernier homme capable d’administrer méthodiquement ; en outre, son attention était accaparée maintenant par l’Internationale communiste et ses sections ; la ville et la région étaient laissées à l’abandon, la condition des travailleurs et l’organisation du travail négligées au point que des grèves avaient éclaté. Située à la pointe extrême du pays, Petrograd se trouvait aussi mal placée que possible pour le ravitaillement quand la Russie était coupée de l’extérieur ; avantageuse en temps de paix, sa position devenait la plus exposée en temps de guerre.

Que des éléments contre-révolutionnaires aient cherché à profiter de la situation, c’était normal ; leur rôle était d’exciter les mécontentements, d’envenimer les griefs, de tirer vers eux le mouvement. D’où sortit le mot d’ordre des “ soviets sans bolchéviks ” ? il n’est pas aisé de le préciser, mais il était si commode pour rallier tout le monde, tous les adversaires du régime, en particulier les socialistes-révolutionnaires, les cadets, les menchéviks, empressés à prendre une revanche, qu’il est permis de supposer que ce sont eux qui en eurent l’idée, et la propagande qu’ils firent sur cette revendication pouvait toucher les marins et les soldats, la plupart jeunes recrues venant des campagnes, troublés déjà par les plaintes acrimonieuses que leur apportaient les lettres de leurs familles, irritées par la brutale réquisition. Telles furent les conclusions auxquelles aboutit l’enquête menée par les dirigeants du Parti. Écrivant sur ce sujet un an plus tard “ pour l’anniversaire ”, Andrés Nin qui avait vécu toute l’année écoulée en Russie soviétique et avait eu la possibilité de s’informer de vérifier, donnait des explications et appréciations identiques [26].

La thèse des adversaires des bolchéviks a été exposée dans diverses brochures, écrites généralement par des anarchistes. On peut la retrouver dans celle qui est, je crois, la dernière en date, publiée en 1948 par Ida Mette, aux Editions Spartacus, sous le titre La Commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des Soviets. La conclusion de l’auteur est déjà indiquée clairement par ce titre, mais il déclare n’avoir entrepris son travail que pour établir la vérité historique sur cet événement douloureux. Y a-t-il réussi ? Il reconnaît que des éléments manquent encore pour une analyse définitive, les Archives du gouvernement soviétique et de l’Armée rouge ne pouvant être consultées. Cependant il reproduit et commente beaucoup de documents importants. Mais que de contradictions parmi les témoignages et appréciations qu’il cite, émanant pour la plupart de partisans délibérément hostiles aux bolchéviks.

Sur l’origine et la cause du soulèvement, un des chefs de l’insurrection, Pétritchenko, écrit en 1926 que c’est le maintien du régime du communisme de guerre quand la guerre civile était finie qui a irrité les ouvriers et les a poussés à se soulever contre le gouvernement soviétique. Mais celui-ci n’était pas moins désireux qu’eux de passer d’un régime de guerre à un régime de paix. A-t-il trop tardé à le faire ? Pouvait-il appliquer plus tôt la nouvelle politique économique qui, depuis des mois, faisait l’objet de ses préoccupations ? on étudiait, on cherchait ; la grande discussion sur les syndicats s’inscrit précisément dans le cadre de ces recherches. Bien téméraire serait celui qui croirait pouvoir donner une réponse à ces questions, alors qu’il est difficile, sinon impossible, de reconstituer exactement la situation générale existant alors.

Même si on admet que le soulèvement fut le fait d’ouvriers et de marins qui agissaient en pleine indépendance, de leur propre initiative, sans liaison avec des contre-révolutionnaires, il faut reconnaître que dès le déclenchement du soulèvement, tous les ennemis des bolchéviks accoururent : socialistes-révolutionnaires de droite et de gauche, anarchistes, menchéviks ; la presse de l’étranger exulte ; elle n’a même pas attendu la phase active du conflit pour le signaler ; le programme des rebelles ne l’intéresse pas, mais elle comprend que leur révolte peut accomplir ce que les bourgeoisies coalisées n’ont pu faire : renverser un régime exécré dont depuis des années elle guette vainement la chute.

