Projet Fillion : toujours la même tactique...

Fillon invite à nouveau au dialogue sur l'école
[2005-02-15 09:02]



PARIS (Reuters) - François Fillon a renouvelé son invitation à dialoguer avec les représentants des lycéens sur son projet de loi concernant l'avenir de l'école, tout en prévenant que la France n'échapperait pas à une réforme de son système éducatif.

Le ministre s'exprimait sur France Inter quelques heures avant une manifestation à Paris des syndicats de lycéens et d'enseignants contre son projet de loi amputé du volet sur le bac. Il présentera le texte à l'Assemblée nationale dans l'après-midi.

"Cette réforme, il faudra la faire. Le coeur du projet c'est la lutte contre l'échec scolaire. La réforme du bac ne change rien", a dit François Fillon qui espère "reprendre dans quelques semaines" les travaux du groupe de travail sur l'école.

Le ministre a prévenu qu'il n'était "pas question que le gouvernement transige" et a déploré la pression de la rue.

Il a estimé que le système éducatif français était dans "une situation dangereuse" par rapport au reste des pays européens.

Leur société Lutte Ouvrière n°1906 du 11 février 2005
Élèves et enseignants mécontents

Après la manifestation du samedi 5 février, qui a regroupé un grand nombre de lycéens et d’enseignants dans tout le pays, les lycéens sont de nouveau descendus dans la rue. Ainsi à Paris, le mardi 8 février, ils étaient près de deux mille à manifester. Ils devaient de nouveau se donner rendez-vous dans la rue, jeudi 10 février, avant la journée de grèves et de manifestations du mardi 15 février pour la région parisienne, seule zone qui ne sera pas en vacances à cette date.

Le ministre de l’Éducation nationale, Fillon, provoque le mécontentement de tous, lycéens, enseignants, comme parents. En effet, les mesures envisagées dans son projet, comme le fait de réduire l’enseignement à un socle minimum de connaissances, de permettre l’orientation des élèves très tôt au collège ou de soumettre l’obtention de moyens en heures d’enseignement dans les établissements secondaires, encore plus qu’actuellement, au bon vouloir de l’inspecteur d’académie ou du recteur, ont de quoi choquer.

Mais le plus grave est ce qu’il y a derrière ce projet: la volonté de faire des économies sur le dos de l’éducation. Le gouvernement envisage de supprimer 5500 postes d’enseignants pour la rentrée 2005, de ne créer que 700 postes pour le 1er degré, alors qu’il en aurait fallu bien plus pour faire face à l’augmentation de plus de 50000 élèves dans les écoles à la rentrée prochaine. En fait, outre les enseignants, il envisage de diminuer les effectifs de tout le personnel qui permet à un niveau ou à un autre le fonctionnement des établissements scolaires: surveillants, personnel de service, infirmières, assistantes sociales, ou encore personnel administratif.

Toutes les décisions des académies ou des rectorats, toutes les prétendues «idées» du ministre découlent de ces coupes claires: les fermetures de classes, la suppression de filières, la fermeture de collèges, de lycées d’enseignement professionnel, la diminution des heures d’enseignement allouées aux établissements pour le second degré. Pour ne donner qu’un exemple, en Seine-Saint-Denis, 42 lycées sur 51 sont touchés par les baisses de la dotation horaire globale, la DHG. Il faut ajouter la suppression des dédoublements, des heures consacrées au travail en petits groupes et de bien des options, qui en découle. Et comme les élèves seront là en chair et en os à la rentrée scolaire 2005, il risque fort d’y avoir encore plus de classes surchargées. Il sera donc encore plus difficile pour les jeunes des quartiers et des communes populaires d’étudier dans de bonnes conditions.

Cette politique d’économies n’est pas nouvelle, quoi qu’en disent aujourd’hui les dirigeants socialistes, Lang et les autres. Elle a même été menée par tous les gouvernements, de gauche comme de droite. Les projets de Fillon ressemblent comme deux gouttes d’eau à ceux du ministre socialiste de l’Éducation nationale Allègre, celui qui parlait de «dégraisser le mammouth» de l’Éducation nationale. Seules les grèves auxquelles il dut alors faire face l’empêchèrent de trop «dégraisser».

Alors, ceux qui tentent de réagir et qui feront grève le 15 et après ont raison, car les grèves et les manifestations, les plus nombreuses possibles, les plus larges possibles, sont vraiment les seuls moyens pour arrêter cette hémorragie de moyens en personnels dans le domaine de l’éducation.

Aline RETESSE

Cette politique d’économies n’est pas nouvelle, quoi qu’en disent aujourd’hui les dirigeants socialistes, Lang et les autres

Qu'ils commencent déjà par débloquer quelque budget !!!...

