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La LCR salue le Venezuela

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Message par Romane(Venise) Mer 19 Oct - 13:17

Solidarité avec le peuple vénézuelien qui résiste à Bush.La LCR, à l’occasion de la venue en France du président Chavez, tient à affirmer tout l’intérêt qu’elle porte au processus révolutionnaire que connaît le Venezuela ainsi que sa solidarité avec tous ses acteurs : population des quartiers pauvres, travailleurs, militants et responsables de la "révolution bolivarienne" qui s’opposent au libéralisme et à l’impérialisme. Ce processus, très largement soutenu par la grande majorité de la population, s’est heurté à plusieurs reprises à l’opposition des classes privilégiées et de l’impérialisme. Ceux-ci n’ont pas hésité à fomenter un coup d’Etat militaire et un sabotage massif de l’économie. A chaque fois les travailleurs et la population pauvre du Venezuela se sont massivement mobilisés pour défendre le processus en cours, et le président qu’ils avaient élu. Les représentants de la LCR, Alain Krivine et Olivier Besancenot, répondront à l’invitation du président Chavez et le rencontreront, le jeudi 20 octobre, pour exprimer cette solidarité et pour développer leur propre conception du socialisme. Le 19 octobre 2005.
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Message par Proudhon Mer 19 Oct - 16:55

BRAVO !!!!!!!!!!!!!!!!!
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http://moulinjc1.free.fr/

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Message par Elise Mer 19 Oct - 19:53

Certes, contre l'impérialisme, la sympathie du révolutionnaire que je suis va au peuple Vénézuélien. Il est évident que, contre le dictat capitaliste des USA, on ne peut que se retrouver dans le camps du gouvernement chavez. Ceci dit, soutenir la lutte du peuple vénézulien contre les crapules capitalistes, cela ne doit pas conduire à présenter chavez comme un "grand révolutionnaire", comme un Lénine, un Trotsky, etc, en bref, quelqu'un qui se mettrait à la tête des masses pour les amener vers le triomphe du socialisme, et qui n'aurait que ce but politique en tête. chavez est, comme bon nombre de dirigeants nationalistes (car c'est un nationaliste), un démagogue, qui sait fort bien s'appuyer sur les masses. Bon nombre de pays, par le passé, ont connu ce genre de dirigeants nationalistes, notamment dans la période de décolonisation. Ils savaient tenir un discours aux accents socialistes. On sait ce qu'il en est advenu, ensuite.
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Message par Emma Mer 19 Oct - 20:10

purée Elise. On voit que la propagande de Pedro t'atteint
mdr
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Message par Pedro Mer 19 Oct - 20:12

Tribune de la minorité Lutte Ouvrière n°1794 du 20 décembre 2002
Depuis plusieurs années, il existe au sein de notre organisation une tendance minoritaire. Cette tendance soumet des textes différents de ceux de la majorité au vote de nos camarades lors de nos conférences nationales. Mais elle s'est exprimée aussi, à chaque fois qu'elle l'a désiré, dans les bulletins intérieurs de notre organisation.
Ces camarades ont demandé à se constituer en tendance structurée ou, autrement dit, en fraction.
C'est pourquoi ils s'expriment chaque semaine à cet endroit, dans les colonnes de notre hebdomadaire, parfois pour défendre des opinions identiques ou semblables à celles de la majorité, parfois pour défendre des points de vue différents.


--------------------------------------------------------------------------------
Venezuela : Le tribun, le pétrole, l'impérialisme... et le prolétariat

--------------------------------------------------------------------------------

La grève du secteur pétrolier au Venezuela entrait lundi dans sa troisième semaine. Depuis le 2 décembre elle paralyse la production de brut (80 % des exportations du pays), avec l'objectif de renverser le président Hugo Chavez. D'autres catégories s'y sont jointes : marine marchande, banques, commerçants, toute une partie de l'administration etc.

