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Ephéméride sur Louise Michel

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Ephéméride sur Louise Michel Empty Ephéméride sur Louise Michel

Message par Pedro Dim 9 Jan - 14:17

J'ai piqué cette éphéméride sur le forum des amis de LO :

9 janvier 1905 : mort de Louise Michel
Née en 1830 dans la Haute-Marne, fille d’un châtelain et de sa servante, Louise Michel grandit au château de ses grands-parents. Elle y reçoit une éducation libérale et une bonne instruction dans une ambiance voltairienne, qui lui permettent d’obtenir son brevet de capacité : la voilà institutrice. Mais elle refuse de prêter serment à l’empereur et ouvre alors une école privée en 1853. En 1855, elle enseigne dans une institution de la rue du Château-d’Eau. Elle écrit des poèmes, collabore à des journaux d’opposition, fréquente les réunions publiques. Sa rencontre avec Théophile Ferré, militant blanquiste, la marque pour la vie.


En novembre 1870, elle est présidente du Comité de vigilance républicain du XVIIIe arrondissement. Pendant la Commune, elle est garde au 61e bataillon, ambulancière, et elle anime le Club de la révolution, tout en se montrant très préoccupée de questions d’éducation et de pédagogie.Dans la nuit du 17 au 18 mars, les troupes du général Vinoy reçoivent l’ordre de reprendre les canons des Parisiens. Mais on avait oublié les chevaux ; et les ménagères ont eu le temps de donner l’alerte. Le comité de vigilance du XVIIIe arrondissement, que dirigent Ferré et Louise Michel, monte à l’assaut de la butte Montmartre. Et l’on voit alors d’étonnantes manifestations : femmes, enfants, gardes fédérés entourent les soldats, qui fraternisent avec la foule joyeuse et pacifique. Cependant, le soir, deux généraux, le général Lecomte qui le matin avait donné, sans être obéi, l’ordre de tirer sur les Parisiens, et le général Clément Thomas, qui avait, en juin 1848, décimé les insurgés, sont fusillés, rue des Rosiers. C'est la rupture définitive avec Versailles. Louise Michel comme son ami Ferré sont de ceux qui pensent qu'il faut en finir maintenant avec le gouvernement de Versailles, ils veulent poursuivre l'offensive sur Versailles pour arrêter le gouvernement et Thiers, ils ne sont pas écouter. Thiers n'a alors que peu de troupe à opposer à la commune, cela ne durera pas , l'occasion est manquée. Louise Michel fait partie de la franche des communards la plus révolutionnaire. Volontaire pour se rendre seule à Versailles afin de tuer Thiers, la presse bourgeoise la surnomme alors la Louve Rouge. Faite prisonnière lors de l'écrasement de la commune, elle assiste aux exécutions, elle échappe à la peine de mort. Elle est condamnée le 16 décembre 1871 à la déportation dans une enceinte fortifiée. Ayant vu mourir tout ses amis et surtout Ferré, elle réclame la mort au tribunal.


Arrivée en Nouvelle-Calédonie en 1873, Louise Michel date de cette époque son adhésion à l’anarchie, fidèle alors a son idéal, elle doit subir les injustices de ses gardes et de l'administration, elle s’emploie, malgré cela, à l’instruction des Canaques et les soutient dans leur révolte contre les colons. Révolte noyée dans le sang ou plutôt, brûlée dans les cendres puisque pour en finir avec les insurgés, l'administration de la colonie fait mettre le feu à la foret ou se cache les insurgés. Après l’amnistie de 1880, son retour à Paris est triomphal. «Un visage aux traits masculins, d’une laideur de peuple, creusé à coups de hache dans le cœur d’un bois plus dur que le granit... telle apparaissait, au déclin de son âge, celle que les gazettes capitalistes nommaient la Vierge rouge, la Bonne Louise» (Laurent Tailhade).


Figure légendaire du mouvement ouvrier, porte-drapeau de l’anarchisme, elle fait se déplacer les foules. Militante infatigable, ses conférences en France, en Angleterre, en Belgique et en Hollande se comptent par milliers. En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres. À la suite de la manifestation contre le chômage de Paris (1883), elle est condamnée à six ans de prison pour pillage, devant le tribunal, une fois encore louise Michel utilise le banc des accusés comme une tribune politique. Dans ses prises de paroles elle essaye à chaque fois de mettre en accusation l'état bourgeois : « Mais pourquoi me défendrais-je? Je vous l'ai déja déclaré, je me refuse à le faire(...)Je sais bien que tout ce que je pourrai vous dire ne changera rien a votre sentence ». C'est une lecon de courage que donne Louise Michel à chacune de ses comparutions devant les tribunaux de la république. Elle n'essaye pas de convaincre ses juges, c'est inutile ils sont aux ordres, elle les défie.


