Histoire du Rwanda

Résumé du chapitre "conférence sur le Rwanda" dans Ebene (aventures africaines) de Ryszard Kapuściński, un livre qu'il est vachement bien écrit et que je vous recommande chaudement :

Le Rwanda est appelé le tibet de l'Afrique a cause de son relief montagneux qui contraste avec le relief de plaines et de hauts plateaux que l'on retrouve habituellement sur le continent Africain.

Alors que la population des pays africains est généralement multitribale, les Rwandais appartiennent tous a la meme tribu : les Banyaruandas.

Cette tribu est divisé en trois castes :

- la caste des propriétaires de bétail, les Tutsis (14%)
- la caste des agriculteurs, les Hutus (85%)
- la caste des ouvriers et des domestiques, les Twas (1%)

Ce systeme de caste similaire a l'Inde existe depuis des siecles (son apparition se situe entre le XIIe et XVe siecle), le Rwanda était gouverné depuis par la monarchie mwami issue de la caste tutsi.

Du fait du relief, ce royaume n'avaient aucune relation avec l'extérieur, ils ne font pas de conquete et n'acceptent aucun étrangers sur leur territoire. Le Rwanda est attribué a l'Allemagne en 1886 sans meme que les Rwandais en soit informé, le premier européens a arriver jusqu'a eux étant un explorateur Allemand en 1894.

Les allemands (qui se fichent pas mal de cette colonie) la perde au profit de la Belgique a l'issue de la premiere guerre mondiale qui ne s'y interesse pas (le pays ne représente aucune valeur : loin des cotes et sans matieres premieres).

Ce délaissement permet ainsi au systeme de caste de perdurer jusqu'a la moitié du XXe siecle.

Ce systeme est assez similaire a celui de l'Europe du moyen age,

Un roi entouré d'aristocrates qui forme la caste dominante tutsis dont la principale est unique richesse est leur troupeau de zébus. Ces vaches sont sacrés et ne sont pas abattus, les Tutsis se nourissent de leur sang et de leur lait (récupéré par les hommes, les femmes ne sont pas autorisés a toucher les vaches).

Plus on a de vaches et plus on est riche, plus on est riche et plus on a de pouvoir (le roi possede le plus grand troupeau). Le moment fort de la fete nationale annuelle consiste d'ailleurs en un défilé de jusqu'a un million de bovins pendant des heures (note de d_Y un peu comme notre 14 juillet mais avec plus d'intelligence dans le regard de ce qui défile... ).

Les Tutsis ne sont pas des bergers ou des nomades, meme pas des éleveurs... juste les aristocrates proprietaires du troupeau.

Le Hutu est la caste d'agriculteur, soumis au Tutsi par des lien féodaux, le Tutsi est le seigneur et le Hutu le vassal. Les Hutus donnent une partie de leur récolte a leur maitres Tutsis en échangent de quoi ceux ci les protegent et leurs louent des vaches (dont ils ont le monopole).

Au XXe siecle, les troupeaux des Tutsis continuant a croitre il arrive un moment ou les paturages sont insufisants, généralement dans ces cas la (guerre entre les eleveurs de betail et les agriculteurs en Afrique), l'un des partis se réfugie sur un territoire libre et le conflit se résoud de lui meme. Ce n'est pas possible au Rwanda du fait des montagnes. Le seul moyen pour les Tutsis de trouver de nouveaux paturages est d'expulser les Hutus. Le probleme c'est que les Hutus vivent deja en surnombre, leur population augmente rapidement et leurs terres sont tres peu fertile.

Arrive l'intervention Belge des années 1950... Les Belges sont a ce moment la la puissance coloniale la plus désemparée par les mouvements d'indépendance... ses fonctionnaires ne savent pas quoi faire et se contentent d'essayer de retarder les choses le plus longtemps possible... Au début ils s'appuyaient sur la caste Tutsi, mais cette derniere etant la classe la plus éduquée et la plus ambitieuse commence a réclamer une indépendance immédiate. Les Belges n'y étant pas du tout préparé ils se décident alors a changer leur fusil d'epaules et commence a exciter les Hutus (plus dociles et conciliants) contre les Tutsis.

