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ISRAEL / HAMAS : ce qui a déjà changé

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Message par ter ou ga Dim 29 Jan - 13:29

Comme les lourds problèmes de santé de A. Sharon, la victoire électorale du Hamas aux élections législatives palestiniennes a sérieusement agité la sphère des commentateurs. Cédant à une sorte d’enflure éditoriale, ces deux événements ont tout deux été qualifiés de « choc » et de « révolution » pour le Proche-Orient. Mais pour importants qu’ils soient ces événements n’en n’ont pas moins des causes et s’inscrivent dans les dynamiques qui métamorphosent la région depuis la fin de la guerre froide. Pas plus que les accords d’Oslo étaient synonymes de paix, la victoire du Hamas est synonyme de guerre.
Encore présentée comme une « organisation terroriste » par les media occidentaux, le mouvement de la résistance islamique n’est pas vraiment la caricature qui arrangent les bellicistes américains et sionistes. Parti de masse armé, réseau humanitaire, branche palestinienne des Frères Musulmans, le Hamas est à la croisée des chemins. Ni groupe terroriste, ni parti « démocratique » à l’occidental, le Hamas incarne plus que tout autre parti islamiste un désir de modernisation politique dans un contexte d’occupation coloniale et d’impasse de la lutte armée.


1. Causes d’une victoire électorale

La victoire électorale du Hamas n’est surprenante que par son ampleur. Dans des conditions régulières d’organisation le parti islamiste palestinien ne pouvait que l’emporter largement.
En effet, le Hamas récolte là les fruits électoraux d’une implantation profonde de ses réseaux dans la société palestinienne. Présent dans tous les secteurs de la société depuis la fin des années 60 avant même son existence légale, organisation de masse réunissant toutes les classes sociales de Palestine, il a très habillement occupé le terrain social et politique laissé vacant par les partis nationalistes historiques.
Sur le plan social, le Hamas agit de la même façon que les islamistes égyptiens, marocains et turcs : il gère et organise très efficacement l’aumône des fidèles. En Islam, l’une des cinq obligations sacrées est la bienfaisance, ou zakah. Le Coran précise que les croyants doivent faire régulièrement l’aumône de leurs bonnes choses pour les plus malheureux . Habillement le Hamas a su canaliser et gérer cette manne financière qui soulage la détresse sociale des Palestiniens : alphabétisation, hôpitaux, solidarité sociale, les hommes et les femmes du Hamas ont milité avant tout par l’exemple de leurs actions sociales.
De plus, au niveau strictement politique, les islamistes ont su éviter de rentrer trop tôt dans le jeu politicien au moment où Israël pouvait encore tenir en otage l’autorité palestinienne. Plus que méfiants vis-à-vis des accords d’Oslo, ils ont refusé « les élections sous occupation » de 1996. De plus, ils sont aussi éviter habillement de se faire corrompre par les proches de Y. Arafat qui gérait l’autonomie palestinienne d’une façon plus que clientéliste.
Pour finir, les Sionistes ont préféré au début de la seconde Intifada viser délibérément les troupes du Fatah et épargner le Hamas, Sharon préférant à l’époque se retrouver face-à-face avec des poseurs de bombes peu susceptibles d’avoir la bienveillance des opinions occidentales…
Implanté dans l’ensemble de la société depuis la fin des années 80, incarnant la nouveauté et l’honnêteté face aux errements du Fatah, le Hamas a aussi totalement poli son image lors de la campagne électorale : communiquant de façon moderne et présentant des femmes ainsi que des candidats de la société civile, il a éviter de menacer trop ouvertement Israël et respecte encore la trêve décidée depuis plus d’an an . Il faut rappeler que les dirigeants les plus durs de cette organisation ont tous été abattus par les services israéliens. Ce fut le cas du guide spirituel de l’organisation, le vieux Cheick Yassine et de son successeur politique, Al-Rantissi en 2004.