Les organisateurs de la grève, autoproclamés " société civile ", regroupent la direction de la compagnie pétrolière nationale PDVSA, le syndicat patronal Fedecamaras, les grands groupes de presse et la hiérarchie catholique, mais aussi la très corrompue Confédération des travailleurs du Venezuela (CTV). Les massives manifestations anti-Chavez, qui l'accusent d'imposer une dictature " castro-communiste ", mobilisent d'abord la petite bourgeoisie. Mais le mouvement semble également suivi par nombre de travailleurs. Il faut dire que les patrons leur paient les jours de grève... Et le porte-parole des grévistes du pétrole est un des dirigeants de la compagnie pétrolière nationale ! En face, les manifestations de soutien à Chavez sont comparables en nombre, mais nettement plus populaires.

Un des arguments des " chavistes " est que leur leader a été démocratiquement élu. C'est vrai, mais ça n'est pas tout à fait sa faute : en 1992, c'est par un coup d'État - raté - que le lieutenant-colonel de parachutistes Chavez avait voulu prendre le pouvoir. Emprisonné puis libéré, il est finalement arrivé à ses fins par les urnes en décembre 1998, surfant sur les espoirs de la population d'un pays où 80 % vivent en dessous du seuil de pauvreté, tout en profitant du discrédit des deux partis traditionnels ayant à leur actif plus d'une répression sanglante d'émeutes de la faim. Réélu depuis avec des scores quasi chiraquiens, Chavez contrôle fermement l'Assemblée. Et surtout l'armée, du moins jusqu'à présent. Depuis quatre ans, développant une rhétorique populiste, il a non seulement inféodé les partis classés à gauche ou à l'extrême gauche, mais il bénéficie du soutien de " cercles bolivariens " dans les quartiers les plus pauvres. Sa démagogie prend des tonalités sociales, anti-impérialistes ou anti-américaines (il a rendu visite à Castro ou Saddam Hussein), mais joue encore sur d'autres registres : en arrivant au pouvoir, il avait invité l'Eglise catholique à le rallier, " afin qu'ensemble nous nous consacrions aux luttes pour le Christ ". Sa principale mesure sociale a consisté en décrets-lois menaçant les grands propriétaires d'imposer, voire de réquisitionner, leurs terres laissées en friches (60 % de la surface cultivable sont au mains de 1 % des propriétaires). Mais la réforme agraire est toujours en suspens.

Par contre, Chavez a mis en chantier l'ouverture du marché des télécommunications (devant rapporter plusieurs centaines de millions de dollars), ainsi que la création de fonds de pension. C'est peut-être dans la perspective de ces réformes qu'il faut comprendre la " révolution atypique " de Chavez comme la caractérise un de ses ministres, une révolution " ni socialiste, ni communiste, car dans le cadre du capitalisme, mais radicale et induisant de profonds changements de structure économique " ! Un " cadre capitaliste " qui prive évidemment le " radicalisme " chaviste de toute efficacité : une de ses lois par exemple, qui décrétait une augmentation des salaires de 20 %, s'est surtout traduite par des licenciements massifs. La population active compte d'ailleurs 15 % de chômeurs, et 54 % des travailleurs ne survivent que dans l'économie informelle.

Mais dans un pays qui est le cinquième producteur mondial de pétrole et le troisième fournisseur des USA, la politique de Chavez - et plus probablement la relative imprévisibilité de son régime - suffisent à susciter une opposition féroce qui ne manque pas de conseillers nord-américains ! En avril dernier, suite à des projets de remaniements de l'équipe dirigeante de l'industrie pétrolière, ladite " société civile " avait réussi à démissionner Chavez. Les États-Unis (et l'Union européenne) n'avaient eu que le temps de féliciter son successeur, avant que des manifestations populaires... et le soutien de l'armée ne le remettent en place 48 heures plus tard. C'est un scénario similaire qui semble se reproduire aujourd'hui. A ceci près que, selon certains officiels, la perspective de la guerre en Irak rendrait l'administration Bush plus impatiente de se débarrasser du " problème Chavez ".

Ce qui est sûr, c'est que le pétrole rend le bras de fer actuel plein d'enjeux pour l'impérialisme. Mais les intérêts de la population que les deux camps tentent d'enrôler ne se trouvent visiblement ni dans le camp des représentants, même prétendus syndicalistes, du patronat vénézuélien, ni dans celui du dictateur populiste.

