ÉTATS-UNIS – MEXIQUE - La colère gronde à la frontière

ÉTATS-UNIS – MEXIQUE - La colère gronde à la frontière
"La frustration grandit le long de la frontière sud-ouest", lance USA Today, qui note que le Nouveau-Mexique et l'Arizona ont tous deux déclaré l'état d'urgence cette semaine dans les comtés jouxtant la frontière mexicaine. Les deux Etats américains sont aux prises avec des problèmes grandissant en matière de sécurité et d'immigration.

D'après USA Today, les troubles frontaliers seraient reliés à la guerre que se livrent les cartels mexicains pour contrôler le trafic de stupéfiants. Ainsi, un nombre croissant de Mexicains serait tenté de franchir illégalement la frontière. La gouverneure de l'Arizona, Janet Napolitano, soulignait récemment que "le nombre estimé d'immigrants illégaux entrant chaque année aux Etats-Unis est passé de 140 000 en 1980 à 700 000 en 2004".

"Ulcérés des vagues sans fin d'immigration illégale, certains Américains ont pris les choses en main en formant des patrouilles citoyennes qu'ils entendent étaler de l'Arizona au Texas", révèle le Dallas Morning News. Ces milices privées, appelées "Minuteman patrols", bénéficieraient même du soutien d'un représentant républicain au Congrès, le Texan John Culberson.

En décrétant l'état d'urgence, le Nouveau-Mexique et l'Arizona ont obtenu respectivement 1,75 et 1,5 million de dollars pour renforcer les effectifs et l'équipement des patrouilles régulières. "Une bien maigre pitance", d'après le Los Angeles Times. Pour le gouverneur démocrate du Nouveau-Mexique, Bill Richardson, "il s'agit d'abord et avant tout d'un appel à l'aide au Congrès afin que ses membres adoptent enfin une politique fédérale en matière d'immigration."

Le président américain George W. Bush a, par le passé, promis de signer une entente avec le gouvernement mexicain afin de permettre à plus de gens de travailler au nord du rio Grande. "Au lieu de ça, Bush a récemment ratifié de nouvelles mesures rendant plus difficile l'obtention de permis de conduire pour les immigrants sans papiers et pavant la voie au prolongement d'un mur de sécurité longeant la frontière entre la Californie et le Mexique", déplore l'Albuquerque Tribune.

Pour l'instant, le gouverneur du Texas, Richard Perry, hésite à décréter l'état d'urgence à la frontière. "Mais l'option demeure sur la table", confie son porte-parole.