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Dans la famille Pinochet, je demande... ...la mère et le

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bouncevert Dans la famille Pinochet, je demande... ...la mère et le

Message par Proudhon Dim 14 Aoû - 16:00

CHILI - Dans la famille Pinochet, je demande...
...la mère et le fils cadet. La justice chilienne vient en effet d'inculper l'épouse et le fils cadet de l'ex-dictateur Augusto Pinochet pour complicité de fraude fiscale présumée. Et Augusto Pinochet lui-même pourrait bientôt devoir s'expliquer sur ses nombreux comptes bancaires secrets à l'étranger.


"Alors qu'on croyait que plus rien ne pouvait nous surprendre à propos des crimes et de la fortune accumulée par l'ancien dictateur (1973-1990) Augusto Pinochet, le juge chilien Sergio Muñoz a secoué de nouveau l'opinion publique du Chili", observe le quotidien argentin Clarín. La femme qui a encouragé son mari à participer au coup d'Etat du 11 septembre 1973 n'est plus une ancienne première dame innocente. C'est en tout cas ce que pense la justice chilienne.

"Mercredi 10 août, l'épouse de Pinochet, Lucía Hiriart, et son fils cadet, Marco Antonio, ont été inculpés et placés en détention pour complicité de fraude fiscale présumée" a annoncé le quotidien chilien La Nación, proche du gouvernement social-démocrate. Le juge Sergio Muñoz enquête depuis un an sur "les comptes secrets que Pinochet possédait entre 1994 et 2000 dans la Banque Riggs et dans d'autres institutions financières aux Etats-Unis et en Europe. L'existence de ces comptes a été révélée voilà un an par une commission du Sénat américain qui enquêtait sur des opérations de blanchiment d'argent liées au terrorisme", precise Pagina 12. "Les dépôts atteindraient plus de 27 millions de dollars", précise Clarín.


Le journal argentin estime que le juge a brisé le dernier soutien qui restait à l'ancien dictateur : "Dans son rapport, Muñoz accuse Lucía Hiriart d'être complice d'un réseau financier dont l'objectif était de cacher une fortune et d'éviter toute imposition". Entendue plusieurs fois par la justice dans le cadre de l'enquête sur cette affaire, Madame Pinochet ne s'attendait pas à un tel choc. "Le coup a été violent, comme le prouve son évanouissement postérieur".

Et c'est en qualité de "détenue" qu'elle a ensuite été transportée à l'hôpital militaire de Santiago. "Quant au fils cadet du couple, il est détenu dans une 'prison VIP pour les escrocs'", signale encore le quotidien argentin. Marco Antonio Pinochet est accusé d'avoir, en association avec son père, falsifié des documents pour ouvrir des comptes à l'étranger et pour créer des sociétés fictives.

Les proches de l'ancien dictateur, rapporte le quotidien chilien La Tercera, affirment qu'"il a été touché au plus profond de lui-même". Pinochet s'est rendu à l'hôpital militaire en compagnie de son fils aîné, Augusto Pinochet Hiriart, qui a exprimé ses craintes pour la vie de sa mère : "Ils vont me la tuer" a déclaré le premier-né des cinq enfants du couple, selon La Tercera. Quelques heures après, l'ancien dictateur publiait un communiqué dans lequel il assumait, pour la première fois, "toute responsabilité" dans les délits présumés. Et il a ajouté que "si l'on veut mettre quelqu'un en prison en faisant un procès à une partie de l'Histoire du Chili, que cela soit moi et non des personnes innocentes", cite encore le journal chilien.

Cette déclaration pourrait bien coûter cher à l'octogénaire, qui a maintes fois échappé à l'action de la justice chilienne en raison de sa "fragile santé mentale" supposée. Citée par le quotidien espagnol La Vanguardia, Isabel Allende estime que ce communiqué montre qu'il s'agit "d'une personne lucide, cohérente et qui comprend parfaitement ce qu'il se passe". En conséquences, l'écrivaine et fille du président élu en 1970 - et assassiné par les hommes de Pinochet lors du coup d'Etat de 1973 - demande que la justice réexamine les classements pour raisons de santé de différentes affaires de violations des droits de l'Homme dans lesquels l'ancien dictateur était poursuivi.

Les médias profitent de ce nouveau démêlé judiciaire pour dresser un portrait de l'ancienne première dame du pays. La BBC reprend ainsi certaines déclarations qui remontent à l'époque où son mari était au pouvoir. "Si j'étais chef du gouvernement, je serais beaucoup plus dure que mon mari", aimait ainsi déclarer Lucía Hiriart. Pendant la dictature, Madame Pinochet présidait une "organisation de mères qui, avec un budget de plusieurs millions et plus de 300 propriétés, était devenue une armée de ferventes partisanes du régime militaire", rapporte La Nación. Ce quotidien chilien proche du gouvernement, qui la baptise "L'illustre dictatrice", donne la parole au journaliste argentin Juan Gasparini, auteur du livre Femmes des dictateurs. "C'est une femme impitoyable, ambitieuse et fière des crimes commis", explique ce journaliste. Pour elle, les citoyens qui manifestaient contre la dictature de son mari n'étaient qu'"une meute de chiens enragés" voulant créer le désordre. Lucía Hiriart, qui avait une grande influence sur son époux, "agitait souvent le spectre du retour du marxisme, personnifié par Salvador Allende et ressuscité par les exilés qui revenaient de pays dans lesquels l'avortement était autorisé par la loi".

Quoiqu'il en soit, la détention de Madame Pinochet n'a guère duré et elle a pu retourner rapidement dans sa grande demeure dans la capitale chilienne. Certes, comme l'annonce La Tercera, le juge Sergio Muñoz avait indiqué que Lucía et Marco Antonio pourraient être libérés sur caution si la Cour d'appel de Santiago du Chili l'autorisait, mais seulement après avoir payé une somme de deux millions de pesos (3 000 euros). Le verdict a été rendu public jeudi 11 août : "La Cour octroie la liberté sous caution à Lucía Hiriart mais elle la refuse à Marco Antonio Pinochet", explique le quotidien.

Ce dernier a été maintenu sous les verrous car la justice considère qu'il représente "un danger pour la société". Quant à Mme Hiriart, qui a 82 ans, elle a été libérée sous caution "compte-tenu de son âge et de son état de santé". D'où le titre choisi par le quotidien argentin Pagina 12 : "La vieille habitude pinochétiste d'invoquer l'âge et la faiblesse pour s'en sortir".


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