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Message par Pedro Mer 19 Oct - 20:14

Emma a écrit:purée Elise. On voit que la propagande de Pedro t'atteint
mdr

A ce niveau là, c'est du mimétisme! mdr
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Message par marcoo Jeu 20 Oct - 7:06

cela ne doit pas conduire à présenter chavez comme un "grand révolutionnaire", comme un Lénine, un Trotsky, etc, en bref, quelqu'un qui se mettrait à la tête des masses pour les amener vers le triomphe du socialisme, et qui n'aurait que ce but politique en tête

En tout cas, ce n'est pas dans le communiqué de la lcr ou dans rouge que l'on peut trouver de telles sotises !

la réalité des choses, c'est que chavez, en tant que dirigeant "bourgeois" est amené a engager une certaine rupture avec l'impérialisme yankee. Mais cette rupture entraine une certaine dynamique, ne serait ce que parce qu'il est obligé de faire appel a la mobilisation populaire...

D'ailleurs nos camarades du vénézuela s'engagent dans la construction d'une organisation politique révolutionnaire, indépendante du "chavisme", a partir du mouvement syndical et social...

Cela ne nous empéche pas de soutenir inconditionnelement chavez dans son combat contre l'impérialisme....
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Message par marcoo Jeu 20 Oct - 7:11

un article (assez long, désolé) de rouge pour expliquer notre action :

Radicaliser la révolution
Le processus révolutionnaire au Venezuela est à une nouvelle croisée des chemins. Alors que l’affrontement des « chavistes » avec la droite pro-impérialiste et putschiste a dominé les années 2001 à 2004, leurs victoires lors du référendum du 15 août et des élections régionales du 31 octobre leur donnent de nouvelles responsabilités. Mais maintenant que l’opposition a été définitivement battue dans les urnes, les débats fondamentaux se situent au sein même du « chavisme ».

Après la défaite de l’opposition lors du référendum du 15 août dernier - au cours duquel les forces appuyant Chávez ont obtenu six millions de voix, soit deux millions de plus que lors de son élection -, les élections régionales du 31 octobre ont marqué la fin d’une étape. En infligeant une neuvième défaite électorale à la droite alliée aux États-Unis, la « révolution bolivarienne » s’est installée à tous les postes de contrôle des institutions de la démocratie représentative. Les deux prochaines années, qui précèdent la prochaine élection présidentielle, vont être déterminantes : soit le processus se radicalise, soit c’est la normalisation qui guette cette expérience politique. Les élections régionales (gouverneurs et maires) ont révélé plusieurs choses. En premier lieu l’opposition organisée politiquement est balayée de la carte électorale et ne réussit à sauver que deux États sur vingt-deux et environ un cinquième des mairies. Elle est obligée de tirer un bilan très négatif de deux années d’une unité de façade dans le cadre de la Coordination démocratique et révèle au grand jour son extrême division : une partie boycottait les élections pendant que l’autre cherchait à sauver quelques parcelles de pouvoir pour continuer à déstabiliser le Venezuela. À l’échelle du pays, les forces « chavistes » ont obtenu entre 60 et 65 % des suffrages exprimés. Pourtant, ces chiffres occultent une réalité moins flatteuse. Entre le référendum ratifiant Chávez et les élections régionales, plus de deux millions d’électeurs pro-Chávez ne se sont pas déplacés : le soutien massif dont dispose le président ne se reporte pas automatiquement sur les cadres intermédiaires. Pire, l’opposition gagne l’État de Zulia, frontalier de la Colombie et producteur de 75 % du pétrole, alors que le « non » à la révocation de Chávez l’avait emporté en août. C’est dans un climat de défiance palpable envers les structures intermédiaires et, en particulier, les partis politiques, que se sont déroulées les élections. Il aura fallu que Chávez se déplace dans chacun des 22 États pour assurer la victoire des candidats bolivariens.