Parmi les tracts distribués à Cronstadt, celui qui est signé : un groupe de menchéviks, se termine par ces mots : “ Où sont les vrais contre-révolutionnaires ? Ce sont les bolchéviks, les commissaires. Vive la révolution ! Vive l’Assemblée constituante ! ” D’après le Messager socialiste, organe officiel des social-démocrates russes publié à l’étranger, “ les mots d’ordre cronstadiens sont menchéviks ”, tandis que Martov nie la participation au mouvement des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires. Pour lui, l’initiative appartient aux marins, qui rompent avec le parti communiste sur des questions d’organisation non de principes.

Les faits rapportés dans la brochure montrent que c’est le Comité révolutionnaire provisoire qui prit l’initiative des mesures militaires. Sur une fausse nouvelle, il se hâta de faire occuper les points stratégiques, s’empara des établissements d’Etat, etc. Ces opérations ont lieu le 2 mars, et c’est seulement le 7, que le gouvernement, ayant épuisé les tentatives de conciliation, dut se résoudre à ordonner l’attaque. Les socialistes-révolutionnaires s’étaient employés à empêcher une solution pacifique du conflit. Un de leurs chefs, Tchernov, cet ancien ministre des cabinets de coalition qui menèrent la révolution de Février à Kornilov et à Kérensky, s’écria : “ Ne vous laissez pas tromper en entamant avec le pouvoir bolchévique des pourparlers que celui-ci entreprendra dans le but de gagner du temps. ” Le gouvernement engagea l’action devenue inévitable à contre-coeur comme le confirme le témoignage de Loutovinov, un des leaders de l’ “ Opposition ouvrière ” ; arrivant à Berlin le 21 mars, il déclarait : “ Les nouvelles publiées par la presse étrangère sur les événements de Cronstadt sont fortement exagérées. Le gouvernement des Soviets est assez fort pour en finir avec les rebelles ; la lenteur des opérations s’explique par le fait qu’on veut épargner la population de la ville. ”

Loutovinov avait été envoyé à Berlin en disgrâce, et le fait qu’il appartenait à l’ “ Opposition ouvrière ” donne un prix spécial à sa déclaration.

S’il est possible que le gouvernement des Soviets ait commis des fautes, que dire du rôle d’un homme comme Tchernov qui ne voit dans l’affaire que l’occasion d’une revanche contre les bolchéviks qui l’ont détrôné de son fauteuil présidentiel en dissolvant l’Assemblée constituante. Sachant que l’insurrection est vouée à l’échec, il fait tout ce qu’il peut pour exciter les marins, contribuant ainsi à accroître un vain sacrifice de vies humaines. Étant donnée la situation, les combats, dès qu’ils s’engagèrent, ne pouvaient être qu’acharnés ; les pertes furent lourdes des deux côtés, parmi les rebelles et parmi les aspirants de l’Armée rouge.

À diverses reprises, les marins de Cronstadt avaient montré qu’ils étaient enclins à céder à l’impatience. Sous le Gouvernement provisoire, le 13 mai, ils avaient proclamé que “ le seul pouvoir à Cronstadt est le Soviet ”. C’est Trotsky qui prit alors leur défense contre le ministre menchévik Tsérételli, comme on l’a vu par la note ci-dessus. Deux mois plus tard, au cours de la période de grands troubles connue comme les “ Journées de Juillet ” consécutive à la malheureuse offensive décidée par Kérensky sous la pression des Alliés, les marins de Cronstadt vinrent en masse à Petrograd. Après avoir manifesté à travers la ville, ils se rendirent au Palais de Tauride où siégeait le Soviet et, sur un ton impératif, demandèrent que les ministres socialistes vinssent s’expliquer devant eux. C’est Tchernov qui se montra le premier. “ Fouillez-le ! Assurez-vous qu’il n’a pas d’armes ! ” crie-t-on aussitôt de divers côtés. L’accueil manquait de cordialité. “ Dans ce cas, je n’ai rien à dire ”, déclara-t-il, et tournant le dos à la foule, se dispose à regagner le Palais. Cependant le tumulte s’apaise. Il peut faire un bref discours pour tenter d’apaiser les protestataires. Quand il a fini, plusieurs marins, des costauds, s’emparent de lui, le poussent vers une auto, le prenant comme otage. Cet acte imprévu provoque une extrême confusion ; on approuve ou on proteste. Tandis qu’on discute, des ouvriers se précipitent vers l’intérieur du Palais, criant : “ Tchernov a été arrêté par des énergumènes ! Il faut le sauver ! ” Martov, Kaménev, Trotsky quittent en hâte la séance. Non sans peine, Trotsky obtient que Tchernov soit libéré et, le prenant par le bras, le ramène au Soviet. En 1921, Tchernov avait complètement oublié cette scène vieille de quatre années. Il ne songeait plus qu’à exciter criminellement les frères de ces marins qui l’avaient traité plus rudement que ne le firent les bolchéviks.