2. Mutations de la mouvance des Frères Musulmans

Au-delà du succès palestinien du Hamas, force est de constater que les partis islamistes issu des Frères Musulmans sont tous engagés dans une mutation idéologique profonde qui répond à deux réalités des pays arabo-musulmans : l’ingérence de l’Occident en général et des Etats-Unis en particulier et la nécessaire modernisation des sociétés islamiques. En effet l’ultra-conservatisme de type wahhabite ne saurait répondre à ces questions. Ainsi, dès les années 30 la confrérie des Frères Musulmans a tenté de proposer des solutions nouvelles à ces questions plus qu’actuelles en Palestine occupée.
A l’origine le Hamas est issu de la mouvance des Frères Musulmans égyptiens à Gaza et jordaniens en Cisjordanie. Ils s’implantent discrètement dans les années 70 et ne font pas de politique. Plus ou moins liés aux moyens et grands propriétaires palestiniens, ils incarnent un conservatisme social et sociétal qui refuse la politique et encore plus la lutte armée. Israël ne voit pas d’un mauvais œil le développement de réseaux islamiques intéressés à la réislamisation des masses et non à la lutte de libération nationale monopolisée par les groupes nationalistes (Fatah…) et marxistes (FPLP…).
Le Hamas des origines est même si hostiles à toute politique qu’il se démarque des premiers attentats d’un autre groupe islamiste le Djihad islamique.
Il faut attendre la première Intifada, révolte partie de la population jeune et non préméditée par les organisations politiques pour que les islamistes mutent idéologiquement. Sous l’influence de cheikh Yassine, lié aux Frères Musulmans égyptiens, eux-mêmes de plus en plus tentés par une confrontation directe avec le pouvoir du Caire , le Hamas prend un virage politique à 180 degrés, se fonde officiellement à la fin de l’année 1987 sous le nom de « mouvement de la résistance islamique » et se lance directement dans l’élimination de collaborateurs palestiniens favorables à Israël puis dans la lutte armée.
Ainsi de la fin des années 80 à la seconde Intifada, le Hamas va-t-il être le fer de lance de la résistance à l’occupation et porter des coups directement en Israël en recourant aux attentats suicide. Politiquement et militairement, les combattants du Hamas (regroupés dans la brigade Izz al-Din al-Qassam du nom d’un frère musulman tué par les Britanniques dans les années 30) prennent la place des groupes armés du FPLP et du FDLP qui avaient été les plus actifs dans les années 70. N’hésitant pas à viser des civils israéliens, le Hamas refuse néanmoins à frapper le sionisme en dehors de la Palestine historique, chose que firent les groupes des années 70 ou encore le Hezbollah .
La charte du Hamas de 1987, non modifiée depuis, traduit très clairement le virage des islamistes palestiniens qui, derrière des références multiples à l’Islam, Allah et au prophète mettent très clairement la résistance nationale au premier plan de leurs préoccupations. Dans cette lutte de libération, c’est le peuple en entier qui est mobilisé. La Femme n’est pas oublié, si son rôle est moins directement militaire que l’homme, il est tout de même affirmé dans la charte que « la femme n’a pas à demander à son mari l’autorisation de sortir de chez elle pour lutter contre l’occupant ». Se référant aux valeurs traditionnelles de l’Islam, le Hamas tente comme les autres Frères Musulmans de créer un « conservatisme dynamique » a même d’associer références ancestrales pour l’identité et pratiques modernes de lutte pour l’efficacité.
Aujourd’hui les élus islamistes du Hamas vont devoir gérer une partie du pouvoir laissé à l’autorité palestinienne. Comme leurs homologues d’Egypte, les islamistes palestiniens du Hamas vont devoir garder leurs références islamo-belliciste pour ne pas se trahir, mais les défis politiques qui les attendent les poussent vers la nouveauté et la modernité. En effet, la lutte armée semble quelque peu dépassée pour les FM. A dire vrai, elle est très meurtrière pour l’organisation et surtout donne des arguments de poids à l’adversaire. Il en va de même en Amérique du Sud, les réseaux anti-impérialistes favorables à Cuba ne se sont jamais aussi bien portés que depuis la fin des guérillas. En est-il de même dans le monde arabe ?
L’exemple du F.I.S. algérien est un cas d’école : ce parti a conquis une popularité immense dans la population ulcérée de la corruption des autorités mais s’est laissé enfermer dans un face-à-face armé où il ne pouvait que perdre ses militants, subir des manipulations et être abandonnée par la population. C’est très vraisemblablement ce constat et les errements de a lutte armée qui a poussé les idéologues de ces mouvements a penser une autre stratégie.
Le Hamas du début du XXI°s a donc tiré les leçons de la lutte armée : si la résistance militaire a l’occupation (ou la simple autodéfense) est logique et souhaitable, elle ne saurait en aucun cas suffire a atteindre les objectifs du mouvement : la création d’un Etat palestinien digne de ce nom. C’est ce poids de la réalité en Palestine qui a poussé le Hamas à une certaine « modération » (acceptation du jeu politique) ou plus exactement à une adaptation à la nouvelle réalité sioniste.


