L'Eglise catholique espagnole perd sa dotation publique

L'Eglise catholique espagnole perd sa dotation publique

LE MONDE fr • Mis à jour le 23.09.06 | 14h27

MADRID CORRESPONDANTE


L'Eglise espagnole devra davantage compter sur le bon vouloir de ses fidèles pour son financement. Telle est l'idée directrice de l'accord, annoncé vendredi 22 septembre à Madrid, que viennent de conclure le gouvernement espagnol et la conférence épiscopale.

Cette réforme poursuit une évolution commencée après la mort de Franco.


Pendant la dictature, l'Eglise catholique s'était habituée à ne manquer de rien grâce à la dotation budgétaire directe que lui versait l'Etat. Les accords de 1979 entre l'Espagne et le Saint-Siège ont considéré que l'Eglise devait parvenir à l'autofinancement. Ils avaient prévu que la dotation publique serait progressivement remplacée par un système lié à l'impôt sur le revenu.

Ce deuxième aspect fut mis en oeuvre en 1987. Depuis cette date, les contribuables peuvent cocher, sur leur déclaration, une case prévue à cet effet s'ils souhaitent que 0,52 % de leur impôt sur le revenu soit reversé à l'Eglise. Celle-ci avait pensé, par ce mécanisme, obtenir les fonds suffisant à son fonctionnement.

"COMPENSER"

Elle a déchanté en constatant que les contribuables volontaires étaient moins nombreux que prévu, et moins nombreux chaque année. Ils représentaient 42,73 % des foyers fiscaux en 1993, et 34,32 % en 2002. Cela a conduit l'Etat à "compenser", chaque année, ce manque à gagner par une dotation d'environ 30 millions d'euros. Un second problème est venu s'ajouter en 2005 lorsque la Commission européenne a menacé de poursuite l'Espagne si elle maintenait l'exemption de TVA dont bénéficie l'Eglise.

La nouvelle réforme supprime la dotation compensatoire ; porte de 0,52 % à 0,7 % la fraction de l'impôt sur le revenu que les contribuables pourront orienter vers l'Eglise et soumet à la TVA les achats de biens effectués par l'Eglise.

Aux yeux du gouvernement, cet accord "établit les bases définitives pour avancer dans le chemin de l'autofinancement de l'Eglise catholique en Espagne", a précisé la première vice-présidente du gouvernement, María Teresa Fernández de la Vega. Pour l'exécutif de M. Zapatero, cet accord est un soulagement, dans la mesure où l'Eglise a combattu, y compris sur le pavé, un grand nombre de ses réformes, comme celle sur l'enseignement, le mariage homosexuel, l'assouplissement du divorce ou la bioéthique.

Selon la plus récente ventilation disponible, l'Eglise avait recueilli, en 2002, 105 millions d'euros par l'impôt sur le revenu et 27 millions par la dotation. C'est loin d'être la seule contribution de la puissance publique aux institutions catholiques : les établissements scolaires privés sous contrat sont ainsi gratuits car financés par l'Etat.

Cécile Chambraud
Article paru dans l'édition du 24.09.06

Leur société Lutte Ouvrière n°1980 du 14 juillet 2006

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La nouvelle croisade de l’Église catholique

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La venue du pape à Valence, pour la «rencontre mondiale des familles» organisée par les partis de droite et les organisations religieuses, a été pour le clergé espagnol l’occasion de mener campagne contre les récentes réformes du gouvernement Zapatero.

Le clergé avait organisé d’immenses manifestations contre le mariage des homosexuels, accusé de «corrompre l’institution du mariage». Un cardinal s’est répandu en imprécations contre l’avortement, promettant l’excommunication pour «la mère, le père et le personnel médical». Et pour que le message soit clair, il a aussi accusé les couples n’ayant que deux enfants de saboter leur mariage «volontairement rendu stérile».

Mais au-delà de ces élucubrations semblant sortir tout droit du Moyen Âge, ce qui est le plus scandaleux dans ce voyage, c’est que le pape soit allé jouer les moralistes dans un pays où l’Église, et l’un de ses prédécesseurs, Pie XI, ont soutenu le massacreur Franco, allant jusqu’à parler de «sainte croisade» pour qualifier la guerre d’extermination menée contre les ouvriers et les paysans espagnols.

Mais il est vrai qu’on dit que l’assassin revient toujours sur les lieux de son crime.

La moindre des choses, effectivement, c'est de ne pas financer les gens qui vous combattent.
L'argent public, pour les services public. Les curés, imams et autres rabbins n'ont qu'à se démerder!