Notes

[25] Trotsky connaissait bien Cronstadt et ses militants. Dans son Histoire de la Révolution russe, il en parle en ces termes : “ Malgré des répressions implacables, la flamme de la révolte ne s’était jamais éteinte à Cronstadt. Elle jaillit menaçante après l’insurrection... Le 13 mai 1917, le Soviet prit cette décision : “ Le seul pouvoir à Cronstadt est le Soviet des députés ouvriers et soldats. ” Un ordre exemplaire fut maintenu ; on ferma les bouges... Les marins de Cronstadt constituèrent une sorte d’ “ Ordre militant de la révolution... ” Chez les hauts dirigeants il fut décidé de donner aux gens de Cronstadt une leçon. Ce fut Tsérételli qui se fit le procureur. Trotsky prit leur défense. ” I, 392.

[26] Correspondance internationale, 12 avril 1922.
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Message par Alex Lun 31 Jan - 21:28

Eh ben, y en a qui ont pas peur d'écrire des conneries!!

Le Cronstadt de 1921 n’était plus le Cronstadt de 1917

C'est faux, ce sont les même personnes. "D'après l'historien anglais Israel Getzler, dans son livre Cronstadt (1917-1921), 75 % des marins de Cronstadt s'étaient engagés avant 1918." Précisons que cet historien s'est appuyé sur des archives soviétiques.

’où sortit le mot d’ordre des “ soviets sans bolchéviks ” ?

Le mot d'ordre, c'était surtout "des soviets libres!".

Il reconnaît que des éléments manquent encore pour une analyse définitive, les Archives du gouvernement soviétique et de l’Armée rouge ne pouvant être consultées.
Désormais c'est possible et tu peux lire l'article de l'encyclopédie universalis afin de te mettre à jour. Cela dit on le savait depuis longtemps si on eu fait confiance à Emma Goldman...

Sur l’origine et la cause du soulèvement, un des chefs de l’insurrection, Pétritchenko, écrit en 1926 que c’est le maintien du régime du communisme de guerre quand la guerre civile était finie qui a irrité les ouvriers et les a poussés à se soulever contre le gouvernement soviétique. Mais celui-ci n’était pas moins désireux qu’eux de passer d’un régime de guerre à un régime de paix. A-t-il trop tardé à le faire ? Pouvait-il appliquer plus tôt la nouvelle politique économique qui, depuis des mois, faisait l’objet de ses préoccupations ?
Les marins de Cronstadt ne voulaient pas de la NEP. Si ç'avait été le cas, ils ne se seraient pas révoltés.

si on admet que le soulèvement fut le fait d’ouvriers et de marins
J'adore ce "si on admet". Ben oui c'était pas des bisounours ou des éléphants roses qui se révoltaient.

tous les ennemis des bolchéviks accoururent : socialistes-révolutionnaires de droite et de gauche, anarchistes, menchéviks
Il a oublié les nombreux ex-bolchéviques...

la presse de l’étranger exulte
Encore un grand complot bourgeois. Au moins cette presse était plus ou moins libre...

“ les mots d’ordre cronstadiens sont menchéviks ”
Bon, je crois que tu n'as pas bien lu l'article d'universalis:
Le 28 février, l’équipage du cuirassé Petropavlovsk adopte une résolution revendiquant: la réélection des soviets au suffrage universel et secret; la liberté de parole et de presse pour les ouvriers, les paysans, les partis anarchistes et socialistes de gauche; la liberté de réunion et d’association pour les ouvriers et les paysans, avec possibilité de constituer des syndicats; la libération de tous les prisonniers politiques socialistes; la suppression de tous les départements politiques spéciaux (armée, marine, transports); la disparition de la position privilégiée qu’occupe le Parti communiste; la suppression de tous les détachements armés communistes; le droit pour les paysans de disposer de leurs terres et la possibilité pour de petites manufactures d’exister à condition qu’il ne soit pas fait usage du travail salarié. Le lendemain, un meeting de 12 000 personnes à Cronstadt adopte la résolution du Petropavlovsk.