3. Relance ou abandon de la négociation ?

Qu’est-ce qui explique le changement de position d’A. Sharon ?
En effet, criminel de guerre des années 50 et 80, le général Sharon a réprimé sans retenue la seconde Intifada et isolé définitivement Arafat avant de décider unilatéralement le retrait de Gaza et d’accepter l’idée d’un Etat palestinien… Si son évolution est à relativiser, force est de constater qu’il est la cible du Likoud ainsi que des groupuscules ultra-sionistes les plus dangereux.
A dire vrai, tout comme le Hamas, A. Sharon a constaté que la réalité de la région avait changé : entre le gâchis de l’occupation américaine en Irak et le coût financier et moral de l’occupation des territoires palestiniens, A. Sharon et les sionistes réalistes ont décidé de tolérer un Etat palestinien le plus réduit possible aux côtés d’un Israël aux frontières définitivement fixées et closes par le mur de sécurité. L’idéal de ce néo-sionisme renonçant au « Grand Israël » est de sanctuariser l’Etat hébreu en le séparant de ses voisins arabes.
A. Sharon et des experts de tous bords politiques ont bien compris que la population israélienne avait déjà fait le plein de sa croissance. En effet, les Juifs du monde qui n’ont pas déjà rejoint Israël ne le feront sans soute que très ponctuellement et plus rarement encore tant qu’une paix relative ne sera pas signée…
Avec des caractéristiques démographiques proches de l’Occident (faible natalité, vieillissement, émigration des plus diplômés…) Israël a tout à perdre à long terme dans une guerre asymétrique où la jeunesse craint de mourir pour des colonies et où l’économie souffre continuellement du poids du budget de la défense.
Ce constat de rend pas A. Sharon humaniste ou pacifiste, mais comme le Hamas en Palestine, la violence et la guerre se sauraient régler le problème, d’où une ouverture relative, mais réelle vers une trêve.
Ce réalisme pragmatique encore emprunt de déclarations fracassantes remonte à la fin des années 80 quand l’OLP a renoncé à la destruction d’Israël et quand certains Sionistes ont réalisé que l’élimination des cadres de l’OLP n’avait pas empêché la première intifada.
Aujourd’hui les deux peuples comme les partis qu’ils plébiscitent sont las et réalisent enfin que la violence et la légitimité historique des deux camps ne servent qu’à répéter le passé alors qu’un accord est plus que jamais nécessaire où deux protagonistes. C’est une question de survie réciproque.

La victoire du Hamas comme la popularité du nouveau parti de Sharon ne sont donc ni des mauvaises nouvelles ni des surprises, au contraire, décidé à finir un divorce qui n’a que trop duré, les deux peuples et leurs représentants élus n’ont sûrement jamais été aussi mûrs pour une trêve de longe durée et de vrais accords de « coexistence pacifique ».
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Message par rasiba8 Dim 29 Jan - 13:41

"C’est ce poids de la réalité en Palestine qui a poussé le Hamas à une certaine « modération » (acceptation du jeu politique) ou plus exactement à une adaptation à la nouvelle réalité sioniste. "

amusant de lire cette phrase juste aprés avoir entendu le chef du hamas vivant en syrie proclamer que le but du hamas est toujours la destruction d'Israél.....

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Message par Pedro Dim 29 Jan - 18:18

rasiba8 a écrit:"C’est ce poids de la réalité en Palestine qui a poussé le Hamas à une certaine « modération » (acceptation du jeu politique) ou plus exactement à une adaptation à la nouvelle réalité sioniste. "

amusant de lire cette phrase juste aprés avoir entendu le chef du hamas vivant en syrie proclamer que le but du hamas est toujours la destruction d'Israél.....