En 1959 une révolte paysanne éclate (il s'agit du seul cas en Afrique ou le mouvement d'independance a pris la forme d'une révolution sociale, antiféodale). Les paysans armés de machettes, de serfouettes et de piques se débarasse de leur roi et de leurs maitres dans un massacre immense que l'Afrique n'avait pas connu depuis tres longtemps. Les paysans brulent les fermes des seigneurs, ils abbatte massivement le bétail (souvent pour la premiere fois de leur vie les paysans peuvent manger de la viande).

A cette époque le pays compte 2,6 millions d'habitants dont 300 000 Tutsis, le nombre de Tutsis massacrés est estimé a environ quelques dizaine de milliers, ils sont autant a avoir fui dans les pays voisins le Congo, l'Ougandan, le Tanganyika et le Burundi.

Le systeme féodal a disparu, la caste Tutsi perd sa position dominante au profit des paysans hutus. Le premier gouvernement du Rwanda formé a l'indépendance de 1962 est constitué par des hommes de la caste hutu. Il est dirigé par un jeune journaliste Grégoire Kayibanda.

Le sentiment de victoire des Hutus est mitigé par le fait qu'ils n'ont pas battu leurs maitres de manieres définitives (la peur de la vengeance est profondément enraciné dans la mentalité des Africains, le droit immémorial a la vengeance régule leurs relations humaines privées et tribales). Meme si les Hutus sont dans leur forteresse montagneuse, ils existent encore une centaine de milliers de Tutsis dans le pays et leurs camps sont tout autours.

La révolution rwandaise a profondément divisé en deux camps dont la haine ne va faire que croitre.

En 1963 les Tutsis établis dans des camps le long de la frontiere décide de contre-attaquer en frappant par le sud (par le Burundi ou leur frere de castes, les Tutsis burundais sont au pouvoir), deux ans apres il lance une nouvelle invasion Tutsis. L'armée Hutu arrive a les contenir et se venge en organisant le massacre a la machette de vingt mille personne (50 000 dirent certains).

Pendant des années les partisants Tutsis (que les Hutus appelent "cancrelats") brulent les villages et assassine la population aux frontieres... Avec l'aide de son armée celle ci réplique dans les memes proportions...

De nombreux villages sont toutefois habités par une population mélangé, chacun vie cote a cote, se croisent et travaillent au meme endroit... et chacun dans son coin complote contre l'autre dans un climat de paranoia.

Le Burundi est au sud du Rwanda, leur géographie est similaire, leur structure sociale est proche, leur histoire est commune.

Jusqu en 1959, au Rwanda la révolution paysanne hutu a vaincu, au Burundi les Tutsis ont gardé et renforcé leur domination en créant une dictature militaire féodale. Le massacre des Tutsis par les Hutus au Rwanda a entrainé en représaille le massacre des Hutus par les Tutsis au Burundi (et vice versa). Ainsi en 1972, les Hutus du Burundi ont essayé de faire leur révolution a l'image de leur voisin en tuant quelques milliers de Tutsis, ceux ci ont répondu en massacrant plus de cent milles Hutus.

L'ampleur du massacre était tellement grande que les Hutus du Rwanda ont décidé d'agir, d'autant plus que quelques centaines de millier de Hutus du Burundi s'étaient réfugiés au Rwanda ce qui posait un probleme de taille a un pays qui devaient regulierement lutter avec le spectre de la famine.

Exploitant cette situation (massacre au Burundi et manque de moyen pour entretenir les immigrés), le chef de l'armée Rwandaise le général Juvénal Habyarimana, organise en 1973 un coup d'etat et se proclame président.

L'ancien président vaincu Grégoire Kayjibanda (qui sera victime de la famine par la suite) est originaire du clan Hutu du centre du pays, plutot libéral et modéré. Son remplacant, lui, vient d'un clan du nord est plus radical et chauviniste.

Habyarimana reste au pouvoir pendant 21 ans et organise une dictature. Il organise un systeme a parti unique dont il est le leader. Ses membres doivent tous habiter le pays depuis la naissance. A l'opposition entre Tutsi et Hutu, il rajoute le clivage pouvoir et opposition. Un Tutsi qui se montre loyal peut devenir maire de village ou de commune (mais pas ministre) tout comme a l inverse un Hutu peut se voir emprisonné ou executé (il y en a d'ailleurs une grande partie qui le hait et le combat).

Petit break pour souligner que le conflit du Rwanda n'est pas seulement une rivalité de caste mais plutot une lutte acharnée entre la dictature et la démocratie, raisonner en catégories ethniques est donc trompeur et illusoire.