De 1890 à 1895, Louise Michel est à Londres, où elle gère une école libertaire. Rentrée en France, elle reprend ses tournées de propagande. Elle meurt au cours de l’une d’elles à Marseille. Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation, et tous les ans jusqu’en 1916 un cortège se rendra sur sa tombe.




Nous reproduisons ci-dessous article de La Gazette des Tribunaux de décembre 1871 qui relate le procès de Louise Michel à Versailles en décembre 1871



L'avocat général : il y a lieu de mettre Louise Michel en jugement pour :
1- Attentat ayant pour but de changer le gouvernement ;
2- Attentat ayant pour but d'exciter à la guerre civile en portant les citoyens à s'armer les uns contres les autres ;
3- Pour avoir, dans un mouvement insurrectionnel, porté des armes apparentes et un uniforme militaire, et fait usage de ces armes ;
4- Faux en écriture privée par supposition de personne ;
5- Usage d'une pièce fausse ;
6- Complicité par provocation et machination d'assassinat des personnes retenues soit-disant comme otages par la commune ;
7- Complicité d'arrestations illégales, suivies de tortures corporelles et de morts, en assistant avec connaissance les auteurs de l'action dans les faits qui l'ont consommée.
Crimes prévus par les articles 87, 91, 150, 151, 159, 59, 60, 302, 341, 344 du code pénal et 5 de la loi du 24 mai 1834.


Le président : Vous avez entendu les faits dont on vous accuse. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?

Louise Michel : Je ne veux pas me défendre, je ne veux pas être défendue. J'appartiens tout entière à la révolution sociale, et je déclare accepter la responsabilité de mes actes. Je l'accepte tout entière et sans restriction. Vous me reprochez d'avoir participé à l'assassinat des généraux ? A cela, je répondrais OUI, si je m'étais trouvée à Montmartre quand ils ont voulu faire tirer sur le peuple. Je n'aurais pas hésité à faire tirer moi-même sur ceux qui donnaient des ordres semblables. Mais, lorsqu'ils ont été faits prisonniers, je ne comprends pas qu'on les ait fusillés, et je regarde cet acte comme une insigne lâcheté !

Quant à l'incendie de Paris, oui j'y ai participé. Je voulais opposer une barrière de flammes aux envahisseurs de Versailles. Je n'ai pas eu de complices pour ce fait. J'ai agi d'après mon propre mouvement.

On dit aussi que je suis complice de la Commune ! Assurément oui, puisque la Commune voulait avant tout la révolution sociale, et que la révolution sociale est le plus cher de mes vœux. Bien plus, je me fais l'honneur d'être un des promoteurs de la Commune qui n'est d'ailleurs pour rien, pour rien qu'on le sache bien, dans les assassinats et les incendies. Moi qui ai assisté à toutes les séances de l'Hôtel de Ville, je déclare que jamais il n'y a été question d'assassinats ou d'incendie. Voulez-vous connaître les vrais coupables? Ce sont les gens de la police, et plus tard, peut-être, la lumière se fera sur tous ces événements dont on trouve aujourd'hui tout naturel de rendre responsables tous les partisans de la révolution sociale.

Un jour, je proposais à Ferré d'envahir l'Assemblée. Je voulais deux victimes, M. Thiers et moi, car j'avais fait le sacrifice de ma vie et j'étais décidée à le frapper.

- Dans une proclamation, vous avez dit qu'on devait, toutes les 24 heures, fusiller un otage ?

- Non, j'ai seulement voulu menacer. Mais pourquoi me défendrais-je ? Je vous l'ai déjà déclaré, je me refuse à le faire. Vous êtes des hommes, vous allez me juger. Vous êtes devant moi à visage découvert. Vous êtes des hommes et moi je ne suis qu'une femme, et pourtant je vous regarde en face. Je sais bien que tout ce que je pourrais vous dire ne changera rien à votre sentence. Donc, un seul et dernier mot avant de m'asseoir. Nous n'avons jamais voulu que le triomphe de la Révolution. Je le jure par nos martyrs tombés sur le champ de Satory, par nos martyrs que j'acclame encore ici hautement, et qui un jour trouveront bien un vengeur. Encore une fois, je vous appartiens. Faites de moi ce qu'il vous plaira. Prenez ma vie, si vous la voulez ; je ne suis pas femme à vous la disputer un seul instant.

- Vous déclarez ne pas avoir approuvé l'assassinat des généraux et cependant on raconte que, quand on vous l'apprit, vous vous êtes écriée : « On les a fusillés, c'est bien fait ! »

- Oui, j'ai dit cela, je l'avoue. Je me rappelle même que c'était en présence des citoyens Le Moussu et Ferré.