Sachant que l’insurrection est vouée à l’échec, il fait tout ce qu’il peut pour exciter les marins, contribuant ainsi à accroître un vain sacrifice de vies humaines.
Pour un peu, on nous ferait croire que si les marins se sont fait massacrés, c'est bien de leur faute!!

À diverses reprises, les marins de Cronstadt avaient montré qu’ils étaient enclins à céder à l’impatience.
Où l'auteur découvre que les marins de cronstadt sont des révolutionnaires...

C’est Trotsky qui prit alors leur défense contre le ministre menchévik Tsérételli, comme on l’a vu par la note ci-dessus.
C'est Trotsky qui a fait envoyer l'armée rouge.


Ce genre de propagande, c'est vraiment grand-guignolesque. Ca ne tient pas deux secondes devant un travail d'historien sérieux, mais y a quand même des gens aveuglés par leur idéologie pour y croire.
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:01

Je ne fais que citer alfred rosmer.Comme dirait l'autre,je n'ai pas tout les éléments en ma possession pour émettre un jugement definitif sur cette affaire.TU parles d'aveuglement,je te retourne le compliment!Comment faire confiance a des adversaires acharnés des bolcheviks???Nous pouvons nous accuser mutuellement de raconter des mensonges,le debat tournant ainsi en rond...
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:03

C'est faux, ce sont les même personnes. "D'après l'historien anglais Israel Getzler, dans son livre Cronstadt (1917-1921), 75 % des marins de Cronstadt s'étaient engagés avant 1918." Précisons que cet historien s'est appuyé sur des archives soviétiques.

Et il sort d'ou,cet historien?
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:06

Eh ben, y en a qui ont pas peur d'écrire des conneries!!


C'est vrai,tout ce qui n'est pas ecrit par un anarchiste est irrecevable!On se demande bien qui est autoritaire,entre nous!
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Message par Alex Lun 31 Jan - 22:07

Je ne fais que citer alfred rosmer

Qui est si je ne m'abuse un trotskiste...

Comme dirait l'autre,je n'ai pas tout les éléments en ma possession pour émettre un jugement definitif sur cette affaire.

Pourtant je n'ai fais que ça de les donner, les éléments...

TU parles d'aveuglement,je te retourne le compliment!Comment faire confiance a des adversaires acharnés des bolcheviks???
L'encyclopédie universalis est-elle anar? Grande question... Les documents soviétiques sont-ils anars? Hum, ça m'étonnerait bien... En fait il semblerait bien que l'Histoire soit tout simplement un "adversaire acharné des bolchéviques" en révélant la vérité.

Nous pouvons nous accuser mutuellement de raconter des mensonges,le debat tournant ainsi en rond...
Sauf que moi je ne mens pas Mr. Green
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Message par Alex Lun 31 Jan - 22:12

corto maltese 89 a écrit:C'est faux, ce sont les même personnes. "D'après l'historien anglais Israel Getzler, dans son livre Cronstadt (1917-1921), 75 % des marins de Cronstadt s'étaient engagés avant 1918." Précisons que cet historien s'est appuyé sur des archives soviétiques.

Et il sort d'ou,cet historien?

C'est un historien qui s'est notamment basé sur des documents des archives soviétiques. Tu peux vérifier si ça t'amuse.

C'est vrai,tout ce qui n'est pas ecrit par un anarchiste est irrecevable!On se demande bien qui est autoritaire,entre nous!
Donc je le redemande: l'encyclopédie universalis est-elle anarchiste?
Ensuite je ne vois pas le rapport avec l'autoritarisme.
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:19

tu cherches a tout prix a voir raison,c'est tout...Bon,je regarderai ça demain.
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:23

TU parles d'aveuglement,je te retourne le compliment!Comment faire confiance a des adversaires acharnés des bolcheviks???

L'encyclopédie universalis est-elle anar? Grande question... Les documents soviétiques sont-ils anars? Hum, ça m'étonnerait bien... En fait il semblerait bien que l'Histoire soit tout simplement un "adversaire acharné des bolchéviques" en révélant la vérité.