Climat de défiance

Au printemps dernier, le commando Ayacucho, qui regroupe les partis de la coalition majoritaire, avait été chargé de mener deux batailles : la lutte contre la récolte de signatures menant au référendum révocatoire du président et la collecte de celles devant aboutir aux référendums contre les députés de l’opposition. Aucune des deux missions n’a été remplie. Pire, des milliers de signatures contre les députés de l’opposition ont été « égarées », dont celle de Chávez lui-même ! Suspecté par les bases de collusion avec l’ennemi, le comando Ayacucho avait été démis de ses fonctions au milieu des huées de milliers de militants « bolivariens » et remplacé par le comando Maisanta, qui fait la part belle aux bases populaires au détriment des partis. Mais le comando Ayacucho avait eu le temps de se répartir les candidatures pour les élections régionales à venir, sans passer par les procédures démocratiques que la Constitution impose et que les bases populaires réclamaient. Le divorce a été consommé à cette occasion entre une base populaire très mobilisée en défense du président et de la Constitution et des partis plus prompts à se répartir les postes qu’à mener les batailles politiques décisives. Parmi ces candidatures, certaines étaient franchement rejetées par les unités de bataille électorale (structures créées ad hoc pour la campagne du « non » à la révocation de Chávez), comme celle d’Alberto Gutierrez, dans l’État de Zulia, dont tout le monde s’accorde à dire que sa désignation malgré tout comme candidat est la première explication du succès de l’opposition. C’est dans ce climat que Chávez a fait du thème de la « révolution dans la révolution » son principal slogan de campagne, espérant ainsi être en phase avec les aspirations populaires et promouvoir la seconde phase de la révolution bolivarienne. L’opposition disparue, tous les pouvoirs sont désormais aux mains des partisans de la révolution bolivarienne. Le bloc au pouvoir n’a plus d’excuse pour justifier les difficultés à gouverner le pays. Le projet politique doit se préciser et la Constitution-programme doit être mise en œuvre. Les débats s’ouvrent désormais au sein du bloc au pouvoir et l’opposition attend avec délectation les premières fractures au sein des bolivariens. Ainsi, le 12 octobre dernier, quelques centaines de militants ont renversé la statue de Christophe Colomb pour célébrer la Journée de résistance indigène, date anniversaire de l’arrivée des Européens en Amérique. La police de la mairie bolivarienne de Caracas a immédiatement arrêté trois personnes, première action de répression des forces bolivariennes contre des militants du même camp depuis 1998. Cet événement a suscité une polémique d’autant plus vive que de nombreux acteurs du coup d’État d’avril 2002 sont toujours en liberté. Chávez a condamné l’action, tandis que certains secteurs de la gauche réclament la libération des militants emprisonnés. Apparemment anecdotique, cette polémique recouvre de fait des questions plus centrales pour la « révolution bolivarienne ». Qui des institutions élues ou du peuple organisé possède la légitimité pour mener cette révolution ? Faut-il s’appuyer sur les institutions représentatives ou sur la mobilisation et les actions illégales pour mener à bien la « révolution dans la révolution » réclamée par Chávez et la base sociale bolivarienne ?

La révolution dans la révolution

Derrière le slogan, les enjeux sont gigantesques. Il s’agit, d’une part, de profiter de l’hégémonie politique pour accélérer les réformes structurelles : réforme agraire et lutte contre le latifundio, institutionnalisation des missions sociales par la transformation en service public de la santé de la mission Barrio adentro, menée en partenariat avec les médecins de l’État cubain [Cuba a envoyé plusieurs milliers de médecins volontaires au Venezuela, NDLR], le développement de l’éducation à tous les niveaux et de coopératives. D’autre part, l’objectif est de lutter frontalement contre la bureaucratie de l’appareil d’État et contre la corruption qui persiste dans les niveaux intermédiaires des administrations publiques. Pour mener à bien cette nouvelle étape de la révolution, Chávez fait appel à la mobilisation des masses pour dénoncer toute entrave à la mise en place des mesures édictées par le gouvernement central qui serait le fruit de la bureaucratie. D’autres secteurs plus à gauche interprètent la « révolution dans la révolution » comme une phase de radicalisation de la révolution qui s’en prendrait plus frontalement aux intérêts des États-Unis et de leurs alliés au Venezuela. Mais les signaux donnés par le gouvernement sont confus. Tout en insistant sur l’importance du secteur coopératif comme alternative au capitalisme, c’est le dialogue avec le patronat vénézuélien qui semble être la pierre de touche de la politique intérieure, alors que la base revendique des mesures concrètes en faveur de la classe ouvrière. Par exemple, est ainsi exigée la nationalisation sous contrôle ouvrier des usines fermées par leur propriétaire et occupées par les travailleurs. C’est le cas de Venepal (usine de papier) et de Compania nacional de Valvulas (usine de valves à destination de l’industrie pétrolière), dans lesquelles le syndicat UNT, créé après le lock-out pétrolier de l’hiver 2002-2003, mène une bataille d’ampleur. Les responsables syndicaux apparaissent optimistes quant à une issue positive de ces revendications, mais le thème est resté jusque-là marginal dans la communication du gouvernement. Concernant les questions internationales, le discours oscille entre la conciliation avec Washington et la dénonciation de l’impérialisme. Or, derrière le discours conciliateur de Colin Powell de ces derniers mois, qui vise à endormir les plus combatifs, les États-Unis n’ont cessé de condamner le Venezuela sous des prétextes aussi nombreux que fallacieux (traite des Blanches, trafic de drogue, complicité avec les Farc colombiennes, etc.) et ils ont, pour la première fois depuis 1999, expressément demandé à leurs ambassades de « s’inquiéter des violations des droits de l’Homme au Venezuela ». L’arrivée de Condolezza Rice au Département d’État et ses récentes déclarations durcissant la politique des États-Unis vis-à-vis du Venezuela sont inquiétantes. Pour mener à bien les débats qui pointent, l’organisation d’une gauche de la révolution bolivarienne apparaît nécessaire, incluant les secteurs populaires, le syndicat UNT, les organisations multiples se situant sur le terrain de la lutte pour la radicalisation de la révolution, afin de proposer une voie face aux aspirations gestionnaires de la nouvelle bureaucratie vénézuélienne.