En meme temps que l'etablissement de la dictature se met en place la privatisation de l'etat, le Rwanda devenant la propriété exclusive du clan de Gisenyi dont est issu le général (avec tout ce que ca comporte comme palaix somptueux etc).

Seulement tout aux alentours, les exilés de 1959 sont toujours la et ont d'ailleurs été rejoint par plusieurs centaines de milliers d'autre réfugiés obsédés par une chose... rentrer chez eux et retrouver leur troupeaux (desormais mythique). C'est que voudront réaliser les enfants qu'ils mettront au monde qui formera une génération revancharde.

Probleme les autorités locales leurs interdisent de sortir de leur camps de réfugiés... sauf en Ouganda proie a la guerre civile et au chaos depuis des années.

Dans les années 80, Yoweri Museveni engage une guerre partisane contre le régime monstrueux de Milton Obote, psychopathe et bourreau. Museveni a besoin d'hommes, les jeunes des camps rwandais s'engagent dans la resistance. Ils suivent une formation militaire dans la jungle ougandaise sous la direction d'instructeurs professionels et nombreux sont ceux qui terminent une école d'officier a l'etranger.

En janvier 86, Musevini entre a Kampala avec cette armée bien instruite et expérimentée de jeunes Tutsis dont les peres ont été chassés du Rwanda et qui sont nés dans les camps.

Pendant longtemps personne ne prete attention a eux, pourtant ils ne pensent qu a prendre leur revanche sur ceux qui ont deshonoré et outragé leurs familles, ils forment un front patriotique du Rwanda (FPR) et se preparent a l'attaque.

Dams la nuit du 30/09/90, ils quittent leurs casernes ougandaises et les camps frontaliers et penetrent au Rwanda creant une surprise totale a Kigali dont l'armée est faible et démoralisée.

Les partisans pouvaient arriver a la capitale en un ou deux jours, le général envoya un SOS par téléphone a Francois Mitterand.

Mitterrand subit une forte pression de la part d'un lobby proafricain, Contrairement a la majorité des pays d'Europe qui se sont radicalement débarrassées de leur heritage colonial, la France a gardé un groupe actif et bien organisé d'hommes qui ont fait carriere dans l'administration coloniale, qui ont vécu dans les colonies (dans le luxe) et se sentent maintenant en Europe, étrangers, inaptes et inutiles. Ils sont cependant convaincu que la France est non seulement un pays européen mais aussi une communauté regroupant les peuples de culture et de langue francaise (la Francophonie). Si quelqu un attaque un pays francophone, c'est la France qui est attaquée.

A cela s'ajoute le fait que les fonctionnaires et les généraux du lobby proafricain souffre d'un complexe, le complexe de Fachoda : au XIXe les puissances coloniales voulaient que leurs possessions soit disposées en ligne droite continue, Londres voulait une ligne du Nord au Sud et Paris une ligne d'Ouest en Est. Ces lignes se croise a Fachoda dans le sud du Soudan... La course pour déterminer celui qui réalisera son reve est d'abord gagné par les Francais, puis les Britanniques arrivent et plante eux aussi leur drapeau, finalement les Francais se retirent... Cette blessure reste douloureuse pour les vieux colons francais : des qu'ils apprennent que les anglophones s'apprete a aller quelques part ils se lancent aussitot a l'attaque.

C'est exactement ce qui se passe quand Paris apprend que les Tutsis anglophones de l'Ouganda sont entrées dans le territoire francophone du Rwanda.

Des parachutistes francais sont déployés a Kigali. Les partisans du FPR veulent combattre le régime de Habyarimana mais ne veulent pas risquer une guerre avec la France. Ils n'attaquent pas Kigali mais occupe définitivement les territoires au Nord Est du Rwanda. Les pays est divisé en deux parties, les deux factions considérant qu'il s agit d'une situation provisoire. Habyarimna espere avec le temps devenir assez fort pour chasser les partisansm alors que le FPR espere que les francais vont se retirer et que le régime de Habyarimna tombera du jour au lendemain.

