Assassinat de Benazir Bhutto : risque de chaos pour le Pakis

Coup des islamistes ? De la junte militaire au pouvoir ? Difficile à dire. Benazir Bhutto, qui avait déjà été au pouvoir il y a quelques années de cela, chassée pour cause de corruption, tentait un retour sur la scène politique, visiblement poussée par les usa, car musharraf, leur actuel poulain, qu'ils ont financé et armé, notamment pour les aider dans leur guerre contre les talibans afghans (qui dure toujours), est de plus en plus discrédité.
Benazir Bhutto, si elle pouvait représenter une alternative démocratique bourgeoise, plus souple qu'une junte militaire, ne représentait évidemment en rien un espoir pour les masses laborieuses Pakistanaises, largement touchées par le chômage, la misère. Elle et son père (ancien dirigeant du Pakistan, pendu par les militaires, en 77), étaient de gros propriétairres terriens, donc, les représentants d'une classe sociale Pakistanaise aisée.
Le pays est menacé par un chaos, du genre de celui qui s'est instauré en Irak. Cela risque, bien sûr, si la situation se déteriore (se sont de fortes probabilités), de ne pas arranger les affaires de l'impérialisme Américain, honni dans la région par les autochtones, pour qui le Pakistan est un appui essentiel dans la région. Quelle nouvelle carte jouer, si musharraf s'écroule? Une autre junte militaire? Si un pouvoir fondamentaliste s'installe? Ce n'est pas tant que les fondamentalistes gênent profondément les impérialistes, si ils servent leurs intérêts, ceux de leurs trusts, mais un nouvel Iran, c'est à dire un état qui ne leur obeit pas, dans une région géopolitiquement très importante, car regorgeant de matières premières, notamment le pétrole, leur poserait évidemment de gros problèmes.
Les USA ont, rappelons le, une énorme responsabilité dans la montée de l'islamisme, au moyen-orient. Ce sont eux qui n'ont pas hésité, avec le général Zia, arrivé au pouvoir en 77, au Pakistan, à s'appuyer sur les fondamentalistes, à les financer largement, notamment dans la guerre sainte menée contre le gouvernement du PDA, en Afghanistan, puis contre les troupes soviétiques, qui y étaient intervenues en 79.
Encore une fois, cet assassinat politique qui a également causé la mort de simples gens qui étaient venus assister au meeting de Benazir Bhutto, met en relief le poids de l'impérialisme dans une région touchée de plein fouet par la pauvreté mais regorgeant de pétrole. Encore une fois, on peut constater combien des puissances capitalistes, pour protéger leurs intérêts, ceux de leurs trusts, étendre ou maintenir leur domination sur le monde, n'hésitent pas à mettre des monstres sur pied, même si elles finissent quelques fois par en perdre le contrôle et que les peuples des pays les plus concernés (et surtout les femmes), paient l'addition de ces folies.

Si le pays devient un chaos comme en Irak,à mon avis la donne sera différente pour l'armée americaine.Ça risque de poser un sérieux problème aux têtes d'œuf du pentagone puisque le Pakistan est la huitième puissance nucléaire mondiale depuis 1998.

Avec leur aide.

Depuis plusieurs mois déjà, le Pakistan occupe le devant de la scène et l’administration Bush semble avoir placé ce pays en tête de son agenda.
La recrudescence des combats dans la province du Waziristan, limitrophe de l’Afghanistan, est le résultat direct des tiraillements dus aux exigences sécuritaires des États-Unis, qui se heurtent aux capacités d’exécution du régime de Pervez Musharraf.

Selon des analystes, le régime de Musharraf est une sorte de montage transitoire en attendant la redéfinition des équilibres internes au Pakistan, après la fin du partenariat entre les services de renseignement états-uniens et pakistanais qui est à l’origine de la création des Talibans et d’al-Qaida.

L’assassinat de Benazir Bhutto s’inscrit dans le contexte des bras de fer et des tiraillements en prévision de la reconstitution des équilibres politiques dans un des plus grands pays islamiques d’Asie, qui croule sous la pauvreté à cause des politiques occidentales qui ont entravé son développement.

Les enjeux sont d’autant plus importants que le Pakistan possède la bombe atomique, jugée comme une nécessité par les États-Unis face à l’Inde. La fabrication de la bombe, il faut le rappeler, a été financée par l’Arabie saoudite, à la demande de Washington.
Depuis de longues décennies, les États-Unis se sont efforcés de garder sous leur contrôle le Pakistan, un pays clé dans la confrontation ancienne-nouvelle avec la Russie et la Chine, et qui se trouve, de surcroit, au carrefour des voies de transports du gaz et du pétrole de l’Iran et de la Caspienne.

La chaudière pakistanaise ne semble pas prête de se refroidir après l’assassinat de Bhutto. La tentative des États-Unis de sortir du bourbier afghan en exportant la crise vers le Pakistan voisin (Waziristan) est claire, même au prix d’un démembrement du pays, victime de profondes contradictions –religieuses et ethniques- depuis la séparation avec l’Inde.