Silence de l'UE sur la présence de Posada au USA

Comment est-il possible que l'Union Européenne n'ait pas dénoncé la présence de Posada aux Etats-Unis?

Comment est-il possible que l'Union Européenne n'ait pas dénoncé la présence de Posada aux Etats-Unis?, se demande Salim Lamrani, chercheur de l'Université de la Sorbonne à Paris, dans une conversation avec GI lors de la rencontre internationale contre le terrorisme.

«L'Union européenne est une puissance économique mais ne l'est pas au niveau diplomatique. Elle s'est toujours alliée aux positions des États-Unis et il y a plusieurs exemples. Le plus frappant est celui que nous avons maintenant, avec Luis Posada Carriles», affirme Lamrani.

L'universitaire parisien rappelle comment la UE, «tellement portée à s'aligner sur toutes les positions des États-Unis» s'est alliée à Washington durant la récente session de la Commission des droits humains de l'ONU à Genève et a adopté une position défavorable à Cuba.

«Elle s'est jointe à la politique agressive de Washington et elle a alors adopté la résolution contre Cuba qui, en réalité, sert à justifier les agressions et les sanctions économiques contre l'île et en même temps — pour que l'on voie le "deux poids, deux mesures" qui règne dans les relations internationales — l'UE s'est non seulement refusée à adopter la résolution demandant une enquête impartiale des Nations Unies à Guantanamo mais encore a-t-elle fait campagne auprès des autres pays pour qu'ils ne votent pas en faveur de cette résolution».

Pour Lamrani, «l'Union européenne est quasi un laquais de Washington, surtout sur les sujets importants quand elle n'ose pas se prononcer contre les États-Unis».

«Comment est-il possible qu'à l'heure de la lutte contre le terrorisme l'UE n'ait pas fait une déclaration sur la présence aux États-Unis du terroriste le plus important de cet hémisphère? Pourquoi ne fait-elle pas une déclaration demandant une justification sur la présence du terroriste demandant qu'on l'extradite au Venezuela? Elle n'a rien fait et cela démontre clairement que lorsqu'il s'agit de Cuba, elle se joint à la politique agressive des Etats-Unis.»

Le chercheur qualifie l'existence de camps de concentration à Guantanamo de «l'un des plus grands scandales de notre époque».

D'autre part, Lamrani estime que la presse internationale évolue dans un cadre de débat pré établi qui empêche que l'on aborde les questions fondamentales.

«Le terrorisme contre Cuba ne peut être abordé dans la presse internationale parce que cela sort de ce cadre», affirme-t-il.

«Comment, à cette époque de la Guerre contre le terrorisme, ne parle-t-on pas de l'affaire des Cinq. Des personnes qui ont risqué leurs vies pour empêcher la réalisation d'actes terroristes contre Cuba et qui ont protégé les citoyens nord-américains qui ont pu être victimes de ces terroristes», de conclure le chercheur. (Jean-Guy Allard)