Edouard Diego


--------------------------------------------------------------------------------
OIR, une expérience marxiste révolutionnaire

Opcion de izquierda revolucionaria (Option de gauche révolutionnaire) est un regroupement marxiste révolutionnaire qui aspire à unir l’essentiel des forces dispersées de l’ancien Parti socialiste des travailleurs (moréniste) avec de nouvelles équipes militantes syndicales telles que le Movimiento clasista - la Jornada dans l’industrie pétrolière. OIR se positionne de façon indépendante du gouvernement Chávez, mais indiscutablement dans le cadre du processus révolutionnaire. Actif dans la presse alternative (Aporrea), dans la lutte contre la dette extérieure (Red venezolana contra la deuda), dans le syndicalisme (ils représentent un tiers de la direction de la nouvelle centrale syndicale UNT), OIR a participé activement à la campagne pour le « non » en août dernier. Lors des dernières élections, elle a publié une déclaration électorale qui appelait à barrer la route aux candidats putschistes (la droite), à voter sans réserve pour les candidats chavistes s’affrontant à des candidats sortants de la droite, mais elle avait pointé son désaccord quant à l’absence de désignation démocratique des candidats et son rejet d’un certain nombre de candidats « chavistes » s’étant distingué par leur politique antisociale ou antiouvrière. Dans un des États du pays, ils ont présenté des candidats qui ont recueilli pour certains 5% des voix de leur circonscription.

E. D.


--------------------------------------------------------------------------------
La « gauche » du chavisme

Le système électoral vénézuélien permet de voter pour un candidat tout en affirmant une préférence de parti politique. Ainsi, on peut par exemple voter pour Chávez par le biais de son parti, le Mouvement pour la cinquième République (MVR) ou par le biais d’un parti allié, par exemple le Patria para todos (PPT). On peut mesurer, de cette manière, l’audience des différentes forces politiques alliées, même lorsqu’elles présentent le même candidat. Les résultats nationaux des dernières élections traduisent la progression de la « gauche » du « chavisme ». Ainsi, si le MVR de Chávez demeure la principale force politique du camp au pouvoir avec 2,5 millions de voix (+182 % par rapport à 2000), le Parti communiste obtient 143 000 voix (+ 729 %), le PPT obtient 202 000 voix (+ 75 %), Podemos, scission pro-Chávez du MAS vénézuélien, obtient plus de voix (373 000) que le MAS maintenu en 2000.
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Message par Romane(Venise) Jeu 3 Nov - 7:02

Dans la revue INPRECOR ( traduction = Correpondance de Presse Intenationale ) publication de la IVème Internationale dont la Ligue est la section française
Venezuela

Un tournant vers " la révolution dans la révolution " ?


