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Le seul vote de gauche : « non » !

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Le seul vote de gauche : « non » ! Empty Le seul vote de gauche : « non » !

Message par marcoo Sam 19 Mar - 11:44

Effet imprévu d’une opération que d’aucuns croyaient gagnée d’avance : la colère sociale alimente la montée du « non » antilibéral.

Solliciter l’électorat populaire sur le bilan de l’Europe libérale, sur les politiques de destruction sociale mises en œuvre dans les États membres, sur un texte affichant pour première ambition de lever toute entrave à la libre concurrence, cela ne pouvait s’avérer qu’à hauts risques. Surtout au moment où les mobilisations se réactivent. Résultat : le « non » vient de gagner sept points en deux mois, selon l’institut BVA (atteignant 44 % d’intentions de vote). Et un autre sondage, publié cette fois par le Journal du dimanche la semaine précédente, souligne l’incertitude du rapport des forces en notant que, si l’on prend en compte les 14 % d’abstentionnistes et les 42 % d’indécis, le « oui » n’est plus qu’à 23 % et le « non »... à 21 %. Élisabeth Guigou n’a plus qu’à avouer son dépit en reconnaissant que « les gens ont envie de voter “non” ».

Le maelström qui s’est emparé de la classe politique donne bien la mesure de la secousse que représenterait une victoire du « non » le 29 mai. Même Raffarin doit feindre de lâcher du lest face aux revendications salariales, de crainte que l’aspiration à se débarrasser de son gouvernement entraîne ce qu’il reste d’électorat populaire à la droite. Au Parti socialiste, François Hollande a dû renoncer à sanctionner les porte-parole du « non » qui battent les estrades, à l’instar des amis de Jean-Luc Mélenchon, aux côtés des courants engagés dans l’Appel des 200. D’où l’ultime argument brandi en direction des électeurs de gauche encore hésitants : la peur. À en croire Julien Dray, un « non » porterait un coup fatal à l’idée européenne et il amènerait la gauche à un « schisme » de nature à hypothéquer une victoire électorale en 2007. La gauche de renoncement a décidément tous les culots : elle apporte son concours à Chirac au moment même où celui-ci doit affronter la colère sociale, mais ce sont les antilibéraux et les anticapitalistes qu’elle accuse de faire le jeu du pouvoir.

À ce chantage au chaos, qui vise à rééditer le scénario ayant permis le succès du « oui » au PS, il n’est qu’une réponse : le rassemblement le plus large autour d’un « non » faisant écho aux luttes et aux aspirations populaires. Seul ce rassemblement peut créer la dynamique que dessine, en pointillé, le fait qu’une majorité de militants de gauche et d’acteurs du mouvement social se soit prononcée contre le traité constitutionnel européen. Seul il peut convaincre que l’unique vote à gauche, le 29 mai, consistera à mettre dans l’urne un bulletin « non ». Seul il peut démontrer qu’une autre gauche est possible et que le monde du travail n’est pas condamné à voir se rééditer sans fin des alternances sans changement de politique, conduisant à des catastrophes comme celle du 21 avril 2002.

Les dix semaines qui viennent doivent donc être mises à profit pour multiplier les collectifs militants de terrain, pour organiser des réunions publiques représentatives de toutes les sensibilités du « non » antilibéral, pour préparer les grands meetings régionaux unitaires d’ores et déjà annoncés pour le mois de mai (avec pour point d’orgue un grand rassemblement place de la Bastille, à Paris, le 21 mai).

Christian Picquet/Rouge
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