C'est juste une question d'y voir clair dans le jeu politique des uns et des autres, Rasiba. Il y a les discours pour la base et les actes.
Chez les nazis, par exemple, avant qu'ils n'arrivent au pouvoir, il y avait tout un discours social visant à séduire la petite bourgeoisie, ruinée, qui montrait du doigt le grand capital. On sait ce qu'il en fut, lorsque les nazis arrivèrent au pouvoir : ce fut au bénéfice des grands trusts Allemands. La fraction nazie qui utilisait une démagogie vaguement socialisante (les sa), furent réduits au silence.
Crois moi, je suis à peu près persuadé que les dirigeants du hamas, lançés, maintenant en politique, vont tout faire pour paraître présentable, y compris, même, effacer de leurs discours et de leurs textes, la destruction d'Israel. Ces gens là ne sont pas des malades mentaux profonds, ils n'ont jamais été se faire exploser eux même, mais ont confié cette tâche à des gens que le désespoir à jeté dans les bras du fanatisme.
Tu parlais de l'Iran, un peu plus haut, mais ce n'est pas d'aujourd'hui que le pays est plongé dans la réaction religieuse. Ceci dit, le pouvoir actuel est plutôt représenté par les chefs religieux, les "gardiens de la révolution", que par le président amadinedjad. Ceux là l'ont adoubé, mais son discours, ses rodomontades ne les arrangent pas vraiment, car ils veulent s'entendre avec les USA, la France, etc.
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Message par Pedro Dim 29 Jan - 18:34

un article de LO, paru au moment de l'élection d'ahmadinedjad :

Dans le monde Lutte Ouvrière n°1926 du 1er juillet 2005

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Iran : la population pauvre ne se paiera pas toujours de discours

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Le deuxième tour de scrutin des élections iraniennes a vu la victoire de Mahmoud Ahmadinejad, maire de Téhéran depuis 2003. Elu selon les chiffres officiels avec près de 62% des voix, il sera le premier président laïc depuis qu’a été instaurée la République islamique en 1979; laïc mais pas moins intégriste puisque celui qui se présentait comme un candidat intègre face à la corruption, comme un homme simple se mettant à la portée des petites gens, est aussi un gardien de la stricte tradition de l’Islam. Il avait rectifié la tenue considérée comme trop évoluée des femmes employées à la mairie et fait transformer les centres culturels en lieux de culte.

Ses premières déclarations après son élection n’en ont pas moins été destinées aux milieux d’affaires. «Nous allons développer les investissements nationaux et étrangers en Iran», a-t-il déclaré dans sa première conférence de presse, dimanche 26 juin, faisant allusion à des «obstacles bureaucratiques qui ont mis en péril la sécurité des investissements». Il a aussi précisé qu’il n’était pas question de renoncer aux privatisations: «La part de l’État est trop importante». À son vibrant appel «Nous avons besoin de la Bourse, c’est un vecteur d’investissement», celle de Téhéran, qui avait reculé de 126 points le samedi, au lendemain de l’élection, s’est montrée rassurée le dimanche. D’ailleurs, le lundi, son conseiller économique forçait encore la dose en confirmant l’intention du gouvernement d’abaisser les taux d’intérêt pour les investissements des entreprises.

Les milieux d’affaires rassurés

Il semble en effet que les milieux des affaires et de la finance avaient fait leur favori de l’ancien président, Rafsandjani, adversaire d’Ahmadinejad au deuxième tour et présenté comme le candidat des «réformateurs» et «réformateur» lui-même. Si tant est que ce mot ait un sens dans un Iran placé depuis plus de vingt-cinq ans sous la dictature de religieux obscurantistes. La seule véritable ouverture sous Rafsandjani aura été celle faite aux capitaux et à la corruption à de multiples étages, dans l’administration et le secteur pétrolier.

Une fraction importante de l’électorat, officiellement 41% des électeurs, se serait abstenue. Une fraude importante a été dénoncée par des candidats écartés au premier tour, dans un scrutin pipé, où les candidats devaient être accrédités par le Conseil des Gardiens de la révolution, cette police politique islamiste mise en place après la prise de pouvoir de Khomeiny en 1979. Cela dit, pour autant qu’on puisse le savoir, il semble donc qu’une fraction de la population pauvre iranienne se soit retrouvée dans le discours d’Ahmadinejad, lorsqu’il s’attaquait à la corruption et promettait de «nettoyer» l’Iran: cet ancien officier des Bassidji, les milices islamiques créées pendant la guerre Iran-Irak de 1980-1989 avait poussé la démagogie jusqu’à endosser une tenue d’éboueur, au lendemain de son élection à la mairie de Téhéran, pour balayer, métaphoriquement on s’en doute, les rues de la capitale.