Ben, si tu l'avais pas remarqué, la quasi-totalité des problèmes vient de l'absence de pognon.

Et curieusement, depuis que l'économie et la finance sont devenues la préoccupation centrale des pays et de la France en particulier, là où serait en droit de s'attendre à ce qu'il y en ait de plus en plus, c'est l'inverse qui se produit.

Inversement, le commerce de luxe ne s'est jamais aussi bien porté !

Je suis en droit de conclure que les économistes et les financiers travaillent à enrichir les gens riches. Et je ne cautionne pas un système qui privilégie la possibilité à certains d'avoir des robinets en or dans leur salle de bains, pendant que des milliers d'autres se contentent d'un seau.

Évidemment, asperger de fric toutes les écoles n'est pas la solution miracle, cependant, le manque et surtout la dégradation des moyens dans les écoles en France est criant !...

Alors avant de présenter "une réforme" du bac dans lequel on introduit un peu plus de contrôle continu, comme une solution meilleure pour les élèves, il serait plus honnête de dire que c'est essentiellement une solution qui coûte moins cher ! (Même si je sais que cette mesure a été retirée du projet)
mégère

Sachant que l'economie n'est rien de moins que le fait de gérer ses ressources, c'est plutot rassurant que ce soit une priorité du gouvernement si on ne veut pas connaitre la famine ou plus vraisemblablement la banqueroute de l'etat. Et c'est tout a fait logique qu'il y en ait de moins en moins vu que plus la dette augmente et que plus y a de dettes et plus les interets a rembourser sont grands...

On faisait comment, avant ?...

Quand les comptes n'étaient pas aussi serrés, quand l'économie n'était pas aussi omniprésente et pointilleuse, l'école avait de bons résultats...

Les résultats seraient moins bons et les coûts plus élevés ?...

Avant de chercher à réduire ces coûts, faudrait peut-être se poser la question de savoir d'où vient cette dégradation, quel est le problème, où le bât blesse...

Le tonneau fuit, on se contente de tenir le robinet... Moi je serais plutôt tenté de chercher à boucher les trous.

C'est tout à l'image de la manière actuelle : on trouve des solutions aux problèmes en ignorant leurs causes.
sommeil

Tiens, d'ailleurs, en parlant de gaspillage et sur un cas précis : il m'est arrivé de réagir avec humeur face à un prof m'expliquant le contenu du programme qu'il avait à traiter.

Réponse de l'intéressé : "Moi non plus, je n'approuve pas du tout un tel contenu. Ça a été pensé "dans les hautes sphères", et je suis censé l'appliquer. Ils nous pondent parfois, dans certaines matières, des contenus complètement virtuels et irréalistes. Je ne peux pas le contester, si vous pouviez faire part de votre désapprobation au rectorat, ça donnerait du poids à nos critiques".

ha Posez la question aux profs eux-même, ils sauront certainement ce qu'il faudrait réellement faire. Mais trouver quelqu'un pour décider de le faire, c'est une autre paire de manches !

Emma a écrit:il semblerait que le 300 m carré du ministère était trop petit

Leur société Lutte Ouvrière n°1906 du 11 février 2005
Élèves et enseignants mécontents

Emma a écrit:30 m par personne c'est déjà pas mal non?

il semblerait que le 300 m carré du ministère était trop petit

das_Yog a écrit:La dette est passée de 64 milliards d'euros en 1980, a 683 milliards en 2000 !

das_Yog a écrit:Sachant que l'economie n'est rien de moins que le fait de gérer ses ressources, c'est plutot rassurant que ce soit une priorité du gouvernement. Et c'est tout a fait logique qu'il y en ait de moins en moins vu que plus la dette augmente

corto maltese 89 a écrit:Pour en revenir a fillon,le gouvernement va essayer de passer en force,comme d'habitude,cela malgré des paroles appaisantes.

Ça, c'est bien le budget de l'Etat, non ?
Aucun rapport avec le budget de l'EN, il me semble...

4°) das_Yog a écrit:
Sachant que l'economie n'est rien de moins que le fait de gérer ses ressources, c'est plutot rassurant que ce soit une priorité du gouvernement. Et c'est tout a fait logique qu'il y en ait de moins en moins vu que plus la dette augmente

Justement, s'il s'agit bien de la dette de l'Etat, ça en dit long sur la compétence desdits économistes et le fait que ce soit devenue une priorité !...
Question : C'est normal que la dette augmente ???

- l'Etat continue à s'endetter, moi, j'évite,

On continue de nous jouer le "on rase gratis" et a promettre les lendemains qui chantent