Semaine de forte mobilisation sociale !

dimanche 16 janvier 2005, 16h24
Avis de gros temps sur le front social en France

PARIS (AP) - Semaine à risques sur le front social. Postiers, cheminots, enseignants, personnels des Finances, d'EDF-GDF ou encore certains professionnels de Santé notamment dans les hôpitaux publics seront en grève et manifesteront dans toute la France à partir de lundi avec des revendications diverses, mais une cible unique: la politique du gouvernement.

Mardi, les syndicats CGT, Sud, FO et CFTC de La Poste appellent à une journée nationale de grève pour protester contre le "démantèlement des services postaux", alors que le projet de loi relatif à la régulation des activités postales doit être examiné cette semaine à l'Assemblée nationale.

Mercredi, le trafic des trains sera très sérieusement perturbé dans toute la France en raison d'un mot d'ordre de grève de 24 heures à la SNCF lancé par sept fédérations de cheminots qui dénoncent le projet de budget 2005.

Celui-ci prévoit 3.590 suppressions de postes alors que la direction table sur un bénéfice courant de 113 millions d'euros. Le budget doit être adopté mercredi par le Conseil d'administration de la SNCF. Toutes les fédérations l'ont officiellement rejeté à l'occasion d'un Comité central d'entreprise (CCE) le 11 janvier.

Mercredi, également, la fédération CGT des Mines et de l'Energie (FNME-CGT) appelle les agents d'EDF et de GDF à cesser le travail pour dénoncer la remise en cause de leurs acquis sociaux.

Jeudi, quelques perturbations pourraient bien subsister à la SNCF le syndicat Sud-Rail, qui n'entend pas se contenter d'un mouvement de 24 heures, ayant déposé un préavis de grève illimitée.

Certains cheminots pourraient être d'autant plus tentés de jouer les prolongations qu'une journée nationale unitaire de grève et de manifestations est prévue ce même jeudi dans toute la Fonction publique à l'appel de six fédérations syndicales de fonctionnaires, pour exiger des négociations salariales ainsi que l'arrêt des restrictions budgétaires et des suppressions de postes.

Ce mot d'ordre a été lancé le 22 décembre après l'annonce, par le ministre de la Fonction publique Renaud Dutreil, d'une revalorisation des salaires des fonctionnaires de 1% en 2005, et l'absence de véritables négociations salariales.

Le ministre a rappelé dans un entretien au "Journal du Dimanche" que les fonctionnaires qui participeront au mouvement verront la journée de grève retenue sur leur salaire.

A Paris, plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont attendus jeudi à partir de 14h entre la place de la République et la place Saint-Augustin, tandis que des défilés sont également prévus dans toutes les grandes villes.

Jeudi, ce sont les personnels de l'Education nationale qui devraient tenir le haut du pavé avec un mot d'ordre de grève à l'appel de l'ensemble de leurs fédérations pour dénoncer le projet de loi d'orientation pour l'Ecole, les suppressions de postes, et un budget "qui montre que l'éducation n'est plus une priorité pour le gouvernement" selon les syndicats.

Plusieurs syndicats de Bercy et de la Fonction publique hospitalière ont également appelé à cesser le travail et à manifester.

Dans ce dernier secteur, les urgentistes seront en grève jeudi pour dénoncer, selon l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF), la "transformation de l'hôpital en entreprise de production de soins" avec, à la clé, "des licenciements économiques pour les praticiens hospitaliers".

Les psychiatres des hôpitaux publics sont eux aussi appelés à cesser le travail jeudi contre le manque de moyens et d'effectifs, un mot d'ordre décidé avant le meurtre de deux infirmières psychiatriques à Pau dans la nuit du 17 au 18 décembre dernier, faits divers qui a renforcé la colère et la rancoeur des personnels.

Anticipant sur ce mouvement, les psychiatres de l'hôpital Paul Guiraud à Villejuif (Val-de-Marne) ont entamé une grève illimitée depuis le 6 janvier pour protester contre le manque d'effectifs dans l'établissement et réclamer l'arrêt des suppressions de postes et des fermetures de lits.

Toujours dans le domaine de la santé, les principaux syndicats de chirurgiens des hôpitaux publics, regroupés dans le collectif "Chirurgie hôpital France", appellent à "poser les bistouris" mercredi pour exiger des revalorisations.

Le collectif menace d'appeler à une semaine complète de grève dans les blocs opératoires, début février 2005, s'il n'obtient pas satisfaction.

Mais dans le secteur médical, ce sont les médecins généralistes opposés à la nouvelle convention de l'assurance-maladie qui ouvriront le bal avec un préavis de grève illimitée des internes en médecine générale à partir de lundi matin à 8h.

Une "marche contestataire" nationale est également prévue samedi à Paris avec le soutien de plusieurs organisations non-signataires de la convention dont le syndicat MG-France.

Les protestataires reprochent à cette convention, point essentiel de la mise en oeuvre de la réforme de l'assurance-maladie, de faire la part belle aux spécialistes tout en surchargeant le travail et les responsabilités des praticiens généralistes sans véritables compensations.

Conclu le 16 décembre entre trois syndicats médicaux majoritaires (CSMF, SML, et Alliance) et l'assurance-maladie, cette convention a été officiellement signée mercredi dernier. AP

god/ll

Emma a écrit:Le dutreil qui sournoisement dit que les fonctionnaires ne seront pas payés: alors que c'est la règle habituelle

Bonne mobilisation

Emma, en arrêt maladie qui aurait aimé être avec vous

Pedro a écrit:Franchement, si c'était vrai qu'ils payent les jours de grève, ils me doivent de sacrés arriérés, alors!!!

jeudi 20 janvier 2005, 14h43
Départ de la manifestation parisienne des fonctionnaires

PARIS (AP) - Plusieurs dizaines de milliers de personnes répondant à l'appel des fédérations syndicales de fonctionnaires défilaient depuis 14h30 jeudi à Paris afin d'exiger des augmentations de salaires, des moyens supplémentaires et l'arrêt des suppressions de postes dans la Fonction publique.

