Bush défie le monde en imposant Bolton à l’ONU

Bush défie le monde en imposant Bolton à l’ONU

WASHINGTON.— La désignation de John Bolton —un homme connu pour ses critiques acerbes contre les Nations Unies— au poste d’ambassadeur des Etats-Unis devant cet organisme international, a été vu comme un défi lancé par le président George W. Bush au Congrès et à la communauté mondiale, selon AP.

Cette nomination se produit à un moment délicat pour la Colline du Capitole, alors que Bush a besoin du soutien de sénateurs pour désigner John Roberts à la Cour suprême.

Le leader des démocrates au Sénat, Harry Reid, a déclaré que la désignation de Bolton est «la dernière démonstration d’abus de pouvoir à la Maison-Blanche», ajoutant que «Bolton assume le poste avec un nuage suspendu au-dessus de la tête».

Certains républicains ont montré également peu d’enthousiasme pour la désignation, bien qu’ils aient accepté les raisons de Bush. «Je comprends que le président ait dû le faire», a dit le sénateur républicain George Allen, avant d’ajouter: «je trouve regrettable qu’il utilise cette option».

Le nouvel ambassadeur est arrivé lundi à New York avec une série de désavantages. Il n’a pas la stature que confère l’approbation du Sénat. Et il ne pourra servir que jusqu’à janvier 2007, selon les termes d’une clause constitutionnelle invoquée par Bush pour le nommer.

Mais Bush a dit que le moment et le travail étaient trop importants pour attendre, et il a fait usage de son autorité pour procéder à une désignation pendant la vacance du Congrès, évitant ainsi un vote au Sénat.

Bush a fait preuve d’entêtement en imposant Bolton contre vents et marées. Le fait que Bolton, ultraconservateur qui dans le passé n’a pas ménagé ses critiques contre l’ONU, occupe un poste d’ambassadeur au sein de l’organisme international, laisse prévoir des affrontements.

«John Bolton est une bombe à retardement au niveau diplomatique, et il l’a prouvé au fil de sa carrière», a assuré Robert Boorstin, qui a servi au Conseil de Sécurité Nationale sous le gouvernement du président Bill Clinton.