3 ans et demi s'ecoule, dans le pouvoir s'affronte les partisans d'un compromis (creation d'un gouvernement de coalition nationale) et le clan akazu dirigé par Agathe l'épouse du président et ses freres, Habyarimna se laissant débordé par les événements. Finalement c'est la ligne akazu qui s'impose. Le camp a ses ideologues : des intellectuels, des chercheurs. des professeurs de departement d'histoire et de philosophie de l'université de Butare : Ferdinand Nahimana. Casimir Bizimungu, Leon Mugesira... C'est d'eux que vient l'idée du génocide comme solution unique. Selon leur théorie, les Tutsis sont une race étrangere qui a vaincu les Hutus du Rwanda pour les asservir et prendre possession de tout ce qui avait de la valeur. Les Hutus ont été alors réduit a un role de peuple vaincu qui pendant des siecles a vécu dans la misere, la faim et l'humiliation. Le Rwanda est trop petit pour que les deux ethnies puisse cohabiter, la revolution de 59 a fait l'erreur de laisser les Tutsis s'enfuir.

Les préparatifs commences, l'armée passe de 5000 hommes a 35 000 soldats, entrainés par la France et equipés par la France, l'Afrique du Sud et l'Egypte). L'effort le plus grand se concentre sur la création d'une organisation de masse paramilitaire : Interhamwe (frappons ensemble), a laquelle se rallie des jeunes chomeurs et des paysans pauvres, des ecoliers, des etudiants et des fonctionnaires. Ceux ci recoivent une instruction militaire et ideologique au sein de cette organisation. Les sous prefets et les prefets recoivent l'ordre de preparer et de livrer des listes d opposants (tous les individus suspects, peu surs, mecontents, sceptiques ou liberaux).

La principale source de propagande et de directives sera radio Mille Collines, par la suite au moment du massacre elle lancera a plusieurs reprise l'appel "A mort ! A mort ! Les tombes des Tutsis ne sont pleine qu'a moitie. Depechez vous de les remplir jusqu au bord".

Au milieu 93, les etats africains contraignent Habyarimana a conclure un accord avec le FPR, cet accord est inacceptable pour le clan akazu qui perdrait le monopole du pouvoir.

Le 6 fevrier 1994 l'avion d'Habyarimana est abbatu par une roquette, c'est le signal du declenchement du massacre des opposants au régime, des Tutsis avant tout mais aussi un bon nombre de Hutus. Le massacre de cette population dure pendant trois mois jusqu a ce que les troupes du FPR maitrisent le pays tout entier contraignant l adversaire a s'enfuir. Le nombre de victimes varient selon les estimations de un demi million a un million...

Si l'on se refere a la puissance de feu dont disposé l'armée de Habyarimana, trois mois de bombardements intensifs auraient fait beaucoup plus de victimes. Seulement les dirigeants tenaient a ce que leur solution finale implique une communauté criminelle et que la participation massive au crime fasse émerger un sentiment de culpabilité fédérateur. Désormais chaque individu ayant sur la conscience une mort sait qu'il est a la merci de l'implacable loi du Talion a travers lequel il voit le prisme de sa propre mort.

Plus tard terrorisé et vaincu les Hutus ont fui au Zaire et arrivé la bas se sont mis a errer en portant sur leur tete leur miserable bien, le regard vide...

Ebene (aventures africaines) de Ryszard Kapuściński, un livre qu'il est vachement bien écrit et que je vous recommande chaudement

Idem, ce livre est formidable!!

Merci pour ce résumé très intéressant.

Pour moi qui ne connaissait pas toues les tenants et aboutissants, c'était très instructif.

Au fur et a mesure que je decouvre avec + de details l'historique de cette tragedie au Rwanda (dont je ne connaissais que les grandes lignes),je constate avec effroi que la responsabilite de la France va largement au dela de ce que j'avais imaginé de prime abord.
Et dire qu'on va donner des lecons aux americains sur leur politique imperialiste....

Pour ce que je me rappelle de l'histoire,l'avion d'Habiyarimana a été abattu par un missile français basse altitude portable "Mistral" ....

Et des "Mistral" ça ne court pas les rues dans le coin ...

Et alors que cette affaire était le noeud de la question : qui a tiré sur l'avion ,les medias se sont surtout penchés sur les scènes de massacres,et très peu sur les causes du massacre (pas les causes exprimées,mais les causes exactes) .

Quand au massacre des 12 paras belges,mis à part la culpabilité honteuse des forces de l'ONU (par inaction) ,je me demande vraiment si "la personne qui a suggéré ce massacre" n'était pas la même que celle qui avait appuyé sur le bouton du Mistral,à savoir un français .

