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Course au scoop pour le visage greffé

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Course au scoop pour le visage greffé Empty Course au scoop pour le visage greffé

Message par sylvidra Dim 11 Déc - 14:13

Article paru dans l'édition du 11-12-2005 du quotidien Le Monde.

L'image, fournie par le CHU de Lyon le 2 décembre, a fait le tour de la presse française : une équipe médicale pratique au CHU d'Amiens la première greffe partielle du visage. Mais, en réalité, on ne voit rien : les photos du visage reconstruit ont été vendues en exclusivité à Paris Match, pour la France, qui a consacré sa couverture à l'événement le 8 décembre. Le reste de la presse a eu droit à une photo et une vidéo peu explicites et à des images de synthèse.

"Nous voulions éviter que les images tombent dans des mains malhonnêtes", explique le professeur Jean-Michel Dubernard, l'un des deux médecins coordinateurs de l'opération, qui se souvient s'être fait "piéger" par l'agence Gamma en 1998 après la première greffe de la main réalisée sur l'Australien Clint Hallam.

Cette fois, tout devait donc être contrôlé. La réalisation d'une vidéo et des photos a été confiée à une seule personne, Michael Hughes, salarié d'une société audiovisuelle lyonnaise, MediaPro, et la commercialisation à l'agence Corbis. "Nous avons sélectionné des photos avec l'équipe médicale et avec la patiente avant de les transmettre à Corbis, poursuit M. Hughes. En respectant son anonymat, et en précisant que les photos ne devaient pas être vendues à la presse à scandale."

Pourtant, le scénario a très vite eu des ratés. En même temps que Paris Match en France, une exclusivité a été négociée par Corbis en Grande-Bretagne, avec le Daily Telegraph, un quotidien conservateur. Publiée outre-Manche le 3 décembre, la photo du visage greffé a aussitôt été reprise dans la presse française : Le Journal du dimanche ou Libération ont reproduit la "une" du journal britannique, contournant de fait l'exclusivité de Paris Match.

Des tabloïds britanniques, le Sun et le Daily Mail, ont retrouvé la fille mineure de la patiente, près de Valenciennes, pour lui acheter des photos de sa mère avant qu'elle ne soit défigurée par son chien. "Ils lui ont offert 3 000 euros pour qu'elle décroche une photo du mur !", s'insurge le professeur Dubernard, furieux que les médias britanniques aient révélé l'identité de la patiente, mais aussi du donneur, ce qui est interdit en France.

Pour Colin Smith, chef du service photo au tabloïd le Daily Mail, la question ne se posait pas : "C'était un événement exceptionnel, on devait y aller. On a donc envoyé des gens sur place pour récupérer des photos." Dans les couloirs de l'hôpital de Lyon où la patiente a été transférée, des photographes ont essayé de se faire passer pour des proches afin de s'introduire dans la chambre et soutirer des photos, en vain pour le moment.

A Paris Match, on ne veut pas dévoiler le montant de la transaction. "Ce n'était pas une somme astronomique, assure Guillaume Clavières, rédacteur en chef photo. Nous avons eu vent de l'affaire quelques jours avant l'annonce officielle, ce qui nous a permis d'éviter la concurrence." Il confirme que tout était "très organisé" : " Les images sont arrivées déjà floutées. Nous n'avons pas pu faire de choix sur les photos, nous avons publié tout ce qui nous a été envoyé."

Quant à la patiente, au terme du contrat signé avec MediaPro et l'équipe médicale, une fois les frais déduits, elle recevra 50 % des droits, et 50 % iront à Mediapro", affirme M. Hughes. Mais celui-ci, qui prépare actuellement un documentaire sur la greffe, envisage, au vu de l'emballement médiatique, de "modifier le contrat afin d'offrir un pourcentage plus élevé à la patiente".

Claire Guillot

Ces nouvelles greffes d'organes (mains, partie du visage) posent de graves problèmes d'éthique. Pas parce que, comme on l'entend souvent, il s'agit de greffer une partie d'une autre personne... c'était déjà le cas avec le coeur, poumons, reins!! Mais avec ces nouvelles greffes, on peut facilement contourner la loi qui interdit la vente des organes en France. Il suffit de vendre les clichés de l'opération! Non seulement, le greffé n'a rien a payer mais en plus ça peut lui rapporter de l'argent!

J'ai cru comprendre qu'on allait saisir le Conseil de l'Ordre des Médecins contre le professeur Dubernard afin de démèler toute cette histoire et de savoir si celui-ci avait obtenu le consentement de la femme greffée grace à cette transaction financière.
sylvidra
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