Attila est passé par là...

L'armée polonaise rejette les accusations de dégâts causés à Babylone
AFP | 16.01.05 | 12h17

Un responsable du ministère polonais de la Défense a rejeté dimanche les accusations à l'égard des armées américaine et polonaise qui, selon un rapport du British Museum, ont causé des "dégâts substantiels" par leur présence dans la cité antique de Babylone, en Irak."Ni les soldats polonais, ni ceux de la division multinationale sous commandement polonais n'ont effectué de travaux qui auraient volontairement endommagé des monuments" se trouvant dans le camp de Babylone, a déclaré à l'AFP le chef du bureau de presse du ministère, le colonel Piotr Pertek."Cependant, partout là où stationnent des troupes, sur les routes empruntées par de lourds véhicules militaires, là où atterrissent des hélicoptères, on ne peut exclure l'existence de certains dégâts", a-t-il reconnu.Présentant le rapport, John Curtis, conservateur du département du Proche-Orient ancien du musée britannique, a notamment expliqué que des tranchées avaient été creusées et que des pavés datant du 6ème siècle avant Jésus-Christ avaient été endommagés par les déplacements de véhicules militaires."Babylone est l'un des plus importants sites archéologiques dans le monde et les dégâts causés par le camp militaire sont une atteinte supplémentaire à l'héritage culturel irakien", a-t-il dit.Dans la terre retournée, il a pu observer des éléments de poterie, y compris un vase entier, des os et des fragments de briques avec des inscriptions cunéiformes.Selon le colonel Pertek, "tous les travaux effectués l'ont été en concertation avec les responsables irakiens chargés de la préservation du patrimoine culturel"."Depuis la prise de possession du camp par les Polonais, des archéologues polonais veillaient à ce que les monuments de Babylone ne soient pas endommagés", a ajouté le colonel Pertek.Il a souligné que "l'installation du camp sur le site a empêché des pillages" de ce patrimoine archéologique irakien.Toutefois, selon l'archéologue polonais Miroslaw Olbrys, cité par l'agence PAP, les reproches formulés dans le rapport sont "en partie fondés".Les archéologues polonais "ont rédigé un rapport de 500 pages qui fait un état des lieux détaillé aussi bien à la prise de possession par les Polonais qu'à la remise aux Irakiens qui a eu ces derniers jours", a ajouté M. Pertek.Le camp militaire de Babylone, créé par les Américains en avril 2003 puis remis aux Polonais en septembre de la même année, a abrité jusqu'à 2.000 soldats.Réagissant au rapport, un porte-parole de l'armée américaine à Bagdad a affirmé que les forces de la coalition, dirigées par les Etats-Unis, avaient fait de leur mieux pour préserver Babylone."Il n'y a pas de solution miracle. Nous faisons ce que l'on peut pour protéger le site et nous continuons de faire ainsi", a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Steve Boylan.