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Turquie, l'interdiction du voile remise en question

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Turquie, l'interdiction du voile remise en question Empty Turquie, l'interdiction du voile remise en question

Message par Pedro Mer 16 Fév - 20:40

Lu sur le forum des amis de LO :

TURQUIE


Plus d'un demi-siècle après la disparition de Mustafa Kemal Atatürk
L'interdiction du voile remise en question



Istanbul : Marie-Michèle Martinet
[16 février 2005]

La question est restée en suspens pendant plusieurs semaines : fallait-il autoriser la publication de la correspondance et du journal intime de Latife Usakligil, qui fut l'épouse de Mustafa Kemal Atatürk jusqu'à leur divorce, en 1925 ? La réponse a finalement été tranchée par le président de la Fondation d'histoire turque qui, à la demande de la famille Usakligil, a décidé que ces écrits resteraient secrets.


Décédée en 1975, celle qui, pendant deux ans, partagea la vie du «Gazi» a emporté dans la tombe sa part de vérité sur une relation conjugale particulièrement orageuse. Issue de la bonne société d'Izmir, polyglotte raffinée, Latife Usakligil n'avait jamais pu accepter les manières parfois fort cavalières de son mari, qui la délaissait au profit de ces longs dîners de travail très arrosés, restés célèbres dans l'entourage du fondateur de la république turque. De nombreux témoignages s'accordent cependant à relever que cette femme de caractère eut une réelle influence sur l'élaboration de certaines réformes, concernant notamment l'émancipation des femmes qui, à l'époque, n'avait rien à envier à la norme européenne. Dès 1934, avant les Françaises, les citoyennes turques allaient obtenir le droit de voter et d'être élues. Comme le remarque l'historien Jean-François Pérouse dans son récent ouvrage, La Turquie en marche (É. La Martinière), l'Assemblée nationale turque de 1935 comptait dix-huit femmes... soit cinq sièges de plus qu'en 1995.


Au regard du temps passé, des changements accomplis et de ceux que certains aimeraient aujourd'hui mettre en oeuvre, on mesure l'importance du bond en avant accompli sous l'impulsion de Mustafa Kemal Atatürk : adoption de l'alphabet latin, rejet des vieux symboles vestimentaires, tels que le fez, au profit du costume occidental... Le pays tout entier s'engagea, dès 1920, dans un profond bouleversement culturel. Parfois à marche forcée : Olivier Roy, chercheur au CNRS, qui vient de diriger la rédaction d'un ouvrage collectif, La Turquie aujourd'hui (éditions Universalis) rappelle que parmi les oukases édictés par Mustafa Kemal figurait «l'obligation faite aux fonctionnaires d'assister aux bals du samedi avec leurs épouses en robe du soir et les bras nus, ce qui, dans les villages reculés de l'Anatolie, devait apparaître comme une sorte de nudisme».


Face à un tel esprit de réforme et d'audace, ce début de XXIe siècle à Ankara peut sembler, surtout dans le domaine culturel, bien timoré ; et dominé avant tout par une volonté de recul et de repli.


A l'image de cette insistance du premier ministre turc à lever l'interdiction du foulard dans les universités, en dépit du refus maintes fois exprimé par les défenseurs de la laïcité. Dans une interview publiée récemment par un hebdomadaire allemand, Recep Tayyip Erdogan rappelle sa volonté de faire adopter, à plus ou moins long terme, le port du voile à l'université. Le premier ministre turc confie également que sa fille, qui poursuit ses études aux Etats-Unis pour pouvoir continuer à se voiler la tête, considère le foulard non comme une contrainte, mais comme un accessoire de l'élégance féminine.


Cette interview a provoqué un tollé en Turquie, l'opposition laïque accusant notamment le premier ministre d'avoir établi un agenda secret avec ses ministres pour tenter, en catimini, de modifier l'actuelle Constitution. Sur la défensive, Recep Tayyip Erdogan s'est efforcé d'atténuer son propos, accusant le journaliste allemand d'avoir falsifié ses déclarations. Mais celui-ci a riposté en publiant un échange de courriels attestant du sérieux et de l'honnêteté de son travail...