Quant à savoir "pourquoi" la France a voulu s'embarquer dans une affaire foireuse du genre "Rwanda" ,là "mystère .
Une hypothèse qui me semblait "possible" était de vouloir s'installer "dans le coin" avant la succession de Mobutu qui s'annonçait "à problème " .

Bon,c'est tt ce que je sais et que je me rappelle de cette histoire ...

Chacun son truc...

Moi je suis branché "Israël et territoires occupés" .

A +

Le 7 avril 1994 est une date à retenir pour ceux qui veule se souvenir du GÉNOCIDE AU RWANDA qui fit, selon les estimations, entre 800 000 et 1 million de morts.
En 1959, la révolte des Hutus forcera les dirigeants Tutsis à l'exil et déclenchera une guerre civile larvée qui se poursuivra jusqu'en 1993 (date du traité de paix d'Arusha), avec la complicité des dirigeants politiques français et belges, sans compter les pays voisins qui eurent leurs lots de réfugiés. Afin de faire respecter le cessez-le-feu, la MINUAR (Mission d'assistance des Nations Unies au Rwanda), sous le commandement du général Dallaire fut mise sur pied. Cependant, pour des raisons politiques, tout alla de travers, et cela déboucha sur le génocide de 1994.
Pourquoi un tel génocide a-t-il été toléré par la communauté internationale?
Avec le recul, on estime qu'avec une force Onusienne de 5 ou 6000 hommes on aurait pu empêcher ou du moins réduire considérablement l'ampleur du génocide. Les troupes Hutues, Interahamwe en tête, étaient en général indisciplinées, saoules ou droguées la plupart du temps, et plusieurs confrontations entre celles-ci et les meilleures troupes de la minuar tournèrent à l'avantage de ces dernières, faisant soupçonner au général des forces de l’ONU qu'il aurait pu assez facilement en venir à bout avec les moyens appropriés.
Mais toutes les demandes de renfort auprès de l’ONU n’ont jamais reçu une écoute des autorités Onusiennes.
Que faut-il penser de tout cela? 1) Qu'une nation à 90% chrétienne – et non d'une quelconque religion exotique réclamant son lot de sang – en vienne à ces extrêmes doit nous servir encore, s'il le faut, d'avertissement contre toute forme de nationalisme, vecteur des haines les plus meurtrières de l'histoire de l'homme. 2) Que l'ONU – pour laquelle j'avais jusqu'à récemment un certain respect, même si je connaissais ses penchants bureaucratiques – n'est guère plus qu'une marionnette impuissante à changer quoi que ce soit sans l'appui des pays membres et la pression de leurs citoyens. 3) Que, par contre, le courage de certains individus – on pense par exemple aux membres anonymes de la Croix-Rouge et de Médecins sans Frontières qui se sont dévoués pour la population rwandaise durant tout le conflit sans jamais reculer devant ce qu'ils considéraient comme étant leur devoir – demeure aujourd'hui plus que jamais nécessaire contre les forces des ténèbres.
Dans ses mémoires, Madeleine Albright ex-secrétaire d’État Américain mentionne :
Je ne peux refermer le chapitre du Rwanda sans rendre hommage à ceux qui ont eu raison, non pas sur le tard, mais au moment où tout le monde pouvait voir ce qui se passait, mais à l’époque où leurs avertissements auraient pu faire toute la différence à condition qu’ils aient été entendus. Roméo Dallaire commandant de la MINUAR est de ceux-là. (page 193)Plus loin, elle dit également :
Aucune société n’a jamais aspiré à être le gendarme du monde, sauf peut-être la Rome antique. Les États-Unis, pour leur part, n’ont pas cherché à jouer ce rôle, du moins jusqu’à la fin du xxe siècle. (page 193)

Ce sujet est "mort",et pourtant bon nombre de questions n'ont pas trouvé de réponse,et en particulier celle-çi :

Pensez-vous "possible" que le génocide rwandais ait pu avoir lieu sans la complicité active ou passive d'un ou plusieurs pays occidentaux,et si oui ,"lesquels" et "pourquoi" ?

Pour ma part,j'ai toujours pensé que le Rwanda n'étant pas très éloigné du Zaïre,ceci pouvait très bien justifier celà .

Vos avis ?

Merci .

A +