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Solidarité avec les dockers

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Solidarité avec les dockers Empty Solidarité avec les dockers

Message par Pedro Mer 18 Jan - 20:04

Violents affrontements entre dockers et policiers à Strasbourg

Venus de toute l'Europe, les dockers protestaient contre un projet de libéralisation des services portuaires examiné mercredi par le Parlement européen • De la Suède à l'Espagne, les activités portuaires sont restées paralysées toute la journée •


LIBERATION.FR : lundi 16 janvier 2006 - 19:19


La mobilisation des dockers européens n'est pas passée inaperçue à Strasbourg. Venus de toute l'Europe exprimer leur hostilité au projet de directive européenne libéralisant les services portuaires présentée à partir de mercredi au parlement, de 5.000 à 10.000 dockers essentiellement originaires d'Espagne, de France, de Belgique, d'Allemagne et de Pologne se sont violemment opposés aux forces de l'ordre. Au moins douze policiers ont été blessés, dont un sérieusement, lors des incidents ayant émaillé la fin de la manifestation devant le parlement européen. Selon la préfecture du Bas-Rhin, treize manifestants ont été interpellés. Le bâtiment du Parlement a subi des «dégâts assez considérables» selon un porte-parole du l'institution qui fait état de 100 mètres carrés de vitres brisées.

Le projet de directive européenne qui doit être soumis mercredi au vote des eurodéputés reprend le principe, combattu par les dockers, de l'auto-assistance qui consiste à autoriser les armateurs à charger ou décharger eux-mêmes leurs navires.

A grand renfort de pétards, fumigènes et feux de bengale, le cortège est arrivé en milieu d'après-midi devant Parlement européen où les forces de police ont fini par disperser les manifestants avec un canon à eau et des gaz lacrymogènes. Des incidents avaient émaillé la manifestation dès son départ: bouteilles de bière, fumigènes et autres projectiles ont fusé contre les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes. Quelques feux et panneaux de signalisation ont été détruits au passage.

«Les ports industriels sont un des derniers bastions d'Europe où les syndicalistes se défendent encore. Les armateurs, eux, ne s'intéressent pas à l'emploi ni à la sécurité, ils veulent simplement amasser de l'argent», commentait Jörg Wessels, un docker allemand du port de Hambourg.

Toute la journée, les ports du Vieux-Continent sont restés paralysés. D'Anvers en Belgique, deuxième port européen, à Santander en Espagne en passant par le Havre et Fos-sur-Mer en France, les dockers ont cessé le travail afin de s'opposer le projet de Bruxelles qui priverait les organisations de dockers, plus ou moins en situation de monopole selon les pays, d'avoir un accès garanti aux opérations de manutention portuaire. Les syndicats, comme la CGT docks, voient dans le projet une «nouvelle tentative de déréglementation sociale de l'ensemble des métiers portuaires». Selon la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF), ce texte d'inspiration libérale «pourrait menacer les conditions de travail des dockers dans les ports et même les conduire à perdre leur emploi».

En Belgique, le mouvement a été puissant à Anvers. Dans les douze ports de Grèce, le mouvement a été fortement suivi ainsi qu'en Espagne où l'on a mobilisé «pratiquement à 100%» dans 28 ports du pays indiquait à la mi-journée un responsable du syndicat UGT, proche des socialistes. En France aussi, l'activité du port autonome de Marseille était paralysée et une dizaine de navires bloqués à quai. Dans les ports de l'ouest, l'activité était totalement ou en grande partie arrêtée. Au Havre, deuxième port français, la grève a été suivie par la totalité des 2000 dockers. Au nord, à Dunkerque, le blocage n'était que partiel.

Dans d'autres pays comme en Europe du nord, la grève n'a duré que quelques heures. 1500 membres du syndicat des dockers suédois ont débrayé pendant quatre heures. A Copenhague, ils étaient 1300. Des débrayages ont également affecté aux Pays-Bas Rotterdam, premier port européen, et Amsterdam.

Le vote des eurodéputés pourrait déboucher sur un rejet pur et simple du texte. Ils s'étaient déjà dressés, en 2003, contre les projets de libéralisation des services portuaires, qui prévoyaient une libéralisation des activités de pilotage, remorquage, amarrage et manutention. L'exécutif européen était revenu à la charge un an plus tard avec une nouvelle version du projet, plus encadrée, préparée par l'ancienne commissaire européenne aux Transports, Loyola de Palacio. Les syndicats pointent les dangers qu'entraînerait cette libéralisation pour le caractère professionnel et la sécurité du travail.

Le principe d'auto-assistance a peu de chances d'être retenu à terme, le commissaire européen aux Transports Jacques Barrot comme la commission des Transports du PE (Parti populaire européen, droite, le plus important du parlement) étant d'accord pour l'abandonner. Les eurodéputés pourraient renvoyer le texte à la commission des Transports pour essayer à nouveau de trouver un consensus, comme le propose le groupe des libéraux. En 2003, le projet refusé par le Parlement européen avait occasionné plusieurs journées de grève dans les ports européens.



13 dockers ont comparu, aujourd'hui, devant le tribunal. Il leur est reproché d'avoir participé aux actes de violence de Strasbourg, notamment d'avoir blessé des policiers. La justice est donc encore une fois expéditive, à l'encontre de travailleurs qui ont lancé quelques boulons sur des policiers, cassé quelques vitres, pour protester contre la démolition de leurs conditions de travail.
La police, elle, peut charger, taper des travailleurs qui défendent avec l'énergie du désespoir, leur unique source de revenus, comme par exemple, lors des échauffourées qui avaient eu lieu à Microélectronics-Rennes, rien ne lui sera reproché.
Mais que dire, aussi, des violences faites, quotidiennement, à nombre de travailleurs, licenciés généralement pour faire gonfler des profits? Que dire de ces patrons qui déménagent l'outil de travail en douce, généralement la nuit, mettant les ouvriers, les employés, le lendemain, devant le fait accompli?
Les travailleurs, dockers ou autres, sont régulièrement victimes de la violence patronale, grandement aidée par le gouvernement. Est il donc tellement illogique qu'ils répondent par la violence? Non. Cette violence de travailleurs poussés à bout, c'est bien la société capitaliste qui la produit. Pour le moment, c'est le patronat qui mène la danse de la lutte des classes, et si on mesure sa violence par rapport à celle des masses laborieuses, il n'y a pas photo, il est largement en tête!
Les dockers ont donc raison de manifester, de montrer leur colère, tout comme les marins de la sncm, quelques mois auparavant.
Ne laissons donc pas tomber ces travailleurs. La réponse du gouvernement, par un acte de justice immédiat, est significatif : il faut faire courber la tête aux rebelles!
Les travailleurs, eux, doivent redresser la tête, construire les luttes à venir. Ce n'est qu'en luttant massivement, ensemble, que la classe ouvrière en fera rabattre au capital et au gouvernement!
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Message par Pedro Mer 18 Jan - 20:51

Et bien entendu, les médias, surtout la télé, ne se sont pas privés de nous montrer les dockers comme de vulgaires délinquants, casseurs sans foi ni loi.
Décidément, ces écuries d'Augias que sont la radio, la télé, les journaux, ont bien besoin d'un grand nettoyage!
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