Non,je parle d'emma goldman,pas d'universalis.Je me méfie quand meme,la mode etant a la révision de l'histoire soviétique.(ah,ces méchants bolchéviks).
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Message par Alex Lun 31 Jan - 22:29

Alors admettons, Emma Goldman est méchante. Je m'en fous, il me reste universalis et les documents soviétiques ainsi que les travaux sérieux d'historiens, qui d'ailleurs disent à peu près la même chose qu'Emma Goldman!! Mr.Red

la mode etant a la révision de l'histoire soviétique.

La mode étant surtout qu'on a accès aux archives et qu'on en sait davantage. Moi la révision je la vois plutôt ailleurs mais bon je ne m'étendrais pas là dessus.
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Message par corto maltese 89 Lun 31 Jan - 22:37

Le serieux des historiens,permet moi d'en douter!
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Message par Alex Lun 31 Jan - 22:45

On peut toujours douter d'un travail historique à condition d'en apporter des preuves irréfutables et d'avancer des hypothèses qui se tiennent. A partir du moment ou un travail s'appuie sur des documents d'archive officiels, c'est déjà difficilement contestable, ou disons que c'est contestable à la marge, sur des détails.
Le "révisionnisme" existe aussi dans l'histoire qui est enseignée à l'ecole, notamment en ce qui concerne l'histoire de France (il n'est pas normal, par exemple, que les français aient globalement une image positive de Napoléon et lui dédient même des fêtes (ou des timbres!)). Mais en s'appuyant sur des documents d'époque, on arrive généralement à se rapprocher de la vérité. Généralement les travaux universitaires remplissent aisément cette fonction.
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Message par corto maltese 89 Mar 1 Fév - 18:56

De toute façon,tu as un parti pris anti bolchévique!Partant de la,je pourrais t'envoyer toutes les études corroborant la version des bolchéviques,tu les rejeteras!Je n'arriverai pas te convaincre(tel n'est pas mon but),et réciproquement!Cet épisode est douloureux,et je conçois que les acteurs n'en tire aucune gloriole...Mais une révolution n'est pas une partie de plaisir.Je maintiens que les circonstances imposaient des mesures radicales.Que voulais-tu que fassent les bolcheviks?Laisser une insurection menacer la jeune république?C'eut été de l'inconscience!Et puis,qui étaient les marins de cronstadt?Les versions divergent,mais ce n'étaient plus ceux de 17(contrairement a ce que tu affirmes)Maintenant,tu peux dire ce que tu veux,tu as toujours raison!
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Message par corto maltese 89 Mar 1 Fév - 22:10

http://mapage.noos.fr/revuesocialisme/debatcronstadt.html
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Message par Alex Mar 1 Fév - 23:31

De toute façon,tu as un parti pris anti bolchévique!
Peut-être mais ça ne remet pas en cause l'histoire.

je pourrais t'envoyer toutes les études corroborant la version des bolchéviques
Je les attends de pied ferme ces "études".

Que voulais-tu que fassent les bolcheviks?Laisser une insurection menacer la jeune république?
Voilà que tu défends la république maintenant... Rolling Eyes
Cette insurection était révolutionnaire, c'est ça que t'arrives pas à comprendre.
Les bolcheviks se prenaient pour les maîtres, tu dénies tout libre arbitre au peuple. Chez toi ce n'est pas "que devait faire le peuple de Cronstadt" mais que "devait faire les bolcho face au peuple de Cronstadt". Etonnant pour quelqu'un qui se prétend révolutionnaire de soutenir un pouvoir autocratique et non pas les révolutionnaires qui réclament la liberté et l'autogestion.

Mais une révolution n'est pas une partie de plaisir
C'est sans doute ce qu'ont pensé les marins et ouvriers de Cronstadt...

Les versions divergent,mais ce n'étaient plus ceux de 17(contrairement a ce que tu affirmes)
Là tu vois je me marre devant mon écran. "Les versions divergent, mais c'est la mienne la bonne et la tienne est fausse". Bon, comment peux tu prouver ce que tu avances? Tu ne peux pas, parce que les documents historiques font foi, tout simplement. Alors il ne te reste plus qu'à citer Trotsky (un avis très impartial bien entendu), Lénine, et toute la clique qui s'en réclame jusqu'à aujourd'hui. D'ailleurs, le lien que tu mets montre que même chez les trotskistes y en a qui se posent des questions (ce qui n'empêche pas certains de déblatérer les mêmes âneries apprises par coeur).
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Message par corto maltese 89 Mer 2 Fév - 19:05

What the fuck ?!? What the fuck ?!? What the fuck ?!? What the fuck ?!? What the fuck ?!? What the fuck ?!?
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Message par Pedro Jeu 3 Fév - 21:27

Alex a écrit:Eh ben, y en a qui ont pas peur d'écrire des conneries!!