Comme ce fut déjà le cas à l'automne dernier, quand le gouvernement avait voulu faire voter une loi prévoyant de pénaliser l'adultère, l'image de la femme et son rôle dans la société turque se retrouvent donc encore une fois placés au centre de l'éternelle polémique opposant les tenants d'une Turquie moderne et laïque à ceux qui voudraient la voir renouer avec des traditions que les premiers jugent rétrogrades et liberticides. Avec en toile de fond la question de savoir si, en Turquie, l'Islam peut être soluble dans la démocratie ; ou l'inverse...


Même la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, finirait par y perdre ses repères. La semaine dernière, à Paris, devant les étudiants de Sciences Po, en présentant la Turquie comme un modèle de pays musulman dont Bagdad pourrait s'inspirer pour établir une démocratie en Irak, elle s'est attirée les foudres du très laïc président de la République turque, Ahmet Necdet Sezer : «La Turquie ne peut pas être citée comme exemple d'un Islam modéré, a-t-il martelé. La Turquie ne peut être décrite que comme un modèle de système laïc.»

Un système où les femmes voilées, même quand elles se présentent au bras de leur mari, ministre du gouvernement AKP, sont interdites de soirée dans l'enceinte du palais présidentiel. Ce même palais de Cankaya où, il y a plus d'un demi-siècle, robe noire et bras nus étaient déjà de rigueur.


Il y a peu, les femmes Turques avaient manifesté contre un projet de loi visant à punir l'adultère, et qui visait surtout les femmes. Souhaitons que là encore, nombre de femmes, de jeunes filles, mais aussi d'hommes, obligent ce gouvernement réactionnaire qu'est celui d'Erdogan, à remballer ses projets visant à ramener la femme, des années, voire des siècles en arrière.
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Message par Patience Dim 20 Fév - 11:24

La Turquie aune conception de la laïcité encore plus "féroce" que la nôtre..

Le port du voile y est même interdit dans les universités


C'est lié à leur histoire, n'y voyez surtout pas de racisme tongue
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Message par Pedro Dim 20 Fév - 21:15

Solférino a écrit:
Souhaitons que là encore, nombre de femmes, de jeunes filles, mais aussi d'hommes, obligent ce gouvernement réactionnaire qu'est celui d'Erdogan, à remballer ses projets visant à ramener la femme, des années, voire des siècles en arrière.

Des siecles en arriere?allons donc,il ne faut pas exagerer ...Cela ne ferait que replacer la Turquie au niveau de l'immense majorite des pays europeens qui autorisent le port du voile sur un domaine ou elle etait en avance.
Je vois certains adversaires de l'entree de la Turquie dans l'UE utiliser cela d'ici ,pretextant que cette derniere n'est plus laique bla bla bla..dans ce cas,il faudrait en dire autant du Royaume Uni,de l'Allemagne,des Pays Bas ,de l'Espagne,de l'Italie....je n'ai pas le courage de continuer la liste lol.

Je compare la situation de la Turquie actuelle, pour ce qui concerne le droit des femmes, à la situation de la Turquie d'il y a quelques siècles, non à certains pays d'Europe d'aujourdh'ui.
Pour le reste, je suis évidemment, mais je l'ai déjà affirmé dans d'autres posts, pour l'entrée de la Turquie dans l'Europe. Le gouvernement erdogan est réactionnaire, mais il n'est pas pire que celui de chirac, qui défonce les droits des travailleurs à coups de bulldozers, qui fait sévir son armée en Côte d'Ivoire et qui parle de dictateurs comme d' "amis de la France", et d' "amis personnels".
Dire non a l'entrée des Turcs en Europe, ce n'est pas rendre service aux femmes Turques et, d'une manière plus générale, aux travailleurs Turcs. Souvent, de plus, ce non cache (pas forcément pour tout le monde, bien sûr), des idées nauséabondes du genre "l'arrivée au sein de l'Europe d'un pays musulman va mettre à mal une Europe Chrétienne"...
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