Mais, outre le fait qu’il y a lieu de s’inquiéter d’un possible durcissement de la réglementation à l’égard des femmes dans les lieux publics, rien dans la campagne d’Ahmadinejad ni dans ses déclarations post-électorales ne va dans le sens de l’amélioration de la situation de la population laborieuse et des pauvres.

Un pays riche, une population pauvre

Dans ce pays riche de pétrole et de gaz, deux millions d’enfants -sur 70 millions d’habitants- vivent dans les rues et 60% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. La richesse de l’Iran semble concentrée entre les mains d’une cinquantaine de familles milliardaires en dollars, de riches mollahs et de l’état-major militaire. La corruption, la drogue et la prostitution sont favorisées et entretenues à tous les niveaux de l’appareil d’État, au point d’être des instruments essentiels du pouvoir. S’adressant au salarié iranien moyen, gagnant environ 150 dollars par mois, écrasé par les dettes et l’inflation, le futur élu pouvait toucher juste en demandant «Comment un tel homme peut-il garder sa dignité devant sa femme et ses enfants?». Visiblement, il a su faire appel, à la fois, à un sentiment d’injustice devant la misère générale, en dépit des cours élevés du pétrole dans un pays quatrième producteur mondial, et à une conception profondément rétrograde des rapports hommes-femmes, qui semble avoir constitué une bonne part de son fonds de commerce.

Dans un pays où le chômage, officiellement de 16%, frôlerait en réalité les 30% de la population active et où l’inflation atteint 16% par an, il a pourtant semblé nécessaire aux fractions les plus réactionnaires du pouvoir que les Gardiens de la révolution et les milices, soutiens actifs d’Ahmadinejad, soient présents dans les lieux de vote pour intimider les électeurs. Dans certaines villes, comme Kermanshah, dans le Kurdistan iranien, la loi martiale a été instaurée le jour de l’élection.

«C’est le meilleur résultat qui soit. Aujourd’hui, on ne pourra plus tromper le peuple et la communauté internationale sur ces prétendus réformateurs qui étaient au pouvoir» a déclaré amèrement une habitante de Téhéran à des journalistes. Mais le résultat électoral, loin de résoudre un tant soit peu les problèmes qui touchent la population iranienne, ne pourra vraisemblablement qu’aggraver la pression d’une dictature politique affublée des oripeaux de la religion. Cependant, les discours anti-américains auxquels font écho les déclarations de Bush contre le pouvoir iranien n’empêchent pas les affaires avec les compagnies occidentales, tandis que le nouveau gouvernement tente de se concilier les bonnes grâces des gouvernements ouest-européens, de Blair ou de Chirac, en promettant de continuer le «dialogue sur le dossier nucléaire», par exemple. Mais ce qui est à souhaiter, c’est surtout qu’il ait à affronter le mécontentement de classes laborieuses lasses qu’on veuille les payer de discours religieux et de démagogie.

Viviane LAFONT


On le voit, il y a le discours démago, les rodomontades, pour le bon peuple, dont la condition ne s'améliorera pas plus, sous ce président là, que sous le précédent, et les véritables intentions : rassurer les marchés, et notamment, les marchés internationaux.
Pour en revenir au hamas, ses dirigeants ne désirent sûrement qu'une chose : être les interlocuteurs privilégiés des bourgeoisies des grands pays impérialistes et de leurs représentants politiques, et rassurer les marchés capitalistes.
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Message par Pedro Dim 29 Jan - 18:35

Il n'y a aucune raison, donc, que le sort du peuple Palestinien s'améliore, que l'immense majorité sorte de la pauvreté dans laquelle on la maintient.
Les pays impérialistes, largement responsables de la situation catastrophique du Moyen-Orient, n'ont que faire de cette misère. Ce qu'ils veulent, ce sont des dirigeants Arabes à leur botte, qui tiennent la bride à leur peuple, même si cette bride est religieuse et obscurantiste, pourvu qu'ils continuent d'imposer leur loi. Les dirigeants du hamas peuvent tout à fait remplir cet office, les Américains, les Français, et même, finalement, certainement les dirigeants Israeliens, composeront avec eux.
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Message par Pedro Lun 30 Jan - 22:48

Personnellement, dans cette affaire, je ne défend aucune religion. Pour moi, elles sont toutes aussi réacs.
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