Par Fabrice Thomas*


Le processus en cours au Venezuela est révolutionnaire par l'ampleur des transformations sociales et politiques, par la mobilisation et la politisation d'une fraction très importante de la population. Ni le président Hugo Chàvez, ni les travailleurs vénézuéliens n'ont renversé l'Etat et les rapports sociaux capitalistes. Mais par deux fois les travailleurs et la population ont brisé les tentatives de coup d'Etat ou de sabotage économique engagées par une coalition de forces bourgeoises avec le soutien de l'impérialisme et des grands média. Ces victoires de la mobilisation populaire ont permis à Chàvez d'approfondir les transformations sociales à l'intérieur et de réaliser des gestes anti-impérialistes à l'extérieur.

Soif de participation
Surtout, les travailleurs et les habitants des quartiers pauvres ont pris conscience de leur force. Ils veulent de plus en plus participer activement à la transformation de la société. C'est là le ressort fondamental de l'approfondissement futur de la révolution au Venezuela.
Cette soif de participation active se manifeste d'abord dans les quartiers populaires des grandes villes, au sein des équipes militantes qui soutiennent et font vivre les " missions ", ces campagnes sociales impulsées par le gouvernement en dehors des structures étatiques. Des dizaines de milliers d'habitants de quartiers déshérités - les " barrios " - donnent leur temps et leur enthousiasme pour la réussite des programmes d'éducation et de santé. C'est du soutien massif et déterminé de la population de ces quartiers que Chàvez tire sa principale force. Mais c'est également là que les faiblesses du processus apparaissent: dans ces quartiers, qui regroupent plus de la moitié de la population d'une ville comme Caracas, les problèmes sont très loin d'être réglés: le chômage, la misère, les logements insalubres, le manque d'équipement demeurent. Les mobilisation de quartier pour exiger des élus, le plus souvent " chavistes ", la réalisation des promesses électorales sont quotidiennes. La corruption et le clientélisme n'ont pas disparu et les " missions " servent parfois à certains parvenus du " chavisme " pour renouer avec ces pratiques du régime précédent. Mais ce qui change, c'est que la population des quartiers se rebelle contre ces pratiques. Dans les " barrios " il ne suffit plus de se mettre un béret rouge (symbole chaviste) pour être intouchable.
Cette montée des mécontentements et des revendications ne touche pas que les villes. Au mois de juillet les paysans ont manifesté par milliers à Caracas pour exiger l'extension de la réforme agraire et le châtiment des bandes armées des propriétaires terriens. Les communautés indiennes de l'ouest du pays, menacées d'expulsion pour cause d'exploitation minière, ont brandi leurs banderoles pendant tout le festival mondial de la jeunesse au mois d'août à Caracas.

Recomposition syndicale

Le phénoméne le plus significatif de ces derniers mois est la montée en puissance de la centrale syndicale l'UNT (1). La direction de la vieille centrale, la CTV, étant passée avec armes et bagages du côté de la réaction patronale, le mouvement syndical est en pleine recomposition. Dans de très nombreuses entreprises de nouvelles équipes militantes s'organisent, renversent par référendum les anciennes directions syndicales bureaucratisées et la plupart du temps s'affilient à l'UNT. Celle-ci est aujourd'hui la plus importante centrale syndicale du pays avec peut-être plus d'un million d'affiliés.
Les militants de la gauche révolutionnaire, en particulier les camarades de l'ancienne OIR (2) sont à la pointe de ce mouvement. Avec d'autres courants, qui soutiennent le processus, ils militent pour la structuration de l'UNT comme centrale syndicale de lutte de classes, indépendante du gouvernement, même si, face à la réaction et à l'impérialisme, elle se situe clairement dans le camp du " chavisme ".
Pour des dizaines de milliers de travailleurs dans toutes les branches, il s'agit de récupérer l'outil syndical, et, avec la confiance retrouvée, de lutter pied à pied pour les droits, les salaires, les conditions de travail.
En même temps que renaît le mouvement syndical indépendant, les conflits se multiplient: contre les patrons, souvent alliés aux anciens bureaucrates syndicaux, mais parfois aussi contre les notables locaux. Dans ces conflits les travailleurs et les militants syndicaux en appellent aux gouverneurs, aux ministres " Chavistes ", voire à Chàvez lui-même. Ce soutien est loin d'être automatique et reste bien souvent verbal ce qui incita d'autant plus les nouvelles équipes syndicales à conquérir leur indépendance.