Les protestataires ont quitté la Place de la République vers 14h30 et doivent se rendre jusqu'à la Place Saint-Augustin.

"Pour un service public de qualité. Augmenter les salaires", peut-on lire sur la banderole en tête du cortège, portée notamment par le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, celui de la CFDT François Chérèque, ou celui de FO Jean-Claude Mailly.

Le secrétaire général de la CGT a indiqué qu'il était présent dans ce défilé "pour dénoncer cette culpabilisation permanente des fonctionnaires, des salariés qui travaillent dans le public.

Interrogé sur une éventuelle suite au mouvement, Bernard Thibault a explique que "notre perspective, c'est bien d'obtenir des négociations sur l'ensemble des sujets qui font conflit dans chacune des professions".

Les personnels de l'Education nationale, qui ont répondu massivement à l'appel à la grève lancé par leurs propres fédérations ce jeudi, sont très fortement représentés dans le cortège parisien.

Très satisfait de la mobilisation, Gérard Aschieri, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU, première fédération de l'Education), a averti que "si le gouvernement compte faire le dos rond en attendant que ça passe, il se trompe. Nous ne sommes pas décidés à lâcher le morceau si ça ne bouge pas".

Le défilé parisien a lieu dans le cadre d'une journée d'actions unitaires des fonctionnaires marquée par des manifestations dans toute la France. AP

god/se/mw

Pour un service public de qualité. Augmenter les salaires

das_Yog a écrit:Euh vu d'ici ca me parait quand meme un gros flop cette semaine non ?

Ah sinon j'ai appris que la France avait les pourcentage de travailleurs syndiqués le moins élevé de tous l'occident (9%), la moyenne se situant a 20 %...

Et pour dire meme aux USA ils arrivent a faire 13%...

Alex a écrit:

Dans certains pays, il est nécessaire de se syndiquer pour avoir droit à certains avantages.

Dans d'autres les syndicats ressemblent plus à des associations qu'à ce qu'on connaît en France. Bref, chaque pays a une histoire syndicale différente et il m'apparaît comme difficile de comparer à partir de ces chiffres là.

Parce que la bas les syndicats sont la pour cogérer l'entreprise et sont a l'origine d'une bonne part des lois sur le travail.

ne proposent aucune loi laissant le gouvernement avec le MEDEF comme seul think tank...

Oui, en France pour devenir ouvrier du livre, vaut mieux adhérer à la CGT....

Tu sais bien que ce n'est pas la seule explication: il y a une réelle désaffection du syndicalisme de la part des salariés français, essentiellement du privé.

Les causes sont multiples, et j'y vois en particulier cette connerie de présomption de représentativité qui fait dire à certains que s'il n'y a pas asez de syndiqués, il y a trop de syndicats...

Alex a écrit:

Ah génial, UN contre-exemple (et c'est le seul en France à ma connaissance) et ça y est, tout ce que je dis est annulé!! Je trouve ça formidable ces méthodes de débat!

ça toujours été le cas. Ensuite il y des non-syndiqués qui n'hésitent pas à faire grève ou filer des coups main aux syndiqués. On appelle ça des sympathisants. Raisonner en terme de nombre de cartes, ça biaise un peu les choses.

Et oui il y a beaucoup de syndicats! mais l'histoire du syndicalisme français a des particularités qui font qu'on est pas près de voir seulement un ou deux grands syndicats en France

Soit il faut être droite pour dire ça, soit il faut être naïf! Tu crois que le gouvernement écoute qui? La CGT? SUD? La CNT? Mais non, il écoute le MEDEF!! C'est bien pour ça qu'on retrouve des lois quasiment écrites par le MEDEF!!

Le code du travail français ne vient pas de la cuisse de Jupiter!! il y eu des luttes pour aller chercher ces droits!! Si la France a un système de protection sociale si évolué, ce n'est pas pour rien!
Quant à la cogestion, on voit ce que ça donne en France avec la CFDT!

das_Yog a écrit:
C'est quoi la seule et unique proposition politique qu'a jamais fait la CGT ? La sécurité sociale professionnelle ! Sur quoi Borloo planchait le mois dernier ? Oh ! Mais ne serait ce pas un rapport parlant de securité sociale professionnelle ? Ah ben mince alors ! Les salops du gouvernement ils ont écouté quelqu'un d'autre que le MEDEF...

Des luttes tu parles ! Les droits des mineurs de charbon, ils viennent quasiment tous d'Emile Basly... Je veux bien que Broutchoux soit maintenant plus connu, mais il a jamais rien obtenu de concret...

Mais surtout,ils ne possedent pas la culture du dialogue,du compromis ce qui rend tout systeme basée sur le dialogue social difficile.

En France,l'emergence d'une logique contestataire a tt prix fait non seulement que les syndicats se sont eloignes des partis de gauche ce qui rend leur voix - audible et fait qu'ils sont moins efficaces.

Evidemment, les lois ont toujours été prises par un gouvernement, un ministre, pas par les ouvriers eux même. Mais la plupart du temps elles ont été prises sous la pression des travailleurs.

Je ne suis pas spécialiste des idées de la CGT mais ça m'étonnerait fort que Borloo s'inspire de la CGT.