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Double peine, les paroles et les actes!

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Double peine, les paroles et les actes! Empty Double peine, les paroles et les actes!

Message par Francois Jeu 20 Jan - 18:35

Est-ce que cela a fait partie d'un des grands brassages d'air opérés par le moulin à vent président de l'UMP, mon futur député, lorsqu'il était ministre de l'intérieur?



Il est loin d'être le seul, dans sa situation : ces «quasi-Français», comme les a appelés Nicolas Sarkozy, lors de la présentation de sa réforme de la double peine. Des étrangers avec femme et enfants en France, censés être protégés de l'expulsion en raison de l'ancienneté de leur présence ou de leurs liens familiaux tissés ici. C'est pour eux, pour lui, que la loi a été imaginée. Pourtant, depuis le vote du texte en 2003, Nourredine, comme tant d'autres, s'est heurté au silence du ministère et à l'attente. Le tribunal administratif de Montpellier vient de donner tort au préfet qui n'avait pas répondu à la demande d'abrogation de son arrêté d'expulsion (lire ci-contre). L'espoir d'une vie nouvelle. Pour lui, et pour les autres.

Honte. Nourredine M. est le fils d'un mineur algérien installé dans le Pas-de-Calais depuis 1951. Il a huit frères et soeurs, la plupart nés en France. Il a vu le jour en Algérie mais il a grandi dans une cité coron dès l'âge de 18 mois. A l'école, il n'a pas beaucoup de copains, mais il aime lire. «Un jour, en CM2, des gendarmes sont venus m'interroger sur un vol fait par des gens que je connaissais. Le lendemain, le directeur me convoque parce qu'on lui avait piqué son porte-monnaie.» On retrouve l'objet, mais Nourredine se sent dès lors regardé «comme un voleur». Son père, soucieux de la réussite scolaire de ses enfants, éprouve de la honte.«Le seul problème que mon père ait eu, c'est une amende pour ne pas être descendu de bicyclette à un stop. C'était en 1961, il a gardé le coupon.»

Au collège, malgré son amour du français et des livres, Nourredine se retrouve «en voie de garage» : LEP, commercial. Il s'y ennuie, sèche les cours, et fugue. Il se méfie de son entourage, de l'influence des copains de la cité : «Je voyais que j'étais mal barré.» La délinquance le guette, on le relance «pour des petites conneries». Il demande à être placé en foyer. Son père ne comprend pas. Installé dans le Nord, Nourredine apprend le métier de chauffagiste mais se frotte au racisme d'une ville «où il n'y avait pas d'étrangers, juste une famille de Tunisiens».

Brevet. A son retour dans le Pas-de-Calais, après ses 18 ans, il retrouve ses copains. Pique un poste de radio, puis des voitures «pour pouvoir sortir comme tout le monde». En 1982, il tombe pour un cambriolage : trois ans ferme. Il a 20 ans. Puis replonge pour deux ans. En prison, il rencontre Malika, qui correspond avec lui. Elle lui rend visite deux fois par semaine. «Là, j'étais décidé à tourner la page, à faire amende honorable.» A sa libération, ils s'installent ensemble. Lui n'ose plus sortir, même pas pour faire les courses, trop peur de se faire happer à nouveau au coin de la rue. Les copains lui disent : «Tu te dégonfles, qu'est-ce que t'attends de la vie ? L'honnêteté ça ne paye plus!» Il passe le brevet d'animateur, cherche du travail, a un enfant, Mounir, en janvier 1988. Un mois et demi après, il apprend qu'il a un arrêté d'expulsion, et le lendemain soir se retrouve en Algérie. Il revient, incapable de vivre séparé de sa famille. A un deuxième enfant avec Malika. En avril 1998, il est arrêté en flagrant délit pour vol à main armée. «A cause de l'héroïne, je n'avais plus de notion du bien et du mal», dit-il. Il reste en détention «49 mois et 3 semaines». A la sortie, il n'a toujours pas de papiers. Il trouve du travail dans un collège, avec une carte d'identité usurpée («une doublette»). Renoue avec son fils, aujourd'hui âgé de 17 ans, et sa fille, en CM2, qui connaissent toute son histoire. «Ils ont peur qu'on soit à nouveau séparés : les enfants n'aiment pas le provisoire.» Un provisoire qui s'achèvera plus vite, après la victoire au tribunal.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=269108
Francois
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