Contrôle ouvrier
La multiplication et l'impact des expériences de " cogestion " est un autre signe de la volonté des travailleurs de jouer un rôle plus grand dans les transformations en cours. Derrière le mot " cogestion " il y a certes des projets et des réalités très différents. Mais les entreprises où les travailleurs ont acquis un réel pouvoir voient leur nombre augmenter et le débat sur le contenu et les objectifs de la cogestion est lancé dans tout le pays.
C'est incontestablement dans l'entreprise nationalisée d'aluminium Alcasa que l'expérience a pris le plus d'ampleur. C'est très officiellement que toute l'équipe de direction y a été renouvelée par le vote des travailleurs et que les orientations stratégiques de l'entreprise y sont soumises à l'approbation des délégués d'ateliers. Alcasa est devenu un symbole qui dérange.
La résistance des secteurs patronaux ou des secteurs gouvernementaux inquiets par toute idée de " contrôle ouvrier " a montré qu'il ne s'agissait pas d'un débat théorique mais d'enjeux de pouvoir au sein des entreprises. Une loi sur le droit du travail est en préparation et est âprement discutée.

Parti Révolution et Socialisme
Ce sont tous ces phénomènes convergents qui ont invité des militants révolutionnaires à se lancer dans la construction d'une nouvelle organisation politique. Il s'agit du Parti Révolution et Socialisme (PRS), qui est en cours de construction. C'est une initiative de militants trotskystes, mais pas seulement. Il regroupe d'ores et déjà plusieurs centaines de militants, pour la plupart ouvriers très investis dans la construction de la nouvelle centrale syndicale, l'UNT. Il vise à rassembler tous ceux qui ne veulent pas se contenter d'appuyer le gouvernement de Chàvez, mais préconisent la " révolution dans la révolution " et la perspective d'une transformation socialiste de la société.
Pour ces camarades la construction d'une telle organisation est à la fois nécessaire et opportune. Nécessaire, parce que les partis officiels qui soutiennent Chàvez ne répondent pas à ce besoin d'indépendance politique et de classe qui grandit parmi les travailleurs et dans la population. Nécessaire, parce que les contradictions ou les conflits au sein du camp " chaviste " profiteront à la réaction si elles ne trouvent pas une expression, un programme, qui aille dans le sens de l'approfondissement de la révolution.
Opportune, parce que le débat sur le socialisme a été lancé par Chàvez lui-même et correspond aux questions et aux attentes de milliers de militants du processus.
Les premiers pas vers la construction de cette organisation (un meeting de 450 personnes à Caracas en juillet, la publication en août de la déclaration politique qu'on lira ci-dessous) ont suscité des espoirs mais aussi des craintes et des critiques. Ce qui n'est pas étonnant, vu les enjeux.
Les organisations politiques existantes, qui soutiennent le processus au Vénézuéla, n'offent pas de garanties quant à leur volonté de transformer la société et de faire en sorte que le pouvoir passe vraiment aux mains des travailleurs. Les partis " chavistes " - Mouvement Vè république (MVR), Podemos ou Patria Para Todos - sont surtout des machines électorales et des pourvoyeurs de cadres, et les autres comme le Parti Communiste Vénézuélien montrent bien peu d'autonomie par rapport au gouvernement.
Les camarades du PRS ont entamé la difficile tâche de construction d'un nouveau parti, d'un outil pour les travailleurs. Ils ont droit à toute notre solidarité et tout le soutien que nous pourrons leur apporter.

-------------------


* Fabrice Thomas a représenté la LCR (section française de la IVè Internationale) à la première réunion du Comité constitutif du PRS.
1. Union nationale des travailleurs (UNT), créé en février 2003, est la nouvelle centrale syndicale indépendante, devenue majoritaire devant la Centrale des travailleurs du Veneuela qui avait soutenu les tentatives patronales de renverser Chàvez.

2. Option de la gauche révolutionnaire (OIR), regroupement marxiste révolutionnaire, fondé en avril 2002, au lendemain du coup d'Etat.
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