- Vous approuviez donc l'assassinat ?

- Permettez ! Cela n'en est pas une preuve. Les paroles que j'ai prononcées avaient pour but de ne pas arrêter l'élan révolutionnaire.

- Vous écriviez aussi dans les journaux, dans « Le Cri du Peuple », par exemple ?

- Oui, je ne m'en cache pas.

- Ces journaux demandaient chaque jour la confiscation des biens du clergé et autres mesures révolutionnaires semblables. Telles étaient donc vos opinions?

- En effet ! Mais remarquez que nous n'avons jamais voulu prendre ces biens pour nous. Nous ne songions qu'à les donner au peuple pour le bien-être.

- Vous avez demandé la suppression de la magistrature ?

- C'est que j'avais devant les yeux les exemples de ses erreurs. Je me rappelais l'affaire Lesurques et tant d'autres.

- Vous reconnaissez avoir voulu assassiner M.Thiers ?

- Parfaitement... Je l'ai dit et je le répète.

- Il paraît que vous portiez divers costumes sous la Commune ?

- J'étais vêtue comme d'habitude. Je n'ajoutais qu'une ceinture rouge sur mes vêtements.

- N'avez-vous pas porté plusieurs fois un costume d'homme ?

- Une seule fois, c'était le 18 mars : je m'habillais en garde national, pour ne pas attirer les regards.

Peu de témoins ont été assignés, les faits reprochés à Louise Michel n'étant pas discutés par elle.
Me Haussman, à qui la parole est ensuite donnée, déclare que devant la volonté formelle de l'accusée de ne pas être défendue, il s'en rapporte simplement à la sagesse du conseil.

Le Président : Accusée, avez-vous quelques choses à dire pour votre défense ?

Louise Michel : Ce que je réclame de vous, qui vous affirmez conseil de guerre, qui vous donnez comme mes juges, qui ne vous cachez pas comme la commission des grâces, de vous qui êtes des militaires et qui jugez à la face de tous, c'est le champ de Satory où sont déjà tombés nos frères ! Il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, le commissaire de la république a raison. Puisqu'il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n'a droit qu'à un peu de plomb, j'en réclame une part, moi ! Si vous me laissez vivre, je ne cesserai de crier vengeance, et je dénoncerai à la vengeance de mes frères les assassins de la commission des grâces...

Le Président : Je ne puis vous laisser la parole, si vous continuez sur ce ton !

Louise Michel : J'ai fini ! Si vous n'êtes pas des lâches, tuez-moi !

Après ces paroles qui ont causé une profonde émotion dans l'auditoire, le conseil se retire pour délibérer. Au bout de quelques instants, il rentre en séance et, aux termes du verdict, Louise Michel est à l'unanimité condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. On ramène l'accusée et on lui donne connaissance du jugement. Quand le greffier lui dit qu'elle a 24 heures pour se pouvoir en révision :
Non ! s'écrie-t-elle, il n'y a point d'appel ; mais je préférerais la mort !


Cette grande dame mérite bien un hommage que tous nos grands médias aux ordres de la bourgeoisie évitent de lui rendre. Ces gens là, qui savent à l'occasion fort bien donner des leçons de morale aux militants ouvriers, Communistes ou Anarchistes, les faisant régulièrement passer pour de vulgaires assassins sont curieusement amnésiques, quant aux évènements sanglants de la Commune de Paris et à la déportation de milliers de Communards. Il va sans dire que de ses gens là, et de celles et ceux qui relaient plus ou moins volontairement leurs discours, comme j'ai coutume de le répéter, nous, militants ouvriers révolutionnaires n'avons de leçons à recevoir. Il s'agit de leur morale, contre la nôtre.
On ne soulignera d'ailleurs jamais assez combien cet état bourgeois qu'est la France, alors Colonialiste, à commis de crimes contre l'humanité. L'illustration en est encore donnée ici, lorsqu'est mentionné le massacre d'indigènes de nouvelle Calédonie, dans l'incendie d'une forêts ou ils avaient trouvé refuge.
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Message par corto maltese 89 Dim 9 Jan - 16:30

Que d'hommages rendus dans les médias!J'en ai la tete qui tourne! mégère
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Message par Le yéti Dim 9 Jan - 19:20

Pedro a écrit:J'ai piqué cette éphéméride sur le forum des amis de LO :

Voleur ! mégère

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Message par Pedro Dim 16 Jan - 10:34

S'cuse Embarassed

Mais, bon, ellles sont trop méga bien les éphémérides des copains.
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