fuam
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Plus les Etats-Unis sont loin mieux c'est

Aller en bas

Plus les Etats-Unis sont loin mieux c'est Empty Plus les Etats-Unis sont loin mieux c'est

Message par Proudhon Lun 16 Mai - 15:39

Plus les Etats-Unis sont loin mieux c'est
• L'histoire de l'Amérique latine comporte une grande quantité d'agressions, d'interventions et d'ingérences perpétrées par les Etats-Unis

PAR JOAQUIN ORAMAS

LE récent voyage en Amérique latine de la secrétaire d'Etat nord-américaine Condoleezza Rice, qui a réaffirmé qu'elle cherchait à promouvoir le rôle de la démocratie dans le continent et à lutter contre la pauvreté dans la région, a suscité le scepticisme chez les peuples et les gouvernements qui défendent l'indépendance et le souveraineté nationale. L'opinion générale a été qu'elle se proposait de renforcer le rôle d'arrière-cour pour la région que le puissant voisin du Nord lui confère.

Il y a peu de chances qu'ait lieu un rapprochement amical entre les Etats-Unis et l'Amérique latine si les pays indépendants qui rejettent la politique de Washington sont constamment soumis à des pressions, des dictats et des menaces d'agression, une politique qui ne diffère en rien de celle qu'ils menaient durant les années de la guerre froide. Cuba depuis le triomphe de sa Révolution en 1959 et la Révolution bolivarienne au Venezuela en sont deux exemples. Mais l'histoire continue de les accuser quand on examine au cours de celle-ci le rôle joué par Washington à travers les agressions militaires, les occupations de territoires et de pays comme conséquence de la diplomatie du «destin manifeste», du «fruit mûr», du «big stick», ou de l'actuelle lutte contre le terrorisme.

Les Etats-Unis ont toujours considéré l'Amérique latine comme son arrière-cour. Les intérêts des Etats-Unis dans le sud-continent visent à s'assurer des alliés qui appuient leurs objectifs militaires, politiques et économiques dans le monde, une source de matière première pour leur bien-être et une zone de sécurité géopolitique. Dans cette situation, les peuples latino-américains se sentent comme des pions et des instruments du pays du Nord. Le périple de Rice n'a fait que confirmer cet état de fait.

L'HISTOIRE NE LES ABSOUT PAS

Depuis l'indépendance des 13 colonies en 1976 et l'union républicaine postérieure jusqu'à nos jours, l'histoire des Etats-Unis recueille une succession de faits qui leur ont permis d'atteindre un niveau d'expansion unique dans l'humanité, dans les domaines géopolitique, territorial, économique et commercial.

Déjà dans les premières années du 19e siècle, en 1809, le président étasunien, Thomas Jefferson, a tenté de s'emparer de Cuba, en faisant en sorte que l'Espagne transmette aux Etats-Unis le pouvoir sur l'île. Un objectif qui s'étendra à toute la région quand en 1823 Washington proclamera la doctrine Monroe qui stipule que l'Amérique latine fait partie de la sphère d'influence du voisin du Nord.

L'intervention yankee en Equateur afin de protéger ses intérêts économiques a été qualifiée par le professeur équatorien Jorge, d'exercice préliminaire pour des interventions postérieures dans la Pacifique Sud. En 1835, un an à peine après leur retrait de Guayaquil, sous le prétexte de sauvegarder leurs intérêts à El Callao et Lima, l'infanterie de marine nord-américaine débarque au Pérou, profitant de la guerre civile dans ce pays, ce qui a donné lieu à la constitution de la Confédération péruano-bolivienne, en 1836.

Sous les pressions commerciales ils ont débarqué une seconde fois cette année-là, conformément à la politique de la diplomatie canonnière, pour en faire leur rampe de lancement concernant leur expansion commerciale et politique sur le continent.

Les actes d'ingérence du puissant voisin du Nord ont été depuis lors innombrables, que ce soit au Panama, à Haiti, à Puerto-Rico, au Nicaragua, en République dominicaine, en Uruguay, à Cuba, au Chili, au Honduras, en Colombie, au Costa Rica, au Mexique, en Equateur et au Pérou entre autres.

Au fur et à mesure que se déroulaient les campagnes d'extermination contre les indiens, les 13 premières colonies ont multiplié par dix leur extension territoriale en moins d'un siècle par un processus de pillage, de chantage et de terrorisme d'Etat. Ce dernier particulièrement avec l'agression du Mexique.

Avec leur stratégie expansionniste, les Etats-Unis ont arraché à son voisin du Sud 51% de son territoire. n

Les faits remontent à 1819 quand le banquier Moses Austin a été autorisé par le gouvernement du Mexique à s'établir au Mexique avec 300 familles. En 1835 les colons nord-américains établis sur le riche territoire du Texas dépassaient les 6 000. Le fruit était mûr et encouragés par Washington ils ont proclamé l'indépendance du Texas, un prétexte qui a permis l'intervention des volontaires nord-américains. En 1846 le Congrès des Etats-Unis a approuvé l'annexion alors que leurs troupes attaquaient, traversaient le rio Grande, occupaient Veracruz puis la ville de Mexico. Là-bas sont morts héroïquement au combat les cadets de l'Ecole militaire dans le château de Chapultepec.