Le Cronstadt de 1921 n’était plus le Cronstadt de 1917

C'est faux, ce sont les même personnes. "D'après l'historien anglais Israel Getzler, dans son livre Cronstadt (1917-1921), 75 % des marins de Cronstadt s'étaient engagés avant 1918." Précisons que cet historien s'est appuyé sur des archives soviétiques.

’où sortit le mot d’ordre des “ soviets sans bolchéviks ” ?

Le mot d'ordre, c'était surtout "des soviets libres!".

Il reconnaît que des éléments manquent encore pour une analyse définitive, les Archives du gouvernement soviétique et de l’Armée rouge ne pouvant être consultées.
Désormais c'est possible et tu peux lire l'article de l'encyclopédie universalis afin de te mettre à jour. Cela dit on le savait depuis longtemps si on eu fait confiance à Emma Goldman...

Sur l’origine et la cause du soulèvement, un des chefs de l’insurrection, Pétritchenko, écrit en 1926 que c’est le maintien du régime du communisme de guerre quand la guerre civile était finie qui a irrité les ouvriers et les a poussés à se soulever contre le gouvernement soviétique. Mais celui-ci n’était pas moins désireux qu’eux de passer d’un régime de guerre à un régime de paix. A-t-il trop tardé à le faire ? Pouvait-il appliquer plus tôt la nouvelle politique économique qui, depuis des mois, faisait l’objet de ses préoccupations ?
Les marins de Cronstadt ne voulaient pas de la NEP. Si ç'avait été le cas, ils ne se seraient pas révoltés.

si on admet que le soulèvement fut le fait d’ouvriers et de marins
J'adore ce "si on admet". Ben oui c'était pas des bisounours ou des éléphants roses qui se révoltaient.

tous les ennemis des bolchéviks accoururent : socialistes-révolutionnaires de droite et de gauche, anarchistes, menchéviks
Il a oublié les nombreux ex-bolchéviques...

la presse de l’étranger exulte
Encore un grand complot bourgeois. Au moins cette presse était plus ou moins libre...

“ les mots d’ordre cronstadiens sont menchéviks ”
Bon, je crois que tu n'as pas bien lu l'article d'universalis:
Le 28 février, l’équipage du cuirassé Petropavlovsk adopte une résolution revendiquant: la réélection des soviets au suffrage universel et secret; la liberté de parole et de presse pour les ouvriers, les paysans, les partis anarchistes et socialistes de gauche; la liberté de réunion et d’association pour les ouvriers et les paysans, avec possibilité de constituer des syndicats; la libération de tous les prisonniers politiques socialistes; la suppression de tous les départements politiques spéciaux (armée, marine, transports); la disparition de la position privilégiée qu’occupe le Parti communiste; la suppression de tous les détachements armés communistes; le droit pour les paysans de disposer de leurs terres et la possibilité pour de petites manufactures d’exister à condition qu’il ne soit pas fait usage du travail salarié. Le lendemain, un meeting de 12 000 personnes à Cronstadt adopte la résolution du Petropavlovsk.

Sachant que l’insurrection est vouée à l’échec, il fait tout ce qu’il peut pour exciter les marins, contribuant ainsi à accroître un vain sacrifice de vies humaines.
Pour un peu, on nous ferait croire que si les marins se sont fait massacrés, c'est bien de leur faute!!

À diverses reprises, les marins de Cronstadt avaient montré qu’ils étaient enclins à céder à l’impatience.
Où l'auteur découvre que les marins de cronstadt sont des révolutionnaires...

C’est Trotsky qui prit alors leur défense contre le ministre menchévik Tsérételli, comme on l’a vu par la note ci-dessus.
C'est Trotsky qui a fait envoyer l'armée rouge.


Ce genre de propagande, c'est vraiment grand-guignolesque. Ca ne tient pas deux secondes devant un travail d'historien sérieux, mais y a quand même des gens aveuglés par leur idéologie pour y croire.

Rosmer écrit sans doute moins de conneries que toi, et en plus, il est un des acteurs de cette époque. Ces écrits font plutôt référence dans le mouvement ouvrier.
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