BANLIEUES 25 octobre Marchons avec Aclefeu

Site de la LCR_Dernière mise à jour :
2006-10-24 16:23:23
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BANLIEUES
Marchons avec Aclefeu
Le collectif AClefeu, né à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) après la révolte des quartiers populaires de 2005, a sillonné la France, de mars à juin 2006, pour établir des cahiers de doléances. AClefeu appelle à une grande marche citoyenne, le 25 octobre à Paris (rendez-vous à Denfert-Rochereau, à 14h), afin d’être reçu à l’Assemblée nationale et de porter les doléances. Entretien avec Mohamed Mechmache, président d’AClefeu.

Comment est né le collectif AClefeu ?

Mohamed Mechmache - Il s’est constitué suite à la mort des deux jeunes à Clichy-sous-Bois et Montfermeil, l’an dernier, et après la révolte sociale d’octobre-novembre 2005. Le message était clair : notre société va mal. Donc, il y a de la révolte. Nous avons fait une comparaison entre les pouvoirs politiques de gauche ou de droite depuis 20 ou 30 ans. Le fossé n’a fait que se creuser avec la population. Nous en avions marre des projets qui ne viennent que d’en haut et qui ne correspondent plus aux attentes de ceux qui vivent en bas. Le mieux était donc d’aller à la rencontre de ces citoyens, de leur donner la parole. Les acteurs principaux, ce sont eux. Le mieux est donc qu’ils expriment ce qu’ils vivent au quotidien. D’où l’idée de cahiers de doléances, qui partent de la base, et qui remontent vers le haut, vers le pouvoir. Afin qu’elles soient écoutées et que le pouvoir réponde à l’appel.

Aviez-vous déjà une expérience militante ?

M. Mechmache - Dans les associations de quartier, je faisais un travail de terrain depuis longtemps. J’ai participé à la « marche des beurs » des années 1980, pour l’égalité des chances et la reconnaissance. Cette marche a servi, parce que la carte de séjour est passée à dix ans. Mais rien d’autre n’a été obtenu depuis. Quant aux autres membres de l’association, ce sont des travailleurs, des chômeurs, qui se sentent concernés par la crise de novembre 2005 et qui ont envie de bouger. Tout s’est déclenché à la suite d’une émission de télévision regardée collectivement. Nous y avions vu un ministre de l’Intérieur - je ne donne plus son nom, car je ne veux plus m’arrêter sur les personnes, je préfère l’appeler « le ministre » - faire un discours dans l’émission « À vous de juger ». Le ministre n’était là que pour toucher l’électorat d’extrême droite. Or, il y a une souffrance énorme. Il faut répondre à cela, réagir !

Comment vous est venue l’idée du nom, AClefeu ?

M. Mechmache - Nous avons joué avec les mots de la République : « Liberté, égalité, fraternité ». En théorie, ces valeurs sont bonnes. En pratique, elles n’existent pas. Et comme il y avait eu le feu pendant 21 jours, on s’est appelé Association du collectif liberté, égalité, fraternité ensemble et unis, ce qui donne AClefeu.

Vous avez circulé dans toute la France en caravane...

M. Mechmache - Un énorme travail. Nous avons parcouru 120 villes. Nous partions pour une semaine à chaque fois. Les gens fuient les institutions. Faire venir la population vers les institutions, c’est impossible. Le meilleur moyen est de se déplacer, d’aller à l’écoute et d’échanger. Les personnes qui ont écrit dans nos cahiers de doléances ne sont nullement partie prenante de réseaux militants. Ce sont des personnes lambda. Nous avons aussi rencontré pas mal d’étudiants qui se sont battus contre le CPE, etc. Nous nous sommes arrêtés dans les quartiers, dans les zones rurales et les centres-villes. Pas seulement dans les cités. Pour nous, un centre-ville ou une zone rurale, c’est aussi un quartier. Nous avons donc vu un panel de population très large. Nous arrêtions notre caravane, nous sortions des tables et des tréteaux, avec une sono. On expliquait notre démarche : que nous voulions faire des choses avec eux et pas sans eux, pour une politique choisie et non plus subie. Cette politique, il faut la construire ensemble.

Quels sont vos objectifs aujourd’hui ?

M. Mechmache - Le 25 octobre, ce n’est pas une manifestation, c’est une marche qui, symboliquement, partira de Clichy-sous-Bois. Une manifestation peut vite déraper. Nous préférons une marche pacifique, afin que le plus possible de personnes s’y associent, des enfants, des familles. Cette action n’aura de poids vis-à-vis des « politiques » que si elle est respectée et sans récupération. Les gens doivent venir en tant que citoyens. C’est la meilleure façon de faire comprendre au pouvoir politique que l’acteur principal est le citoyen.

En novembre 2005, il semblait n’y avoir aucune revendication...

M. Mechmache - C’est une révolte sociale, une accumulation. Il est faux de dire qu’il n’y a pas de revendications. Quand les jeunes ont commencé à brûler les écoles, les bâtiments administratifs, ils se sont rebellés contre quelque chose. Lorsque des entreprises brûlent, cela pose la question du travail. Il suffit de se pencher sur le terrain pour comprendre. Partout où nous sommes passés, beaucoup de gens se sont ralliés à cette cause. Des collectifs AClefeu sont en train de se créer. Ce collectif est « apolitique », ou alors il fait de la politique d’une autre façon, par la participation démocratique des citoyens. De ce point de vue, nous sommes le plus gros mouvement politique qui existe.

Propos recueillis par Dominique Mezzi ( ROUGE )

Je me suis laissé dire sur un autre forum que Clémentine Salarié de la mairie de Paris serra présente,et la Royal,le Khan,le Fabius?

ils ont un blog sur google:
http://aclefeu.blogspot.com/
réunion collectif AC le feu marche silencieuse pour le cahier de doléances du 25 octobre

Ouais... Bof... L'interview de ce type dans Rouge me laisse fortement dubitatif. Avec du "citoyen" en veux-tu en voilà, on fait de la mélasse de lutte de classes. Je n'aime pas les "représentants" de ceux qui parlent à la place que ceux qui "sont". On en a marre des "assistants sociaux " !!!

Encore un curé... Il faudrait développer l'argument - c'est vrai, plutôt que de grincer des dents comme je le fais. Vos arguments sont donc bienvenus. J'y répondrai.