Mort de William Styron

jeudi 2 novembre 2006, 9h36
Mort du romancier américain William Styron, auteur du Choix de Sophie




NEW YORK (AFP) - Le romancier américain William Styron, prix Pulitzer et auteur du "Choix de Sophie", est mort à l'âge de 81 ans, rapporte jeudi le New York Times.

Styron est mort mercredi d'une pneumonie à Martha's Vineyard, dans l'état du Massachusetts, dans le nord-est du pays, précise le quotidien qui cite sa fille Alexandra Styron.

Ce pilier de la littérature américaine a laissé son empreinte surtout à travers deux romans, "Les Confessions de Nat Turner" (1967) et "Le Choix de Sophie" (1979), qui lui auront valu aussi des accusations de racisme et de cynisme commercial.

Né le 11 juin 1925 à Newport News en Virginie (Sud-est des Etats-Unis), Styron - qui s'essaie à l'écriture depuis l'adolescence - publie son premier roman en 1951. "Un Lit de ténèbres", reconstruction aux accents faulknériens du suicide d'une jeune femme dans une famille trouble de Virginie, l'impose d'emblée comme un des meilleurs écrivains de sa génération.

Les passions destructrices à l'oeuvre dans les institutions de la société sont aussi le leitmotiv de "La Longue marche" (1955), peinture de l'absurdité de la vie militaire, et de "La Proie des flammes" (1960), où la violence individuelle se révèle être un remède inefficace contre la déchéance morale.

En 1967, la parution des "Confessions de Nat Turner" vaut à Styron l'attribution du Prix Pulitzer et des accusations de racisme de la part des militants afro-américains pour les droits civiques. Pour ces derniers, l'écrivain, qui retrace l'histoire vraie d'une révolte sanglante d'esclaves en 1831 en Virginie, attribue à Nat Turner sa propre mentalité de blanc américain.

Gloire et accusations - d'utilisation cynique de l'extermination des Juifs européens par les Nazis - l'accueillent aussi à la sortie du " Choix de Sophie" (1979) qui raconte la vie sentimentale mouvementée d'une femme rescapée d'Auschwitz.

Cet admirateur de Flaubert, appartenant à la même lignée que William Faulkner, John Steinbeck et Ernest Hemingway, a longtemps cherché dans l'alcool l'énergie qu'il devait dépenser pour écrire.

La décision de ne plus boire le précipite, en 1985, dans une dépression. Il racontera ces années de désespoir dans "Face aux ténèbres" (1990).

En 1984 William Styron avait été nommé à Paris Commandeur de l'Ordre Arts et des Lettres.

Marié depuis 1953 avec Rosa Burgunder, il avait eu quatre enfants.

La décision de ne plus boire le précipite, en 1985, dans une dépression. Il racontera ces années de désespoir dans "Face aux ténèbres" (1990).