L'agression, qualifiée par José Marti de guerre humiliante, s'est terminée par le traité Guadalupe-Hidalgo, selon lequel le Mexique était définitivement dépouillé des territoires qui comprennent aujourd'hui le Texas, la Californie (les deux Etats aujourd'hui les plus grands des Etats-Unis), l'Arizona, le Nouveau-Mexique, l'Utah, le Nevada et une partie du Colorado et du Wyoming. Plus de deux millions de kilomètres carrés, une superficie égale à celle de l'Angleterre, de la France, de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal, de la Hollande, du Danemark et de la Suède réunis.

Les pertes économiques du Mexique ont été incalculables si nous observons que la seule Californie produisait une quantité d'onces d'or 2 000 fois supérieure à celle produite par les Etats-unis lors des 60 années précédentes.

Une fois encore, cette fois-ci en 1914, l'arrogance de Washington s'en est pris au territoire mexicain. Plusieurs membres d'équipage du croiseur yankee Dolphin avaient été arrêtés dans le port de Veracruz, un incident qui a été clos lorsque le président Woodrow Wilson a été autorisé par le Congrès à occuper, en représailles, sans déclaration de guerre, le port de Veracruz. Une opération a laquelle ont participé 6 000 marines. L'arrogance yankee apparaît aussi au grand jour quand la marine de ce pays bombarde le port nicaraguayen de San Juan del Norte, après que les autorités de ce pays aient tenté de soumettre à l'impôt le yacht du millionnaire étasunien Cornelius Vanderbilt. Un incident qui a ouvert la voie à l'aventurier William Walker, qui aux ordres des banquiers Morgan et Garrison a envahi le Nicaragua et s'est proclamé président en 1855. Durant ses deux années de pouvoir il a aussi attaqué le Salvador et le Honduras où il s'est proclamé aussi chef d'Etat.

Le voisin du Nord est aussi intervenu dans la guerre des cubains pour leur indépendance envers le colonialisme espagnol et en 1902 il a proclamé dans l'île une pseudo-république, sous le contrôle de Washington.

Le 20e siècle a été celui du «big stick» au cours duquel ils ont détaché le Panama de la Colombie pour s'emparer du canal inter-océanique, ont occupé militairement Cuba lors du soulèvement provoqué par la réélection du président Tomas Estrada Palma. Ils débarquent des marines en République dominicaine, interviennent dans quatre autres occasions au Panama, occupent le Mexique pour soutenir le régime d'Adolfo Diaz, envahissent et s'emparent du pouvoir pour plus de 20 ans au Nicaragua, où à cause de la résistance des forces dirigées par Augusto César Sandino, ils délaissent le contrôle du pays à la tyrannie d'Anastasio Somoza, qui ordonne aussitôt l'assassinat du leader nicaraguayen. De même ils transforment Haïti en un protectorat jusqu'en 1934 et envahissent le Honduras pour protéger les intérêts de l'entreprise bananière United Fruit Company.

A l'exception de quelques pays, Washington soutient dans les années suivantes les dictatures de divers pays de la région: Colombie, Equateur, Venezuela, Cuba, Haiti, République dominicaine, Pérou, Uruguay, Argentine, Chili, le Salvador, Guatemala, Honduras où s'étaient établis des régimes militaires qui ont provoqué des dizaines de milliers de victimes. Une répression qui essayait de stopper l'action des mouvements révolutionnaires.

Ils ne cachaient pas leur théorie de l'arrière-cour quand les Etats-Unis ont armé une armée de mercenaires pour renverser le gouvernement démocratique de Jacobo Arbenz au Guatemala, où la guerre civile et la répression féroce ont causé la mort de plus de 100 000 personnes. D'autre part, le coup d'Etat militaire qui a provoqué la mort du président constitutionnel du Chili et imposé la tyrannie fasciste d'Augusto Pinochet, a été le début du Plan Condor où les dictatures militaires d'Argentine, d'Uruguay, du Chili et du Brésil ont conjugué leurs méthodes et leurs actions répressives pour assassiner plus de 50 000 révolutionnaires durant une période de vingt ans.

Le triomphe de la Révolution cubaine a ouvert une nouvelle étape dans le processus révolutionnaire de l'Amérique latine. Plus de 45 ans de blocus économique, d'attentats terroristes et de plans pour assassiner le président Fidel Castro, imaginés par la CIA, n'ont pas pu empêcher que l'exemple de Cuba provoque des mouvements de grande envergure destinés à donner naissance à une véritable intégration latino-américaine, telle que l'Alternative bolivarienne pour les Amériques, qui a permis la signature récente d'accords par les présidents Fidel Castro, de Cuba, et Hugo Chavez Frias, du Venezuela.

___________________

Des pages d'Histoire bien souvent occultées par les aficionados de l'empire américain.
mégère
Proudhon
Proudhon
moulin à paroles

Nombre de messages : 1142
Localisation : Saint Etienne
Date d'inscription : 03/01/2005

http://moulinjc1.free.fr/

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum