La défense du service public

Les marins et les syndicats se partageaient, depuis longtemps, une partie des gains liés à la vente de produits dérivés à bord, affirme Le Parisien.

D ans son édition du lundi 17 octobre, Le Parisien/Aujourd'hui affirme que "marins et syndicats" de la SNCM "se partageaient depuis des lustres et en toute illégalité une partie importante de l'argent" des ventes de produits à bord. Le quotidien cite ainsi des experts liés aux futurs repreneurs.
La SNCM, qui va faire l'objet d'un plan de reprise, n'était pas joignable dans la matinée pour commenter cette information.
"C'est en épluchant les comptes de la SNCM (Société nationale Corse-Méditerranée) que l'on a compris qu'il y avait un petit problème à bord. Alors que la compagnie concurrente Corsica Ferries annonçait réaliser presque un tiers de son chiffre d'affaires grâce à la seule vente de produits dérivés à bord de ses navires (...), la SNCM, elle, présentait un bilan quasi nul sur ce poste", explique un expert.

Un financement des caisses noires

Selon un responsable marseillais, cité aussi par Le Parisien, les marins "arrondissaient ainsi sérieusement leurs fins de mois" tandis qu'une "partie des 'prises' de la SNCM était recyclée dans le commerce local".
Parmi les ventes : tabac, alcool, restauration et produits dérivés.


Un haut fonctionnaire ajoute donc que "pendant des années, les ventes à bord ont ainsi financé de nombreuses caisses noires marseillaises et corses".
Parmi les autres "dérives" évoquées : "les paiements en liquide" restant "très souvent dans l'escarcelle de l'équipage qui se les partageait sous l'œil intéressé de certaines organisations syndicales".

maximumuse a écrit:On peux aussi continuer à faire comme si la France était maitre du monde, hélas, repliés sur nous même , paralysés dans un conservatisme suicidaire qui consiste à ne vouloir toucher à rien "d'acquis" .

On ne peut plus aller à l'envers du reste de la planète, tout n'est pas génial dans notre modele social (suivi par personne d'ailleurs), des reformes sont necessaires.

Qui parle de privatiser la police ou l'armée ? pas question de ça

rentabilité:

> parlons en , la SNCF n'a jamais rapporté que des déficits à l'état, c'est à dire aux contribuables, idem pour la SNCM , et je ne parle pas des banques nationalisées comme le crédit lyonnais qui nous ont couté de veritables fortunes.

Au moins quand une entreprise privée fait de mauvaises affaires, elle disparait et ne survie pas avec la sueur des autres.

Oui les hopitaux sont dans le rouge , et les penuries de personnels n'ont strictement rien à voir avec le budget , il y a bel & bien crise des vocations chez les soignants d'où une pénurie pure et dure.

Qui parle de privatiser la police ou l'armée ? pas question de ça

SNCM : Petits trafics et grosse prise

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Les travailleurs de la SNCM avaient à peine terminé leur grève que certains journalistes s'employaient à les salir. Dans le journal Le Parisien- Aujourd'hui du 17 octobre, un journaliste écrivait: "Le personnel de la compagnie se partageait en toute illégalité une partie importante du produit des ventes réalisées sur les ferrys (tabac, alcool, restauration...). [...] À la SNCM, marins et syndicats se partageaient en toute illégalité une partie importante de l'argent des ventes à bord effectuées entre le continent et la Corse. Certains d'entre eux, paraît-il, n'hésitaient pas non plus à prélever leur dîme sur les stocks de vivres de la compagnie [...]."

Sans s'embarrasser de scrupules ce journaliste présente l'ensemble des marins et des sédentaires, syndicalistes compris, comme des voleurs et il met dans le même sac tout le monde.

Cependant, il n'y a rien de choquant à ce qu'un cuisinier récupère en fin de trajet des produits périssables destinés à être jetés avant le prochain départ. Les navigants ont le droit d'acheter à la cambuse quelques cartouches de cigarettes ou un nombre défini de bouteilles d'alcool détaxé.

Ce sont là des choses bien différentes des méfaits de quelques petits trafiquants mais surtout de vrais truands. Il en existe. De tels individus ont même menacé de mort un commissaire, qui a rang de second capitaine, parce qu'il avait voulu mettre fin à leurs pratiques.

Il n'y a rien à voir entre de tels individus et les marins de l'entreprise. En amalgamant tout, ce journaliste calomnie des centaines de marins et sédentaires qui vivent de leur travail, plutôt mal payé, et, pour les marins, souvent pénible. Il tentait aussi de discréditer la CGT en la prétendant complice, ce que, bien entendu, elle nie catégoriquement, d'autant plus qu'elle s'y est opposée.

Ce qui révèle clairement les intentions de tels journalistes, c'est le témoin à charge qu'a trouvé une journaliste pour une interview sur LCI le 15 octobre: un ancien PDG qui a passé 14 mois à la tête de la compagnie.

Dès son arrivée, pas vraiment soucieux d'économiser les deniers de la SNCM, celui-ci avait éprouvé le besoin de faire entièrement refaire son bureau, pourtant tout neuf, et d'y faire installer toutes les commodités. Outre sa voiture de fonction il avait aussi réclamé qu'on lui fournisse une moto!

Quant à ses conceptions vis-à-vis du personnel, il les avait explicitées en ces termes: "Je vous promets du sang et des larmes". Il reproche surtout à la CGT de s'être opposée à la suppression de 400 postes, et trouve "exorbitant" le choix des salariés de prendre leurs congés en été.

Ces articles veulent discréditer des centaines de travailleurs qui viennent de mener une grève mémorable. Mais ils oublient que l'État lui-même vient de faire don, non pas de deux bouteilles de pastis, mais de l'entreprise entière, personnel compris, avec ses dix navires et ses bâtiments, à deux capitalistes privés. Que ceux-ci, pour une telle acquisition, évaluée au moins à 500 millions d'euros, vont juste verser 35 millions d'Euros, alors que l'État en versera 8,75 au capital, ainsi que 113 millions pour apurer les comptes et qu'il assurera le coût des 400 suppressions d'emplois prévues.

C'est un hold-up d'une tout autre taille, mais légal celui-là.

Correspondant LO.

maximumuse a écrit:ce forum est vraiment rouge partout ou c'est mes yeux ??

Il y a plus de 5 millions de fonctionnaires en france , sans compter les E.P.I.C. (Sncf,Edf,Poste)

ce qui fait plus de 20 % des actifs >> ça coute trop cher , les budgets ne tombent pas du ciel , on a pas les moyens de payer tant de services.

l'etat a bien raison de vouloir se recadrer sur ses fonctions regaliennes seulement.

Pedro a écrit:Par ailleurs, les dirigeants politiques sont toujours prêts, au gouvernement, à faire des cadeaux à leur clientèle capitaliste. Ainsi, par le passé, l'état à bradé aérospatiale, la vendant pour une bouchée de pain au richissime lagardère. Aujourd'hui, la sncm va être bradée 35 millions d'euros, alors qu'avec les actifs, elle vaut prêt de 500 millions d'euros, à des requins capitalistes sans foi ni loi.
De telles personnes, acquérant de telles entreprises, n'ont, bien sûr, qu'une intention : en tirer le maximum d'argent (et si il y a des capitalistes pour les acheter, s'est qu'elles rapportent), sans pour autant développer un meilleur service pour l'usager, et moderniser quoi que ce soit.